LE CASTELLET - Font de Mars

L’extraction d’huile à cade était l’un des métiers le plus communs de nos collines. Le bois de genévrier oxycèdre (appelé cade en provençal) était chauffé à une température avoisinant les 110-120°C dans une chambre de distillation faite de briques réfractaires, pour en extraire une huile à usage thérapeutique, utilisée autant pour les hommes que pour les animaux. Cette huile de soin pour la peau était achetée par l’industrie pharmaceutique pour la fabrication de pommades et savons.

Une « font » est une source. Le mot fontaine provient de là. La Font de Mars se trouve sur l’ancien chemin médiéval du XIIe reliant Toulon à Marseille sur 58 kms, chemin qui sera remplacé au XIXe, sous Napoléon, par un tracé très semblable à celui de l’actuelle DN8. Elle permettait aux voyageurs et à leurs animaux de s’abreuver. Plus loin en montant, les vestiges d’une calade sont encore visibles et rendent le cheminement plus facile.

La poix, sorte de goudron, est appelée « pègo » en provençal car, en effet, elle « pègue » ! Résultant de la distillation de la résine des conifères, elle était obtenue par la combustion étouffée de buches de pin d’Alep pendant deux jours. Elle servait notamment à calfeutrer les coques des bateaux. On trouve très peu de vestiges de ces fours. Ici, le four que l’on appelle aussi pèguière ou pègoulière a la particularité d’avoir un double foyer.

La chaux était employée dans de nombreux domaines : construction, santé, agriculture, papeteries, tanneries, savonneries. Elle était produite en faisant chauffer la roche calcaire entre 800°C et 1000°C pendant une centaine d’heures. Le calcaire à transformer se situant au-dessus du four sur plusieurs mètres d’épaisseur, le chaufournier devait alimenter le foyer par la gueule encore visible. Ces fours ont été utilisés pendant près de 2000 ans, jusqu’à la fin du XIXe.

Sur ce site ont été mis à jour les vestiges d’un ancien camp romain, aujourd’hui enfouis sous la végétation. Une ruine et un puits plus récents subsistent cependant. Un peu plus loin, la vue se dégage et permet d’admirer le panorama, notamment sur le « golf d’amour ». La présence de nombreuses bruyères ainsi que des arbousiers, des myrtes, du thym, du romarin, des ajoncs et des cistes donne de très belles floraisons au fil des saisons et reflète un mélange de garrigue et de maquis.

Située à mi-parcours entre Toulon et Marseille sur le chemin médiéval, l’auberge-relais de Caday permettait aux voyageurs de faire une halte et d’y trouver le gîte et le couvert. Les travailleurs de la colline comme les chaufourniers, résiniers, charretiers, charbonniers, bouscatiers et bergers faisaient aussi partie de la clientèle. Une écurie permettait d’abriter les chevaux et deux citernes de recueillir les eaux de pluie (plus de 20 mètres cube).