Visite guidée de Champlitte

Bienvenue au bureau de l'office de tourisme des 4 Rivières de Champlitte. C'est ici et maintenant que débute votre visite. Champlitte, situé à l'extrême ouest du département de la Haute-Saône, fait partie du territoire de la communauté de communes des 4 Rivières. Ses habitants, appelés les Chanitois, étaient au nombre de 1 761 en 2018 ce qui en fait la commune la plus peuplée du canton de Dampierre-sur-Salon. Vous le découvrirez lors de votre visite, outre sa qualité de vie indéniable, Champlitte est riche d'une histoire encore visible aujourd'hui. Cela explique sans doute qu'elle a été labellisée "Cité de caractère de Bourgogne-France-Comté", "Commune touristique" et "Station verte" et qu'elle est la ville référente pour le développement de la Via Francigena (chemin culturel et pèlerinage) sur le territoire français et Suisse. Champlitte a également reçu une étoile au guide Michelin en 2021. Champlitte est également l'une des pépites de la Destination Vesoul-Val de Saône qui s'étend d'Auxonne au Sud et remonte jusqu'à la Rochère au nord, avec la Saône comme colonne vertébrale. Pour démarrer votre voyage au cœur de cette cité millénaire, nous vous invitons à rejoindre le prochain point du parcours, dans la cour du château.

Le château de Champlitte, après avoir été vendu à la municipalité, accueillant, au fil du temps, mairie et collège, sera finalement cédé au Département de la Haute-Saône en 1976. Il abrite aujourd'hui le musée des Arts et traditions populaires Albert et Félicie Demard. Ses salles accueillent des reconstitutions du monde rural au tournant du XIX et du XXe siècle, en France mais particulièrement à Champlitte. Fondé officiellement en 1957, le musée devient départemental en 1963. Musée ethnographique principalement consacré à la société paysanne des années 1880-1915, celui-ci aborde également la période des Lumières, avec quelques salons évoquant la présence de la famille De Toulongeon, propriétaires du château jusqu'en 1825. Le 8 novembre 1980, inauguré par Monsieur Jean-Philippe Lecat, Ministre de la Culture et de la Communication, le musée Départemental d'Histoire et de Folklore devient le musée Départemental Albert Demard".

Resté durant des années enfoui sous la terre, le lavoir de la Doye a retrouvé la lumière du jour à la toute fin des années 2010, sous l'impulsion de Christian Boudot, alors élu municipal de Champlitte. Avant de démarrer les travaux personne ne connaissait l'ampleur de la structure qui allait sortir de terre. Il aurait été dommage de se priver de cette construction surprenante qui date du XVIIe.

Édifiée en 1437, l'église a été en partie détruite lors des différents conflits opposant le comté de Bourgogne (actuelle Franche-Comté) et le royaume de France. De cette époque, il ne reste plus que la tour du beffroi. Reconstruite en 1825, l'église possédait un clocher à l'impériale qui mesurait 80 mètres de haut et faisait de ce dernier le plus haut clocher du département. Malheureusement, un incendie provoque sa chute en 1888. Il abrite une fresque remarquable de l'enfant du pays, Alfred Giess (1901-1973). Ce peintre de renom a été Grand Prix de Rome en 1929 et été élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1955.

Les maisons qui longent la rue de l'église sont chargée d'une riche histoire et notamment de personnalités qui ont habité ou foulé son pavé. À commencer par le compositeur reconnu et étudié en musicologie, Philibert Jambe de fer. Vous pouvez écouter l'une des ses compositions en audio interprétée par le Grünwald Consort, sous la direction artistique de Chantal Baeumler. Lisez ci-dessous pour en savoir plus sur Philibert Jambe de Fer, Victor Joseph Roux Champion, ou Louis XIV.

Ancien musée des pressoirs du Département, aujourd'hui fermé.

On doit la construction de l'orangerie, vers la fin du XVIIIe siècle, à Claude-Joseph-Alexandre Bertrand. Elle avait deux fonctions : - Accueillir en hiver les orangers mis en caisse dans le jardin à la française ainsi que toutes les autres plantes craignant le froid situées dans les différents jardins. - Des activités de théâtre en été, alors qu'elle était vidée de ces plantes durant l’été. On identifie cette fonction sur les bas-reliefs en stuc présentés sur la façade. On peut en effet y voir un masque de théâtre dessiné à l’antique s’apparentant au reste de la composition architecturale. Son architecture reprend les différentes formes qui caractérisent la culture greco-romaine avec son tympan triangulaire et sa façade rythmée par des colonnes doriques. Dans un inventaire en 1792, il est fait mention d'un "habit pour la comédie en satin blanc" dans la garde-robe du marquis de Toulongeon. Montait-il sur les planches ? Chose possible et même assez courante à une époque où la haute société aimait divertir ses invités tout en étalant sa culture en prenant des rôles dans les représentations jouées sur leurs propriétés.

Au Moyen Âge, les maisons ordinaires sont assez étroites, avec une ou deux fenêtres par étages, serrées les unes contre les autres. Constituées d’un rez-de-chaussée de pierre et de trois ou quatre étages de bois et de torchis, elles sont desservies par un escalier à vis. La couverture du toit est faite de chaume ou de lattes de bois. Il y a de gros risques d’incendies, d’autant plus que les maisons sont en bois. Lorsqu’un feu se déclarait, il se propageait très rapidement aux autres maisons. Lors de la reconstruction, des passages ont alors été ouverts toutes les 3, 4 ou 5 maisons. Cela permettait de créer un coupe-feu et aussi de faire passer les seaux d’eau plus rapidement. Ces passages sont appelés "treiges" Les pavés de la chaussée sont appelés "chailles". Il s’agit de pierres trouvées dans les champs.

Vous allez bientôt pouvoir observer les vestiges de la porte Notre-Dame, qui marquait l'entrée du bourg depuis la Champagne. Aussi appelée "porte du bas", elle a été détruite en 1811. Elle se trouvait au niveau du pont et non pas au niveau de la rue de la Haye basse, comme semble l'indiquer la plaque murale. Elle bénéficiait d’une couverture en lave. Tout laisse à penser que la porte était dans un état de délabrement avancé au moment de sa destruction. La statue de la Vierge, rue Pasteur, sur le pignon de l’ancien hôpital royal était certainement intégrée à la porte Notre-Dame. La niche de style gothique flamboyant, abritant le Christ aux liens, était aussi probablement placée au niveau de la porte.

En 1830, il y avait plusieurs couvents à Champlitte (couvent des annonciades, couvent des augustins, couvent des capucins …) Aujourd’hui seul reste le couvent des augustins. En 1398 le terrain a été donné aux ermites de Saint-Augustin par Jean de Vergy. Il s’agissait d’un manoir (au Moyen Âge les manoirs étaient de grosses exploitations agricoles, entre le château féodal et la ferme). L’église a été construite en premier, dans le premier quart du XVe. Un cloître a été édifié par la suite puis les bâtiments ont été transformés en couvent. En 1586, la peste arrive à Champlitte. Dans leur détresse, les habitants se mettent sous la protection de saint Sébastien (saint protecteur de la peste). La peste s’éloigne et en reconnaissance, une chapelle est élevée en son nom contre l'église Sainte-Anne du couvent des augustins. Cette chapelle est desservie par les augustins eux-mêmes et devient le siège d’une confrérie. Lors de la fête de Saint-Sébastien, le 20 janvier, on nomme le bâtonnier chargé de porter la statue du saint aux processions. Chaque fois qu’un confrère meurt, celui qui est désigné pour avertir de son décès parcourt les rues revêtu d’une tunique de serge noire sur laquelle est attachée une peinture représentant saint Sébastien et une tête de mort. Le jour des obsèques, la confrérie offre le pain et le vin. De manière générale, elle apporte beaucoup de solidarité dans le bourg de Champlitte dans les moments où l’épidémie est toujours présente. En complément de leurs activités religieuses, les augustins avaient la charge du collège de Champlitte, qui vint s’installer dans le couvent même, peu avant la Révolution. C’était un collège réputé où les enfants des familles bourgeoises faisaient de bonnes études qu’on appelait « les humanités ». De là sortaient les futurs notaires, greffiers, huissiers, procureurs, juges, médecins et chirurgiens. L’église des augustins était la plus importante de Champlitte avant la création de l’église paroissiale. À la Révolution, les religieux furent contraints de quitter le couvent devenu bien national. L’administration du district de Champlitte l’occupa, bientôt suivie d’un tribunal, de prisons et, pendant un temps, de la gendarmerie. En 1796, le couvent fut vendu à un particulier. Les nouveaux propriétaires utilisèrent certaines parties du couvent pour leur habitation personnelle, en cloisonnèrent d’autres à des fins locatives, et firent détruire l’église, la chapelle Saint-Sébastien et la moitié du cloître dont les pierres furent utilisées pour d’autres constructions. Il ne reste de l’église que le mur sur lequel s’appuie la galerie sud du cloître, et la souche du clocher, couverte d’un toit à deux pentes. Partagé ensuite entre divers propriétaires, le couvent fut utilisé comme habitations, remises et chais. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l’essentiel du couvent a été repris par un seul propriétaire qui a entrepris la restauration des bâtiments et de l’enclos, lesquels ont été classés parmi les Monuments Historiques en 1999.

À l’époque, on empruntait la rue des tanneries pour rejoindre les ateliers des tanneurs, situés dans l’allée des Marronniers, ou après le pont de bois, dans le hangar situé à gauche de l’ancien hôpital. Malgré ce que l'on pourrait être tenté de croire, le pont de bois existe depuis 1850, et il est plus récent que le "pont de pierre" qui se dresse juste en face. En-dessous s’écoule le Salon, un affluent de la Saône qui prend sa source à Culmont en Haute-Marne et se jette dans la Saône à Autet.

Au XVIIe, les notables de Champlitte contribuèrent, par leurs dons, à fonder un petit hôpital destiné à apporter un soutien alimentaire aux habitants que la guerre de Dix Ans privait de ressources. L'établissement fut appelé "Hôpital Royal" en juin 1727, avant d'être par la suite patenté militaire, Champlitte étant une étape pour les armées du roi. En 1750, deux hospitalières s'y établirent, bientôt rejointes par deux autres. Un chirurgien et un médecin prodiguaient également leurs soins aux nécessiteux et aux soldats qui occupaient les onze lits de l'hôpital. Aujourd’hui, le bâtiment abrite des logements communaux.

Au XIXe siècle, chaque maison de la rue du Bourg correspondait à un commerce. On y dénombrait alors 49 artisans et commerçants. De nos jours, seules quelques vitrines survivent de cette époque d'euphorie économique.

La place de la Gargouille est l'ancienne place du marché, elle a été restaurée et inaugurée en 2008/2009. Sur cette place, on peut admirer la Vierge "aux anges" datée du XVe siècle, cette statue marque l'emplacement de la maison de l'ancienne confrérie de Notre de Dame de l'Assomption, fondée au XVIIe siècle.

Le style permet de situer le bâtiment entre 1560 et 1580. Les bales ont été transformées au XVIIIe, au prix de la suppression des frontons triangulaires du 1er étage, ainsi que, certainement, des meneaux et croisillons caractéristiques du XVIe siècle. Aujourd'hui, le bâtiment appartient a un privé et n'est pas visitable.

La place des Halles était autrefois le lieu où s’effectuaient les échanges commerciaux. Au centre, la fontaine date du XIXe siècle.

Le XVIe siècle marque une période de reconstruction. Charles Quint souhaite renforcer et moderniser les défenses comtoises. En 1538, il fait protéger Champlitte par de larges fossés, de solides murailles flanquées de plusieurs tours de défense. La tour au sud-ouest prendra plus tard le nom de tour Charles Quint dont la voûte exceptionnelle présente les mêmes caractéristiques que celle de la tour de la Pelote à Besançon. Vous passerez bientôt devant la tour des Annonciades.

Aussi appelée "porte du Haut", elle était flanquée des deux tours de défense Charles Quint et des annonciades, permettant de protéger l’accès à la ville d’où était supposé venir l’ennemi. Avec le traité de Senlis en 1493, le duché de Bourgogne devient Français. Autrefois amis,le duché et le Comté de Bourgogne sont désormais ennemis, et à seulement quelques kilomètres. Champlitte devient une véritable ville frontière. Détruite en 1838, il ne reste aujourd’hui que la statue Saint-Laurent. En face, un petit passage marquant l’ancien chemin de ronde, permet de longer une partie du tracé des anciens remparts, pour arriver jusqu’au musée des Arts et Techniques. Vous pouvez l'emprunter et reprendre à droite pour revenir vers l'Allée du Sainfoin ou poursuivre la visite qui va vous mener sur le site de l'ancien couvent des Annonciades. Faites demi-tour et prenez à gauche au croisement, vous remonterez la rue des Annonciades et découvrirez le couvent aujourd'hui détruit.

Ici se dressait par le passé le couvent des Annonciades. C'est un monastère qui fut fondé en 1619. Il disparut sous la révolution mais la chapelle servit d'église paroissiale jusqu'en 1825 quand l'église actuelle fut livrée au culte. Elle fut détruite dans les années 1970 et un nouveau bâtiment a accueilli l'école maternelle durant plusieurs années. Depuis 2021, elle accueille la MAM (maison d'assistantes maternelles).

La tour des Annonciades se situe sur le tracé des remparts. Elle date de la fin du XVe siècle et défendait l'angle nord-ouest de l'enceinte urbaine. C'était une tour de défense avec une salle de garde. Elle est constituée de deux parties distinctes : une tour étroite et carrée flanquée sur ses côtés ouest et nord d'une imposante construction circulaire qui daterait de 1538. L'architecture de cette tour présente une particularité fréquente en Allemagne : une voûte dite "en cul de four".