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VISITE GUIDÉE - Château musée de Champlitte
Description
Le château de Champlitte, après avoir été vendu à la municipalité, accueillant, au fil du temps, mairie et collège, sera finalement cédé au Département de la Haute-Saône en 1976. Il abrite aujourd'hui le musée des Arts et traditions populaires Albert et Félicie Demard. Ses salles accueillent des reconstitutions du monde rural au tournant du XIX et du XXe siècle, en France mais particulièrement à Champlitte. Fondé officiellement en 1957, le musée devient départemental en 1963. Musée ethnographique principalement consacré à la société paysanne des années 1880-1915, celui-ci aborde également la période des Lumières, avec quelques salons évoquant la présence de la famille De Toulongeon, propriétaires du château jusqu'en 1825. Le 8 novembre 1980, inauguré par Monsieur Jean-Philippe Lecat, Ministre de la Culture et de la Communication, le musée Départemental d'Histoire et de Folklore devient le musée Départemental Albert Demard".
Informations techniques
Profil altimétrique
Informations complémentaires
Félicie, Albert et Jean-Christophe
La famille Demard est intrinsèquement et durablement associée à la mémoire de Champlitte. Albert Demard, né en 1910, était à l'origine un pâtre (berger) et un cultivateur qui devint ouvrier-paysan. Il travaille déjà la vigne à cette époque. Il est employé dans une tannerie, puis, à sa fermeture, dans une maison bourgeoise en tant que jardinier. Il épouse Félicie Marcel en 1935 et devient employé municipal en 1952. C'est à cette date, qu'après avoir collecté des objets et mobiliers ruraux abandonnés lors de la modernisation agricole qu'il ouvrira, avec son épouse, les trois premières salles de ce qui deviendra le musée actuel des arts et traditions populaires. Il recueillera également la parole et les témoignages des anciens. Albert Demard est aussi le fondateur du groupe folklorique "Les Compars de Chanitte" qui a redonné tout l'éclat des fêtes de Saint-Vincent.
Félicie, orpheline de père et de mère, est gardienne du troupeau communal, puis couturière, allant travailler de ferme en ferme. Elle consacrera une grande partie de sa vie au développement du musée.
Jean-Christophe, le fruit de leur union, a également largement contribué au développement du musée dont il sera le conservateur. Il participera également au rayonnement mondial de Champlitte grâce au jumelage avec le Mexique et des liens étroits qu'il s'est toujours appliqué à entretenir.
Albert meurt en 1980, Félicie en 2003, Jean-Christophe en 2021.
Départ pour le Mexique et premier don au musée
Entre 1833 et 1861, alors que la misère, la désolation puis le choléra (1854-1855) s’installent dans le village, de nombreux habitants décident d’émigrer au Mexique en quête d’une vie meilleure. Le premier mexicain à revenir à Champlitte fut Paul Capitaine en 1956. Il désirait marcher sur les pas de son grand-père pour le centenaire de son départ vers le Mexique. À l’époque, le lancement du musée était en cours et c’est Paul Capitaine qui a fait le 1er don d'un montant de 200 $. Cette visite sera le point de départ d’une redécouverte de ce passé commun. À la suite de sa visite, le fils d’Albert Demard, Jean-Christophe, titulaire d’un doctorat d’histoire, effectuera de nombreux voyages au Mexique à la recherche des traces de l’émigration et permettra de retisser des liens entre les deux territoires.
Origines du château
Dans son ouvrage "Histoire de Champlitte et sa région", l'enfant du pays, Jean-Christophe Demard évoque "une chapelle à l'intérieur du château et un prêtre rattaché à celle-ci : Rodolphe (1150)". Le site de Champlitte est attesté dès 1255, en tant que bourg castral installé en rebord de plateau, sur un éperon rocheux.
Le premier seigneur de Champlitte avéré est Eudes Ier de Champlitte (v.1120-1187), dont le père Hugues 1er fut un temps l'époux de Constance, fille du roi des Francs, Philippe 1er.
L’élément de datation le plus lointain remonte aux Xe-XIIe siècles : il s’agit de la datation du mobilier céramique qui a été retrouvé lors du sondage archéologique de 2007, et qui d’après l’archéologue témoigne peut-être de la présence de structures bâties plus anciennes.
Bien plus ancien, probablement de six siècles, un château fort pourrait avoir existé plus bas à l'époque gallo-romaine, de l'autre côté de la rivière. Champlitte-la-Ville est mentionné au XIe siècle, ainsi que son église dédiée à saint Christophe, dans une charte de l’abbaye de Bèze. Paroissiale et prieurale, cette église conservera la desserte de la chapelle de Champlitte-le-Château jusqu’en 1439.
En contrebas du château fort coule le Salon, une petite rivière tranquille qui permet malgré tout de renforcer la protection du site. Tourné vers le nord et surplombant le paysage, le bâtiment embrasse un vaste horizon. Il est composé d'une partie résidentielle, le château à proprement parler, qui sera complètement modifié aux XVIe et XVIIe siècles et d'une basse-cour établie en arc de cercle autour de la chapelle Saint-Christophe, à l’origine de l’église paroissiale et collégiale fondée en 1439.
Dès le XIIIe siècle la famille de Vergy s'y installe pour y demeurer jusqu’au XVIIe siècle. C’est durant cette période que Champlitte connaît sa prospérité, notamment grâce à la culture de la vigne. Depuis le Moyen Âge, la ville s'entoure de murailles mais également de monastères, comme le couvent des augustins (fondé en 1399) dont il subsiste encore une partie du cloître. Antoine de Vergy a fondé en 1439 un chapitre collégial à Champlitte. La mort du dernier de Vergy marque la fin de l’âge d’or de Champlitte qui sera saccagée par les troupes françaises en 1636 et 1637.
Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, le château médiéval se voit adjoindre une façade Renaissance et de nombreuses maisons de caractères voient le jour. Les familles de Cusance, de Clermont d’Amboise et de Toulongeon succéderont aux Vergy. Malgré son importante activité commerciale – on dénombre alors près de 300 artisans et commerçants – et face à une concurrence principalement due au développement des transports fluviaux sur la Saône, la ville perd peu à peu de son importance, contraignant ainsi un certain nombre de ses habitants à émigrer, notamment au Mexique. Elle connait une nouvelle épreuve au XIXe siècle durant lequel des gelées successives et le phylloxera ruineront son vignoble.
Cartes IGN
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