SAINT-ÉTIENNE-DU-GRÈS - De la cabane du Garde à Notre-Dame du Château

Les parcs à taureaux offrent une surprenante évocation de la Camargue au coeur du massif des Alpilles.Les taureaux de Camargue qui y pâturent toute l'année sont reconnaissables à leur robe noire et à leurs cornes en forme de lyre qui, contrairement aux taureaux espagnols, sont dressées au dessus de la tête. Cette caractéristique se retrouvait déjà il y a 2000 ans sur les taureaux élevés dans le delta du Rhône. On appelle biòu, bœuf en provençal, le taureau castré utilisé en course camarguaise.

Aménagé en 2019 par l'ONF, avec la participation des enfants de l'école de Saint-Etienne-du-Grès, l'arboretum longe le gaudre des Traversières, permetttant à des espèces parfois surprenantes d'y prendre racine. Que ce soit pour y découvrir les arbres emblématiques des Alpilles plantés par les forestiers, tels qu'un remarquable (mais encore modeste) Séquoia géant, ou simplement pour se détendre à l'ombre de la pinède, il offre un détour qui ne manque pas de charme !

Cette petite batisse est construite en 1907 (date figurant sur le linteau de la porte d’entrée) et était destinée à l'entrepôt des outils des gardes forestiers, des bûcherons et ouvriers résiniers de la commune. Tombée en ruines, elle est restaurée en 1961 (date gravée sur le seuil d’entrée), sous la supervision du garde forestier alors en poste : Armand Pelissier. Son fils, Georges Pelissier lui succéda. Il fut le dernier garde forestier de 1975 à 2012, date à laquelle il pris sa retraite.

La mosaïque paysagère que composent les cultures profondément enchâssées dans la pinède, surmontées de promontoires rocheux aux nombreuses cavitées, sont le terrain de prédilection de certains rapaces diurnes et nocturnes. Le Hibou Grand-Duc et le Circaète Jean-le-Blanc trouvent ici un habitat qui leur est particulièrement propice.

Les vignes du Domaine Dalmeran occupent le fond d'un vallon fertile creusé par le gaudre d'Almeran, un cours d'eau temporaire formé par les eaux de ruissellement du massif.En pénétrant profondément dans la pinède, le vignoble joue aussi le rôle de coupe-feu en cas d'incendie : ces milieux ouverts et débroussaillés ralentissent la propagation des flammes.

Le calcaire est ici particulièrement sableux et très friable. Érodées par le vent et la pluie, les grottes y ont servi d’abri dès le Néolithique avant d’être réaménagées au Moyen Âge pour accueillir un ermitage. Cet habitat troglodytique est occupé jusqu'au milieu du XIXe s. C'est à sa dernière habitante, une vieille femme seule surnommée la Jacquotte par les Grésouillais, que la grotte doit son appellation familière « la grotte de la Vieille ».

Construite au XIe s. sur les vestiges d'un oppidum, un habitat fortifié de l'époque celte, la chapelle Notre-Dame du Château est l'emblême du village de Saint-Etienne-du-Grès qu'elle surplombe.La chapelle est dabord nommée St-Michel-de-Briançon en hommage à une statue de la Vierge qui y est conservée et qui fait l'objet d'un pèlerinage chaque année depuis le XIVe s. L'affluence de pèlerins a conduit à l'agrandissement de la chapelle au cours du XIXe s. avec l'ajout de deux extensions du côté Est.

Le promontoire de Notre-Dame du Château surplombe la grande pinède des Alpilles, dominée par le très méditerranéen Pin d'Alep. Cette espèce pionnière s'installe rapidement sur les terrains secs et rocailleux. En l’absence de perturbation, les chênes verts et chênes pubescents s'installent peu à peu à l'ombre de la pinède. La faible durée de vie du Pin d’Alep (150 ans en moyenne) permet alors aux chênaies de se développer et de remplacer la pinède : la forêt méditerranéenne atteint alors sa pleine maturité.

Cet oratoire est le témoin du pèlerinage annuel organisé en l’honneur de la "Belle Briançonne". Selon la légende, cette statue miraculeuse en bois aurait été apportée d’un petit village au sud de Briançon jusqu’à Tarascon par un ermite. Chaque 5e dimanche après Pâques, les pèlerins affluent dès l’aurore vers N.-D. du Château. La statue est ensuite portée en procession jusqu’à la collégiale royale Sainte-Marthe de Tarascon où elle est vénérée, revêtue de robes brodées et bijoux précieux durant 40 jours.

Migrateur discret, le Circaète Jean-le-Blanc est observable de mars à septembre, reconnaissable à son plumage marron uniforme sur le dos et blanc moucheté sous les ailes et sur le ventre. Il niche dans les milieux boisés bordés de garrigues, de pierriers et de cultures dans lesquels il trouve ses proies. Capable de vol stationnaire, appelé vol du Saint-Esprit, on l'observe souvent planer au-dessus des vallons qui entourent N-D du Château, tête baissée et pattes pendantes en quête de couleuvres.