La butte de Laon : l’eau de bas en haut

La Porte de Soissons fermait l’un des principaux accès à l’ouest de la ville médiévale. Edifiée vers 1200, et malgré ses dégradations, elle demeure un bel exemple d’architecture militaire médiévale. Juste en-dessous se trouve la "tour de Pise" de Laon, la Tour de Dame Eve : il s’agit d’une tour d’angle et de flanquement du rempart médiéval. Un glissement de son socle dû au terrain argileux lui donne cet aspect si particulier...

De nos jours construction utilitaire, située en contrebas de la porte de Soissons et tout récemment restaurée, on pouvait déjà admirer au 18e siècle cet ouvrage en pierre de taille orné alors d'un fronton et déversoir à tête de lion... Il marque aujourd'hui l'entrée du Chemin des Creutes.

Les six principales rampes d’accès au plateau, encore existantes et n’étant praticables qu’à pied, la ville haute demeura inaccessible pendant longtemps. Au XVIIIe siècle, on construisit alors des rampes de moins forte pente et plus larges : celle de Semilly fut la première de ce type tracée en 1780En 1874, on la nommera "route nationale n°2 de Paris à Maubeuge", et on peut toujours y voir de nos jours le pavage affleurant...

Datant de 1847, c’était l’un des bureaux de perception des «octrois», taxes fiscales sur les marchandises de consommation locale (boissons, bétail, bois de chauffage...). «Octroyées» par le roi aux municipalités, ces taxes, fortement controversées, constituaient pourtant la principale source de recettes pour les villes jusqu’à leur suppression par le régime de Vichy en 1943.

La commune cédait au sieur Suin en 1796 une portion du voyeu (ou chemin) de la fontaine en échange d la construction d’un abreuvoir public. Son aspect actuel date de 1911. Elle est constituée d’un abreuvoir et d’un lavoir couvert par un toit en appentis.

Ce cimetière fut créé par les Allemands en 1917, alors qu'ils occupaient la ville-préfecture de l'Aisne. S'y trouvent principalement des soldats tombés sur le théâtre d'opérations du Chemin des Dames en 1917 et 1918 (2 653 hommes y sont inhumés). A noter que l'on a déposé en ce lieu un élément en pierre provenant d'un précédent cimetière militaire situé lui sur le plateau Saint-Vincent durant la guerre (en ville haute) et disparu de nos jours. Le cimetière de Bousson est aujourd'hui entouré des habitations du récent quartier de la ZAC Ile-de-France.

Situé sur des sols sableux, humides, voire marécageux, c’était dès le VIIe siècle, le «domaine des jardiniers et maraîchers d’Ardon». La nappe d’eau, autrefois drainée par des fagots d’épines, était captée par des fontaines, dont deux encore existantes. En 1960, sur une quinzaine d’hectares très morcelés, des légumes primeurs, tels que les poireaux, choux (et le célèbre artichaut de Laon !) étaient cultivés. Les jardiniers, pour certains ici depuis douze générations (1680), étaient propriétaires de fermettes bâties en pierre calcaire.

Il s’agit sans doute de la plus ancienne fondation monastique de Laon (à la fin du VIe siècle par la reine mérovingienne Brunehaut). Cette importante abbaye bénédictine urbaine fut ruinée après la Révolution. Seuls subsistent le magnifique palais abbatial construit en 1771 contre l’église dont on peut voir encore quelques arcs, l’enceinte fortifiée médiévale et les caves de l’abbaye. A noter qu'elle connut trois incendies dans sa longue histoire : en 882 à la faveur d'un raid normand, en 1359 lors de la Guerre de Cent Ans et une dernière fois en juin 2008...

L’origine de son appellation provient sûrement de la déformation du terme original «le lot des morts» (car situé au couchant, à l'ouest). Sur cette éminence était bâti un moulin jusque 1870, avant d'être remplacé par cette construction militaire. Il s'agit en effet d'un poste optique d’observation pour communiquer grâce à un héliostat avec quatre forts environnants de type «Séré de Rivières» (ceux de Bruyères, de Montbérault, de Laniscourt et de Chavignon). A noter que si vous montez au sommet du fort, vous aurez une vue imprenable vers le sud et l'ouest du Laonnois, et ses abords sont aménagés de jeux pour enfants...

Propriété de l’abbaye Saint Vincent, elle devint celle de la ville de Laon à la Révolution française.Elle est alimentée par deux drains : l’un au nord, long de 85m, à hauteur d’homme ; l’autre au sud, de 49m, accessibles par un petit couloir après une porte en fer datant de 1756. Les dernières restaurations remontent à 1826 pour les drains et 1996 pour la partie extérieure.  Son nom est lié au nombre important de moulins jalonnant cette partie de la cité au début du XIXe siècle (pour preuve, jetez un oeil à la mquette du plan-relief de la ville)...