SAINT-RÉMY-DE-PROVENCE - La Routo : pèr draio e pèr camin à VTT

Depuis le parking vous parcourez les coussouls de la Petite Crau, cette étonnante steppe faite de galets étaient autrefois le lit de la Durance. Les Fauvettes mélanocéphales et les Alouettes sont furtives mais guettez bien le haut des buissons de Genêvrier cade.

Le coussoul est une pelouse pastorale de type steppique, dont la végétation rase pousse sur un sol très fin. Ce sol recouvre des galets provenant de l'ancien lit de la Durance. A moins d'un mètre de profondeur, se trouve une couche de galets, cimentés naturellement par une croûte de sels minéraux, appelée "poudingue". Au sein de la Petite Crau, il est possible de retrouver des espaces de coussouls bien préservés, lui conférant une richesse écologique exceptionnelle.

La lisière à gauche semble propice à la nidification de l'engoulevent. Celui-ci vient chasser dans les zones semi-ouvertes comme l'on peut voir sur la droite du chemin. Des travaux de réouverture de milieux ont été réalisés pour conserver cet habitat ouvert, propice à la chasse des rapaces diurnes et nocturnes, à celle de l'Engoulevent et du Rollier mais aussi à la nidification de nombreuses espèces de passereaux... Rendez-vous au crépuscule de juin pour tenter d'apercevoir l'engoulevent....

La vigne peut offrir un milieu de vie à certaines espèces d’oiseaux appréciant les paysages ouverts, comme le Pipit rousseline ou l'Alouette lulu. On perçoit nettement la différence entre une vigne désherbée chimiquement où la vie est rare et une vigne conduite avec des pratiques agricoles raisonnées ou en agriculture biologique, qui offre entre autres, des bandes enherbées productives d'insectes et des zones de repli pour les oiseaux.

Venez tôt le matin d'avril à juin pour essayer d'observer les outardes canepetières qui sont en pleine parade : l'oiseau si discret devient très démonstratif. Selon les années et les cultures les outardes peuvent se cantonner dans n'importe quel champ pas trop dense et trop haut autour de ce point. C'est aussi l'occasion d'observer les oiseaux des cortèges agricoles : Bruant proyer, Busards (au passage), Bruant zizi, Pipit rousseline, Tarier pâtre...

La Petite Crau est une terre de pastoralisme. Le pâturage extensif des chèvres et moutons est un garant de la biodiversité, empêchant l’embroussaillement et la fermeture des milieux, et contribuant par la même occasion à la lutte contre l’incendie. Les troupeaux apprécient la végétation des coussouls, comme en témoigne cette ancienne bergerie, aujourd’hui en ruines. 

Inauguré en 2006 par l'association "Témoignage et Patrimoine", le musée du Patrimoine expose les objets du quotidien donnés par les habitants du village d’Eyragues qui ne souhaitent pas voir disparaître le patrimoine local. On y trouve des récits sur la vie du village, des tableaux, des meubles, des costumes traditionnels et des outils agricoles et de l'artisanat.

Construite en 1920 par Jean-Ferdinand Michel, la Bergerie témoigne de la vie pastorale du village d'Eyragues. Cette bergerie abritait un troupeau, qui comptait jusqu'à 300 bêtes. Le petit-fils de Jean-Ferdinand Michel a pratiqué la transhumance jusqu'en 1985, et la bergerie a été utilisée pour garder quelques têtes jusqu'en 1993. Aujourd'hui, le bâtiment a été réhabilité en salle polyvalente par la commune d'Eyragues.

Avec ce parc la ville d'Eyragues rend hommage à sept poètes, dont les œuvres et travaux ont permis le maintien de la langue provençale. On y trouve une statue de Frédéric Mistral et les bustes de Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Jean Brunet, Anselme Mathieu, Paul Giéra et Alphonse Tavan. En toile de fond s'élève la Bastide, maison de maître, qui abrite une salle de réunion et le musée du Patrimoine.

Saint-Véran est le saint patron des bergers et de la transhumance. Au nord d'Eyguières, il y avait autrefois une chapelle qui lui était dédiée ainsi qu'une croix, toujours existante. Saint-Véran, évêque de Cavaillon, protecteur des troupeaux, est connu depuis le XIe s. pour avoir pourchassé la Tarasque, qui décimait les troupeaux dans la vallée de la Durance.

Comme dans les Alpilles, les agriculteurs d'Eyragues proposent une gamme de produits de terroir diversifiée, avec entre autres le vin, les olives et leurs huiles qui représentent une part conséquente de la production. Les plantations de vignes et oliviers sont donc des éléments structurants du territoire, offrant des paysages agricoles ouverts sur les différents massifs avoisinants.

Le parcours de la transhumance passait par le chemin des Abéie, nom provençal donné aux troupeaux transhumants. Pour les laisser passer, la largeur du chemin était adaptée. A Noves, ce chemin s'appelle la "Grande Draille". Après la 2ème guerre mondiale, on comptait 10 000 brebis, rien que sur Noves, mises en pâture durant l'année sur la colline du Rougadou et sur les flancs de la Petite Crau.

La construction d'une église dédiée à Saint Baudile fut ordonnée au Xe s., de manière à agrandir une chapelle déjà existante. Saint Baudile était un légionnaire romain converti au christianisme, qui subit le martyre en 300 après J.-C. à Nîmes. Depuis, il est devenu le saint patron du village de Noves. Cette église romane occupe l'emplacement d'un ancien lieu de culte, qui se trouvait au centre d'une villa romaine. 

C'est sur la place Lagnel qu'une partie des troupeaux transhumants passaient la nuit en attendant de traverser la Durance, pour partir vers les alpages. Noves est resté pendant longtemps ancré dans le pastoralisme et les cultures céréalières : chaque habitant possédait quelques brebis et chaque maison avait une bergerie pour les abriter. Ce n'est qu'à partir du XIXe s., que l'activité de la commune s'oriente vers le maraîchage et les abres fruitiers.

L'Anguillon est une rivière de 20 km, qui prend sa source à Saint-Rémy-de-Provence, au pied des Alpilles. Elle s'écoule du sud vers le nord, pour aller se jeter dans la Durance, aux abords de Châteaurenard. Cette rivière a joué un rôle important au fil des siècles, offrant à la commune de Noves un point de ravitaillement pour les troupeaux en transhumance, mais également l'eau nécessaire à l'irrigation des cultures maraîchères et arbres fruitiers.

Au XIXe s., l'économie de la commune de Noves laisse petit à petit de côté le pastoralisme, pour se tourner vers le maraîchage et la culture d'abres fruitiers. Depuis, la plaine au sud du village, où passe la rivière de l'Anguillon, s'est spécialisée dans la production de pommes. Le long de ce cours d'eau, on retrouve de nombreuses exploitations qui produisent principalement les variétés Golden et Gala.

Au XVe s., plusieurs mas et bergeries, sont construits dans ce secteur pour accueillir des cheptels de plus de 1000 bêtes. S'en est suivi la construction de la chapelle Notre-Dame-de-Vacquières et son ermitage. Cette chapelle se situe à proximité d'une source à laquelle on attribue des vertus guérisseuses, et d'un jas : une bergerie permettant aux troupeaux de s'abriter pendant la période d'hivernage. De là, les troupeaux descendaient s'abreuver dans l'Anguillon.

La Petite Crau présente un écosystème proche de sa grande sœur, la Crau, plaine située au sud des Alpilles. Le paysage est caractérisé par des haies, bosquets et arbres centenaires entourant encore quelques prairies naturelles, typiques des coussouls. De plus en plus de parcelles sont aujourd'hui cultivées, la présence des troupeaux est indispensable au maintien de leur écosystème, car le pâturage est le seul moyen de valoriser les pelouses pastorales des coussouls de la Petite Crau.