SAINTES-MARIES-DE-LA-MER - Circuit Astouin à vélo

Le Mas de l’Amarée fut loué en 1899 par le marquis de Baroncelli, écrivain et manadier, figure majeure du développement de la Camargue. Il mit en valeur les traditions locales, comme la course camarguaise et le pèlerinage gitan. Le domaine, qui s’étend sur 200 ha, comprend une habitation principale attenante à une écurie. Confronté à des difficultés financières, Baroncelli dut quitter l’Amarée. Les habitants des Saintes-Maries-de-la-Mer se mobilisèrent alors pour lui offrir un terrain au Mas de Simbèu, où il fit construire un mas semblable à celui de l’Amarée.

Le Petit-Rhône est l’un des deux bras du delta du Rhône. Il se détache du lit principal du fleuve au nord d’Arles pour se jeter dans la mer Méditerranée. Son embouchure, appelée le Grau d’Orgon, se situe à 2 km à l’ouest des Saintes-Maries-de-la-Mer. La plage du Clos du Rhône, située à l’embouchure du Petit-Rhône, est la dernière plage de la commune. De l’autre côté du fleuve, on trouve la plage de l’Espiguette, à Port Camargue.

Habitation traditionnelle des gardians de Camargue, la cabane possède des murs blanchis à la chaux et un toit de sagne (roseaux des marais). L’architecture de ces cabanes est originale : des murs droits sur tous les côtés, sauf celui exposé au mistral (nord-ouest), qui est en abside (de forme arrondie) pour offrir moins de prise au vent. Au sommet de cette abside, on retrouve généralement une forme de croix ou de corne qui servait autrefois à arrimer la cabane au sol lors des jours de grand vent.

Le peintre et sculpteur Hermann Paul conçoit la Croix camarguaise en 1926 suite à la demande du marquis Baroncelli, "inventeur" de la Camargue. Elle associe les gardians et les pêcheurs et symbolise trois vertus : la croix pour la foi, l'ancre pour l'espérance et le cœur pour la charité. Les gardians et l'âme camarguaise sont représentés par les tridents. La croix d’origine a été réalisée en fer forgé par Joseph Barbanson et inaugurée le 7 juillet 1926.

Les arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer, inaugurées en 1931, peuvent accueillir jusqu’à 4500 spectateurs. De forme circulaire, elles sont construites en dur. Une partie de la structure s’est effondrée peu après leur ouverture, en 1931, avant d’être reconstruite l’année suivante. En 1985, elles ont été remaniées par l’architecte André Marchetti. Les arènes accueillent trois types de spectacles taurins : la course camarguaise, la corrida espagnole et la corrida de rejón, où le taureau est affronté à cheval par un cavalier, le rejoneador.

À l’origine, la course était un jeu taurin dans lequel les valets de ferme affrontaient et jouaient avec le taureau. Vers la fin du XIXe s., ce jeu devient moins violent, et seul l’homme continue à se mesurer à l’animal. Des attributs sont alors fixés sur les cornes du taureau de Camargue ; les raseteurs, vêtus de blanc, doivent les décrocher. Ils deviennent les seuls protagonistes de la course. Une cocarde est notamment placée entre les cornes du taureau, et des primes sont attribuées à celui qui parvient à l’arracher.

La création du port de plaisance, Port Gardian, remonte au développement du tourisme en Camargue au milieu du XXe s. Construit en juin 1984, il a su garder son ambiance familiale et sa dimension humaine. Ce port dispose de 380 anneaux. L’église du village, située non loin du port, à 200 m des quais, est utilisée comme amer, un point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté. Elle guide les plaisanciers et pêcheurs qui naviguent sur la mer Méditerranée.

Mis en circulation en 1972, le bac du Sauvage a été entièrement rénové en 2004. Il permet de relier gratuitement les deux rives du Petit-Rhône. Il est propulsé par deux roues à aubes latérales sans possibilité de direction, et sa circulation est facilitée par un câble. Le bac peut transporter 8 voitures, 30 passagers et l’équipage pour une traversée d’une durée de 2 min. Les centres équestres à proximité proposent des ballades en empruntant ce bac : il est donc fréquent de voir des chevaux à bord.

Le Petit-Rhône est un bras du delta du Rhône qui marque la limite administrative entre les régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Occitanie, entre les départements des Bouches-du-Rhône et du Gard, et de manière plus symbolique entre la Camargue gardoise et la grande Camargue. Il se sépare du Grand-Rhône au nord d’Arles pour rejoindre la Méditerranée à proximité des Saintes-Maries-de-la-Mer. Le bac du Sauvage, le pont de Sylvéréal et le pont de Fourques assurent la traversée du Petit-Rhône.

La Camargue a été classée Réserve de biosphère en 1977. Entre ses replis encore partiellement boisés s’étendent des terres basses occupées par des lagunes bordées de steppes salées, des marais à roselières et de vastes étangs. Les terres agricoles se composent de prairies humides et de sansouïres destinées au pâturage des taureaux et des chevaux, d’anciens marais transformés en rizières, de lagunes aménagées pour l’exploitation du sel, ainsi que de cultures maraîchères et de vignes plantées sur les cordons dunaires.

Sylvéréal signifie "forêt royale", en référence à la pinède qui existait autrefois entre Sylvéréal et Albaron. Le pont de Sylvéréal assure la liaison entre la Petite et la Grande Camargue, reliant le Gard aux Bouches-du-Rhône. La traversée du Petit-Rhône se faisait autrefois à l’aide de barques flottantes, attachées les unes aux autres, jusqu’à la construction d’un premier pont, détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Un bac a ensuite pris le relais entre les deux départements, avant la construction du pont actuel, en 1956.

La riziculture est présente en Camargue depuis l’après-guerre. Complexe, cette culture suit plusieurs étapes : levée, tallage, montaison, épiaison et floraison. Les terres sont inondées pour favoriser la germination des grains de riz et éviter la prolifération des champignons. La riziculture nécessite donc une irrigation d’eau douce et un drainage important pour valoriser les terres les plus salées. D’énormes quantités d’eau entre les deux bras du Rhône sont nécessaires (400 millions de m³ par an).

Le domaine du château d’Astouin a pu se développer grâce à l’endiguement du Rhône, à proximité d’activités agricoles, entre le Petit-Rhône et l’étang du Vaccarès. Le domaine du château d’Astouin se compose d’un mas datant du XVIIIe s., d’une ancienne chapelle, d’un grand parc arboré et est entouré de rizières. C’est au pied de la croix, située dans le domaine du château d'Astouin, que les Croisés au XIe s. se seraient rassemblés avant d'embarquer pour la Terre sainte.

Le taureau de Camargue, également appelé taureau de la "Raço di Bioù" en provençal, est une race bovine française, élancée et fougueuse. Il se distingue par ses belles cornes en forme de lyre. Son élevage est principalement destiné à la course camarguaise, aussi appelée course "à la cocarde". On peut également l’admirer lors des ferrades, cérémonies au cours desquelles l’anouble, un jeune taureau âgé d’un an, est séparé du troupeau pour être marqué au fer.

Le cheval Camargue est une race très ancienne, officiellement reconnue en 1978. Il descendrait du cheval préhistorique de Solutré. Symbole emblématique de la région, il se distingue par sa robe gris-blanc, ses oreilles courtes et sa crinière hirsute. De petite taille, il mesure environ 1,45 m au garrot. Né avec une robe sombre, il n’acquiert sa couleur définitive, blanc-gris, qu’autour de l’âge de quatre ans. Élevé en Camargue, il est le fidèle compagnon du gardian et un outil de travail essentiel pour l’élevage des taureaux. L’élevage et la reproduction de la race sont strictement encadrés afin d’en préserver l’authenticité.

Le marquis de Baroncelli, figure emblématique de la vie camarguaise, donna à sa manade le nom de Manade Santenco, ce qui signifie en provençal "manade des Saintes-Maries". À sa mort, son gendre Henri Aubanel reprit la direction de la manade Santenco. Le 15 juin 1996, les Saintes-Maries-de-la-Mer inaugurèrent le bouvau Henri Aubanel, un enclos circulaire destiné à regrouper les taureaux après le tri. À la disparition d’Henri Aubanel, son fils Pierre prit le relais et renomma l’élevage "Manade Aubanel Baroncelli Santenco".

Classés en Réserve départementale, les étangs des Impériaux et du Malagroy ont été acquis en 1964 par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône afin de protéger ces milieux naturels fragiles, couvrant 2770 ha, et abritant de nombreuses espèces d’oiseaux. La pêche, tradition ancestrale en Camargue, n’y est autorisée que depuis des bateaux sans moteur, ce qui impose, comme autrefois, l’usage de la partègue (perche). Les pêcheurs y recherchent principalement les crevettes grises et les anguilles.

Au niveau des graus (ou passages), voies de communication entre la mer et les étangs littoraux, circulent des poissons qui se déplacent vers la sansouïre inondée et les étangs, ou au contraire vers la mer. Parmi ces espèces migratrices, on trouve les mulets, le bar, mais aussi la daurade, la sole et surtout l’anguille. Née en mer des Sargasses, celle-ci rejoint les côtes atlantiques et méditerranéennes après un long périple, avant de venir grandir dans les étangs côtiers ou les fleuves, où elle passe plusieurs années de sa vie.

Véritable point culminant de la Camargue (15 m), l’église offre une vue imprenable sur le village et toute la Camargue. Les 53 marches d’un escalier en colimaçon mènent à la toiture de l’église, où le panorama se déploie dans toute sa splendeur : là-haut, vision grand angle sur la ville, la mer et les étangs. Bleu intense et scintillant de la mer Méditerranée, teinte mauve de l’étang des Impériaux… Le vent, le soleil, la vue de l’étendue calme de la mer invitent à la découverte de ce paysage !