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Notes et avis
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Les sentiers oubliés de Durnal

Les sentiers oubliés de Durnal

Description

Cette balade vous fera découvrir le riche patrimoine naturel et historique du petit village de Durnal (entité d'Yvoir). Elle vous fera emprunter quelques sentiers ou chemins vicinaux peu connus qui vous conduiront des crêtes condruziennes à la vallée du Bocq. Moyennement dénivelée, cette balade n'est pas adaptée aux personnes à mobilité réduite. De bonnes chaussures de marche sont conseillées, en particulier en cas de temps humide.
Ce tracé a été "inauguré" par le groupe sentiers d'Yvoir et près de 90 promeneurs le 19 juin 2011 au cours d'une balade guidée et commentée.
Les commentaires sont tirés notamment des ouvrages suivants:
"¢ Roger Cochard - «Durnal» - 1992
"¢ Alex Wouez - «Spontin, Durnal, Dorinne» - 1958
"¢ Anatole Marchal "“ Durnal, mi bia viladje- 1939
"¢ Jean Germain - «Toponymie de Spontin et de Durnal» - 2005
"¢ Jean Germain, Louis Genette et al. "“ Spontin d'eau et de pierres- (deux volumes) - 2004
"¢ Jacques Brilot "“ L'entité d'Yvoir au 20ème siècle "“ Trois volumes "“ à partir de 1997
"¢ Inventaire du Patrimoine Monumental de la Belgique "“ Tome 5/3

Informations techniques

Ce circuit a été mis à jour le : 21/07/2011
6.5 km
max. 289 m
min. 184 m
182 m
Style : Découverte

Profil altimétrique

Point de départ

5530 Yvoir
Lat : 50.338388Lng : 4.9837

Étapes

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1

Durnal - les écoles

Durnal ne fut reconnu comme paroisse et comme commune que vers la moitié du 19ème siècle (respectivement en 1846 et 1850). Avant ces dates, Durnal était un gros hameau dépendant, sous l'ancien régime, de la puissante seigneurie de Spontin, puis de la commune de Spontin. Avant 1794, certaines parties du territoire relevaient de la Principauté de Liège, d'autres des Pays-Bas Autrichiens. De même, deux paroisses "desservaient" Durnal: Jassogne (aujourd'hui un tout petit hameau entre Crupet et Assesse, dont l'église n'existe plus) et Spontin. Malgré ce statut secondaire, Durnal constituait déjà au 18ème siècle une communauté importante. Lors de l'opération de partage des biens communaux décrétée par l'Impératrice Marie-Thérèse, en 1779, la communauté de Durnal compte 61 chefs de famille (contre seulement 24 à Spontin) et bénéficie à ce titre d'une assemblée spécifique, indépendante de celle tenue à "Spontin-Centre". Aujourd'hui encore, Durnal, avec ses 812 habitants (en 2006), reste l'un des villages les plus peuplés de l'entité d'Yvoir. Notre balade commence face aux écoles et au Monument aux Morts de 1914-1918. Les écoles furent construites en 1857. La jeune commune n'était pas riche et les subsides peu importants: le bâtiment fut construit "à l'économie": de simples briques et une absence quasi totale de décorations inutiles. Par la suite, l'école connut plusieurs phases d'agrandissement. Aujourd'hui, l'école communale de Durnal est un établissement scolaire dynamique au coeur de la vie communautaire du village. Le Monument aux Morts (1919) est surmonté de l'inscription "Spes Mea Deus". "Mon espoir est dans le Seigneur" est la devise de la famille Capelle. Cette famille, originaire de Flandre Occidentale, s'établit à Durnal, au 19ème siècle, suite à un mariage. Elle donna trois bourgmestre à l'ancienne commune de Durnal. Edmond Capelle fut bourgmestre de 1888 à 1921. Entrepreneur et grand bâtisseur, il anima le lobby qui permit, au début du 20ème siècle, la construction de la ligne de chemin de fer Ciney-Yvoir. Son sang-froid permit aussi d'éviter à Durnal le martyr que subit Spontin en août 1914.

24-32 Rue de Mianoye 5530 Yvoir
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2

Rue du Pays de Liège, Sentier n°68

Quittant le Monument aux Morts en direction de Crupet, nous laissons sur notre droite, la rue du pays de Liège qui perpétue le souvenir des possessions principautaires en terre namuroise. La maison au coin des rues de Mianoye et du Pays de Liège hébergeait jusqu'il y a peu le dernier café de Durnal. Au tournant du 19ème et du 20ème siècle, Durnal compta jusqu'à près de 20 débits de boissons dont les ouvriers carriers constituaient la clientèle fidèle"¦ Le dernier estaminet du village s'appelait le «Café des Pahaut». Les «Pahaut» sont en quelque sorte le blason de Durnal. Pierre-Martin Pahaut naquit à Durnal en 1808. Nous dirions aujourd'hui qu'il ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. On le considérait alors comme un simple d'esprit. Moitié mascotte du village, moitié bouc émissaire sans doute, il se transforma finalement en Durnalien-type"¦ Chacun connaît encore au village, la colère d'Edmond Capelle, maïeur éclairé de Durnal, qui, un jour, face à une certaine inertie de ses concitoyens leur lança: «Pahaut vous êtes et Pahaut vous resterez !» Immédiatement après l'ancien café, nous empruntons, sur notre droite, un chemin empierré entre deux maisons. Il s'agit du début de l'ancien sentier vicinal n°68 de Spontin-Durnal. D'abord large et établi sur un terrain communal, il s'incurve ensuite vers la gauche et donne l'impression de rentrer dans un jardin privé. Il convient de suivre soigneusement la limite gauche du terrain, trace du sentier qui devient alors une simple servitude de passage sur un terrain privé. On suit ainsi l'arrière des maisons et des jardins de la rue de Mianoye, tout en longeant les prairies, sur notre droite. Nous passons ainsi par le lieu-dit bien nommé «Padri les Cortils» («derrière les jardins») pour arriver rapidement au carrefour en T avec le «Tienne à l'Aurnia» («la montée de l'aulne»), plus officiellement le Chemin Vicinal n°20. Le sentier n°68 se poursuit normalement, à travers une prairie clôturée, vers le terrain de football. Il devient alors le sentier n°63 mais son utilisation n'est malheureusement plus encouragée... Vers 1840, chemins et sentiers vicinaux furent identifiés et coulés en forme de loi (1841). L'ensemble de ces voiries publiques est décrit, par province, dans l'Atlas des Chemins Vicinaux. Toute modification à cet atlas (suppression, modification de tracé) est soumise une procédure impliquant enquête publique, décision du conseil communal et du Conseil provincial.

1-19 Rue de Mianoye 5530 Yvoir
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3

Tienne à l'Aurnia, chemin vicinal n°20

Au carrefour, nous empruntons donc le chemin n°20 vers la droite. Le chemin vicinal n°20 est en excellent état, il permet de rejoindre, au milieu des prairies, le hameau de Herleuvau. Il est utilisé par une promenade balisée du SI d'Yvoir et par le GR 575 qui fait le tour du Condroz. Ce très beau tronçon de voirie vicinale permet d'évoquer diverses facettes de l'histoire de Durnal. Au travers du paysage tout d'abord"¦ Comme dans tout le Condroz, on y retrouve une alternance de versants boisés, de larges prairies et de quelques zones cultivées. Ici, dans ce vallon qui nous sépare d'Herleuvau, ce sont les prairies qui dominent aujourd'hui. Ce ne fut pas toujours le cas. Sous l'ancien régime, ce sont des manants qui vivent sur les hauteurs de Durnal. Tous ne sont pas pauvres mais aucun n'est vraiment très riche. Les mieux nantis disposent de quelques têtes de bétail. Celle-ci sont rassemblées dans le troupeau «commun» ou «communal» que le berger de la communauté va faire paître sur les zones boisées «communales», sur les jachères ou encore le long des chemins. Les terres aux alentours du village sont donc cultivées, certaines sont des potagers ou des vergers. Peu de parcelles sont clôturées. Il faudra attendre le 19ème, voire le 20ème siècle pour assister à l'émergence de l'élevage et à la mise en prairies des terres les moins intéressantes pour la culture. Cette évolution s'accompagne de la clôture des prairies. Un autre élément remarquable du paysage est le château d'eau. Cette sentinelle moderne, dressée tout près de l'ancienne fontaine de Gore, évoque toute la complexité de l'histoire de l'eau à Durnal. Les quelques puits privés et l'une ou l'autre fontaine communale suffisaient sans doute aux besoins des habitants du 18ème siècle mais, dès la deuxième moitié du 19ème, des problèmes de pénurie et de qualité de l'eau se posent. Faut-il y voir une conséquence de l'extension des élevages bovins, de la croissance démographique ou encore des pompages effectués dès les années 1890 par la Compagnie Intercommunale des Eaux de Bruxelles ? Ce n'est pas clair mais il faut en tout cas attendre 1947 pour qu'un réseau de distribution d'eau soit mis en place à partir de la Fontaine de Gore. Cette seule source se révèlera à nouveau insuffisante pour faire face aux besoins. Vers 1980, la commune passera un accord avec la CIBE pour utiliser, en plus de l'eau de la Fontaine de Gore, une partie des eaux captées au «Fond du Bois», le long de la route de Crupet.

7-19 Rue Bonny d'Au Ban 5530 Yvoir
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4

Sentier Vicinal n°60

Avant que notre chemin n°20 n'aboutisse à des haies anciennes, abri d'une faune encore riche, nous découvrons, sur notre droite, un accès à la prairie par un petit «tourniquet». C'est ici que commence le sentier n°60 conduisant au petit hameau de Flaya. Comme nous l'avons déjà dit, le paysage de la première moitié du 19ème siècle était sans doute bien moins morcelé par les clôtures qu'il ne l'est aujourd'hui. Ceci explique le grand nombre de sentiers anciens, jadis librement accessibles et aujourd'hui rendus difficilement praticables par les clôtures. Le «tourniquet» permet néanmoins de résoudre cette épineuse question. Nous allons donc traverser le pré en toute légalité mais en veillant à ne pas déranger les bovins qui y paissent"¦ Face à nous, vers Flaya, nous apercevons le «tourniquet» de sortie. Hélas, il nous conduit dans un autre pré dont tourniquets ont été enlevés. Il faut donc cette fois composer avec les clôtures électriques à franchir prudemment A la sortie de ce second pré, la clôture peut s'ouvrir grâce à une poignée. Veillez à refermer soigneusement la clôture après votre passage.

21 Rue Fontaine de Gore 5530 Yvoir
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Flaya

Nous sommes maintenant sur un petit diverticule macadamisé de la rue Flaya, dans le petit hameau du même nom. Ce nom est déjà relevé dans des documents de 1380 prouvant par là la grande antiquité de nombreux lieux-dits de nos régions. Le nom lui-même vient probablement du wallon «flaya», «fléau». Peut-être trouvait-on ici une aire où l'on battait jadis le blé. Bien à l'abri de son arbre, sur notre gauche, une belle potale de ND de Bonsecours, restaurée il y a quelques années par les propriétaires de l'endroit. Nous tournons vers la gauche en direction de la rue d'Herleuvau

6 Rue Flaya 5530 Yvoir
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Ancien chemin de Crupet

Nous descendons la rue d'Herleuvau en direction de ce gros hameau, étiré dans un vallon face au Nord. Au coin de la rue Flaya, borne-potale vide originellement consacrée à Saint-Hubert. Un peu plus loin, nous laissons sur notre droite le chemin n°25 qui permettait de gagner Crupet. Ce très beau chemin empierré est toujours parcouru par le GR575. Jusqu'au début du 20ème siècle, c'était la voie de communication principale reliant Durnal à Crupet. Ce chemin aboutit d'ailleurs au pied de l'église de Crupet. Le bois que le chemin n°25 traverse, sur la crête, sur notre droite, s'appelle le «bwè dzeû l'vîye» («le bois au-dessus de la ville»). Pour les toponymistes, les nombreuses références «à l'vîye» dans nos lieux-dits font clairement référence à l'existence, dans les parages, d'une ou plusieurs villas gallo-romaines ou mérovingiennes. Laissons-là le chemin n°25 pour poursuivre, tout droit et en descente sur la rue d'Herleuvau.

1 Rue Flaya 5530 Yvoir
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Herleuvau

Le nom d'Herleuvau serait lui aussi très ancien: il rappellerait un personnage de l'époque franque répondant au nom d'Herlo et sans doute propriétaire du lieu. Ce serait donc le Val d'Herlo. Des textes et des cartes du 17ème et du 18ème siècle mentionnent clairement l'existence de plusieurs habitations à cet endroit. Lorsque la rue amorce sa remontée, nous laissons sur notre droite la route conduisant à la ferme Carton, parfois appelée encore, ferme des Carmes, car elle fut jadis propriété de cet ordre religieux. Cette route permet aussi de rejoindre la route de Crupet. Quelques mètres plus loin, sur la gauche, aboutit le chemin n°20 que nous avions quitté par le tourniquet"¦ Nous poursuivons sur la rue d'Herleuvau; sur notre gauche, nous sommes dominés par la masse des bâtiments modernes de la ferme Marteau qui existait déjà au début du 19ème siècle. Un sentier vicinal, aujourd'hui supprimé, conduisait, par une très forte pente, jusqu'à cette ferme. Les Durnaliens baptisèrent ce sentier, au 19ème siècle, le «Tienne Massart», en souvenir d'un fait-divers tragique qui se déroula ici en 1807. La famille Massart vivait alors pauvrement à Durnal. Le 6 mars 1807, poussé sans doute par la misère, quatre hommes de la famille veulent forcer le riche propriétaire de la ferme à leur révéler où il cache son magot. Devant son refus, ils le tuent. Nous sommes sous le régime impérial français. Les «pouyus-bonnets d'Ciney», (les gendarmes à cheval) ont tôt fait de mettre la main sur les coupables qui, le 13 novembre 1807, sont exécutés en place publique à Namur. Il se dit parfois que le magot serait resté bien longtemps encore caché sous les toits de la ferme Marteau car son propriétaire initial serait décédé en 1819, sans héritier"¦ Plus haut encore sur la rue d'Herleuvau, nous laissons sur notre gauche, la rue «Fontaine de Gore» et nous aboutissons à la route de Crupet.

8 Herleuvaux 5530 Yvoir
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Lotissement du Bois des Loges

Nous traversons prudemment la route de Crupet que nous descendons quelques mètres vers la droite avant de nous engager dans la nouvelle rue du Bois des Loges. Ce lotissement récent complète l'ancien lotissement du Bois Bordon. Tous deux sont situés à la lisière du grand bois communal de Durnal, souvent appelé Herbois. Ce bois appartenait jadis au Seigneur de Spontin. On en trouve une trace dès 1311, déjà sous le nom Herbois (plus exactement «Darbois»). En fait, il semblerait que l'origine du nom soit liée à "¦ l'herbe et non au bois. . On aurait ainsi fait référence à des endroits où les manants de jadis pouvaient faire paître leurs troupeaux. Cela n'aurait rien d'exceptionnel dans la mesure où c'est au coeur de ce bois que se trouvait les pâtures «communales»"¦. Le nom «rue du Bois des Loges» est judicieux: cette rue correspond en effet à l'emplacement de ce qui devait être la «Vôye dès Lodjes», conduisant de Durnal à cet écart d'Evrehailles situé sur le plateau «des Loges» dominant le confluent du Bocq et du Crupet. On y trouve aujourd'hui une ferme mais le nom «loges» fait référence à des cabanes ou à des huttes sommaires utilisées par des bûcherons ou des charbonniers. C'est une façon de nous souvenir que les bois de notre région furent abondamment utilisés par des charbonniers qui transformaient le bois en charbon de bois au profit de l'industrie métallurgique qui s'était développée dans les vallées (les 12 forges d'Yvoir, par exemple).

45-47 Rue Bonny d'Au Ban 5530 Yvoir
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De la rue du Bois des Loges au Bois Bordon

Au rond-point qui termine la partie carrossable de la rue du Bois des Loges, nous empruntons vers la gauche le petit sentier qui longe les jardins des dernières villas du lotissement. Plus loin, nous traverserons la rue du Bois Bordon (partie Nord) pour gagner un deuxième petit sentier, sur notre droite, qui relie la partie Nord du lotissement du Bois Bordon à sa partie Sud. Nous empruntons ici deux petits sentiers qui furent prévus lors des lotissements de ces terrains. Il s'agit d'un très bon exemple de voies publiques créées longtemps après l'Atlas des chemins vicinaux visant à favoriser la mobilité douce et la convivialité de quartiers nouveaux. Les premiers terrains du Bois Bordon furent vendus par la Commune de Durnal, comme terrains à bâtir, en 1965., au prix de 20 BEF/m2, soit 0,5 euros"¦ Le bois Bordon constitue une partie du bois communal d'Herbois qui s'étend entre Durnal et Evrehailles / Purnode. L'appellation « Bordon » est très ancienne mais son étymologie n'est pas évidente. L'origine pourrait être un diminutif de l'ancien français « borde » signifiant une « maison, cabane ». Une fois arrivés dans la partie Sud de la rue du Bois Bordon, nous tournons vers la gauche, regagnons la partie Nord de la rue, puis, tournant vers la droite, nous aboutissons au carrefour avec la route de Crupet.

Rue du Bois des Loges 5530 Yvoir
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de la route de Crupet vers la "Briqueterie"

Au carrefour avec la route de Crupet, nous tournons vers la droite sur un beau et large chemin de campagne qui passe bientôt à proximité du lieu-dit «la Briqueterie». C'est le site de l'ancienne briqueterie de Durnal qui, suivant certains, fabriqua les briques de construction des écoles du village en 1857. On peut aussi y admirer un paysage typiquement condruzien: le village de Durnal est situé sur une «crête» séparant deux vallées. Comme souvent le village s'étale de préférence sur le versant sud de la crête. Les géographes appellent ce type de crêtes condruziennes des «tiges», par opposition aux «chavées», les vallées. Il semblerait que cette appellation proviennent d'une erreur d'interprétation remontant au 19ème siècle. Le «tidje» en wallon est, en Brabant Wallon, en Hesbaye Namuroise et liégeoise, un «chemin de terre». Dans le Condroz, il arrivait qu'un tel chemin courre le long d'une crête. Un géographe, croyant interpréter le patois local, a considéré que le tidje désignait la crête et non le chemin qui s'y trouvait... C'est ainsi que l'on écrit "¦ la géographie. Autour du village, on trouve des prairies et parfois aussi des terres de culture, généralement peu de bois. Les versants du tige qui plongent parfois assez rapidement vers le fond des vallées sont boisés. A la vallée succède généralement un autre tige. Dans le cas qui nous occupe, le tige de Dorinne. Cette succession de tiges et de chavées, des crêtes et de dépressions, est typique du «vrai Condroz» et plus particulièrement de ce que les géologues appellent le bassin de Dinant. Nous découvrons ici, de l'Ouest vers l'Est, Evrehailles, Purnode, Dorinne, tous situés sur un autre tige que Durnal. Entre eux et nous, la grande fracture calcaire de la vallée du Bocq dont les versants boisés forment l'une des couches du diaporama. Plus vers l'Est, la falaise de la carrière de la Rochette, à Spontin,, apparaît dans toute sa splendeur tandis que, un peu plus loin, le village de Sovet domine à plus de 300 mètres d'altitude. Le tout pimenté de (jolies?) éoliennes"¦ Petit bemol dans ce tableau idyllique: toute les terres situées à l'ouest du CV 19, entre le carrefour avec la route de Crupet et l'embranchement du chemin de campagne menant aux carrières d'Herbois, constituent une ZACC (zone d'aménagement communal concertée).

2 Rue du Bordon 5530 Yvoir
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Chemin vicinal n°19 par les Hauts-Stiès

Lorsque nous approchons d'un petit bois, sur notre droite, nous quittons le large chemin empierré (qui nous conduirait aux anciennes carrières d'Herbois et à Purnode en passant par la vallée du Bocq) pour emprunter le chemin vicinal n°19 qui longe en descendant le petit bois. Ce chemin, pas toujours facile d'accès aujourd'hui, était jadis carrossable et permettait la liaison entre le Bois Bordon et les Bas-Stiès, l'actuel Chansin, en passant à proximité de l'ancienne ferme des Hauts-Stiés. Un peu d'étymologie d'abord"¦ Le terme «stié» se rencontre en Wallonie dans plusieurs noms de lieux, sous des formes parfois un peu différentes. C'est un terme d'origine latine -exstirpus- passé à la moulinette du wallon. Le « stiè » est donc un lieu défriché, un lieu gagné par la culture sur les bois. On le retrouve dans le pays liégeois sous la forme de Pépinster, par exemple. Que toute la zone que nous parcourons ait été une zone de défrichage est confirmée par la proximité du grand bois d'Herbois. Jusqu'au début du 19ème siècle, il y avait ici une ferme appelée la ferme des Haut-Stié. Elle apparaît clairement, au centre d'une petite clairière et entourée de bois, sur la carte de Ferraris, dressée en 1777. Un texte de 1743 mentionne d'ailleurs que la ferme consiste «en 50 bonniers (un bonnier est une unité de mesure correspondant plus ou moins à un hectare) de bois ou environ en plusieurs bonniers de terre labourable» (archives échevinales de Spontin). Dans des textes plus anciens encore, il est fait référence aux «Stiès» : la ferme -que l'on appelait parfois la «boverie de Stiè»- faisait en effet partie d'un ensemble de biens qui appartenait au seigneur de Spontin dès la fin du 13ème siècle (cédés par le Comte de Luxembourg). Ces biens comprenaient, outre la ferme et des terres, un moulin situé au pont de Chansin. Ce lieu s'appelait d'ailleurs à l'époque les «Bas-Stiès» (ce nom fut encore donné à plusieurs carrières de la vallée du Bocq). On trouvait aussi ici l'un des donjons-fortins qui défendaient le château de Spontin, à distance (comme celui de la Roche Buant à Spontin, face à la rue d'accès à l'ancien ballodrome). Nous descendons toujours, entre des haies fournies, jusqu'à un T. Le chemin n°19 partait à l'origine vers la droite, pour s'enfoncer dans un vallon conduisant au pont de Chansin. Dans les années 1920, le propriétaire des terres concernées proposa de supprimer le dernier tronçon du chemin n°19 et de le remplacer par un diverticule, vers la gauche, conduisant rapidement à la route moderne de Chansin. C'est ce diverticule que nous suivrons maintenant. Nous avons ici un bel exemple de modification d'un chemin vicinal réalisé dans les règles de l'art. Nous regrettons pourtant l'antique et idyllique descente par un vallon boisé jusqu'à Chansin"¦

44 Bas Sties 5530 Yvoir
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Rue Baty de Crock ou Route de Chansin

Après quelques dizaines de mètres, nous aboutissons dans l'une des épingles de la route de Chansin. Cette route qui se prolonge par le Baty de Crock à Durnal fut construite en 1906. Un petit mot d'explication au sujet du nom « Baty de Crock ». Le terme «Bati» se retrouve un peu partout dans nos villages"¦ C'est un terme wallon qui est exactement l'inverse d'un lieu «bâti» ou «construit». C'est en effet un espace de terre, souvent situé au milieu d'un hameau ou d'un village, qui sert de place publique et qui est donc «battue», piétinée par les troupeaux de bestiaux qu'on y rassemble ou par les habitants qui s'y retrouvent. On pourrait aussi imaginer qu'on y battait le blé. La «Batte » à Liège n'a pas exactement la même origine même si elle provient elle aussi du latin «battuere»: «la batte était une digue faite de pieux et de fascines, pour la pêche ou pour des usages destinés aux bateaux.» (Jean Germain) Le terme «Baty de Crock» apparaît déjà dans un document de 1611. C'est dire l'ancienneté de l'appellation. Crock était un nom de famille local au 17ème siècle, voire avant cette date. En tout cas, sans doute à l'époque où existait encore le moulin des Bas-Stiès (à Chansin), une maison voisinait aussi le Bocq et était occupé par un certain Jean de Crocq (Jean Germain). Historiquement, le Baty de Crocq n'était donc pas une rue mais plutôt la place située au carrefour des rues Thomas, Try d'Andoy et Baty de Crock actuelles. Revenons à l'histoire de la route de Chansin. En 1906, après des années de lobbying, les maîtres carriers de la vallée voient enfin le train entrer en gare de Dorinne-Durnal, permettant ainsi l'exportation de la production à des conditions plus concurrentielles. Mais il faut aussi permettre une liaison « moderne » entre le village du Durnal et sa toute nouvelle gare. Ce sera la raison d'être de la route que nous connaissons encore aujourd'hui. Avant cette date, on descendait à Chansin (pour se rendre à Dorinne par exemple) par le Charrau de Chansin (Chemin Vicinal n°5). Nous allons constater par nous-mêmes combien ce chemin était peu commode"¦ La Commune ne semble pas avoir dû exproprier qui que ce soit"¦ les propriétaires de terres les offrirent à la commune pour lui permettre de tracer la nouvelle route. Comme le dit Roger Cochart, sans doute y voyaient-ils une plus-value potentielle pour leur terrain... Avec prudence, nous suivons maintenant la route, vers la droite, en direction de Chansin.

30 Rue du Baty de Crock 5530 Yvoir
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Charrau de Chansin

Après un deuxième tournant en épingle et quelques dizaines de mètres avant le troisième tournant en épingle, nous essayons de na pas « rater », sur notre gauche, l'entrée du vieux Charrau de Chansin. Un petit mot d'explication d'abord au sujet de « Chansin ». Jusqu'à la fin du 19ème siècle, Chansin n'apparaît nullement comme nom d'un hameau. La carte de Vandermaelen (1846-1854) ne mentionne d'ailleurs aucune habitation aux abords du pont sur le Bocq (qui existe de longue date). Chansin désignait plutôt les campagnes situées entre Durnal et le hameau actuel. D'où vient le nom ? Il s'agirait d'un toponyme purement rural désignant des terres agricoles. Ce serait dans ce cas un simple dérivé de «campus», dérivant par exemple du «campicinus» (petit champ), cité par Jean-Jacques Jespers. Voilà donc pour Chansin"¦Le charrau est quant à lui un terme fréquent dans notre région. On connaît le Charrau d'Evrehailles et le Charrau de Leffe. Le charrau (ou Tchérau) est un terme wallon qui trouve son origine dans la latin «carrus» - le char -. Son étymologie montre qu'il s'agit d'une voie charretière, d'une voie carrossable, susceptible d'être empruntée par des charrettes lourdement chargées. Dans notre région, le charrau est toujours un chemin à forte déclivité, généralement empierré, à l'assise dure et rocheuse, qui permet la circulation de convois lourdement chargés. Vu du point de vue de l'historien, la plupart de nos charraux ont malheureusement été adaptés aux exigences de nos bolides modernes et il est bien difficile de retrouver dans la «côte d'Yvoir» actuelle les formes de l'ancien charrau"¦ Tel n'est pas le cas à Durnal: voici un vrai charrau bien conservé dans sa forme brute primitive. Peut-être, n'est-il pas très différent de ce qu'il était il y a trois cent ans ! Nous le devons au fait que les anciens municipalistes de Durnal eurent la bonne idée, au début du 20ème siècle, de choisir un autre tracé (un peu moins pentu"¦) pour la route moderne de Chansin. Chemin historique s'il en est"¦ le chemin n°5 mérite bien son nom dans la mesure où il passe bien par les campagnes de Chansin. C'est la voie par laquelle se faisaient les liaisons Nord-Sud traversant le Bocq au pont des Bas-Stiès. Cette voie de communication apparaît sur les premières cartes de notre région. Avec son prolongement par la rue Saint François, puis par la rue du pays de Liège, elle est considérée par Roger Cochard comme l'une des voies de communication les plus anciennes de Durnal. Remarquons encore que le chemin n°5 ne s'arrêtait bien sûr pas ici, au croisement de la route moderne de Chansin"¦ Il se poursuivait en ligne droite vers le pont sur le Bocq. Aujourd'hui encore, à droite du jardin de la maison située dans le tournant en épingle, on peut retrouver la trace du chemin dont l'assise est toujours publique et dont la réhabilitation permettrait aux promeneurs d'éviter la dangereuse épingle de la route moderne... Que rencontrait-on sur cette voie de communication au 18ème siècle ? Peut-être pas une circulation très fournie. Il faut en effet se rappeler que cette partie de la vallée du Bocq n'a pas connu sous l'ancien régime une activité «industrielle» aussi intense que la partie en aval, entre Yvoir et Bauche (avec ses 12 forges"¦). On exploitait bien sûr quelques petites carrières pour construire les habitations du village mais celles-ci étaient sans doute de préférence plus proches des noyaux villageois ou des hameaux. Avec le 19ème siècle, la situation change totalement, le développement des carrières de grès et de petit granit donne un nouveau visage au « Bocq Moyen ». Les pierres du Bocq sont appréciées tant dans leur version «grès» (ce sont notamment d'excellents pavés de revêtement routier) que dans leur version «pierre bleue», «petit granit d'Yvoir». Ces dernières pierres sont très recherchées pour leur valeur décorative et leur qualité architectonique, notamment dans l'édification des grands bâtiments publics de la Belgique naissante. Dans ces années 1860-1880, les carrières se développent donc mais à la différence de l'utilisation purement locale à laquelle la pierre avait été confinée jusque là, il s'agit maintenant d'exporter ces matériaux à plusieurs dizaines de kilomètres, voire centaines de kilomètres de distance ! La révolution industrielle, c'est aussi la révolution des moyens de communication. La construction du chemin de fer va répondre à ces besoins nouveaux, en particulier sur Spontin où la grande carrière semble avoir été en exploitation dès la première moitié du 19ème siècle. L'existence du chemin de fer va elle-même faciliter l'exploitation de nouvelles carrières, en particulier en aval de Spontin. La société qui exploite la carrière des Nutons, par exemple, est créée en 1900, au moment où le projet de chemin de fer est déjà bien lancé. Les fondateurs de la société (dont Edmond Capelle) partent de zéro : il n'y avait là auparavant aucune carrière. Une chose est sûre: le lobby des carriers, mené par Edmond Capelle, va travailler dur pour obtenir l'établissement de la ligne 128. Ce sera le combat des années 1880 à 1900"¦ Nous empruntons donc courageusement le charrau qui va nous ramener vers Durnal. Dans la montée, avant la sortie du bois, nous pourrons « admirer » quelques vestiges d'anciennes carrières"¦

30 Rue du Baty de Crock 5530 Yvoir
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Ancienne Borne de Spontin

Peu après être sortis du bois, nous découvrons les « plains de Chansin », la campagne de Chansin. Le panorama que l'on a depuis cet endroit n'a sans doute pas trop changé depuis le 18ème siècle, modulo quelques ajoutes d'habitations, bien sûr"¦ Soyons attentifs à découvrir, un peu couchée sur le flanc, sur le côté droit du chemin, une antique borne de la seigneurie de Spontin. Pour qui veut les chercher, les bornes de Spontin se retrouvent un peu partout sur le territoire de la commune actuelle d'Yvoir. Elles sont sans doute les derniers symboles matériels de l'ancien régime. Une période qui est loin d'être simple à comprendre lorsqu'il s'agit de décrire la façon de vivre des manants, leurs relations avec les seigneurs locaux, leurs droits et leurs devoirs. Comme le disent Louis Genette et Jean Germain.: «les rouages sont complexes même s'ils sont structurés. Les niveaux de pouvoir se recouvrent en partie, des personnages exercent plusieurs fonctions, beaucoup de chose reposent sur la coutume orale; celle-ci n'est pas toujours comprise de la même manière par tous. En outre s'ajoute l'interpénétration des juridictions respectives, la terre de Dorinne liégeoise étant émaillée d'enclaves namuroises.» Retenons cependant les concepts de Cour échevinale présidée par le Mayeur , lui-même aidé de quelques échevins, tous généralement désignés par le seigneur et chargés d'administrer la communauté des villages relevant de l'autorité du Seigneur. Les bornes de Spontin illustrent l'une des facettes de cet ancien régime. Leur installation remonte à la première moitié du 18ème siècle. Ce bornage pourrait être lié à la résolution d'un litige opposant le Seigneur de Spontin à ses manants. En 1741, le Conseil Provincial de Namur avait décrété un règlement particulièrement sévère pour les seigneurs de Spontin quant à leurs droits sur les terres communes des villages. Ce décret est cassé par l'Impératrice Marie-Thérèse, notre « légitime Souveraine » quelques années plus tard et, la même année 1748, un arrêt de la Haute Cour de Spontin confirme les droits du Seigneur sur les terres domaniales de la Couronne d'Autriche mais il confirme en même temps le droit des habitants à utiliser à des fins de pâture les biens communaux inclus dans ces domaines. Pour asseoir ces droits, un bornage complet du domaine fut réalisé. Aux habitants de Durnal, Herleuvaux, Herbefays, Stiet et Mianoye sont reconnus les droits de pâturage sur des biens communaux situés dans les bois d'Herbois et « contenant 40 bonniers 3 journaux et huitante neuf verges. ». (le journal est une mesure de surface équivalente à la superficie qu'un homme était sensée pouvoir labourer en une journée tandis que la verge correspondrait à dix ares"¦ mais toutes ces notions pouvaient varier de village en village). Cet arrêt et ce bornage ne résolurent pas tous les problèmes. En 1826, sous le régime hollandais, les habitants continuent à se plaindre de ce que le Seigneur (revenu après la Révolution"¦) plante les biens communaux et empêche ainsi leur utilisation par les habitants"¦ Ce n'est qu'après l'indépendance nationale que l'héritage de l'Ancien Régime semble enfin se résoudre. Très concrètement la page de l'Ancien Régime se tourne véritablement avec la vente publique du Château, du Moulin et de près de 500 ha de terres, bois et prairies en 1842. Cette vente se fait à la demande de la comtesse Marie-Thérèse-Charlotte, comtesse de Beaufort-Spontin qui avait épousé un prince italien et qui vivait à Florence"¦

30 Rue du Baty de Crock 5530 Yvoir
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Rue St-François et Pré Toinette

Au terme de notre charrau empierré, nous revoici sur la rue Baty de Crock, à l'entrée du village de Durnal. Nous remontons quelques dizaines de mètres la route vers le carrefour avec la rue Saint François, à l'angle de laquelle veillait la potale à Saint François. Nous n'emprunterons pas cette rue sauf si, fatigués par le Charrau, nous voulons l'utiliser comme un raccourci nous ramenant à notre point de départ. Si tel est le cas, nous pourrons découvrir, sur notre droite, un intéressant exemple d'habitat groupé rural en construction (sympathiquement baptisé « Pa-d'zo l'Haye », pour plus d'infos : visitez le site durnal.jimdo.com/). Nous emprunterons le beau sentier, sur la droite de Baty de Crock, qui contourne par le sud le fond du village : le sentier du Pré Toinette. Ce sentier public offre de superbes vues sur les campagnes du versant sud de la crête de Durnal, fermées, plus au sud encore, par les bois qui surplombent la vallée du Bocq. Son nom fait référence au lieu-dit dont les traces écrites remontent au 17ème siècle. C'est dire que la dite Toinette est morte depuis belle lurette"¦ Par contre, comme le nom l'indique et à la différence de bien d'autres endroits, le lieu était occupé par un pré ancien. Il apparaît sur les cartes du 18ème et du 19ème et la présence du nom dans des documents plus anciens encore l'atteste. On peut donc imaginer que le paysage ici n'était pas très différent de ce qu'il était il y a 300 ans...

26 Rue du Baty de Crock 5530 Yvoir
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Ferme Capelle et Ruelle Chavée

Notre sentier du Pré Toinette débouche sur la rue de Spontin. Si plusieurs maisons ou fermes de Durnal datent du 18ème siècle, voire du 17ème siècle, c'est dans cette rue, bien préservée qu'on en trouve la majorité (ainsi que dans la rue Thomas que nous allons rejoindre). Au début de la rue, on remarquera en particulier les n°s 6 (ferme au linteau de porte millésimé de 1835) et 7. Cette dernière est une ferme en ordre dispersé du 18ème siècle, souvent remaniée au 19ème siècle. A droite de son logis, grange jadis en long aujourd'hui en large, avec une belle entrée charretière du 19ème mais peut-être constituée de remploi du 18ème siècle: montants chaînés et arc en plein cintre, entre deux fenêtres rectangulaires. En face corps d'étables daté par des ancres 185X. Moellons de grès jusqu'au dessus des portes, puis briques. Cette ferme correspond à ce que les textes anciens appellent la «ferme du fond du village» A droite de cette ferme, on retrouve l'ancienne chapelle St-Hubert qui servit de lieu de culte local jusqu'à la construction de l'église (qui suivit la création de la paroisse de Durnal). Cette chapelle est réputée avoir été reconstruite par les habitants de Durnal au 18ème siècle. Extérieurement, plus rien ne permet de distinguer que ce bâtiment transformé au 19ème siècle en fenil fut jadis une chapelle. L'intérieur a cependant conservé quelques décorations d'origine (décorations de stuc portant le triagramme IHS, coquille de Saint Jacques, par exemple). Remarquons encore pour terminer que cette zone du village était jadis «terre liégeoise»"¦ La majorité des habitations de Durnal se trouvait d'ailleurs en terre de la principauté. Nous emprunterons, face au sentier du Pré Toinette, la ruelle Chavée qui nous conduira à la rue Thomas. Elle s'appelait jadis simplement «Chavée» ; à juste titre puisque rue Chavée est une sorte de pléonasme: la «chaveye» est, en wallon, un «chemin creux»"¦ Il y avait autrefois ici une brasserie de village et une fontaine (voisinage on ne peut plus normal). Chaque village comptait parfois plusieurs brasseries. C'était, au 19ème siècle encore, une activité complémentaire pour bien des agriculteurs. Nous n'avons donc pas inventé la diversification ou les «circuits courts»"¦ Au passage, notons encore que le mot «chavée» est resté bien présent dans le vocabulaire du Condroz. Le Groupe d'Action Locale regroupant les communes d'Assesse, Gesves et Ohey ne s'est-il pas baptisé le GAL du «pays des tiges et des chavées» ? «le mot wallon tîdje, adapté sous une forme française "tige" (au masculin) ou "tiège" est un mot typique du Condroz pour désigner les chemins de terre, non empierrés, qui suivent les lignes de crête. Il s'agissait souvent de chemins verts, gazonnés, assez larges, fréquentés par le troupeau communal, la herde. Le mot wallon chavéye, adapté en "chavée" en français désigne des chemins de campagne creux, fortement encaissés de chaque côté, bordés de haies et de buissons. Le GAL a choisi ce nom pour renforcer l'approche territoriale de sa démarche qui prend place au coeur du Condroz.» (site du GAL) Une fois arrivé sur la rue Thomas, nous tournons vers la gauche pour retrouver l'ancien Baty de Crock historique.

Rue de Spontin 5530 Yvoir
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L'ancien Presbytère, la ruelle Ferrant

Avant d'emprunter la très jolie rue Ferrant, contournant l'église, nous pouvons admirer, face à nous, l'ancien presbytère de Durnal. La cure a été construite un peu avant l'église et même avant l'érection de Durnal en paroisse en 1846. Dans le long combat vers l'autonomie des habitants de Durnal dans les années 1840, ils semblent d'abord avoir obtenu l'édification d'une maison destinée au vicaire qui desservait l'ancien lieu de culte du village: la chapelle St-Hubert. Aujourd'hui, on y a installé une maison communale d'accueil de la petite enfance, après une rénovation que certains apprécient, d'autres moins"¦ A la gauche de la cure, commence le sentier vicinal n°69 dont la réhabilitation permettra une excellente liaison douce entre le Baty et la rue St-François qui accueille de nombreuses constructions nouvelles. Nous tournons quant à nous vers la droite, dans la rue Ferrant.

2 Rue Thomas 5530 Yvoir
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Le Boulevard

La rue Ferrant débouche sur la rue du Grand Doyer, souvent encore appelée « Boulevard » par les Durnaliens. Sur notre gauche, belle vue sur l'église St-Hubert de Durnal. Jusqu'à l'occupation française de 1794, les sections du Pays de Liège et d'Herbefays de Durnal dépendent de la paroisse de Jassogne (probablement depuis la fondation du diocèse de Namur en 1559). Les autres parties de Durnal relèvent de la paroisse de Spontin. Durant toute cette période, il n'y a pas d'église à Durnal, simplement une chapelle déjà dédiée à St-Hubert qui est desservie alternativement par les curés de Jassogne et de Spontin.. La période française conduira à une rationalisation des découpes administratives et religieuses de la Belgique de l'Ancien Régime. Les petites paroisses disparaissent. C'est le cas de Jassogne. Durnal est alors rattaché pleinement à la paroisse de Spontin. A l'issue d'un combat autonomiste de plusieurs dizaines d'année, Durnal sera enfin reconnue comme paroisse en 1846. Il aura fallu pour cela régler la question de l'église et du cimetière. On hésita longuement entre agrandir et améliorer la petite chapelle existante ou construire une église nouvelle. L'évêque de Namur s'oppose au « bricolage » de la chapelle et impose la construction d'une nouvelle église. Ce sont des particuliers qui offrent à la fabrique d'église des terrains (+/- 12 ares) face au presbytère. On peut s'interroger sur les raisons qui ont poussé les bâtisseurs, au pays des carrières à utiliser la brique plutôt que la pierre. Il semble bien que le modèle ait été imposé par l'architecte de la Province de Namur. On retrouve le même « patron » d'églises dans plusieurs édifices de culte de la Province. Evrehailles en est un exemple tout proche. Les pierres décoratives utilisées dans la construction proviennent tout de même de Durnal (au pré Bouchat). Quant au boulevard, il a aussi sa petite histoire"¦ Jadis la ruelle du Château qui reliait l'église au chemin principal du village (la rue de Mianoye, les écoles, la maison communale, etc.) passait dans la cour du château de la famille Capelle"¦ C'est la raison pour laquelle, le maïeur Edmond Capelle propose en 1906 de supprimer ce chemin et de céder à la commune du terrain pour établir une nouvelle voirie dans le rapport de 3m2 (pour la nouvelle voirie) à 1m2 (pour l'ancienne). De plus, il cède à la Commune les terrains situés à l'Ouest de cette nouvelle voirie. C'est ainsi que naît le Boulevard"¦ qui a perdu aujourd'hui son nom au profit de la rue du «Grand Doyer». Et c'est ainsi que se clôture une balade dans le temps à Durnal"¦

5 Rue Ferrant 5530 Yvoir
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RUE DU BOUCHAT 8B 5530 Spontin Belgique

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