MONTREAL-LES-SOURCES - Sur les traces des sources

Le relief marneux de Montréal-les-Sources est un témoignage du développement de la culture et de l'élevage. Les cerisiers se succèdent dans des plantations en terrasses et bien irriguées. Depuis les années 1960, "Burlats" et "Hedelfingen", ces variétés de cerises ont été introduites sur ce territoire. Bien qu'il n'y ait plus d'agriculteurs locaux de nos jours, ces terres continuent d'être travaillées et entretenues par des exploitants de communes voisines.

Située au sud-est du village, la Chapelle Saint-Julien fut construite sur un site gallo-romain. Datant du XIIe s. cet édifice roman est un élément d'un prieuré fondé par les moines de Saint-May un siècle plus tôt. Il est situé à proximité d'un ruisseau portant le même nom, en référence à un soldat romain martyr. Son intérieur est décoré d'un buste du Christ et d'un autel datant du XVIIIe s. L'abside et l'arc triomphal de cet édifice sont visibles de nos jours.

S'aventurer sur les hauteurs permet d'y admirer les pentes verdoyantes en direction de l'Eygues. Le Rocher de Bramard avec sa tête de Sphinx est visible à l'est. Ce dernier est dominé par le sommet de la Montagne d'Angèle. Le Devès surplombe Sahune juste en face. Les sommets du Pays de Dieulefit se dessinent également à l'horizon. Enfin, en se tournant vers l'ouest, il est possible de voir les vergers sur les contreforts de Serre Chapeau.

Vétéran de la VIIIe Légion Auguste, créée par Jules César vers 59 av. J.-C. Lucius est un légionnaire gallo-romain. Considéré comme l'un des premiers habitants connus de Montréal-les-Sources, sa pierre tombale appuie cette hypothèse. Inscrite sur la tombe, la mention du défunt au nominatif, l'utilisation d'une plaque funéraire et la paléographie renvoient au Ier s. Découverte en 1947 par L. Laugier, elle est actuellement scellée dans les murs du château de Sahune.

Faisant référence aux grandes plantations de vignes ou à celles de mauvaise qualité, ce lieu-dit "Vignasse" honore le passé viticole de son terroir. Ces dernières ont été remplacées par des cerisiers de nos jours. En effet, une épidémie de Phylloxera sévit en 1870. Cette moisissure, attaquant la vigne, entraîna sa disparition. Leur renaissance est due aux plants américains greffés sur ceux français. Le coteaux-des-Baronnies résulte de ce miracle.

Étymologiquement parlant, Montréal-les-Sources fait référence aux sources captées et canalisées. Ces ruisseaux ravitaillent le village avec ses foyers et fontaines. Les excédents d'eau alimentent le ruisseau de Saint-Julien, qui traverse les communes de Sahune et Saint-May avant de se jeter dans l'Eygues. Terres fertiles, le territoire de Montréal-les-Sources regorge d'une riche faune et flore. Il est possible d'observer différentes espèces de plantes méditerranéennes, ainsi que des reptiles, amphibiens et libellules.

Fondé dès la colonisation romaine, le village connaît son apogée dès le Moyen-âge. Haut perché, il est protégé par un castrum. Il s'agit d'une muraille semblable à celle qui entoure les camps romains. Ce hameau est assez compact avec des habitants qui vivent en autarcie. Les habitations s'imbriquent les unes dans les autres, reliées par des calades avec porches et passerelles. L'église Saint-Julien est décorée avec un vitrail, 3 statues attribuées à la vierge et Saint Joseph ainsi qu'un confessionnal.

Construits en 1885 au même moment que l'école publique, le lavoir et la fontaine répondent à une politique nationale visant à développer l'hygiène. Construite en pierre calcaire, la fontaine est équipée de 2 canons, dont on peut deviner la tête d'un dauphin sur l'un d'entre eux. Le lavoir est composé de 2 bassins. Le plus gros sert à rincer le linge après la "bugade", lessive. Le plus petit accueillait les eaux claires. Les pierres patinées rappellent le linge frotté et tapé par les lavandières.