BEAUMONT-DE-PERTUIS - Entre collines boisées et cultures ancestrales

Située cours Pardé, cette fontaine impose avec son rocher moussu. Un système de rigole maçonné derrière la paroi de celle-ci alimente le lavoir situé sous la voûte juste à proximité. Le lavoir est composé de deux bassins ovoïdes et de deux barres d’égouttage. Le bac du fond servait au rinçage.

Au carrefour de la rue du 19 mars 1962 et du cours Emile Pardé, un lavoir orné d’un joli triton en fonte attire le regard. Il est décoré de mosaïques récentes, portant l’inscription "vall". Une petite placette avec des bancs permet de s’y arrêter pour l’admirer tranquillement.

Au loin, on aperçoit des terrasses de cultures grâce aux restanques. Le mot "restanque" désigne un mur de retenue en pierre sèche parementé des deux côtés. Ces murs, tout en laissant filtrer l’eau, freinent les torrents saisonniers, permettant un atterrissement progressif et la création de terrasses cultivables. Dans le Luberon, les paysans aménageaient ainsi non seulement les versants des collines, mais comblaient aussi les ravins provoqués par le déboisement.

La flore naturelle du Parc naturel régional du Luberon est d’une remarquable diversité, avec une longue période de floraison. Cela en fait un territoire idéal pour la production de miel. Dans le Luberon, la palette des miels s’étend des plus doux et clairs aux parfums subtils (acacia, tilleul), aux plus fruités, corsés et ambrés (bruyère, lavande, lavandin, thym, romarin, cèdre). Le romarin, premier à fleurir dès janvier-février, offre de jolies fleurs bleues très parfumées. En mai, c’est au tour du thym, suivi de la lavande fin juin-début juillet, qui embaume l’air autour des champs.

Le Muscari à grappes (Muscari neglectum) est une plante bulbeuse aux fleurs bleues-violettes en forme de petites clochettes regroupées en grappe. Il fleurit au printemps, de fin février à mai. Son nom "Muscari" vient du grec "moschos", qui désigne le musc, en référence à son parfum. Le terme "neglectum", issu du latin, signifie "négligé" ou "oublié". Il apprécie les zones à ensoleillement doux ou mi-ombre, comme les sous-bois ou les bordures de champs. Bien adapté à la sécheresse estivale, il entre en dormance dès les fortes chaleurs.

Pollution visuelle et olfactive, les déchets sont avant tout une grave source de pollution pour l'environnement lorsqu'ils sont abandonnés dans la nature. Une canette met entre 10 et 100 ans à se décomposer, un sac plastique entre 100 et 1000 ans, et le polystyrène jusqu’à 1000 ans ! Pollution de l'eau, du sol, de l'air, risque d'incendie spontané, atteinte à la faune et à la flore… L’impact est colossal. Un geste simple peut tout changer : ramenez vos déchets et jetez-les à la poubelle ! Vous pouvez même ramasser ceux que vous croiserez en chemin.

Les fleurs "amies des moissons", dites messicoles, colorent les champs provençaux dès la fin du printemps, offrant des teintes qui ont tant inspiré Van Gogh. Cependant, l’évolution de l’agriculture a raréfié ces plantes, biologiquement adaptées aux milieux ouverts et perturbés (mais non traités !) que sont les terres cultivées. Grâce au maintien d’un terroir agricole de qualité, adonis, bleuets et miroirs de Vénus survivent encore sur le territoire du Parc naturel régional du Luberon, pour le plaisir des yeux !

Dans cette ferronnerie d'art de Grambois se trouve Gérard Besset, forgeron-ferronnier passionné. En passant, on peut observer une petite partie de son travail, notamment la boîte aux lettres en forme de grenouille, qui ne passe pas inaperçue !

De nombreuses parcelles viticoles se trouvent à Beaumont-de-Pertuis, dans ses environs, ainsi que dans tout le Luberon. Depuis l’Antiquité, la vigne y est cultivée grâce aux Romains, mais c’est au XXe s. que le territoire s’impose comme un terroir de qualité pour la production de vin. Rouge, rosé ou blanc, la production est variée. Le Luberon compte également trois AOP (Appellations d’Origine Protégée) : Luberon, Ventoux et Pierrevert.

L’Oedipode automnale (Aiolopus strepens), contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, est visible toute l’année, avec deux pics de présence : d’avril à juin, puis d’août à octobre. Ce criquet trapu se distingue par ses fémurs postérieurs épais et ses tibias postérieurs toujours rouges. Ses ailes, cachées sous les élytres, sont d’un bleu pâle. Le mâle est un peu plus petit (18-24 mm) que la femelle (23-32 mm). Cette espèce préfère les milieux chauds et secs avec un faible recouvrement herbacé.

En suivant sur quelques mètres la petite trace qui part à gauche, vous profiterez d’un magnifique panorama sur des terrasses d’oliviers restaurées (propriété privée, ne se visitent pas : merci de respecter les lieux et leur esprit !). Importé en Provence par les Phocéens, qui fondèrent Marseille environ 600 ans avant J.-C., l’olivier s’est largement répandu dans le sud de la France durant l’ère romaine. La cueillette des olives s’étale d’octobre à février. Selon la variété, il faut compter entre 5 et 7 kg d’olives pour produire un litre d’huile.

Gonepteryx cleopatra, plus connu sous le nom de Citron de Provence, est un petit papillon reconnaissable à ses ailes postérieures vert pâle et à ses ailes antérieures jaunes marquées d’une tache orange. Proche parent du papillon appelé simplement "Citron", que l’on rencontre presque partout en France, le Citron de Provence est une espèce plus méridionale. On le trouve dans des milieux chauds et secs comme la garrigue, les maquis, les bois clairs, les landes à arbustes et les prairies. Sa chenille se nourrit principalement des feuilles de nerpruns, en particulier du Nerprun alaterne. Pour un papillon, il a une longévité remarquable : il peut vivre jusqu’à 12 mois !

Ce cocon est celui de chenilles Processionnaires du pin, qui sont la larve d'un papillon de nuit, Thaumetopoea pityocampa. Les chenilles, qui naissent en fin d’été, muent trois fois avant l’hiver, avant de former un nid volumineux d'hiver définitif, construit côté sud pour profiter des rayons du soleil. Elles en sortent la nuit pour s'alimenter, se déplaçant en "procession" suivant un fil de soie qui leur permet de rentrer au nid (attention, elles sont urticantes !). Au printemps, les chenilles en procession quittent l'arbre pour aller s'enfouir dans le sol à quelques centimètres sous terre (5 à 20 cm) dans un endroit bien ensoleillé. Chaque chenille va tisser un cocon individuel dans lequel aura lieu la transformation en chrysalide, puis en papillon. Les chrysalides transformées en papillon sortent de terre en été.

D'ici s'observe une très jolie vue sur le village de Beaumont-de-Pertuis et sur les cultures environnantes. Cette fenêtre paysagère légèrement en hauteur permet une vue dégagée et appréciable sur cette fin de parcours.

Le nombril de Vénus (Umbilicus rupestris) est une plante vivace que l’on trouve souvent sur les vieux murs, dans les fissures rocheuses ou sur des toits en pierre légèrement ombragés. Ses feuilles, rondes et charnues, présentent une petite dépression au centre, d’où son nom évocateur. En période de sécheresse, la plante entre en floraison, produisant des grappes de petites fleurs verdâtres. Le saviez-vous ? Le nombril de Vénus est comestible ! Son goût rappelle celui du petit pois ou de l’oseille, en plus doux.