GAREOULT - Le bois de Cavaillon

Tout au long de votre balade, vous traverserez des paysages de garrigue. Cette formation végétale particulière, composée en grande partie d’arbustes et d’arbrisseaux, abrite plusieurs espèces caractéristiques: le romarin, le ciste, la lavande, le thym, l’arbousier, etc.  Tout un cortège d’insectes et autres mammifères y trouvent aussi refuge : le lézard ocellé, la couleuvre de Montpellier, la cigale ou encore la fauvette pitchou. Du provençal garriga, la garrigue désigne des terres incultes - infertiles - et arides où abondent les pierres et les roches.

Le Chêne kermès (Quercus coccifera) est un buisson aux petites feuilles très piquantes pouvant rappeler celles du houx. On l’appelle Garrigo en provençal, venant caractériser le milieu dans lequel il pousse : la garrigue ! Il apprécie donc les climats méditerranéens secs et les sols arides. Un petit parasite, une espèce de cochenille appelée Kermès vermilio, se fige sur les branches de son hôte, le chêne kermès. Cette cochenille a longtemps été utilisée comme colorant rouge et a d’ailleurs donné les noms de rouge carmin et vermillon.

Avec des feuilles en forme de cœur, des épines tout autour de la feuille et des tiges, la Salsepareille (Smilax aspera L.) est une liane qui ne passe pas inaperçue. Si les fruits rouges qui ressemblent à des groseilles ne sont pas comestibles, il est possible de faire un alcool avec les fleurs qui n’apparaissent qu’en automne. Sa racine a par ailleurs été utilisée pour soigner l’arthrite, les infections urinaires et les affections cutanées.

D’ici, vous contemplez le village de Garéoult et la plaine de l’Issole, une rivière longue de 46 km qui se jette dans le Caramy. Elle est encadrée au nord par la montagne de la Loube, au sud par les collines de Néoules et à l’ouest par les contreforts du plateau d’Agnis. Cette plaine fertile présente un paysage agricole ouvert, rythmé par un parcellaire de vignes et de céréales. Lieu connu depuis l’Antiquité, de nombreuses fermes gallo-romaines y ont été recensées attestant d’une longue tradition agricole et viticole.

Le massif de la Loube, surplombant La Celle et La Roquebrussanne, est couronné par des roches aux formes fantastiques, de type dolo­mitique, qui évoquent une cité fantomatique à l’origine de nombreuses légendes. Situé dans le prolongement de la Sainte-Baume, ce massif, qui culmine à 830 m d’altitude, offre un vaste panorama sur la Provence verte. Une croyance populaire veut que des royalistes cachèrent un trésor dans les bois de la Loube sous la Révolution.

Cette plante à floraison jaune est endémique de la Basse-Provence. La moitié de sa population se concentre sur la Sainte-Baume. Sa forme en coussinet permet à ce petit arbrisseau épineux de pousser sur des milieux « hostiles » très exposés au vent et soumis à la sécheresse, comme les pelouses calcaires du pourtour méditerranéen qu’il peuple. Même si le Genêt n’est pas en danger d’extinction, le piétinement constitue une menace pour lui. Rester sur les sentiers balisés, c’est le protéger !

Il se reconnaît à ses aiguilles présentant deux petites bandes blanches et à ses fruits de couleur marron foncé. Le cade est lié à une importante activité économique dans le Var et de nombreux « fours à cade » furent trouvés sur le territoire de la Sainte-Baume. Ils permettaient d’extraire, par pyrogénation (soit le fait de soumettre le bois de cade à une température très élevée), une huile très efficace contre les maladies des sabots et des pattes des animaux. L’huile de cade fut aussi l’un des composants de produits pharmaceutiques connus sous la marque « Cadum ».

Le sylvopastoralisme est une pratique d'élevage dite extensive qui consiste à faire pâturer les troupeaux dans les forêts. Cette activité permet ainsi une exploitation des ressources fourragères qui poussent sous les arbres tout en la combinant avec l’exploitation du bois. Par ce biais, le bétail contribue à l’entretien des espaces ouverts, au maintien des paysages et à la préservation des espèces vivant dans ce type de milieux. Par ailleurs, le sylvopastoralisme contribue à la lutte contre le risque incendie puisqu’en pâturant, le bétail débroussaille les sous-bois.

Aussi appelé l’arbre aux fraises, l’Arbousier (Arbutus unedo) est un arbre fruitier au feuillage persistant qui donne des fruits nommés arbouses. Particulièrement adapté au climat chaud et sec de la Provence, son fruit est très apprécié par les oiseaux et ses fleurs par les pollinisateurs. Ses fruits peuvent être transformés en confiture, à condition de se prêter à la délicate tâche d'en retirer les pépins. On dit aussi qu’il est pyrophile, c’est-à-dire qu’il pousse rapidement après les incendies reconstituant ainsi un couvert végétal essentiel, tout en maintenant les populations de butineuses en étant bien souvent la seule essence à fleurir de novembre à janvier.