BUIS-LES-BARONNIES - Val de l'Aygue Marse à vélo

Buis-les-Baronnies, ou "Le Buis", fut au Moyen Âge la capitale des Barons de Mévouillon. Cette puissante famille, alliée à d'autres seigneurs de la région, contrôlait le territoire montagneux situé entre le Mont Ventoux et le Diois. Après le rattachement de cette région au Dauphiné vers 1315-1317, puis à la France en 1349, Le Buis conserva son rôle de centre administratif et judiciaire de la partie orientale des Baronnies, et ce jusqu’à la Révolution.

La place des Arcades à Buis-les-Baronnies était, au XIVe s., un lieu central pour les échanges et le marché. C’est à cette époque qu’a été fondé le couvent des Dominicains, reconstruit au XVIe s. en plein cœur de la ville. En 1776, une digue imposante est érigée pour protéger la ville des crues parfois dévastatrices de l’Ouvèze. Depuis le XIIIe s., un canal alimente plusieurs moulins à blé et à huile, puis, à partir du XVIIIe s., des filatures et moulinages de soie s’y installent.

Buis-les-Baronnies est considérée comme la capitale française du tilleul. Aux XIXe et XXe s., sa production a largement contribué au développement économique rural de la région. Des foires y étaient régulièrement organisées, la 196e et dernière ayant eu lieu en 2003. Aujourd’hui, le tilleul est célébré lors d’une fête qui se tient certains étés, généralement au mois de juillet. Depuis 2006, les producteurs locaux bénéficient du label "Tilleul officinal des Baronnies".

La chapelle, construite entre 1895 et 1906 à l’initiative de l’abbé Jules Joseph Pascaly, impressionne les visiteurs. Elle est perchée au sommet d’une dalle de calcaire barrémien, portée verticalement le long d’une faille coulissante. Au Moyen Âge, ce sommet était occupé par un château. En haut de l’escalier monumental de 75 marches, une statue en bronze réalisée par la duchesse d’Uzès domine la terrasse et le village. La chapelle abrite également un petit musée d’art sacré local.

Le village de Mollans-sur-Ouvèze est considéré comme la "porte des Baronnies". Au Moyen Âge, ce bourg contrôlait la frontière entre le Comtat Venaissin (aujourd’hui intégré au département de Vaucluse) et le Dauphiné de Viennois (qui couvrait les actuels départements des Hautes-Alpes, de la Drôme et de l’Isère). Cette ville fortifiée possédait deux châteaux, dont l’un fut entièrement restauré en 1970. L’église paroissiale, datant du XVIIIe s., est protégée au titre des monuments historiques.

Du XIIe au XVe s., l’ancien village de Propiac s’est développé à proximité d’anciens thermes. Grâce à une montagne de gypse exploitée pour la production de plâtre, certaines sources de la commune sont naturellement salées et soufrées. Connues depuis au moins le Moyen Âge, ces eaux ont été utilisées dès le XIXe s. pour traiter notamment l’obésité et les troubles du métabolisme. Bien que les thermes soient aujourd’hui fermés, l’eau de la source est encore mise en bouteille et commercialisée.

Dans les Baronnies, les tilleuls sont taillés selon une forme caractéristique : une boule à sommet plat. Leur tronc est généralement haut, afin d’éviter que les chèvres ne broutent les fleurs. Ces dernières sont utilisées en tisane, en cosmétique ou encore en pharmacologie pour leurs propriétés apaisantes et sédatives. La floraison, brève, a lieu au mois de juin. Quant à son bois, très tendre, le tilleul est souvent utilisé pour la sculpture.

L’inflorescence du tilleul désigne l’ensemble formé par la fleur et sa bractée, une languette allongée de couleur vert pâle à jaune clair. Chaque bractée porte plusieurs petites fleurs. Au début de l’été, lors de la cueillette, leur abondance donne aux arbres une teinte dorée caractéristique. Une fois récoltées, les inflorescences sont séchées dans des greniers bien aérés, puis regroupées dans des bourras, de grands morceaux de toile, avant d’être utilisées.

Ces falaises imposantes offrent un habitat privilégié à de nombreuses espèces d’oiseaux, notamment les rapaces : Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), Vautour fauve (Gyps fulvus), Aigle royal (Aquila chrysaetos), etc. Très exposées au sud, les parois emmagasinent la chaleur du soleil et la restituent sous forme de courants d’air chaud, appelés thermiques. Ces ascendances permettent aux grands rapaces de prendre de la hauteur en décrivant de larges cercles dans le ciel.