AUREL - Les sources du Riou

Le village d’Aurel, situé à l’extrême est du Mont Ventoux, marque le passage entre les deux massifs du Ventoux et des Monts d’Albion. Son authenticité fait tout son charme : en juillet, lorsque les lavandes sont en fleur, le décor se transforme en un véritable paysage de carte postale. Son église fortifiée et ses maisons aux pierres apparentes font d’Aurel un incontournable du plateau d’Albion.

Surnommée le "diamant noir de Provence", ou "rabasse" en provençal, la Truffe noire (Tuber melanosporum) est un champignon souterrain qui vit en symbiose avec le chêne. Ses filaments (le mycélium) se développent sur les racines de l’arbre, tandis que les spores mâles sont véhiculées dans le sol. Leur rencontre permet la formation du précieux champignon. Très convoitée aujourd’hui, la truffe peut atteindre des prix élevés (parfois plus de 1000 €/kg) alors qu’elle était autrefois considérée comme le plat des pauvres.

Ce petit sentier d’environ 1 km propose une découverte accessible et ludique de la flore locale. Jalonné de panneaux explicatifs, il permet d’identifier différentes essences végétales typiques des milieux méditerranéens, comme le Pin sylvestre, le Chêne pubescent, le Buis ou encore le Genévrier. On y apprend à reconnaître ces espèces, à comprendre leur rôle dans l’écosystème, leur adaptation à la sécheresse et leur usage traditionnel (médicinal, artisanal, etc.). Facilement praticable, ce tronçon est idéal pour une pause pédagogique ou une balade en famille au cœur de la garrigue provençale, notamment entre mai et septembre, période la plus propice à l’observation de la végétation.

En Provence, on appelle souvent à tort cette plante "Genêt d’Espagne". Pourtant, il s’agit de deux espèces bien distinctes. Le véritable Genêt d’Espagne (Genista hispanica) est un petit arbrisseau ne dépassant pas 10 à 25 cm de hauteur, formant de jolis tapis très colorés. Le Spartier, quant à lui, aussi appelé Grand genêt d’Espagne (Spartium junceum), se reconnaît à ses longues tiges vertes, creuses (contrairement à celles des genêts), et peut atteindre jusqu’à 4 m de haut ! Autrefois, son écorce filamenteuse servait à fabriquer des vêtements, des balais ou encore des cordes.

Présent en France depuis des siècles, le loup gris avait disparu au XXe s. avant de revenir naturellement en 1992, en provenance d’Italie via les Alpes. Cette nouvelle population, issue du Mercantour, colonise progressivement de nouveaux territoires, jusqu’à apparaître dans le Vaucluse en 2008. Aujourd’hui, plusieurs meutes sont installées dans le Ventoux, les Monts de Vaucluse et le Luberon. Le territoire d’Aurel constitue un corridor écologique essentiel, par lequel ces animaux transitent entre les Baronnies provençales, le Ventoux et la montagne de Lure.

Le Pin noir est une espèce de pin qui compte de nombreuses variétés. Ici, il s’agit d’une forêt de Pins noirs d’Autriche, avec des arbres mesurant entre 25 et 35 m de hauteur. Cette espèce se distingue des autres pins par ses grandes aiguilles, qui dépassent 8 cm de longueur, et ses cônes de petite taille, inférieurs à 8 cm. Utilisé massivement pour le reboisement du Ventoux dans les années 1860, il forme parfois des forêts denses, sombres, où peu d’autres végétaux peuvent se développer. Son nom est bien mérité : le feuillage, d’un vert très sombre, peut donner aux reboisements un aspect parfois presque sinistre.

Le Pin sylvestre est une autre espèce emblématique de pin que l’on trouve couramment en Provence. Il se reconnaît facilement grâce à la couleur orangée de son tronc et de ses branches, qui tranche avec le vert sombre des autres pins. Ses aiguilles, d’un vert grisâtre légèrement glauque, poussent en bouquets de deux. Depuis longtemps, ses aiguilles sont utilisées en phytothérapie : leurs extraits servent à soulager divers maux respiratoires, à apaiser les douleurs musculaires ou à stimuler le système immunitaire. Le pin sylvestre joue aussi un rôle écologique important, offrant refuge et nourriture à de nombreuses espèces animales.