Pierry XVIIIème siecle

Le Jardin de l'Hors Rû : A l’origine, ce sont des terres labourables exploitées par la Ferme des Moines Bénédictins. En 1994, la municipalité achète le terrain alors propriété du domaine des Aulnois. Le jardin de l’Hors du Rû est ouvert au public depuis le 2 Juin 2006. L’objectif était de réaliser un jardin qui o re des ambiances variées dans un mouchoir de poche (4000m2 de surface). Il a été aménagé par la Communauté de Communes Epernay Pays de Champagne et la Commune de Pierry dans le cadre des actions de valorisation du territoire inscrites dans sa charte paysagère. Il comprend 1700 m2 de pelouse, 23 arbres, 100 bambous, 700 arbustes et 2000 vivaces soit 140 essences di érentes. Certaines espèces ont été étiquetées pour faire pro ter de cette richesse horticole. Le kiosque traditionnel est agrémenté de personnages représentant les métiers de la vigne et du vin.

Ce château a été construit en 1778 par André Delaplace sur l’emplacement de l’ancien vendangeoir. Il constitue une entité permettant la production du vin ainsi qu’une vie domestique aisée. Il possède puits, colombier, lavoir, four à pain, jardin potager, basse-cour, verger et parc arboré. Au cours du temps, le domaine perd sa fonction viticole et devient un lieu de villégiature. En 1901, une partie du verger est donnée pour permettre l’agrandissement de l’église. Le potager est transformé en jardin d’agrément à la française. De son riche passé viticole subsistent les celliers et un pressoir monumental.

Né à Dormans en 1654, Frère Oudart prononce ses vœux en 1679 chez les Bénédictins en qualité de frère convers. A ecté à la «Maison de Pierry», possession de l’abbaye Saint- Pierre-aux-Monts de Châlons, il y demeure toute sa vie, assurant pour le compte de la maison-mère la gestion des biens de l’exploitation agricole, dont les 20 hectares de vignes sont le cœur. «En 1713, il réalise déjà un tirage de plus de 15 000 « acons», à une époque où l’on en expédie à peine 20 000 par an, faisant de l’exploitation des religieux la plus importante productrice de ces temps pionniers des vins en bouteilles, au coude à coude avec la fameuse abbaye d’Hautvillers au temps du cellérier Dom Pérignon.

Gaucher de Châtillon vend ses terres de Pierry, 6 Saint-Julien, Choisel et les Aulnois aux religieux de Saint-Pierre-aux-Monts de Châlons, en septembre 1326. Au cours des siècles, l’abbaye étend son domaine en achetant moulins, parcelles de terre et de vignes portant sa super cie à 40 arpents soit 17 ha. Les Bénédictins sont considérés comme les seigneurs des terres, mais ne touchent que peu de redevances. à Pierry, ne résident que quelques Frères gèrant l’exploitation et dirigent les paysans qui y travaillent. Au XVIIIe siècle, le travail de la vigne prend de l’importance grâce à la notoriété grandissante du Vin de Champagne.

Initialement située à l’Est du hameau de Saint Julien, elle est démolie en 1698 pour être reconstruite près de la «Maison Seigneuriale» en 1701 avec les matériaux d’origine. Elle est de dimensions modestes. C’est pourquoi, en 1903, son agrandissement est décidé. Il est rendu possible grâce à la donation du terrain par Mme Marie Poultier, propriétaire des Aulnois et à la souscription lancée auprès des villageois. Une nef parallèle est construite puis reliée à celle d’origine par une galerie à piliers. Une horloge est mise en place dans une ancienne rosace.

Edifié à partir de 1734 par Claude-Antoine de Choiseul-Beaupré, le « Château de Pierry » est l’expression du charme, de la classe et de l’harmonie des demeures seigneuriales du XVIIIe siècle. Cette «petite» propriété de campagne (25 pièces, plus de 800 m2 habitables) avec d’importantes dépendances sera séparée de son vignoble et de ses caves profondes dès 1760, par la création de la route actuelle.

A u XVIIIe siècle, construire un vendangeoir 8 près des vignes est gage d’un vin de qualité. Les notables de Pierry en possèdent tous au minimum un. Les vendanges font l’objet d’une attention particulière. La majorité des raisins cultivés sont noirs. En extraire le jus le plus clair possible est un véritable exploit. Pour ne pas « tacher » le vin, la cueillette se fait tôt le matin. La proximité des vendangeoirs permet de réduire le temps de transport.

Un parchemin dévoile que, le 8 février 1762, le domaine est vendu par la famille Collet à Nicolas Jacques Papillon d’Auteroche. En 1786, il est donné à sa lle à l’occasion de son mariage avec Jean Baptiste Legendre de Luçay. Celui-ci ayant déjà de nombreuses propriétés le revend à son beau frère Papillon de Sannois. Sa lle le reçoit en dot lors de son mariage avec Alexandre Godard de Juvigny maire de Châlons. La famille Papillon, issue de la noblesse de robe , exerce la fonction de Fermier Général. Le domaine est revendu plusieurs fois avant de passer, vers 1880, à la famille Dufaut qui en fait le siège de sa maison de champagne.

Maison forte appartenant au Sieur Beschefer, la bâtisse se trouve embellie d’un pignon en 1691. Pierre Desplasses l’achète en 1721 puis la démolit entièrement pour la reconstruire entre 1734 et 1737 à partir des anciennes pierres. Il fait appel au neveu du célèbre architecte Gabriel. La famille Desplasses est une vieille famille de drapiers de Paris. Le domaine change plusieurs fois de propriétaires jusqu’à son acquisition par Chrétien Nicolas Cazotte en 1754. La culture de vignes à raisins noirs et blancs formant une marqueterie naturelle quelques jours avant les vendanges serait à l’origine du nom.

L ’ensemble des collines constitue la côte d’Ile de France qui domine la plaine de Champagne. Le paysage qui nous est o ert présente distinctement trois périodes géologiques. Le quaternaire (- 35 M d’années à nos jours) apparaît sur les plateaux où dominent l’argile et la pierre meulière, domaine de la prairie et des cultures. Le tertiaire(- 65 M d’années) présent sur les versants occupés par la forêt, se compose de sables, marnes et calcaires. Le secondaire (Crétacé -145 M d’années) se situe en dessous de la forêt. Essentiellement composé de craie, c’est le domaine de la vigne. Il s’étend jusque dans la vallée où il est recouvert d’éléments du quaternaire issus de l’érosion de la Marne, du Darcy et du Cubry. C’est le milieu des marais, cultures et prairies.