ROUTE MÉDIÉVALE DU HAUT-LANGUEDOC AU SALAGOU

Partir de Béziers ou ses alentours pour une escapade dans l'arrière pays à la découverte de villages médiévaux. Depuis Béziers, empruntez la route de Causse et Veyran qui offre de beaux panoramas entre vignes et montagnes. Au bout de cette étape, faites halte à Roquebrun (autrefois "Rocabruna").

Village perché et coloré au micro-climat exceptionnel, surplombant l'Orb. C'est une douceur de vivre, à l'entrée du Parc naturel régional du Haut-Languedoc... Baigné de lumière, ce village possède un patrimoine architectural soigneusement préservé. Il fait bon s'y balader dans ses ruelles étroites et sinueuses, témoins de l'organisation de l'ancien bourg médiéval. Dans la rue du Barry, déambulez jusqu'à la Porte du Couchant (la poterne basse) pour pénétrer dans l'enceinte fortifiée du village, puis jusqu'à la Porte Haute intégrée dans les remparts. Vos pas vous mèneront ensuite jusqu'à l'église Saint-André. Son clocher-mur de style roman témoigne de sa construction au XIIème siècle. Œil averti, vous apercevrez aussi une porte murée, ancienne entrée de la chapelle du château féodal... Depuis le parvis de l'église, la vue sur l'Orb en contrebas et sa plage y est superbe ! Plus haut, vous apercevrez une tour carolingienne, seul vestige du château ayant successivement appartenu aux vicomtes de Béziers et de Toulouse, et pillé en 1573 par les protestants. Pour la voir de près, il faudra vous acquitter des droits d'entrée au magnifique Jardin Méditerranéen. De pierre et d'eau, Roquebrun est un village perché à flanc de colline. A pied, des berges de l'Orb jusqu'à la tour carolingienne, sachez que vos mollets vont chauffer pour gravir un beau dénivelé. Alors, prévoyez le coup avec de bonnes chaussures et, selon la période, de l'eau ! Ici, la vigne s'accroche sur les pentes escarpées de schistes. Vous êtes dans l'AOC Saint-Chinian, et plus particulièrement l'AOC Saint-Chinian-Roquebrun. N'hésitez pas à faire une halte à la cave de Roquebrun et déguster les vins de grande qualité. Véritable conservatoire botanique de variétés fruitières locales, Roquebrun regorge d'orangers, citronniers, et autres arbres à agrumes qui fournissent de beaux fruits en plein cœur de l'hiver, tandis que les mimosas de Roquebrun égayent les paysages héraultais en février. Privilégiez cette saison pour le plaisir des yeux et du nez !

Un paisible bourg abbatial Saviez-vous que l'abbaye bénédictine de Villemagne L'Argentière fondée à la fin du VIIème siècle était à l'origine de la création de ce charmant village installé au creux de la vallée de la Mare ? Et, oui ! L'exploitation des mines de plomb et d'argent au XIIème siècle ont d'ailleurs contribué à sa fortune et à celle du bourg. Si le saccage de la guerre de Cent Ans, puis celui des guerres de religion ont entraîné son déclin, il subsiste toutefois dans le village de nombreuses empreintes de l'époque médiévale. A commencer par la porte dite "barbacane", vestige de la muraille qui ceinturait le village. Repérable depuis le petit parking situé en bordure de la Mare. En pénétrant dans les ruelles, se dessine un parcours pédestre vous invitant à découvrir des vestiges classés Monuments Historiques, comme l'église romane Saint-Grégoire du XIème siècle, la tour de Mirande du XIIème siècle (tour-clocher), ou encore l'Hôtel des Monnaies du XIIIème siècle magnifiquement restauré. L'abbaye et ses jardins ont certes perdu de leur superbe, mais l'ensemble du village vaut vraiment le détour à qui veut plonger dans l'histoire mouvementée du Moyen-Âge. L'église Saint Grégoire abrite aujourd'hui un musée retraçant l'épopée de l'abbaye bénédictine de Villemagne et un dépôt archéologique. Le musée est ouvert à la visite de mai à septembre. L'Auberge de l'Abbaye se trouve dans les murs d'une ancienne abbaye, sous des voûtes du XIIème siècle. Ici, Frédéric et Christine Martinez, vos hôtes, vous feront vivre un agréable moment de gourmandise. Villemagne est situé en bordure de la Mare, un cours d'eau paisible, et parfois tumultueux... A quelques kms du centre, ne manquez pas de voir le Pont du Diable sur la Mare ! Intimement lié au passé minier des environs de Graissessac et de Boussagues, il a été construit à la fin du XVIIIème siècle pour permettre l'acheminement de la houille à destination de la vallée plus basse, et en particulier de la seconde verrerie d'Hérépian fondée en 1767.

900 ans d’histoire ! Boussagues, petit village fortifié blotti entre verdures et collines dans les Monts d'Orb. Sa beauté ? Eclatante. Sa quiétude ? Incroyable. Son patrimoine médiéval ? Riche, et en état de conservation remarquable ! Se balader à pied dans ses ruelles, c'est comme feuilleter un livre d'histoire à ciel ouvert. Impossible de passer à côté de cette ancienne seigneurie minière, dont la première mention connue remonte à 1117, lorsque le village reconnaît la suzeraineté du vicomte de Béziers... Deux châteaux et deux églises médiévales, une tour "prison", des remparts, d'anciennes portes fortifiées, des maisons d'époque, des vigilaires... ouvrez l'œil ! Ruelles voûtées, fontaines et chemins caladés complètent ce joli tableau offrant une formidable balade immersive dans l'histoire. Et comme si cela ne suffisait pas à vous rassasier, il y a même un site néolithique et la célèbre Maison du Bailli, manoir du XVIème siècle de la famille du peintre Toulouse-Lautrec. Un village, petit par la taille, mais grand par l'histoire ! Conseil d’amis : depuis Villemagne l'Argentière, le GPS indique de poursuivre par Clairac pour arriver à Boussagues. Evitez cette voie difficile d'accès et passez par Bédarieux, puis La Tour-sur-Orb.

HAMEAU DE DIO sur la commune de Lunas-Les-Châteaux ! Vous traverserez successivement des paysages agricoles, forestiers et vallonnés pour voir apparaître, à l'approche du hameau de Dio, falaises calcaires et collines de ruffes rouges nées il y a quelques 271 millions d'années...  Votre regard sera happé par la fière silhouette du château-fort du hameau. Massif et imposant, cet édifice de défense féodale du XIIème siècle classé aux Monuments Historiques verrouille les passages entre les vallées de l'Orb et du Salagou. Objet de plusieurs réhabilitations au cours de son histoire, vous apprécierez le visiter (sur rendez-vous) pour y voir de plus près donjon, remparts, chemin de ronde, cour d'honneur, basse cour, salle des gardes... en compagnie de son propriétaire actuel. Un sacré privilège ! Il vous apprendra même que le Cardinal de Fleury y habita au XVIIème siècle... Un détour par l'église romane Saint-Étienne complètera à merveille la découverte de ce patrimoine exceptionnel. Des envies de goûter à la vie de château ? Profitez-en ! Il est possible de louer l'ancienne tour de défense du château transformée en gîte. Déjà occupée ? Tentez votre chance dans le hameau médiéval en louant La Maison du Chanoine ou La Maison du Notable. Tous ces hébergements appartiennent au châtelain... Le château de Dio accueille non seulement des visites, mais aussi des manifestations culturelles, des mariages et des séminaires.

Poursuivez votre escapade jusqu'au bord du lac du Salagou, en suivant la direction d'Octon-Salasc. Les paysages changent complètement, la ruffe rouge se faisant plus présente. Mon conseil ? Au col de la Merquière au panorama spectaculaire, dirigez-vous vers Mérifons. L'occasion d'admirer au loin les ruines du château de Malavieille. Perché sur les vestiges d'un neck, ancienne cheminée basaltique, ce "castrum" du XIème siècle surplombe la haute vallée du Salagou. Seul vestige encore debout, une haute tour dont l'accès est interdit pour des raisons de sécurité. Prenez le temps de vous arrêter en chemin à la Dalle paléontologique de la Lieude pour observer des traces de reptiles pré-mammaliens bien plus vieux que les dinosaures. Unique au monde ! Sachez qu'une réplique est également présentée au Musée de Lodève. Une pointe de bleu à l'horizon ? Le lac entre en scène ! Un cadre naturel d'exception, protégé et privilégié, idéal pour la pratique d'activités de loisirs, ou, tout simplement, un moment de contemplation... Vous êtes au cœur du Grand Site de France Salagou - Cirque de Mourèze et du Géoparc, Terres d'Hérault, candidat auprès de l'UNESCO. Ici, dans ce site naturel et paysager protégé et classé Natura 2000, chaque paysage, chaque couleur raconte une histoire géologique unique. Tenez, par exemple, savez-vous que la ruffe est un sol antédiluvien daté du Permien (-298/-252 millions d'années) ? Alors que les roches volcaniques, comme au neck ou dyke de la Roque que vous apercevez depuis la rive d'Octon, sont plus jeunes que les volcans d'Auvergne... Incroyable, n'est-ce pas ?