LES BAUX-DE-PROVENCE - Le Val d'Enfer

Les vallons encaissés des Baux-de-Provence ont été convoités par l'homme, à la recherche d'un abri. La roche calcaire facile à creuser, appelée "molasse", a permis la construction de nombreuses grottes servant d'habitats dès l'époque néolithique. Sur les cadastres du XVIe s. on pouvait trouver tout un quartier de maisons troglodytiques, du nom de "la Baume de Roucas" (du provençal "baume » signifiant grotte et "roucas" rocher). Aujourd’hui, l’habitat troglodytique est encore bien présent dans le village.

D’abord appelée carrière des Grands Fonts, ce site d'exploitation de pierre de taille a cessé son activité en 1935. En 1959, le lieu est réinvesti par Jean Cocteau qui y tourne « Le Testament d'Orphée ». Puis, à partir de 1977, l'ancienne carrière est réhabilitée en haut lieu culturel, proposant des sons et lumières innovants sur les parois rocheuses. Ce site exceptionnel, désormais baptisé "Carrières de Lumières", propose une immersion au coeur des oeuvres de peintres de renom.

Ouverte il y a un siècle et demi, la carrière de Sarragan est aujourd'hui le dernier lieu d'exploitation en galerie du massif de Alpilles et la seule carrière en extraction souterraine de la région. Elle se distingue par ses colonnes de 20 à 25 mètres de haut, monolithes de 800 tonnes qui sculptent la colline. La roche calcaire blanche des Baux-de-Provence est extraite et travaillée sur place pour créer différents éléments de décoration intérieurs et extérieurs (escalier, cheminée, banc, etc.).

Ici, de nombreux reliefs des Alpilles se distinguent, dont les Opies, point culminant du massif avec ses 498 m d'altitude. Datant du Jurassique, les Opies font parties des formations rocheuses les plus anciennes des Alpilles. De la tour qui symbolise son sommet, il est possible de voir jusqu'aux massifs alpins. Cette tour était une vigie construite à l'aube du XXe s. afin de prévenir du risque incendie dans le massif. Elle sert désormais à abriter du mistral les aventuriers qui ont atteint le sommet.

Ici se trouve un superbe panorama à 360°C, qui offre une vue imprenable sur les Baux-de-Provence et leur château. Construit au XIe s. sous l'ordre des seigneurs des Baux, ce château fut par la suite détruit à plusieurs reprises lors des conflits touchant la Provence. La spécificité semi-troglodyte de cette forteresse fait qu'on retrouve encore aujourd'hui une partie du donjon relativement bien conservé et qui se voit très bien de loin, depuis les plaines avoisinantes.

L'oeil d'érosion est un rocher, sur les hauteurs de Baumayrane, offrant un bel exemple de taffoni (mot d'origine corse signifiant "trou"), phénomène courant aux alentours des Baux-de-Provence. Ses cavités creusées par l'érosion peuvent avoir des formes et des tailles très variées, selon la structuration de la roche et sa capacité à absorber l'eau. Ici, l'oeil d'érosion est transpercé de part en part, permettant de voir à travers.

Le Val d'Enfer est un vallon célèbre pour ses rochers aux formes étranges, sculptées par l’érosion. On y retrouve aussi d'imposantes ouvertures creusées dans la roche le long de la route et les traces laissées par l'exploitation des carrières de calcaire. À la nuit tombante, beaucoup ont cru y reconnaître les rochers et les grottes de « L’Enfer » de Dante. Jean Cocteau, un autre grand écrivain devenu cinéaste, a tourné son « Testament d’Orphée » en 1959, dans le décor naturel du Val d’Enfer.

Labellisé "Plus Beaux Villages de France", les Baux-de-Provence se trouvent au sommet d'un éperon rocheux. Si le centre-bourg se caractérise avant tout par son château, témoin de la puissance de la famille des Baux, les rues étroites et pavées du village offrent tous les éléments qui font le charme si particulier des villages provençaux : petites places, terrasses ombragées et patrimoine varié où se mélangent les époques.