BUIS-LES-BARONNIES - Le sentier botanique de l'Aiguille

Sur le versant qui surplombe la ville de Buis-les-Baronnies, de nombreuses oliveraies s'étagent. On peut y observer de petits cabanons en pierre, autrefois construits pour abriter le matériel nécessaire aux cultures, souvent éloignées des fermes. Abandonnées après le gel de 1956, qui avait détruit une grande partie des arbres, les oliveraies ont repris du service grâce, notamment, à la mise en place d'une Appellation d'Origine Contrôlée en 1994.

En bordure du sentier de l’Aiguille, et tout au long de la balade, un compagnon végétal aux nombreuses aiguilles vous accompagnera : le Genévrier oxycèdre, ou cade ! Cet arbuste au feuillage persistant se reconnaît à ses petites aiguilles vertes marquées de deux fines lignes blanches, à la différence du genévrier commun qui n’en porte qu’une seule. Ses baies, d’abord vertes, prennent une teinte violette à brun rouge en mûrissant.

Le rocher de l’Aiguille est équipé pour l’escalade sportive depuis les années 1990. Sur sa face sud, une cinquantaine de voies sont aménagées, dont certaines, en deux longueurs, permettent de gravir les 60 m de hauteur de la falaise et d’atteindre la cime, à 641 m d’altitude. Orientée plein sud, cette paroi est particulièrement prisée en intersaison, mais aussi lors des belles journées d’hiver.

L'Aphyllante de Montpellier (ou Barjavou) est une plante typique de la garrigue méditerranéenne. Son nom grec signifie "fleur sans feuille" (a = privatif, phullon = feuille, anthos = fleur). Elle prend en effet l'apparence de nombreuses tiges dressées en touffes, au bout desquelles s’épanouissent des fleurs bleues, de mai à août. Malgré son apparente absence de feuillage, elle constitue une ressource de pâturage précieuse et très appétente pour les troupeaux ovins, notamment en hiver.

Le versant sud de la montagne de Montlaud illustre parfaitement le terroir agricole des Baronnies. Sous la falaise de calcaire compact, la pente s’adoucit progressivement jusqu’au pied. Sur les éboulis de la partie inférieure, s’étagent les vergers. Plus haut, les zones autrefois pâturées sont peu à peu reconquises par une forêt de chênes pubescents et de pins d’Alep. Quant aux fonds de vallée, plus frais et exposés au gel, ils accueillent des cultures plus rustiques comme les pruniers ou les cognassiers, mieux adaptés au froid.

Depuis son promontoire à 711 m d'altitude, le château d’Ubrieux surplombait l’Ouvèze et dominait le verrou naturel des gorges éponymes. Construit en 1240, il constituait l’une des pièces maîtresses du système défensif du Buis, alors capitale de la baronnie de Mévouillon. Sa position stratégique tenait autant à son emplacement perché qu’à sa proximité avec la baronnie voisine de Montauban. Aujourd’hui, seuls subsistent les soubassements de ses fortifications, le fort ayant été détruit en 1590.

On trouve le pin sylvestre (Pinus sylvestris) aussi bien sur les versants nord que sud des Baronnies provençales. Arbre typique des montagnes méditerranéennes, il résiste bien aux périodes sèches comme aux températures froides. Son écorce, facilement identifiable, devient rousse sur les petites branches et sur le tiers supérieur du tronc. Certains spécimens particulièrement exposés au vent adoptent des formes torturées.

Les ruines de ce jas témoignent de la présence, au XVIIIe s., d’une lande pâturée aux alentours. Le mot jas, dérivé du latin jacere ("couché"), désigne ces petites bergeries de montagne où le berger menait son troupeau pour la nuit. Le Jas du Blanc était un bon exemple de ces constructions rustiques, avec un toit à une seule pente et des murs percés de petites ouvertures, permettant de garder la fraîcheur des pierres en été et la chaleur des animaux en hiver.

L’éperon de l’Aiguille est composé de calcaire datant de la fin du Jurassique supérieur. Malgré la compacité de cette roche, les cycles de gel et de dégel ont provoqué l’effondrement de certaines parties de la falaise, laissant de gros blocs rocheux au pied de la paroi sud. Le terrain à la base des falaises est constitué de roches sédimentaires plus tendres, alternant bancs calcaires et lits marno-calcaires. Ces marnes sont particulièrement visibles lors du passage dans le ravin des Bourges.