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LES ANNÉES ROCK À ROUEN DES ANNÉES 70 à 90 - ACTE 1

LES ANNÉES ROCK À ROUEN DES ANNÉES 70 à 90 - ACTE 1
LES ANNÉES ROCK À ROUEN DES ANNÉES 70 à 90 - ACTE 1
Crédit : portrait Dominique_Laboubée_Jef_Aerosol©Corinne Bouteleux

Description

Embarquez pour une balade en 7 stations dans le Rouen des années 70 à 90 : les bars mythiques et la « rue de la soif », les disquaires et les radios pirates, les labels de musique, les salles de concert, un coiffeur-DJ, les friperies, les discothèques et les dancings… les explications de Corinne votre guide, font revivre Le Floralies, Tempo 2000, le Studio 44, Melodies Massacre, les Dogs, les Cramps: Fermez les yeux pour vous plonger dans l'ambiance qu'elle fait renaître. Retour sur l’univers rock et punk de la jeunesse rouennaise qui s’éveille et se rebelle, sur fond musical bien sûr !

Informations techniques

Ce circuit a été mis à jour le : 13/08/2020
1.6 km
1 h 30 mn
max. 20 m
min. 13 m
4 m
Styles : BaladeDécouverteFestif
Thématique : Culturel

Profil altimétrique

Point de départ

9 Rue Socrate , 76000 Rouen
Lat : 49.44346Lng : 1.09381

Points d'intérêt

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Flo's Café 1/4

Le Flo's Café devant lequel vous êtes qui est l'ancien Floralies, bar mythique des années 70. Dans cette étape, nous verrons les artistes rouennais, peintres et musiciens. À l’aube des années 1970, la ville aux cents clochers abrite quarante mille habitants heureux de vivre tous les changements d'une nouvelle ère moderne ! En même temps, Rouen ne va pas changer la face du monde… Cependant, sa physionomie se modèle avec l’air du temps : - Les baptêmes hippies place du Vieux Marché succèdent aux échauffourées de mai 68 (photo 1) - La réparation du Gros Horloge et la rénovation de sa fontaine vont retrouver une nouvelle jeunesse ! Sonne l’heure des nouveaux projets. La réfection du toit de la salle des procureurs du Palais de Justice (photo 2) - Les voies sur berge attendent patiemment leur trémie, le Parc des Expositions construit entre 1963 et 1965 sur l'ancien aérodrome du Madrillet (rive gauche) est transféré en 1968 à Boos. On inaugure sa première foire. - La construction du pont Guillaume le Conquérant débute en 1967 et l’inauguration se fait en 1969. C'est le dernier pont routier bas sur la Seine constituant une limite physique à la remontée des navires de mer (photo 3). - Le 19 mai 1972, un grand événement à Rouen, la visite de la Reine d'Angleterre, Élisabeth II, qui vient rendre hommage à Jeanne d'Arc ; elle rencontre le maire de la ville, Jean Lecanuet, et tous les édiles rouennais.

9 Rue Socrate 76000 Rouen
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Flo's Café 2/4

Dans les années 70, un nid de musiciens arpente et fréquente 5 lieux : - Les Floralies, où vous vous trouvez actuellement ; - Le Drugstore, un peu plus loin, rue ganterie, à la Crosse, QG des Rotomagus, un célèbre groupe rouennais des débuts 70, ils ont fait l’Olympia ; - Le bar L’Épicerie, rue Beauvoisine, tenu par Jean-Louis Jourdainne ; - Le Bar de L’Union, Place du Général De Gaulle - et Chez Georges, le seul bar restaurant de Rouen ouvert toute la nuit, Place de la Rougemare qui sert d’adresse téléphonique pour les groupes (à l'époque il n'y a pas de téléphone mobile) et accueille les fêtards de la nuit. Aux Floralies, imaginez-vous à l'intérieur, vous y verrez : Franck Langolff En 1987, il compose avec le parolier Roda Gill le succès planétaire que vous connaissez Joe le Taxi chanté par Vanessa Paradis. Avant d'être au pinacle de la Pop française avec « Joe le Taxi », Franck commence sa carrière en 1963 en tant que bassiste (photo 1). Il monte son premier groupe Les Vikings. Le groupe joue dans les bals, il y a très peu de salles de concert à l'époque et c'est le lot de tous les musiciens. Très vite, Franck Langolff devient compositeur et monte un autre groupe Mardi sous la Pluie avec lequel il aura un bref succès. (photo 2). Puis, le groupe « Punch » avec Alain Concato, batteur, son copain de toujours ; Francis Basset, guitariste ; Pierre Corneille, pianiste accordéoniste ; Jean-Paul Goury, bassiste ; Lionel Houillez pour le light show (c’est la grande époque de la découverte de la lumière), Franck, lui est guitariste et chanteur (photo3). Franck sort du groupe et s’installe à la campagne, près du Studio Frémontel de Jacques Denjean – musicien, pianiste, compositeur, arrangeur et réalisateur. Celui-ci prend Franck sous son aile et sent tout de suite qu’il a un don pour la composition. Franck fait un album et commence à travailler en Studio. Il se consacre à la compo pour les autres. Puis, Langolff monte ses propres studios. Après, il part à Paris, devient le compositeur des éditions EMI. Malgré tout, il revient toujours à Rouen : au Morrison, un bar de nuit, où tous les musicos se tapent un bœuf dans la cave et aussi il fréquente le Garage, chez Marco, un studio d'enregistrement et de vente d'instruments (photo 4). En 1982, il rencontre Renaud, lui compose plusieurs titres sur quatre albums, collabore pour l’Éthiopie, ainsi que pour l’hommage à Coluche Putain de camion et Mistral Gagnant. C'est à ce moment-là que son ami Didier Pain lui présente sa nièce, Vanessa, qui a fait l’École des fans de Jacques Martin, lorsqu'elle avait huit ans. Dans un 1er temps, Franck lui demande de chanter dans les chœurs. Vanessa Paradis a vraiment du potentiel, vous connaissez la suite… (photo 5). Franck Langolff compose beaucoup pour d’autres artistes : un album complet pour Serge Gainsbourg, un titre pour Sophie Marceau. Il compose pour Florent Pagny, Garou, Marc Lavoine, Isabelle Boulay. Il collabore avec Alain Souchon. Il compose plusieurs titres pour Johnny Hallyday, Patricia kass, Yannick Noah… Franck est un compositeur « bancable » tous les gens l’appellent pour travailler avec lui. Il est très généreux et très franc et d'une grande sensibilité. Franck peint aussi, il adore les clowns...

9 Rue Socrate 76000 Rouen
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Flo's Café (3/4)

Il n'y a pas que les musicos qui fréquentent Les Floralies, les peintres aussi s'y rencontrent !

9 Rue Socrate 76000 Rouen
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Flo's café (4/4)

Pierre Garcette (photo 1) est un artiste qui se nourrit d'art classique et dadaïste. Pierre veut faire de l’art un acte public. Grand duchampien dans la ville de naissance de Marcel, il décide de bouter la morosité hors des villes (photo 2). Il veut apporter l’Art dans la rue. Alors il crée des murs d'images, suffisamment spectaculaires comme l’Angélus de Millet au Rond-point des Chartreux (photo 3) , ou sur le pignon d'un laboratoire d’analyse La Joconde qu'il appelle Mona Nalyse ou encore rue du renard, le Radeau de la Méduse de Géricault (photo 4). Il est urbaniste de formation, créateur de la première voie piétonne de France la rue du Gros Horloge ; la voici avant la transformation en voie piétonne, petits trottoirs et voitures qui vont jusqu'à la Cathédrale (photo 5)... Une autre époque ! À la même table, un autre peintre, Jean-Claude Pinchon, petit-fils d’Antoine-Robert Pinchon, vous savez l’impressionniste de l'École de Rouen. Il a fait son apprentissage de la couleur et de la matière. Plus, il connaît parfaitement les préceptes de Marcel Duchamp concernant la définition de l’œuvre d'art. Il œuvre dans le même sens... L'établi de son atelier et le dessus de sa cheminée sont couverts de boîtes de sardines et de maquereaux, bien récurées dans lesquelles il concocte une mixture de plâtre, de liant d'acrylique et de gel transparent pour ensuite y inclure quelques objets ou bien peindre directement ce nouveau contenu et en faire un petit tableau (©jcpinchon.over-blog.com) qui sert d'amorce pour une grande toile. Pinchon peint de grands formats, ce sera sa marque de « fabrique », influencé par les expressionnistes américains comme Cy Towbly, Kooning, Pollock… Jean-Claude Pinchon fréquente Les Floralies entre deux temps de pause. C'est un homme réservé, timide, d’une douceur et d’une gentillesse extrêmes. D’autres artistes passent aux Floralies : Denis Godefroy (photos 6 et 7), artiste engagé politiquement, ami de Garcette. Très brillant avec une grande culture, un peu jusqu’au-boutiste. Sa philosophie : « Les gens ont en général une année de naissance et une date de mort ». Il peint avec des musiciens et fait des performances. Il possède une grande générosité de partage, il donne des cours de peinture et de dessin rue de l’École, fait du rugby et connait tous les milieux. Toutes ces personnes se côtoient de près ou de loin... Les années avancent et nous aussi... Rendez-vous : Place Eugène Delacroix. Descendre la rue Ganterie et à droite se diriger vers la place Eugène Delacroix

9 Rue Socrate 76000 Rouen
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44 Allée Eugène Delacroix (1/2)

La ville continue de changer. Démolition de certains bâtiments comme par exemple le Cirque, Place du Boulingrin, construit en 1894, qui fut pendant de nombreuses années la seule salle de spectacle de la ville (photo 1). Des cirques se sont succédé, ils sont liés à de célèbres familles : Franconi, Lalanne, Piège ou Rancy. Le bâtiment comprend des écuries, une salle des fêtes. II projette des séances de cinéma pendant la Foire Saint-Romain... De 1941 à 1962, il reçoit la programmation lyrique en attendant la reconstruction du Théâtre des Arts. Au cours des années 1960, des groupes de rock rouennais s'y produisent : les Rapaces, les Météores… Le Cirque reçoit même les élèves des écoles élémentaires rouennaises pour des spectacles de fin d'année. En 1968, les étudiants occupent le cirque. Puis, il devient trop vétuste et est détruit en 1973. C'est un très beau bâtiment circulaire contenant 3000 places. Plus près de vous, la place du Vieux Marché est inscrite par deux halles « façon Baltard » (photo 2). La ville de Rouen veut réaménager la place. Elles sont vétustes et imposantes. Cependant, aujourd'hui, un marché couvert perpétue sa fonction première. Il faut faire de cette place qui devient piétonne, un mémorial à Jeanne d'Arc. Pour un temps, on dépose la statue de la sainte pour abattre la Halle nord du Vieux Marché afin de construire l'église actuelle, Sainte-Jeanne d'Arc (photo 3) possédant les vitraux de l'église Saint-Vincent, située jadis au bas de la rue Jeanne d'Arc, détruite en 1944. Ils ont été déposés pendant la seconde guerre mondiale et réinstallés dans la nouvelle église de l'architecte Louis Arrechte. L'église Sainte-Jeanne-d'Arc évoque à la fois un bateau viking et une forme de poisson, symbole chrétien. L'endroit reste, pour les touristes, le souvenir de Jeanne d'Arc brûlée vive en place publique le 30 mai 1431. On peut voir le pilori et la statue, seuls symboles de ce pan de l'histoire médiévale. À Rouen, lorsqu'on détruit, les sous-sols sont des narrations de l'Histoire et possèdent les secrets du temps ! Les jeunes rouennaises et rouennais regardent les fouilles avancées et des fouilles il y en a eu à Rouen ! Treize ans de fouilles entre 1970 et 1983 : Place du Vieux marché, au Palais de Justice, à Saint-Sever, rue des Fossés Louis VIII, rue des Arsins, rue aux Juifs, place de la Haute-Vieille Tour et à l’emplacement du vieux château de Philippe Auguste près de la gare de Rouen... C'est aussi une époque qui part : la vente aux enchères du mobilier de l’Hôtel de la Poste rue Jeanne d’Arc. Rive gauche, on construit le Centre régional Saint-Sever, grande surface ayant sa première galerie marchande pour Rouen. On peut ajouter que Pierre Garcette en a créé le logo (photo 4). Cet endroit est doté également d'un Espace culturel « Duchamp Villon » qui se situe au cœur du centre commercial (photo 5). Il ouvre en 1976, une belle programmation théâtrale et des expositions.

44 Allée Eugène Delacroix 76000 Rouen
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44 Allée Eugène Delacroix (2/2)

Tempo 2000 (photo 1) est agencé d’une façon spécifique comme presque tous les disquaires de l’époque. Voici un exemple de disquaire qui se trouvait rue Grand Pont "Verhaegen" (photo 2). À l’époque, le disquaire, Bob, installe cinq lignes musicales dispatchées en fonction de la clientèle. Avec ses trois vendeurs, Éric, Philippe et Jean-Pierre, ils reçoivent et conduisent leur clientèle vers des 33 tours aux pochettes attrayantes qui sont dans des bacs. Les bacs portent des noms : « Country », par exemple Randy Newman ; à l’opposé du magasin bac « Rock à Billy » on peut trouver Dick Rivers, Eddie Cochrane ; les bacs Pop qu’on appelle « Variété Internationale », à l'époque, classés de A à Z ; les bacs « Variété Française » ; deux bacs « Musique classique » et des bacs « Jazz » : Free Jazz, Jazz Rock… et un seul bac inclassable où Richard Clayderman et d’autres ont pour étiquette « Musique d’ambiance » ! Photos 3 à 8 : pochettes d'albums (Patty Smith, David Bowie, Vince Taylor)

44 Allée Eugène Delacroix 76000 Rouen
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Librairie Élisabeth Brunet

Vous descendez l'allée Eugène Delacroix et sur la droite dans la rue Ganterie, arrêtez-vous deux minutes devant la Librairie Élisabeth Brunet. En ce début des années 70, tout se passe à la fac et à la Cité U de Mont-Saint-Aignan. Les jeunes rockers descendent dans Rouen pour aller chez les disquaires, achètent leurs fringues dans de bonnes friperies, à deux pas, rue des bons enfants, vont au concert à la salle Sainte-Croix-des-pelletiers et achètent leurs disques chez les disquaires. Il faut dire que des disquaires, il y en a pour tous les goûts : « Bande son », rue Ganterie, magasin où on ne vendait que des cassettes audio car à l’époque, il fallait commander la cassette du disque qu’on achetait et c’était long pour la recevoir… Il y a les disquaires généralistes, à l'Espace du Palais, « Auditorium » ; au Palais des Congrès, « Music Land » (photo 1) ; « Verhaegen » (photo 2), rue grand Pont ; « Nuggets », rue du Gros Horloge. Les disquaires spécialisés sont « Record Shop », plus classique et musique jazz à l'endroit de la librairie devant laquelle vous vous tenez, « Rose Bonbon » (photo 3) où on écoute une musique alternative, le disquaire en marge, on y va pour chiner, trouver quelque chose d’inconnu tenu par Richard Alexandre du groupe Onyx, c'est rue des Faulx. Il y a un disquaire associatif, Adoc, qui vend également des bandes dessinés (photo 4). Puis, Mélodies Massacre, rue massacre, disquaire punk rock (photo 5). Qui dit disquaires dit radios. Les radios indépendantes sont le vecteur d’une musique indépendante ! Avant 1981, les radios pirates inondent les ondes et l'année suivante, elles deviennent libres ! Elles font la promotion des disques et dirigent les ventes chez les disquaires, elles font connaître les groupes à leurs auditeurs. Plusieurs radios sévissent à Rouen et son agglomération. RVS (Radio Vallée de Seine) sur la Côte Sainte-Catherine ; FMR (créé de deux radios Méandre et Cannette) se trouve à Mont-Saint-Aignan puis Canteleu, le cinéaste Claude Duty a participé comme animateur de cette radio ; VRL à Petit-Quevilly, Radio Arlequin à Rouen… ce sont les principales, il y en a eu d’autres… (photo 6) À Rouen sont nés deux Labels de musique. Sordide Sentimental créé par Jean-Pierre Turmel, rouennais (bac aux Bruyères puis devient ouvrier à La Grande Paroisse) et Yves Von Bontee. Jean-Pierre Turmel crée ce label avec ses propres deniers… Ils sortent le premier 45 T de « Joy Division » inscrit dans la mouvance post-punk, connu mondialement. Puis, ils développent le groupe « Psychic TV » en France, en Angleterre, en Hollande et en Allemagne. Et le label Invitation au Suicide fondé par Yann Farcy précurseur du rock gothique : il exploite le créneau de la musique industrielle et bruitiste. Yann produit « Christian Death », un groupe américain né à Rouen… Il est fan des premiers morceaux de « Nurse » (photo 7). Prochain rendez-vous : rue Sainte-Croix-des-Pelletiers. Avancer vers la rue Jeanne d'Arc, la traverser. Continuer rue des Bons enfants et tourner la deuxième à gauche.

68 Rue Ganterie 76000 Rouen
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La salle de concert Sainte-Croix-des-Pelletiers et le monde de la nuit 1/4

La salle Sainte-Croix-des-Pelletiers (photo 1) Mettez-vous face à l'édifice, ancienne chapelle dédiée à Notre-Dame au 10ème siècle. Puis au 12ème siècle, une paroisse y est érigée grâce aux pelletiers (marchands de fourrure) qui occupent le quartier. La nef est du 15ème siècle, le chœur du 16ème siècle. La façade occidentale qui donne sur la rue est percée d’un portail très simple surmonté par une fenêtre ogivale éclairant la nef. Le pignon est soutenu par deux gros contreforts (photo 2). Devant l’église, regarder à gauche, il y avait une curieuse échoppe conforme à celles fréquemment accolées autrefois aux flancs des bâtiments religieux depuis le 16ème siècle. Il s’agissait de la boutique de l’écrivain public. Au nord de la façade de l’église, là où se trouve le mur du cimetière, une fontaine (photo 3), à votre droite, construite en 1663 suite à la demande des paroissiens. L’église définitivement fermée au culte fut adjugée et vendue, le 14 novembre 1792, pour une somme de 33.000 livres. Le sommet du petit clocher en bois et ardoise fut abattu en 1843. L’édifice, désaffecté après la Révolution, sert de magasin, d’entrepôt et de chai à vin à des distillateurs jusqu’aux années 1940. Racheté en 1941 par un mécène, restauré par l’architecte Robert Flavigny, il est finalement utilisé comme salle de conférence et de concerts. Inaugurée en 1951, l’église est devenue « la salle Sainte-Croix-des-Pelletiers ». D’abord louée puis, rachetée par la ville de Rouen la même année. Elle accueille le public à l’occasion de manifestations culturelles ou pour diverses réunions... À l'orée des années 1970, la salle Sainte-Croix-des-pelletiers a une clientèle qui écoute de la musique classique ou jazz. Depuis l'après-guerre le jazz est omniprésent dans la région. Il y a donc une programmation de musique classique comme l'invitation de Samson François, pianiste fantasque et romantique. De grands pianistes légendaires, Rubinstein, Horowitz ainsi que des duo, trio et quatuor… et de la musique jazz. Les invités sont en autres, Duke Ellington, Art Blakey, Count Basie ainsi que bien d'autres musiciens moins connus... En 1974, le groupe américain Scorpion a joué dans cette salle. En 1979, Damned, groupe punk rock anglais et les fameux les Olivensteins (photo 4) ont joué leur concert d’adieu « La nuit non romantique » qui fut mémorable ! À la fin des années 70, les jeunes rockers ne vont pas tarder à descendre de leur colline pour se frotter à la scène de Sainte-Croix-des-Pelletiers. On voit des « rockers à banane » fréquenter la salle (photos 5 et 6). De nombreux concerts étaient organisés à la Fac de Lettres de Mont-Saint-Aignan . En 1979, par exemple, le groupe Téléphone était venu à la Fac de Lettres de Mont-Saint-Aignan (photo 7). Le groupe est revenu au Parc des Expositions en 1986 pour leur tournée « Un autre monde » – concert de fin.

20 Rue Sainte-Croix-des-Pelletiers 76000 Rouen
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La salle de concert Sainte-Croix-des-Pelletiers et le monde de la nuit 2/4

La salle Sainte-Croix-des-Pelletiers a accueilli des groupes locaux au début des années 1980, comme Dogs Vermines, Nurse et tant d'autres... En face, plus haut, de la salle Sainte-Croix-des-pelletiers, c'est « Le Barbier de sa ville », coiffeur et DJ. Toutes les nouvelles têtes du rock passent par chez lui. Les friperies sont un mode de vie depuis longtemps pour la jeunesse rouennaise branchée. Cela a commencé avant 68, avec Le petit vélo rouge, surplus américain, rue Alsace Lorraine puis… Kilo Shop, vêtements d'occasion au poids rue des Bons Enfants, Chez Plumo, des marinières et de l'occasion, au coin de la rue Ganterie et la rue des Bons Enfants et Paradise, plus haut rue Ganterie... et vers l'est de Rouen, il y a Chez Édouard rue de la République. Il faut ajouter qu'aujourd'hui Sainte-Croix-des-Pelletiers fait partie d'un appel à projets « Rouen réinvente son patrimoine ». Depuis décembre 2019, Bek'Miettes est le lauréat de cet appel à projet qui est en cours de réalisation. Il comprendra des coworking et coliving, des espaces accessibles au public et une halle gourmande...

20 Rue Sainte-Croix-des-Pelletiers 76000 Rouen
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La salle de concert Sainte-Croix-des-Pelletiers et le monde de la nuit 3/4

Le monde la nuit : discothèque ou dancing, où voulez-vous aller ?

20 Rue Sainte-Croix-des-Pelletiers 76000 Rouen
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La salle de concert Sainte-Croix-des-Pelletiers et le monde de la nuit 4/4

Le monde de la nuit : les discothèques Puis les discothèques prennent le dessus. Comme les bars ferment plus tôt qu’à l’heure actuelle, les jeunes arrivent en discothèque relativement tôt vers 22h. Pour ouvrir une discothèque, il faut avoir des connaissances musicales, avoir le sens de la fête, l’amour du métier, plus des connaissances en restauration car le plus souvent il y a un restaurant dixit Lionel Houillez qui créé le King Créole en 1983 en hommage à Elvis Presley (film « bagarre au King Créole »…). Le restaurant a un piano-bar, Alain Nacimento joue au piano, habillé en pantalon noir à bretelles avec chapeau à la New-Orleans. Il y a une salle de billard américain, une belle piste de danse. C'est une des premières discothèques de France à être équipée en vidéo clip. Et puis, c’est un lieu où il y a des célébrités : Serge Marquand (acteur cinéma), Pierre Vassiliu (chanteur), Stéphan Eicher (auteur, chanteur et compositeur, acteur et plasticien), Catherine Ringer et Fred Chichin (les Rita Mitsouko), Jean-Claude Boutier (le boxeur), Moustache (acteur de cabaret) et Estelle Lefebure future Estelle Hallyday... elle est très jeune et pas encore connue ! C’est ouvert de 20h à 4h du mat ! Plus haut, place Cauchoise, il y a une autre discothèque, ancien dancing : Les Oubliettes. Le patron Jacky Gaillard a une formule quasiment identique : au 1er étage un restaurant et au sous-sol la musique. Il fait venir des groupes, des grosses pointures : Guns, Rotomagus, Brian Auger, Julie Driscoll, les Troggs (pop), Moody Blues... Il y a aussi Le Charles (photo 1), rue du Gros Horloge à la place de l'ancienne boucherie Ricouard, aujourd’hui le Mac Do. Les patrons sont les ex propriétaires du célèbre Pop Club de Saint-Valéry, très connu à l'époque. Au rez-de-chaussée un restaurant. Tout est en bois style norvégien. En tout cas, cela se veut dans cet esprit. On prend l’escalier à droite et au 1er étage le bar : une piste de danse au milieu avec des light shows de toutes les couleurs, au fond les banquettes… le D.J est très bien ! Il y a quelques concerts : un des derniers de Vince Taylor et en 1ère partie Terrien Vague, futur Nurse. Et puis rue Saint-Étienne-des-Tonneliers Le Nickel Chrome. Le patron, Nono, est allé aux États-Unis et a flashé sur les grands bars façon d’Edward Hopper (vous voyez la toile « Ombres de la nuit ») - Nighthawks. Il voulait un long bar, ambiance figée bleu et rouge, avec un éclairage particulier, froid, presque dramatique (photo 18)… L’Ours, rue aux Ours. Au premier abord l’entrée n’était pas sur la rue mais sur le côté de la placette. Une petite porte avec une petite ouverture où des yeux « examinateurs » vous ouvrent ou pas ! L’entrée exiguë (un petit couloir) mène directement au vestiaire, déposez votre veste ou sac SVP. À gauche, au rez-de-chaussée le bar, au-dessus dans une cage deux ours ! En face, une minuscule piste de danse en métal autour de tables rondes ornées de petits poufs pour prendre l’apéro en assistant à des soirées cabaret : Pierre Doris y est un assidu. On peut voir aussi Pierre Péchin, Jean Constantin, Cocagne et Delaunay et des jeunes du café-théâtre dans un esprit sarcastique. Au sous-sol, la cave avec deux pistes de danse. Au premier étage, le restaurant on mange des fruits de mer ou des plats traditionnels. Photo 3 : La Brocherie (cf contenu audio). Prochain rendez-vous : Place du Maréchal Foch au Café des taxis. Descendre vers la Place du Vieux Marché, tourner à gauche et remonter la rue guillaume Le Conquérant. Le Palais de justice est en face et à droite, il y a le café des taxis.

20 Rue Sainte-Croix-des-Pelletiers 76000 Rouen
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Café des Taxis - Les années 1980 : Studio 44 et Exo 7

La Salle Sainte-Croix-des Pelletiers qui donne quatre à cinq concerts rock par an ne suffit pas. Les salles de cinéma périclitent, la cassette vidéo arrive… Dans les années 70 les musiciens du rock viennent du bal. Le bal pop : Beatles, Stones, Procol Harum…. La plupart a la culture pop rock : cheveux longs. Ils gagnent bien leur vie mieux qu’à travailler en usine et de plus ils ne travaillent que trois jours la semaine. Pour bien comprendre, au départ, les musiciens commencent à jouer dans les bals. Les bals meurent car il y a trop de bagarres, les gangs ruraux s’affrontent. Les concerts de rock sont moins violents car les gens viennent voir et écouter la musique pour la musique. Cependant, cet incroyable vivier artistique rouennais de la scène rock et punk veut jouer dans des salles, le bal c'est fini... Alors, des salles prennent la main sur des cinés comme le Ciné des Chartreux qui devient par la suite le Studio 44 puis l’EXO 7.

12 Place du Maréchal Foch 76000 Rouen
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Du Studio 44 à l’EXO 7

Comment tout a commencé dans le monde du célébrissime Jacques Hupin ! En 1975, Jacques organise un concert à Rouen. Il invite Jacques Higelin et crée un festival au Parc expo. Puis l’année suivante il réitère encore, une énorme influence le public vient nombreux. Jacques est contraint de louer des chapiteaux ou d’installer des concerts sur des parkings de supermarché. Les besoins d’une salle se font sentir… Il cherche donc un lieu pour faire du rock’n roll. Il est intéressé par « le cinéma des Chartreux » place des Chartreux. Jacques veut vérifier la fréquentation et s’aperçoit que 10 cinéphiles occupent les places pendant la projection d'« Orange Mécanique »... Il propose donc au propriétaire M. Cavelier de louer sa salle. Il s'arrange avec lui et programme des groupes du lundi au jeudi et le week-end la salle projette des films. Commence une série de concerts (photo 1). Les Clash y passent le 26 avril 1977. Puis, Hervé Dupré rachète le lieu et en fait le Studio 44 qui rajoute une boite de nuit disco. Il porte ce nom en souvenir de l'ancienne salle de cinéma. C'est un peu le « Palace » rouennais. Des échaffaudages, des passerelles, une sono de six mille watts, cinq cents projecteurs et un laser ! Cela marche un an puis après quelques bagarres et de la drogue, il y a une fermeture administrative (photo 2 et 3). Enfin, jacques Hupin reprend la salle et crée l’Exo 7 qui ouvre ses portes en 1983 (photo 4). La première affiche est créée par Thierry Cailleteau (photo 5). Par la suite, Favarica et d'autres artistes en réalisent... L'Exo 7 est identifiée comme une salle rock. La salle est au même niveau que la Locomotive ou l’Élysée Montmartre, à Paris . C'est le même concept qu’à Toulouse Le Bikini ou à Montpellier Rock Store ; Jacques Hupin défriche des talents de toutes les musiques actuelles ; la salle apporte des réponses alternatives, ouvre la voie. Quand Jacques Hupin ouvre l’Exo 7, il prend des groupes locaux en première partie. Du coup, Memphis Slim embarque les musiciens de Rouge Baiser. Il y a des auditions de chanteurs (comme actuellement Voice) ou de musiciens (photo 6). Björk y vient avant d’être connue. On brasse des idées, on communique. On échange. L’Exo travaille beaucoup avec Mélodies Massacre et Tempo 2000, crée une dynamique, un réseau de bars qui sont des relais de ce que fait la salle. C’est un lieu ouvert, il y a des artistes en résidence, des expositions d’art plastique. Des concerts toutes les semaines, des performances artistiques : musicales et plastiques. L’Exo 7 a fermé le 26 juin 2010.

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Les concerts à l'Exo 7

Il existe à ce moment-là, un axe très fort : Rouen - Le Havre - Paris. Par exemple Philippe Almosnino (guitariste des Dogs) a joué avec Wanpas qui a joué dans le groupe de Johnny Hallyday. Louise Féron a commencé avec les musiciens des Dogs. Pour bien résumer et comprendre la scène française des années 80. Il y a les bals, les concerts rock et les groupes de rocks nationaux naissants (Téléphone, Ange…). Les concerts et les groupes internationaux travaillent, à cette époque, d’une façon artisanale : c’est-à-dire qu'il n'y a pas de grosse organisation, ce sont des passionnés. La musique rock ne s’est professionnalisée que fin des années 80. Commence une série de concerts : Les Clash y passent le 26 avril 1977 (photo 1). Stranglers, les Cure (photo 2), Cramps y passent cinq fois : en 80, 81, 85, 86 et 89. Puis, des groupes internationaux, nationaux et rouennais se côtoient comme Dead Can Dance (photo 3), Madness (photo 4), The Cure, The Jam (photo7), The Cramps (photo 8), Dogs, Little Bob Story, Trust, renaud, Alain bashung, Rouge Baiser, vermines, Tupelo soul, Nurse, tweed...

5 Place du Maréchal Foch 76000 Rouen
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Les concerts à l'Exo 7 - suite

À Rouen, il y a des clans comme il y a deux rives : droite et gauche. . En gros celui de Nurse fréquente le Café de Rouen, rue du Gros horloge, et ici au Café des taxis vient Dogs ! Parfois ils se fritent... Toutes les photos sont tirées du livre de Jacques Hupin, Exo 7 Combat Rock, 2010. fr-fr.facebook.com/pages/category/local-business/exo7-combat-rock-le-livredvd-114087801968611/ Prochain rendez-vous : Place Dominique Laboubée. Continuer un peu en remontant vers la Cathédrale, tourner la première à droite, rue Massacre et arrêtez-vous sur la place le dos tourné au magasin de torréfaction de café.

5 Place du Maréchal Foch 76000 Rouen
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Le disquaire Mélodies Massacre, Dogs, les années punk à Rouen (1/2)

Sur la façade de la place Dominique Laboubée, son portrait réalisé par Jef Aérosol.

place Dominique Laboubée 76000 Rouen
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Le disquaire Mélodies Massacre, Dogs, les années punk à Rouen (2/2)

Imaginez la place, il y a un banc en béton, une cabine téléphonique, le fameux disquaire musique Mélodies Massacre. Sur cette place des dizaines de jeunes : il restait les rescapés des hippies, ceux qui n'étaient pas partis car trop jeunes, maquillés, les cheveux longs, les ongles de couleurs (filles comme garçons) vêtus d'un manteau afghan (hiver comme été) et les premiers punks. Le disquaire est réputé pour la musique punk rock. Pour bien imaginer le lieu mythique se trouve au milieu de la place face au torréfacteur. Tout ce petit monde reste à zoner pendant des heures... Malgré tout, pour les plus riches, trois bars à côté. Dans la journée, on bit un coup au Café du Gros Horloge ou au Café de Rouen et plus tard dans la nuit on va au Big Ben ! Mélodies Massacre est un point névralgique vu sa géographie (photo 1). Le slogan de Mélodies Massacre écrit pas le vendeur Éric Tandy : « Tous les dimanches, je suis malheureux parce que j’attends le lundi pour aller chez Mélodies »… (photo 2) Le patron Lionel Herrmani ouvre sa boutique de 28m² en juillet 1972. Ancien prof de Français et d’Anglais à Fécamp, il démissionne pour son projet. C’est sa femme qui a trouvé le nom de la boutique. Nous sommes rue Massacre, le nom de la rue s’y prête et Mélodies quoi de plus naturel pour un magasin de disques, de plus la donne un côté un peu provocant. Cela donne un ton. La décoration primitive était dans le goût des années 70, dans les prune et mauve (photo 3). Devant chez Mélodies Massacre, Les garçons ne parlent que musique. On vient chez Mélodies pour chercher l’exclusivité que l’autre n’a pas trouvé. Le patron Lionel a plein d’imports. Il va acheter les disques aux États-Unis, des exclusivités ! Le vendeur Éric, lui, est tourné vers l’Angleterre. Les fans ou les connaisseurs achètent deux disques : un pour l'écouter, l’autre à collectionner ! On spécule… Au pire pour les moins riches on enregistre sur des mini cassettes (photo 4)… Une nouvelle scène arrive, le mouvement punk est un dérivé du rock apparu dans les années 1970. Le punk rock commence à émerger, aux États-Unis entre 1974 et en 1976 au Royaume-Uni et en Australie. Des groupes comme les Ramones, les Sex pistols, the Clash sont reconnus commes des pionniers. Il y a aussi Patti Smith, Iggy Pop, Television… À ce moment-là, le manager des Sex Pistols, Malcom Maclaren sent le vent tourné et ramène cette mouvance en Angleterre. Par conséquent, elle rebondit en France. Le punk est une musique rapide et rude, les chansons sont de courte durée, l'instrumentation est très simplifiée. Les paroles sont souvent chargées de messages politiques ou nihilistes. Le mouvement punk, associé au genre, exprime une rébellion jeune et est caractérisé par des styles vestimentaires distinctifs, une variété d'idéologies anti-autoritaires et une attitude do it yourself (« Faites-le vous-même »). Les punks sont habillés tout en noir (photos 5 et 6)… Le punk c’est aussi et d’abord des petites scènes, on fait de l’auto production. Lionel Herrmani produit les Dogs. J’ai produit aussi le second 45 tours des Dogs, un quatre titres, avec pour la pochette le même photographe et le même maquettiste. »tiré du livre Too much Sur le mur de cette place qui porte le nom de Dominique Laboubée mais comme vous l’entendez pas d’une façon fortuite car Dominique est un client assidu… Dominique Laboubée passe tous les jours à la boutique vers 17h ou 17h30. Ses copains passent également. Lionel veut faire un disque promotionnel « Charlie was a good boy » pour son magasin et donc il loue du matériel dans la boutique en face, chez Courtin, et enregistre dans la cave du magasin. Un second titre « No Way, Nineteen » sur le label de Mélodies Massacre Lionel le raconte dans le livre de Catherine Laboubée « Too much class...Dogs, l'histoire ». En voici un extrait : « Lors de l’enregistrement du premier 45 tours, Dominique avait la voix très éraillée, car les prises furent réalisées en un temps record. Pas de place pour récupérer ! Personne ne savait d’ailleurs se servir du magnétophone quatre pistes prêté par un vendeur de la maison Courtin, magasin de Hi-Fi situé face à Mélodies. Au fils des enregistrements, des difficultés apparurent […] Tout le monde s’énervait et, bien que je lui dise que cela ne collait pas, Dominique affirmait que la prise était bonne. Enfin, il appuya sur deux ou trois des boutons interdits et, miraculeusement, nous avons pu entendre le fameux solo, parfaitement en place. L’ingénieur du son était Yves Surlemont, aujourd’hui chirurgien, et la maquette de la pochette d’Étienne Robial. Les photos du groupe avaient été réalisées par Bruno Le Trividic. » Lionel Herrmani, ce passionné, ne veut pas devenir un marchand de disques, il est un disquaire ! Il n’a pas le cœur à continuer dans un contexte où les grandes enseignes tuent les petits disquaires. De plus, il n’aime pas la New Wave qui arrive à grand pas… Résolument, Lionel Herrmani baisse le rideau de Mélodies Massacre à l’automne 1983.

place Dominique Laboubée 76000 Rouen
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Bref historique du groupe Dogs

Dogs se forme à Rouen en 1973 et commence très vite leurs premiers concerts sur la côte Normande ((Casino de Saint-Valéry-en-Caux). Le leader, Dominique Laboubée, est au chant et à la guitare. Au départ, il a y Paul Peschenaert (guitare), François Camuzeaux (basse), et Michel Gross (batterie) qui restera jusqu'en 1988. En 1977, Hugues Urvoy de Portzamparc se joint à eux. Il avait vu les Dogs à Mont-Saint-Aignan et avait eu un coup de foudre. Il reste dix ans avec le groupe. Puis en 1981, viendra Antoine Masy-Perier au chant, guitare. En 1988, Bruno Lefaivre à la batterie et Christian Rosset à la basse et au chant. Donc en 1974, Dogs passe au Golf Drouot à Paris, première discothèque rock surnommée « le temple du rock » ! Il se produit des groupes amateurs mais, lorsque les Dogs passent on ne les oublie pas ! Philippe Manœuvre qui écrit dans le magazine musical Rock&Folk pond un article dithyrambique. Dans les années 1980, il invite le groupe, à la télé dans son émission Les Enfants du rock. Dogs joue avec Little Bob Story, alors très connu des scènes rock normandes. Puis dans les années 1980 jusqu'à 200, le groupe part en tournée en France, en Europe, au japon et réalise une dizaine d'albums studio. Leur composition est en anglais. Dominique Laboubée effectue des collaborations, des écritures et des productions pour d'autres artistes comme par exemple la chanteuse rouennaise, Louise Féron. Tout se termine en septembre 2002, lors d'une tournée aux États-Unis.... Cette place porte le nom de Dominique Laboubée depuis 2007. Prochain rendez-vous sous le Gros-Horloge.

place Dominique Laboubée 76000 Rouen
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Les Cramps à Rouen

LE GROS-HORLOGE (photo 1) Cet ensemble architectural est constitué d'un beffroi gothique, d'une arcade et d'un cadran Renaissance et d'une fontaine du XVIIIe siècle. Le beffroi abrite les cloches de la ville et l'un des plus anciens mécanismes d'horlogerie d'Europe qui a été en fonctionnement du XIVe siècle à 1928. À l'intérieur, la scénographie contemporaine du parcours dévoile l'envers du décor de ce monument exceptionnel dédié au temps : la salle des cadrans, les anciens appartements du gouverneur de l'horloge, le beffroi et le mécanisme du XIVe siècle, les premières cloches municipales ainsi qu’un panorama unique sur la ville. En vous trouvant devant, regardez bien en bas le semainier qui vous indiquera quel jour nous sommes. Si vous voyez Saturne dans un char traîné par des griffons c'est que nous sommes samedi. Tout en haut la lune avec ses différentes phases... Si vous voulez en savoir plus, cliquez sur ce lien : www.rouen-histoire.com/ghorloge/groshorloge.htm LES CRAMPS À ROUEN RUE DU GROS-HORLOGE Il y a le BAR TABAC qui existait à l'époque, sa terrasse qui va de la rue des Vergetiers jusqu'à la banque rue du Gros-Horloge, à sa droite le BIG BEN (photo 2), bar des fêtards avec bière à gogo et à gauche, actuellement un magasin de vêtements a remplacé le CAFÉ DE ROUEN. Ce bar brasserie a une très belle terrasse, avec une clientèle plus chic... Un événement incroyable s'est produit à Rouen, ici chez Mélodies Massacre. Les Cramps sont passés 5 fois à Rouen : la 1ère fois au Cinéma Les Chartreux le 26 avril 1977 puis au Studio 44 le 18 juin 1981 (photo 3). Les Cramps sont venus chez Mélodies Massacre accompagnés de Nathalie Denis qui raconte pendant que vous regardez les photos. Elle raconte. « Le choc de ma vie ! » dit Nathalie. Le matin même, je travaillais au Centre Commercial Saint-Sever et devant l’église Saint-Sever deux personnes me demandent l’heure ! Habillés tout en noir avec des lunettes de soleil. Le rapprochement était fait, c’était Poison Ivy (la guitariste) et Lux Interior (le chanteur) des Cramps... L’âme du groupe, déjà un choc à 10h du matin avant de bosser… Le soir, j’avais mis mes chaussures neuves que j’avais eu à Paris avec de la panthère sur le dessus. J’étais au bar du Studio 44 et je vois le groupe arriver. Le premier musicien en talon aiguille et pantalon de skaï brillant noir, tout maigre avec une tronche vérolée et un philodendron qu’il avait dû arracher dans le hall de l’hôtel, il en sortait comme une créature des marais ayant une batterie avec des têtes de mort partout et des bougies : un tempo binaire bien primitif… La guitariste absolument incroyable comme si je n’en avais jamais vu avec son short doré. Après, j’ai passé des annonces dans Rock and Folk et Best pour dire que le fan club était créé. Et là des fans m’ont envoyé des documents. C’est comme ça que l’année suivante ils sont revenus à Rouen jouer et faire une dédicace à « Mélodies Massacre ». Je suis allée les chercher pour aller à Mélodies Massacre. Les gens les applaudissaient rue du Gros-Horloge. C'était de la folie ! » Prochain rendez-vous : rue Saint-Amand. Remonter la rue du Gros-Horloge jusqu'à la Cathédrale. Se diriger vers la rue Saint-Romain et prendre la petite rue des Chanoines à gauche. Au bout de cette venelle qui débouche sur la rue Saint-Nicolas, remonter légèrement à gauche rue Saint-Amand. Vous marcherez d'un bon pas en observant les éléments de couleur « bleu » pendant votre trajet !

68 Rue du Gros Horloge 76000 Rouen
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Les bars fréquentés par la jeunesse rock : « la rue de la Soif »

Comment est née La taverne Saint-Amand. Jean-Louis et Annie Jourdainne achètent le lieu avec leurs deux associés en novembre 1974, le couple a vendu l’Épicerie la même année. Avant la Taverne il y avait « Les Fontaines de Bacchus » puis un bar « La Guimbarde ». Cela a été fermé un moment. Des pigeons logent à l’intérieur, le bâtiment est en décrépitude. Il fallait se projeter pour en tirer quelque chose dixit Jean-Louis. Au début, ils font de la petite restauration dans la cheminée qui se trouvait à l’entrée de la Taverne (des grillades et des assiettes anglaises froides…) puis peu à peu de la vraie restauration prise en charge par Annie. À la Taverne Saint-Amand viennent beaucoup de peintres, des artistes de cinéma, on y tourne même Madame Bovary de Chabrol (1991) avec la grande Isabelle Huppert. Viennent dîner Jean-François Balmer, Balasko… Jean-Louis est en cheville avec Robert Labaye, grand homme de culture, directeur du Rive Gauche à Saint-Étienne-du-Rouvray ; du théâtre Maxime Gorki (actuellement La Foudre) ; du théâtre des Deux-Rives. Des gens de théâtre : Torreton, Serge Riaboukine, Olivier Saladin, Bruno Putzulu, Michèle Bernier, Léa, la sœur de Lio ; Jean-Michel Dupuis, Philippe Davenet, Maxime Leroux, Anne Sylvestre… Sans oublier les musiciens de l’Opéra de Rouen qui accompagnent Laurent Langlois. Et bien sûr la troupe de La Pie rouge ! Tous les artistes qui jouent à Rouen passent par la Taverne Saint-Amand. Sans oublier aussi beaucoup d’étudiants en médecine. Rue de la république le bar tabac La Cascade est ouvert 7jours sur 7. C’est un bar punk branché. Le bar des Fleurs, derrière sur la Place des carmes (toujours existant) est plus classique... Perpendiculairement à la rue des Carmes, rue des Fossés Louis VIII "Le Morrison" que nous avons évoqué plus haut. C’est Nono, le patron, dingue des Doors et de Bruce Springsteen. Dans les années 80, petit bar qui accueille les noctambules rouennais. Une cave où les musiciens viennent faire un bœuf ! (photo 1). Chris a quatre ans de moins que Mick Jagger. il a sorti ses deux premiers albums en 1973 et 1974. La notoriété de son frère aîné lui ayant toujours fait de l'ombre, sa carrière musicale n'a jamais vraiment réussi à décoller malgré son talent de musicien, de compositeur et de parolier… Place Saint-Marc, Au Bon Calvados devient le Bar Chez Coco ! (photo 2) Le patron, Coco, est super sympa, aime la musique branchée. De plus, un super juke-box est à la page et des groupes viennent jouer le dimanche après-midi. (photo 3) C’est le circuit de la jeunesse rouennaise dans les années 80, mais un autre bar rue des Sapins, un café-concert. Le Bateau ivre, rue des Sapins à Rouen. Rue des Sapins on aperçoit le portrait d’Arthur Rimbaud ainsi que son poème : « Le Bateau ivre ». Bâtisse en brique rouge, une petite porte en bois. C’est Michel Adjinsoff qui vous accueille. Ce bar ex « Le Chantier », en 1977, est baptisé Le Bateau ivre. C’est un Café-spectacle qui programme des concerts gratuits à dominante jazz et collabore avec Christian Garros qui a créé son école à Mont-Saint-Aignan dans le même temps... Après c’est la création d’un événement hebdo : « La goguette » tous les jeudis soirs une scène ouverte et gratuite. On peut apporter ses instruments le patron met un piano à disposition. Les associations et amateurs sont invitées pour leur première scène à s’y produire… La scène est libre : chanson, poésie, slam, répétition de groupes en live… Le bateau a aussi comme l’Exo7 conduit de nombreux groupes vers des voies professionnelles. La scène du Bateau accueille des immanquables artistes comme Allain Leprest, jacques, Higelin, Dogs, Cox, Archimède, Vermines… Prochain rendez-vous : Place du général de Gaulle. Vous remontez la rue à votre droite. Puis à gauche rue de la république et vous y êtes !

2 Rue Saint-Amand 76000 Rouen
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Le centre d'Art contemporain et les galeries des années 1980-90

Nous arrivons au terme de cette promenade Rock, Acte 1. Il y a un bouillonnement musical, une effervescence culturelle dans tous les domaines : cinéma, théâtre, Arts plastiques. Ici à Rouen, émerge le premier Centre d'Art Contemporain de France. Remontons un peu le temps, en 1968, ce bâtiment qui est La Maison des Jeunes de Rouen est transformé en Maison Populaire de la Culture. Un comité d'action veut l'ouvrir à tous, sans distinction d'âge et y organise quelques rencontres entre ouvriers et étudiants. Le thème du débat de ce jour du 28 mai 1968 est « jeunesse et politique culturelle ». (photo 1) Puis cette Maison pour tous est devenue le premier Centre d’Art Contemporain de France ! est l'ancien Hôtel Fiquet de Normanville. Ce bel hôtel particulier en pierre date de la première moitié du 18ème siècle. Il a conservé son élégant faîtage de plomb et un fronton sculpté. Cette belle bâtisse n’a pas toujours été ce supermarché ! Il y a eu, ici, le premier Centre d’Art Contemporain de France. Avant même que Jack Lang n’en décrète le nom labellisé. Serge Perkowsky est nommé en 1979 à la direction du Centre d’Art Contemporain de Rouen par Jean Lecanuet. Il y a beaucoup d’expositions itinérantes : sur Duchamp, Erró, Diane Arbus : Tiens une petite anecdote ! « Une fois, François Gorge, l’adjoint à la Culture de Lecanuet, refuse l’exposition d’une photographe reconnue. Il ne veut pas qu’on expose les corps photographiés de Diane Arbus aux yeux de tous, surtout pour ne pas choquer les enfants. Alors, on maintient l'exposition « cachée » dans un lieu fermé du Centre en l'entourant d'un drap... » dixit Patrick Gouffran qui y travaillait à l'époque. Les artistes qui y exposent font partie de l’avant-garde européenne russe, hongroise. Des artistes importants comme Talcoat, Poliakoff, Pignon Ernest Pignon, Miro, Kikoïne… ; des sculpteurs comme Rodin, César, Zabukovec… des grands comme Christoforou, Roger Decaux, Lindström, Jacques Doucet, Kupka y exposent durant un mois. Comme à l'Exo 7, des peintres rouennais côtoient ces artistes très connus : Saïd Atek, Daniel Authouart, Marc Carpentier, les Cordier (photographes), Gérald Kerguillec, Kacha Legrand, Stéphane Marcant, Daniel Penloup, Serge Perkowsky, François Priser, Philippe Poulain, Christophe Ronel, Roger Tolmer, Jean-Marie Torque... De ce fait, à Rouen de nombreuses galeries d'art, une quinzaine, exposent des artistes. Non loin du centre d'Art Contemporain, dans un périmètre très serré quatre galeries. Une dans la rue Eau-de-Robec, Ars Longa ; place du Lieutenant Aubert, galerie Gérard Boudin ; rue d’Amiens, la galerie Médiane et rue du Père Adam, Galerie Danika. Près de la cathédrale, place de de la Haute-vieille Tour, Halle aux Toiles salle de la Ville expose les artistes rouennais. Puis Rue Saint-Romain : Galerie de la Cour d’Albane;sur la place de la Cathédrale, une galerie au Palais des Congrès ; rue Croix de Fer, la Galerie Patrick Grindel. Rue aux Ours, la Galerie Étant Donné ; dans la rue Écuyère : Galerie Rollin (qui existe toujours) et dans la même rue, jadis la Fnac avait un espace d'exposition. Rue des Bons-Enfants, la galerie Anne Bourdier. En remontant vers la gare, rue Bouvreuil, la Galerie Mandragore et sur le boulevard de l'Yser, la Galerie Géricault. Enfin, à l'ouest de rouen rue du Contrat Social, l'Espace d’Art Contemporain. Il n'y a pas moins de seize espaces d’art dans la ville… (photo 2) Tout autour de cette place, vous avez L'abbaye Saint-Ouen de Rouen qui est une des plus belles églises d'architecture gothique de la ville. Les moines bénédictins ont été dispersés à la Révolution. En 1800, l'ancien dortoir des moines devient l'Hôtel de Ville de Rouen L'abbatiale n'est plus affectée au culte et sert aujourd'hui de lieu de concerts et d'expositions. Il ne faut pas oublier l’École des Beaux-Arts et d’Architecture où les nombreux jeunes sont très actifs artistiquement… (photo 3) Vous pourrez suivre la suite dans l'Acte II. À très vite ! De nombreux lieux n'existent plus que ce soient les lieux culturels, les bars, les friperies, les disquaires. Ils ont disparu ou pratiquement tous ont baissé le rideau... Nous laissons cette faune artistique dans les limbes du temps avec leurs secrets...

11 Place du Général de Gaulle 76000 Rouen
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Informations complémentaires

A 2 Pas d'Ici

Tout l'été, découvrez 30 propositions de visite ou balade à réaliser sur les communes de la Métropole Rouen Normandie. Pour prendre connaissance de la totalité du programme, rendez-vous sur le site Internet Rouen Tourisme, rubrique A 2 Pas d'Ici.

Remerciements

Un grand remerciement aux personnes ressources qui ont permis de construire ce parcours.
Catherine Laboubée, biographe
Norman Langolff, musicien
Lionel Houillez, éclairagiste et patron du King Créole
Nathalie Denis, artiste
Laurent Lagneau, grand reporter, photographe
Corinne Laouès, historienne de l’art
Jean-Louis et Annie Jourdainne, les patrons de La Taverne
Patrick Gouffran, Centre d’Art Contemporain
Éric Bouteleux, disquaire chez Tempo 2000
Laurence Garcette : plasticienne
Jacques Hupin, créateur de l’Exo7
Emmanuel Berenguer, musicien
Rémy Genty, bassiste du groupe Rouge Baiser
Alain de Nardis, chanteur et musicien du groupe Nurse
Corinne Bouteleux, plasticienne

Les photos sont issues de collections des personnes suivantes et la Métropole les remercie pour les prêts
Collection de Guy Pessiot, Histoire de Rouen 1958 - 1983 », Éditions PTC.
Catherine Laboubée, livre Too much class... Dogs, l'histoire - Editions La Belle Saison, 2013
Collection Claude Levieux
Collection Lionel Houillez
Collection Laurent Lagneau
Collection Éric Bouteleux

Notes et avis

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