VISITE DU CIMETIERE DE MULHOUSE - Site Patrimonial Remarquable, CIRCUIT n°3

Godefroy Engelmann se forma à la lithographie chez Aloys Sennefelder à Munich. Il fut l'un des premiers à introduire ce procédé en France. Après des études de dessin à Bordeaux et aux Beaux-Arts de Paris en 1808, il entra comme dessinateur dans la fabrique d'indiennes Thierry à Mulhouse. Après son admission à la loge de La Parfaite Harmonie, il imagina en 1812 le projet d'une Société pour l'avancement des arts et des métiers, qui deviendra en 1826 la Société Industrielle de Mulhouse. Il fonda en 1814 la Société Lithographique de Mulhouse dans l'une des maisons Koechlin, le premier atelier en France. Il mit au point en 1837 la chromo-lithographie, procédé qui permettait d'admirer des vues en couleurs de Mulhouse au XIXe siècle. La sépulture visible au cimetière est celle de son fils Godefroi (1814-1897). Le monument, de forme classique consiste en une stèle dépouillée à sommet cintré, dépourvue de l'encadrement mouluré rencontré sur beaucoup d'autres. La graphie très soignée de l'inscription, en hautes lettres gravées, contribue à l'élégante simplicité de l'ensemble. ☞ VUE PANORAMIQUE

Mathieu Mieg, dit le Chroniqueur, rejoignit en 1776 le commerce de draperie de son père. Devenu Maitre de corporation en 1796, il intégra le Grand Conseil de Mulhouse. Les fresques sur la maison de ses ancêtres, place de la Réunion attestent son opposition farouche au rattachement de Mulhouse à la France. Il chercha de nouveaux débouchés pour l'industrie drapière en Suisse et en Italie et séjourna à Paris pour perfectionner ses talents artistiques. Il fut décoré de la Légion d'Honneur en 1828 par le roi Charles X. Mathieu Mieg consacra ses loisirs à la peinture et à l'histoire de sa ville et fut l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment : Notes de voyages en Italie en 1794 et 1802 et Histoires de la Ville de Mulhouse. ☞ VUE PANORAMIQUE

Jean MIEG-KOECHLIN fut le gendre du maire Joseph Koechlin-Schlumberger, il fut le premier maire de Mulhouse après l’annexion allemande de 1872 à 1887, charge qu’il n’accepta pas d’emblée. Cet industriel du textile entra très jeune dans l’entreprise de tissage de son père et s’attacha à mécaniser les métiers à bras. Il présida le Conseil Général de 1881 à 1901. Il fit construire de nombreux établissements scolaires : rue Saint-Michel et rue Koechlin, Cour de Lorraine. On lui doit également le Théâtre municipal de la Sinne, édifié en 1867, racheté par la ville en 1876, la Caserne Lefebvre, la première de l’époque allemande, achevée en 1877, le Nouveau Bassin en 1876, destiné à devenir le port fluvial de Mulhouse. La municipalité se chargea de la distribution d’eau, déléguée auparavant à une société privée. Le tramway est mis en service en 1882. Une Mittelschule préparant aux carrières administratives est construite en 1876, le lycée de jeunes filles en 1880, puis le collège de la rue Jacques Preiss en 1882. Enfin Mulhouse assiste à l’apparition de l’électricité. Avec Jean Mieg s’achève l’ère des maires-industriels.

Fils d’un fabricant d’indiennes, Josué Heilmann fit ses études en Suisse à l’Institut Pestalozzi d’Yverdon. Puis il suivit un apprentissage commercial à Mulhouse et un séjour chez son oncle agent de change à Paris. Il étudia les techniques et la mécanique dans les filatures Tissot et Rey à Paris et fut étudiant du Conservatoire des Arts et Métiers. En 1819, il monta une filature à 10 000 broches à Thann, puis perfectionna les métiers à tisser. Il déposa de nombreux brevets pour des métiers à broder ou à tisser. Son invention la plus importante fut la peigneuse mécanique en 1843. Josué Heilmann a milité contre le travail des enfants en usine. Décoré de la Légion d’Honneur, il fut l’un des fondateurs de la Société Industrielle de Mulhouse. Les tombes de couples présentent souvent l’association de deux monuments identiques pour marquer l’union des époux dans la mort. Les deux petites stèles sont celles d’enfants. ☞ VUE PANORAMIQUE

Le couple Wallach fut emblématique à Mulhouse. Marié à Valentine Schoen, Alfred Wallach était industriel, philanthrope et homme politique, diplômé de l’École de Filature et de Tissage de Mulhouse. Il débuta avec son père en créant en 1907 les Etablissements Wallach dont il fera le premier exportateur de tissus imprimés. En 1914, il s’engagea sous le nom de Widal au régiment des cuirassiers de Paris et fut décoré de la Légion d’Honneur. En 1928, il créa un groupement d’entente nationale. On lui doit le Monument du Vieil Armand en souvenir des combats de la Grande Guerre. En juin 1940, il exhorta le Maréchal Pétain à ne pas abandonner la lutte, persuadé que la guerre ne faisait que commencer. Condamné à mort par les tribunaux allemands, le policier qui l’arrêta l’aida à passer en Suisse. Le couple Wallach, sans enfants, soutint l’oeuvre d’Albert Schweitzer. Ils ont acheté le domaine du Waldeck et le firent aménager par le célèbre paysagiste Achille Duchêne. Le parc fut offert à la Ville en 1950. Aidés par Violette Schoen, ils ont créé la Fondation éponyme pour aider les personnes âgées et les démunis. ☞ VUE PANORAMIQUE

Deuxième fils de Jean-Henri Schwartz et de Rosine Risler, Léonard apprit la chimie de 1820 à 1822 auprès de Louis-Jacques Thénard à Paris ; il débuta dans l’industrie chez Schlumberger-Grosjean & Cie, sous la direction de son frère aîné Édouard. En 1826, il participa à la fondation de la SIM et devint le premier secrétaire du Comité de chimie. En 1828, il partit à Moscou pour diriger une manufacture de toiles peintes. Sa santé précaire l’obligea à revenir à Mulhouse en 1832, où il épousa Judith Thierry-Mieg. Il étudia le rôle fixateur de la vapeur d'eau dans l'impression sur tissus, puis travailla comme chimiste dans l’usine de toiles peintes J.-J. Zurcher & Cie, puis chez Isaac Schlumberger & Cie. Il déposa en 1843 un brevet pour la production de garanceux (résidus de garance) et l’exploita chez Thierry-Mieg & Cie. Adjoint au maire de Mulhouse de 1843 à 1849, Léonard Schwartz a contribué avec Jean Zuber et Mathieu Risler à l'achat des terrains de l’asile agricole de Cernay. ☞ VUE PANORAMIQUE

En 1818, le fils du docteur Jean-Jacques Koechlin prit la direction de Dollfus-Mieg et Cie et fit prospérer l’établissement. Il créa avec Mathias Thierry et Henri Bock la fonderie André Koechlin & Cie, future Société Alsacienne de Constructions Mécaniques, qui allait acquérir une renommée européenne. La première locomotive, appelée Napoléon, fut construite en 1839 et destinée à la voie ferrée Mulhouse-Thann commanditée par son cousin Nicolas. L'établissement construisit ensuite un millier de locomotives. Avec Jérémie Risler, André Koechlin développa la production de machines à tisser et à imprimer le tissu et le papier. En 1834, il lança la fabrication de turbines hydrauliques et de machines à vapeur pour les filatures. Maire de Mulhouse entre 1830 et 1843, et député de Mulhouse de 1831 à 1846, André Koechlin promut l'instruction primaire avant la loi Guizot. Il fit agrandir l'hospice et creuser le canal de décharge pour contrer les fréquentes crues de l’Ill. André Koechlin fut l’un des promoteurs des cités ouvrières de Mulhouse. Il fut décoré de la Légion d'honneur. ☞ VUE PANORAMIQUE

Ce personnage central de l’histoire industrielle et politique de Mulhouse s’est formé à Hambourg et aux Pays-Bas. A son retour, il travailla chez son oncle Daniel Koechlin à l'établissement Dollfus-Mieg. En 1802, il dirigea une société d'indiennage qui devint en 1806 Nicolas Koechlin & frères. En 1807, il créa la deuxième filature de coton d'Alsace dans les bâtiments de l'ancienne abbaye bénédictine de Masevaux. En 1820, il édifia une grande filature Cour de Lorraine à Mulhouse. Le partenariat avec son cousin André Koechlin lui permit de mener à bien son projet le plus ambitieux : la construction des lignes ferroviaires Mulhouse-Thann et Strasbourg-Bâle. En dépit de leurs liens familiaux et professionnels, les deux hommes s’opposaient fortement sur le plan politique. La construction du Nouveau Quartier en 1829 fut l’autre grand projet de Nicolas Koechlin. L’ensemble immobilier sur arcades s’inspire de la rue de Rivoli à Paris. Autour d’une place triangulaire se dressent des hôtels particuliers des grands manufacturiers. La couronne de fleurs sur la dalle funéraire constitue une décoration prisée à la fin du XIXe siècle : ce motif appelle au respect et à la pérennité. ☞ VUE PANORAMIQUE

Troisième des douze fils de Jean Koechlin, Jacques entra dans la fabrique d’indiennes de son frère cadet Nicolas, puis travailla comme coloriste à la Manufacture de Wesserling jusqu’en 1798. Il dirigea ensuite la Manufacture d’impression de Bosserville près de Nancy. Il fut maire de Mulhouse entre 1813 et 1820. Député libéral sous la Restauration, son ami La Fayette disait de lui : Un Koechlin par département et la France sera sauvée ! (citation au pied de sa colonne, square de la Parfaite Harmonie). Jacques Koechlin fonda à ses frais l’orphelinat communal de Mulhouse installé dans les bâtiments de l’hôpital. Vénérable de la loge La Parfaite Harmonie de 1816 à 1825, il fut opposé à la restauration de la monarchie en France. La publication en 1822 d’un pamphlet contre l’administration royale, lui valut six mois d’emprisonnement à Sainte-Pélagie. Les Mulhousiens payèrent l'amende qui lui avait été infligée ; son retour à Mulhouse fut triomphal. ☞ VUE PANORAMIQUE

Né à Champagney (Haute-Saône) d’un père montbéliardais et d’une mère mulhousienne, Auguste Lalance débuta ses études à Guebwiller, mais les interrompit à la mort accidentelle de son père. Il étudia la chimie industrielle avant d’entrer chez DMC. Il travailla ensuite chez son oncle André Koechlin. Grand patriote, il s’installa en 1868 à Mulhouse, où il établit les plans de l’École de chimie, du Parc zoologique et du Cercle mulhousien. Peu avant 1870, il s’associa avec Henry Haeffely et Gustave Schaeffer pour développer une usine d’impression textile. Après la guerre de 1870 il revint de Paris à Mulhouse pour être élu député du Reichstag. Son épouse Amélie Weiss a œuvré à ses côtés. Le couple n’eut pas d’enfant ; le décès par tuberculose de leur neveu incita les époux à se consacrer à des actions caritatives : Fondation Union Home en 1901 pour le logement social et en 1903, le Sanatorium de Lutterbach où furent soignés des soldats français durant la Grande Guerre. L’élégant alignement de stèles comporte les sépultures d'Auguste Lalance père et de son frère Ernest. ☞ VUE PANORAMIQUE

La fille d'André Koechlin et épouse de Nicolas-Ferdinand Koechlin fils, fonda en 1852 un Comité de Patronage. Elle sollicita la communauté des Sœurs Diaconesses de Strasbourg pour faire venir à Mulhouse une sœur chargée de soigner les malades à leur domicile. Ce premier patronage, situé près de la Cité ouvrière, fut à l’origine de la Maison du Diaconat. Il s’agissait alors de prodiguer des soins aux ouvriers et à leurs familles. Un deuxième Patronage vit le jour en 1853 ; puis en 1854, s’ouvrent ceux du Centre et de la Ville haute. Venir en aide à son prochain en exerçant la charité chrétienne fut la principale motivation de ces institutions. La stèle sobre en marbre est surmontée d'une croix insolite en fer forgé.

Alfred Koechlin a dirigé l’usine d’impression sur tissus Koechlin Frères à Mulhouse, devenue Steinbach, Koechlin & Cie, suite à son association en 1854 avec son beau-père Georges Steinbach. Chef de l'opposition républicaine libérale à Mulhouse sous le Second Empire, il fonda le journal clandestin « La ligue d’Alsace ». Il apporta son aide aux exilés républicains réfugiés en Suisse. En septembre 1870, membre de la commission municipale qui administra Mulhouse, puis en 1871, élu député du Haut-Rhin, il siégea parmi les républicains modérés de centre-gauche à l’Assemblée nationale de Bordeaux. Opposé au Traité de Francfort, il démissionna pour protester contre l’abandon des départements annexés. A la tête d’un mouvement clandestin, il organisa en 1871 depuis Bâle un réseau de passeurs. Ses funérailles donnèrent lieu à une manifestation patriotique contre l’Annexion, où Auguste Scheurer-Kestner lut un éloge de Léon Gambetta. Le socle de la majestueuse sépulture est gravé d'un vibrant hommage patriotique dominant une couronne de laurier : Sept mille deux cent soixante trois citoyens à Alfred Koechlin. ☞ VUE PANORAMIQUE

La forte personnalité de Marguerite Spoerlin s’est exprimée dans son talent de femme de lettres. Sa mère Marguerite Spoerlin-Baumgartner (1762-1852), a édité en 1811 le célèbre « Oberrheinisches Kochbuch », publié en français en 1839 sous le titre « La Cuisinière du Haut-Rhin ». Orpheline de père à trois ans, Marguerite passa son enfance en Suisse. Surnommée Tanti par ses neveux, elle s’est consacrée à trois genres littéraires : des romans sous le pseudonyme de Meta Sanders, des récits historiques et des recueils de souvenirs. Très jeune, elle a écrit un recueil de nouvelles : « Elsässiche Lebensbilder ». En 1840, elle fit paraître en Suisse « Expériences dédiées à mes jeunes sœurs », relatant des scènes de la société provinciale mulhousienne. Le scandale provoqué par cet ouvrage incita son beau-frère Jean Zuber à faire détruire le stock de livres pour étouffer l’affaire. ☞ VUE PANORAMIQUE

Issue d'une famille mulhousienne engagée dès le XVIIIe siècle dans l’aventure textile à Mulhouse et dans la région, Henriette Reber est née le jour de la réunion de Mulhouse à la France. Son père était greffier au Tribunal de commerce. Elle s’est mariée avec Édouard Koechlin ; de cette union sont nés sept enfants. C’est en son honneur que l’ancienne rue des Écoles s’est ensuite appelée rue Henriette. Après la mort de son mari, elle devint associée de la Maison Koechlin Frères. Henriette Reber était la sœur du talentueux compositeur Henri-Napoléon Reber, enterré au Père Lachaise à Paris et dont les amis étaient Berlioz, Liszt, Ingres. ☞ VUE PANORAMIQUE

Jean Zuber a fondé la Manufacture des papiers peints de Rixheim. Il débuta comme apprenti à la fabrique d’indiennes Heilmann, Blech et Cie. En 1790, il rencontra Nicolas Dollfus, créateur d’une manufacture de papiers peints. Il y fut engagé comme représentant pour l’Italie, l’Espagne et le Portugal. En 1797, pour éviter les droits de douane qui pénalisaient Mulhouse, la manufacture Hartmann, Risler et Cie s’installa sur le sol français, dans l’ancienne commanderie de Saint-Jean de Jérusalem à Rixheim. Jean Zuber devint actionnaire principal de la manufacture, qu’il reprit à son compte en 1802. En 1804, il acquit une papeterie à Roppentzwiller. Il déposa des brevets pour l’impression du papier en continu et la taille douce. Ses deux fils maintinrent l’entreprise à un haut niveau de qualité. Avec Nicolas Koechlin*, Jean Zuber fut le principal instigateur du Nouveau Quartier. Ses soutiens ont permis à Mulhouse de se doter de l’Hôtel de la Bourse, d’une banque, du Temple Français Saint-Jean et d’un nouvel hôpital. Parmi ses nombreux engagements, Jean Zuber fut maire de Rixheim, Président du Tribunal de commerce, régent de la Banque de France et président du Cercle social. ☞ VUE PANORAMIQUE

Josué Hofer passa son enfance à Ribeauvillé, avant d’étudier la chimie à Paris. A son retour en Alsace, il débuta comme chimiste dans la fabrique Hartmann-Liebach à Thann. En 1830 il prit la succession de la maison Heilmann à Mulhouse, rue du Bourg. En 1834, il construisit une autre usine située chemin de Galfingue, ses affaires se développant rapidement. Ses produits (toiles, mousseline de laine imprimées) et ses coloris étaient très réputés. En 1841, il acheta la maison de Daniel Dollfus dans le Nouveau Quartier. En 1849, sollicité par les délégations d’ouvriers qui connaissaient ses idées libérales, il fut largement élu député. Il siégea à l’Assemblée constituante de la IIe République aux côtés de Lamennais, parmi les républicains les plus engagés du parti de la Montagne. Condamné à l’exil pour avoir manifesté contre le chef de l’État, il fut obligé de s’installer à Berne. Son entreprise périclita et il fut obligé de la vendre. Il partit à Rouen pour s’occuper de procédés de teinture. Malade, il revint à Mulhouse où il vécut douloureusement le conflit de 1870. Il mourut rongé par le désespoir.

Jean Dollfus fut l’un des dirigeants emblématiques de l’entreprise familiale Dollfus Mieg et Cie (DMC). Il révolutionna l’industrie de la laine peignée en introduisant le procédé Hubner. Il assura à l’entreprise une réputation mondiale pour la qualité de ses tissus imprimés. Jean Dollfus a donné une inflexion majeure à la philanthropie patronale en s’impliquant dans la question du logement ouvrier. Il fonda en 1851 la SOMCO (Société Mulhousienne des Cités Ouvrières), qui édifia 1 200 maisons unifamiliales avec accession à la propriété. Jean Dollfus fit construire les célèbres carrés mulhousiens. Parmi ses nombreuses oeuvres : les salles d’asile et hospices, la Caisse d’Épargne pour les ouvriers, des écoles… Élu maire entre 1863 et 1869, il a profondément modifié la physionomie de la ville. Président de la Chambre de Commerce de 1842 à 1846, il s’impliqua beaucoup dans la SIM. Conseiller général de 1862 à 1870, puis élu au Reichstag en 1877, il fit partie des députés protestataires alsaciens. La chapelle Dollfus est l’une des plus remarquables du cimetière de Mulhouse. Des flambeaux renversés encadrent ses angles, symbolisant la vie qui quitte le corps du défunt et la lumière qui éclaire le monde obscur de la mort. ☞ VUE PANORAMIQUE

Louis-Samuel Schoenhaupt fut dessinateur industriel et héraldiste. Apprenti chez Émile Hubner, il passa cinq années à Paris comme dessinateur, puis fut employé chez Koechlin Frères à Mulhouse. En 1856, il s’associa à Ernest Lalance et ouvrit un atelier de dessin industriel pour l’impression sur vêtements et tissus d’ameublement. Passionné d’héraldique, il publia en 1883 le Livre d’Or de la Ville de Mulhouse, illustré des armoiries des familles bourgeoises. Avec Daniel Dollfus-Ausset, il fonda en 1858 une Société de Dessin Industriel, dont le musée fut cédé en 1873 à la SIM. Avec Frédéric Engel-Dollfus, Auguste Stoeber et Mathieu Mieg, il a prélevé des calques coloriés des fresques de l’ancienne église Saint-Etienne de Mulhouse avant sa démolition. Le legs Schoenhaupt se trouve au Musée Historique de Mulhouse. ☞ VUE PANORAMIQUE

Émile Hubner débuta sa carrière comme maître-serrurier. Passionné de mécanique, il entra en 1838 à la filature Naegely de Cernay, puis partit à Pau pour diriger la Filature de Nay près de Pau. Il mit au point plusieurs machines, dont la fameuse peigneuse circulaire qui révolutionna le tissage de la laine. Son invention obtint une médaille d’or en 1878, mais n’eut pas le succès escompté, bien que plus performante que celle de Josué Heilmann. En 1869, la SIM lui décerna le prix Émile Dollfus. De retour à Paris en 1870, il géra un service d’ambulances et mit des lits à disposition des blessés. Terrassé par la maladie, il légua une partie de sa fortune à l’hôpital du Hasenrain de Mulhouse. Un médaillon en bronze à son effigie est incrusté dans une colonne en pierre de l’Échaillon. Un dôme drapé est enveloppé dans un linceul aux plis finement sculptés. Le monument est signé de son ami, le sculpteur Auguste Bartholdi. Deux navettes et un pignon de machine textile évoquent sa profession. Un putto (angelot) dont le modèle était un garçonnet mulhousien, grave avec un stylet le nom du défunt sur la face du monument. Sur la gauche du socle figure la roue de Mulhouse. ☞ VUE PANORAMIQUE

En 1852, Caroline Koechlin sollicite la communauté des Sœurs Diaconesses de Strasbourg et fait venir à Mulhouse une sœur pour soigner à domicile les malades protestants, en collaboration avec les patronages constitués par les femmes des grands industriels mulhousiens. L’institution grandit rapidement avec la création et l’organisation en 1855 de Comités qui prodiguaient les soins à 2 400 malades. En 1861 fut créée la Fondation de la Maison du Diaconat, établissement de santé accueillant initialement 26 malades. Entre 1830 à 1850, la bourgeoisie protestante a pratiqué une philanthropie explicitement interconfessionnelle, essentiellement au bénéfice des ouvriers pauvres, très majoritairement catholiques. ☞ VUE PANORAMIQUE

Frédéric Engel-Dollfus a joué un grand rôle dans l’essor de la manufacture DMC. Il développa la fabrication du fil à broder, initié par Emile Dollfus, qui a fait la renommée mondiale de l’entreprise mulhousienne. Il se forma d’abord en Angleterre, à l’époque pays-phare de l’industrie textile et métallurgique. Comme de nombreux industriels protestants, il s’est investi dans des œuvres philanthropiques. Mais c’est dans le mécénat qu’il s’engagea prioritairement en faisant don de sa collection d’estampes et de peintures, pour la constitution du Musée des Beaux-Arts de Mulhouse. ☞ VUE PANORAMIQUE

Nicolas Ehrsam gravit tous les échelons de l’administration locale : de simple employé municipal, il suivit une formation d’archiviste. Très impliqué dans le Cercle littéraire Concordia aux côtés d’Auguste Stoeber* et de G. Setter, il fut membre actif du Comité des statistiques de la SIM et du Comité du Musée historique. Féru d’héraldique, il fit paraître plusieurs ouvrages remarquables, en première place desquels figure Der Stadt Mülhausen privilegiertes Bürgerbuch (1850), traduit en français, illustré par Louis Schoenhaupt* et publié après sa mort en 1883, sous le nom de Livre d’Or de la Ville de Mulhouse. ☞ VUE PANORAMIQUE

L’artiste-peintre Georges Zipelius fit ses études à l’École des Beaux-Arts à Paris et ses premières armes dans l’atelier de Léon Cognet. Il poursuivit l’étude de la peinture et de dessin industriel à Paris jusqu’en 1838. Il s’est établi à Mulhouse en 1850 comme dessinateur d’ornements et s’est associé avec le dessinateur floral Joseph Fuchs. Leur atelier fut l’un des plus réputés de la ville. Il a notamment réalisé des papiers peints panoramiques pour la manufacture Zuber de Rixheim. En plus de ses talents d’artiste, Georges Zipelius fut un philanthrope profondément croyant. La tombe de Georges Zipelius est dominée par une grande stèle en granite gris-noir moucheté. Sur le fond poli se détache une croix dont le contour est laissé brut, ce contraste étant fréquent dans l’art funéraire de la fin du XIXe siècle. La forme austère du monument est rompue par de petits redents latéraux. ☞ VUE PANORAMIQUE

Adolphe Stoeber est né à Strasbourg. Après avoir soutenu sa thèse à l’université de théologie, il devint précepteur à Metz puis vicaire à Oberbronn. Il s’installa à Mulhouse en 1830 pour devenir aumônier du collège de la Grand-Rue, dont son frère Auguste* était régent. Il succéda en 1840 au pasteur Graf au temple Saint-Etienne, charge qu’il occupa pendant cinquante ans. C’est sous son ministère que fut menée la construction du nouveau temple dessiné par Jean-Baptiste Schacre. Il devint Président du Consistoire réformé de Mulhouse en 1860 et de la Société biblique. Il participa activement aux cercles littéraires régionaux et à la valorisation de la culture populaire en collectant notamment les légendes régionales. Pédagogue réputé et historien érudit, Auguste Stoeber a fait de Mulhouse un important centre intellectuel. Pendant ses études il créa un périodique littéraire manuscrit et mena une intense activité d’écrivain, de poète et de journaliste. En 1824, il fonda le cercle littéraire de la Société des fleurs printanières et publia en 1835 Les images d’Alsace. En 1838, il créa le journal littéraire alsacien Erwinia et écrivit dans le Samstagblatt et la Mülhauser Zeitung. Son oeuvre majeure, Die Sagen des Elsasses (Les légendes d'Alsace - 1852), fut traduite en français. En 1848, il s’enrôla volontairement dans la Garde Nationale de Mulhouse pour s’opposer à Louis-Philippe et à Napoléon III. En 1861, il fut nommé président de la Bibliothèque municipale. En 1864, avec Frédéric Engel-Dollfus*, Armand Ingold, Georges Stoffel, il cofonda le Musée historique de Mulhouse dont il sera conservateur. ☞ VUE PANORAMIQUE Adolphe STOEBER☞ VUE PANORAMIQUE Auguste STOEBER