Balade industrielle au fil de l'Ourthe

La gare de Liège-Guillemins, construite entre 2000 et 2009, a été réalisée par le célèbre architecte espagnol Santiago Calatrava. Cette gare est régulièrement citée parmi les 10 plus belles gares ferroviaires du monde.

Possibilité de louer un vélo afin de réaliser la balade

Au cœur du quartier du Longdoz, longtemps animé par les industries, la Maison de la Métallurgie tisse des liens entre le passé et le présent. Sur 2500 m², partez à la découverte de l’exceptionnel patrimoine industriel liégeois, d’hier à aujourd’hui. Vous y découvrirez entre autres la fantastique épopée la sidérurgie liégeoise et les prémices de la métallurgie du zinc. Ces industries se sont développées à Liège grâce à l’existence d’un vrai savoir-faire, d’une énergie abondante et de ressources précieuses dans le sous-sol. Ne manquez pas la baignoire de campagne offerte à Napoléon par les industriels liégeois! Info: mmil.uliege.be

Des minerais de zinc sont naturellement présents dans le sous-sol wallon et plus particulièrement dans l'Est de la Belgique (Plombières, La Calamine). Pourtant, l’extraction du zinc sous forme métallique et à grande échelle ne fut possible qu’avec la mise au point d’un four original par le liégeois Jean-Jacques Dony à partir de 1805. Le premier lingot fut produit en 1809, mais ce n’est qu’avec le rachat de l’activité par A. Mosselman et la création de la Société Anonyme de la Vieille Montagne en 1837 que l’activité va vraiment se développer. Dès cette année elle occupera trois sites -dont celui d'Angleur- et produira un total de 1 833 tonnes de zinc brut. Dans cette fonderie, le minerai provenant des mines belges était fondu et raffiné en lingots de zinc avant d’être ensuite transformés dans les laminoirs d’Angleur et de Tilff. Tout au long du XXème siècle, la Vieille-Montagne est le premier producteur mondial de zinc. Cette société sera intégrée avec d’autres dans ACEC-Union Minière en 1989 avant de devenir Umicore en 2001. De cette aventure industrielle, il reste aujourd’hui une importante activité d’électrolyse du zinc à Balen (usine Nyrstar) et sur le site d’Angleur des productions spécialisées de fil de zinc (Zinacor) et de poudres de zinc (Everzinc). Témoin de cette activité zincifère intense, se trouve non loin d'ici (à 300m, sur l'île au corsaire), une petite réserve naturelle abritant un écosystème particulier et exceptionnel du fait de sa concentration élevée en zinc. Sources : - Brion, René et Moreau, Jean-Louis. De la mine à Mars : la genèse d'Umicore. Tielt : éditions Lannoo, 2006. www.laroutedufeu.be www.vmzinc.be/fr/qui-est-vmzinc/historique-vmzinc/saga-vieille-montagne.html

La mine de la Diguette est une mine souterraine de plomb et de zinc qui fut officiellement exploitée de 1836 jusqu’à 1882. On estime qu’elle a atteint la profondeur de -105m. Entre 1853 et 1882, les mines de La Diguette et de Kinkempois (dont l'entrée se trouve de l'autre côté de la colline) ont produit les concentrés suivants: -1.900 tonnes de concentrés de minerai de zinc (sous forme de sphalérite (Zn,Fe)S) -2.300 tonnes de concentrés de minerai de plomb (sous forme de galène (PbS)) -17.500 tonnes de pyrite (FeS2) servant autrefois à la production de l'acide sulfurique (produit utilisé dans la fabrication des engrais). Ce concentré de zinc a par la suite été fondus en lingot à l'usine Vieille Montagne d'Angleur et de St-Léonard. Actuellement il n'existe plus de mine de plomb et zinc en activité en Belgique, malgré le fait que du minerai soit toujours présent dans le sous-sol wallon. Le zinc est actuellement exploité sur tous les continents. Les plus grands pays producteurs sont la Chine, le Pérou et l'Australie (USGS 2019). Par comparaison, la mine de Tara en Irlande (9ème plus grande mine de zinc au monde et 1ère en Europe), produit annuellement près de 300 000 t de concentrés de plomb et de zinc, soit en un jour ce que la mine de la Diguette a produit en dix ans. Les techniques minières ont considérablement évolué depuis le début du XXème siècle, permettant d'extraire davantage de minerai et d’améliorer grandement la sécurité des mineurs. La vidéo ci-dessous décrit une technique d'exploitation couramment utilisée aujourd’hui: le "cut and fill". Sources: Dejonghe,L; Ladeuze, F; Jans, D; 1993. Atlas des gisements Plombo Zincifère du Synclinorium de Verviers. Mémoires explicatifs des Cartes géologiques et minières de Belgique, 33 : 1-483 USGS 2019. zinc commodities: www.usgs.gov/centers/nmic/zinc-statistics-and-information

En 1837, la société Vieille Montagne rachète le moulin et le laminoir à tôles de fer de Tilff afin de laminer le zinc produit à l'usine d'Angleur. Une fois le minerai de zinc fondu en lingots à l'usine d'Angleur, le métal était acheminé par bateau jusqu'à Tilff via l'Ourthe afin d'y être laminé. Depuis cette période jusqu'à sa mise à l’arrêt en 1953, l'usine tournait jour et nuit, produisant environ 50 tonnes de zinc laminé par jour. Le laminoir employant jusqu'à 450 personnes, l'usine Veille Montagne était le cœur économique du village, faisant également vivre de nombreux petits commerces. Le procédé de laminage du zinc a fort évoluée au cours des dernières décennies, permettant aujourd’hui de traiter de plus grands volumes avec davantage de sécurité pour le personnel (voir vidéo). Le zinc est actuellement utilisé dans de nombreuses applications du quotidien telles que les tôles d’acier galvanisées, les pièces de robinetterie en laiton ou les piles alcalines... Sources: www.esneux.be/patrimoine

Vous vous trouvez sur le site de l’ancienne Société Anonyme des Laminoirs à fers et à tôles du Monceau (1872-1954) dont l’activité fut prolongée par les Ateliers Raskin et la société Forcast jusqu’en 1995. Le site est actuellement occupé par 3 entreprises : Merybois, qui possède une installation de panneaux photovoltaïques d’une puissance de 60KWc ; MeryTherm, qui dispose de turbines hydroélectriques d’une puissance de 200kVA et l’entreprise Compagnie Belge des Ventilateurs (CBV) qui a besoin de puissances importantes pour effectuer des tests sur ses appareils. Ces trois voisins ont décidé de s'associer énergétiquement via en un micro réseau commun qui leur permet d'optimiser leurs flux énergétiques et par conséquence de réduire leur facture associée. Durant de nombreux siècles, la seule énergie utilisée par les hommes provenait de moulin à vent ou à eau. La construction de ces ouvrages ne nécessitait que de la roche pour le bâtiment, et bois + fer pour la roue à aube; soit un seul type de métal. Les turbines hydrauliques actuelles de petites tailles nécessitent pas moins de 9 éléments métalliques/minéraux ! (voir image) Ce genre de micro-turbines hydrauliques fleurissent de plus en plus le long de nos cours d'eau (8 installations en Wallonie) afin de remplacer progressivement une partie des énergies fossiles. N’oublions pas que les énergies dites renouvelables nécessitent l'extraction de nombreuses ressources métalliques provenant des quatre coins du monde…. et que les métaux ne sont pas toujours aisément recyclables. Sources: www.spi.be/fr/news/view/1382/avec-merygrid,-la-spi-resolument-tournee-vers-lavenir visitors-centre.jrc.ec.europa.eu/en/media/tools/materials-that-are-critical-to-our-green-future

Cette galerie minière a été creusée par la société Cockerill en 1862 afin d'en extraire des minerais de fer. Ce métal de première nécessité fut abondamment extrait dans la région de la basse Ourthe dès le Moyen Age - première trace écrite vers 1192- et jusqu’en 1880. Le nom de la rue Laveu signifie "lavoir" en wallon car c’est ici que le minerai de fer était lavé avant d’être transporté vers les fourneaux de l’Ourthe ou plus tard de Liège via les « betchettes » (ces petites barques qui sillonnaient jadis l'Ourthe). Jusqu’au 17ème siècle, le lavage du minerai était l’activité principale du village de Mery. Le minerai avait une très faible teneur: 5-15% Fe Entre 1830 et 1975, près de 8,5 millions de tonnes de minerai de fer auraient ainsi été extraites des 4 coins de la Wallonie (Ourthe,Couthuin, Gaume...) , et ce chiffre grimpe à 20 millions de tonnes si l’on prend en compte les estimations d’extraction toutes époques confondues. Le volume extrait est d’environ 6.5 km3, soit 3 pyramides de Kheops ! Jusqu’au XVIIIème siècle, la Wallonie était un centre de référence dans le travail du fer tant la production était importante et les techniques de métallurgie perfectionnées. Actuellement, les plus gros producteurs de minerais de fer sont l'Australie, le Brésil ou l'Inde. Les techniques de minage et de traitement du minerai n'ont évidemment plus rien à voir avec ce qui se pratiquait en Belgique au XVIIIème siècle. Exit les pelles, treuils et les galeries exiguës, il s'agit désormais de camions transportant 300 tonnes de minerai et d'immenses mines à ciel ouvert (vidéo). Les gisements minés de nos jours présentent ainsi des tonnages de plusieurs milliards de tonnes et des teneurs 5 fois plus importantes que le minerai extrait aux environs de Liège (60%Fe !) Notez qu'un européen moyen consomme environ 320 kg d'acier par an! (Worldsteel 2019) Sources: Denayer J., Pacyna D. et Boulvain f. Le Minerai de fer en Wallonie : cartographie, histoire et géologie, Editions de la Région wallonne, 2010 USGS, Iron ore commodities pubs.usgs.gov/periodicals/mcs2020/mcs2020-iron-ore.pdf www.worldsteel.org/en/dam/jcr:96d7a585-e6b2-4d63-b943-4cd9ab621a91/world%20steel%20in%20figures%202019.pdf

Le principe du four à chaux est de calciner la roche calcaire (CaCO3) à des températures d’environ 900 degrés afin de la transformer en chaux (CaO) après un dégazage de CO2. CaCO3 => CaO + CO2 De par ses nombreuses propriétés, cette chaux peut ensuite être utilisée dans de nombreux domaines tels que: Agriculture et sylviculture : améliorer la qualité des sols Construction : fabrication de mortier et béton Métallurgie : métallurgie du fer, zinc, cuivre, aluminium… Environnement : traitement des eaux et des fumées Découvrez toutes ces applications au travers d’une activité ludique sur: www.eula.eu/about-lime-and-applications/lime-in-daily-life/ De nombreux fours à chaux sont présents le long du Ravel (Mery, Esneux, Comblain). Ils témoignent de l’activité industrielle intense de la région. En effet, la chaux est un produit d’importance locale car son coût augmente proportionnellement à la distance de transport depuis la source. Dans ces fours, des roches calcaires sont disposées en alternance avec du charbon de bois afin d'assurer en continu la calcination des roches. Les fours à chaux modernes utilisent du gaz naturel comme combustible. Leur efficacité énergétique est bien plus importante et la calcination du calcaire mieux contrôlée. La chaine de production de la chaux est expliquée dans la vidéo. Source: European Lime Association: www.eula.eu/

La carrière de la Gombe était autrefois exploitée pour la production de pierre de taille en grès mais est actuellement utilisée comme centre de plongée par le Centre Liégeois d'Activités Subaquatiques (C.L.A.S). Le grès de la carrière de la Gombe est une roche sédimentaire formée par accumulation et compaction de grains de silice qui se sont déposés dans la région il y a 360 millions d'années. Cette roche est abondamment utilisée dans nos régions pour la production de granulats (utilisation pour le béton ou les routes) ainsi que des pierres de tailles (matériaux de construction). A deux kilomètres d'ici, la carrière du bois d'Anthisnes exploite actuellement cette même bande de grès. Vous trouverez dans la vidéo une explication sur le processus de fabrication des granulats ainsi que la réalisation de pierres de tailles. Les constructions historiques villageoises témoignent bien souvent de la nature du substrat rocheux; ainsi les maisons des villages de Poulseur et d'Evieux sont composées de grès alors que celles de Tilff sont en moellons calcaires. Nombreuses sont les rues de Liège couvertes de pavés de grès provenant des carrières de la Gombe-Montfort.

La carrière de la Préalle exploite des roches calcaires pour la fabrication de moellons et pierres de tailles de type pierre bleue*. La roche calcaire de La Préalle s'est formée il y a environ 350 millions d'années par l'accumulation et la cimentation de fragments d'organismes (=fossiles) à composants calcaire: des crinoïdes. La Belgique possède un savoir-faire historique dans la taille des pierres ornementales, particulièrement dans la région de Soignies où se trouve la plus grande carrière de pierre ornementale d'Europe. Vous découvrirez le processus complet dans la vidéo ci jointe. *La Pierre Bleue de Belgique est utilisée depuis le XVIème siècle et travaillée à l'échelle industrielle depuis le XIXème siècle. Cette pierre est également appelée (à tort) "petit granit" car il ne s'agit pas d'un granit (roche magmatique) mais d'une roche calcaire (roche sédimentaire). La Pierre Bleue de Belgique est fortement recherchée pour ses propriétés esthétiques. Sources: www.pierresetmarbres.be/carrieres-de-la-prealle/

La carrière de calcaire de Chanxhe est exploitée par la firme Sagrex afin de produire des granulats calcaires. La production y est estimée à 300 000 tonnes par an. Après avoir été dynamités, les fragments de roches calcaires sont triés par taille (granulométrie) et rebroyés si nécessaire. On obtient dès lors plusieurs classes de produits: - Sables (0 à 4mm) - Graviers (4 à 8mm ou 4 à 12mm) - Ballastes (20 à 31mm) - Moellons En raison de leurs bonnes propriétés mécaniques, ces granulats calcaires seront principalement utilisés dans la fabrication de béton. En 2019, la Belgique a produit environ 12 millions de tonnes de béton, soit plus d'une tonne par habitant ! Source: www.sagrex.be/fr/node/6816