EYGALIÈRES - La Routo : le chemin de Baume Brignolle

Le pont dit Romain ne date pas de l’Antiquité mais bien du Moyen Age. Sa dénomination reste encore aujourd’hui un mystère. Il a été construit sur le chemin des Poissonniers qui, lui, était déjà emprunté durant l’Antiquité, pour suppléer le gué qui traverse le gaudre de Romanin (un gaudre est un cours d’eau temporaire). Cette voie antique partait de la chapelle Notre-Dame-de-Piargues (ou Notre-Dame-de-Romanin) et rejoignait Mouriès en traversant la Vallongue.

Le château de Romanin se trouve au pied des crêtes. Cette place fortifiée désormais en ruine avait pour fonction de protéger la face nord des Alpilles. Le château était tenu par des seigneurs qui se trouvaient eux-mêmes sous la gouvernance des Comtes de Provence. Le premier fortin de ce domaine date de Claudius Pastumus Dardanus, dernier préfet romain des Gaules. Les ruines que l'on voit aujourd'hui datent, quant à elles, d'un incendie ayant eu lieu en 1851.

Le massif des Alpilles a constamment évolué pendant plus de 135 millions d'années, pour devenir celui qu'il est aujourd'hui. Ces crêtes calcaires, longées par le GR®6, datent du Crétacé et sont apparues il y a environ 70 millions d’années avant J.-C. Elles dominent la Petite Crau. De là, vous pourrez voir le massif de la Montagnette, au nord-est, et encore plus loin, le mont Ventoux, qui culmine à 1912m d’altitude. Au sud, se dégage une vue large sur le massif des Alpilles.

Le mérinos d’Arles, race issue du croisement entre la Mérinos d’Espagne et la race du pays d’Arles, est l’emblème de la grande transhumance. Son instinct grégaire et sa capacité d’adaptation aux différents milieux ont favorisé la présence de ce mouton dans toute la région. Réputé pour la qualité de sa viande et de sa laine, il participe à l’entretien des sites naturels et des paysages depuis le delta de la Camargue, la steppe de Crau ou le massif des Alpilles jusqu’aux sommets et lacs alpins.

Un Arrêté préfectoral de protection de biotope est une aire géographique délimitée qui préserve les conditions idéales pour le développement de certaines espèces végétales et animales. Ces biotopes sont des zones naturelles qui constituent des milieux de vie à l'équilibre particulièrement fragile. Sur le plateau de la Caume, cet arrêté concerne avant tout les rapaces et les passereaux. D’autres périmètres de protection, comme les Réserves naturelles, existent pour protéger cette biodiversité riche.

Ici, vous pourrez apercevoir le Rocher des Deux Trous à l’ouest du vallon. Ce phénomène géomorphologique est le résultat de l'érosion éolienne, qui a creusé deux trous dans la roche calcaire. A l’est, vous observerez des falaises abruptes, véritables murs naturels.

Culminant à 378 m d’altitude, le plateau de la Caume est une entité calcaire et un point de passage du GR®6. Ce lieu accueille une biodiversité riche, avec de nombreux rapaces, passereaux, papillons et espèces végétales typiques des pelouses sèches, ainsi que le Chouca des tours. 

Le paysage des Alpilles a été façonné par des siècles de pastoralisme. Ici, les troupeaux ovins jouent un rôle important dans l’entretien de l’espace naturel en freinant l’embroussaillement. L’espace reste ainsi ouvert et les pelouses sont maintenues. Au sud-est du chemin, vous pouvez voir un abreuvoir en pierre, relié à une citerne pour pompiers enterrée. Il permet d’alimenter les troupeaux qui participent à la protection de la forêt contre l’incendie et à la conservation de la biodiversité.

Ici se trouvent les ruines du Jas du Pézou. Le terme « jas » nous vient de la langue provençale, et signifie « gîte ». Il s’agit d’une grande bâtisse en pierres sèches qui permettait d’abriter les troupeaux. Il était plutôt édifié à l’écart des fermes ou des habitations. Celui-ci permettait d’abriter les animaux lorsque ces derniers étaient amenés à paître sur le chemin de Baume Brignolle, et devait avoir un lien avec le château de Pierredon, qui se trouve un peu plus au sud.

Situé à l'extrémité sud-est des crêtes des Alpilles, le domaine de la Vallongue possède une surface de 38 hectares sur laquelle sont produits vins et huiles d'olive. Ces vignobles sont cultivés de manière biologique depuis 1985. Rouges, rosés et blancs bénéficient de l'Appellation d'Origine Protégée (AOP) « Les Baux-de-Provence » et de l'Indication Géographique Protégé (IGP) « Alpilles de la Vallongue », témoins d'un réel savoir-faire.