L’inconnue de la Seine est une jeune femme non identifiée dont le masque mortuaire putatif devient un ornement populaire sur les murs des maisons d'artistes après 1900. Son visage est source d'inspiration pour de nombreux travaux littéraires, tant en français que dans d'autres langues. Selon l'affichiste George Villa qui tenait cette information de son maître Jules Lefebvre, l'empreinte fut prise sur le visage d'une jeune modèle qui mourut de tuberculose vers 1875. La légende de son suicide prend corps en 1900. Selon celle-ci, le corps de l'Inconnue est repêché dans la Seine à Paris. Un employé de la morgue, saisi par la beauté de la jeune femme, fait un moulage en plâtre de son visage. Au cours des années suivantes, de nombreuses copies sont produites et celles-ci deviennent rapidement un ornement macabre à la mode dans le Paris bohème. Comme pour le sourire de La Joconde, de nombreuses spéculations sont formulées quant à ce que l'expression heureuse de son visage peut révéler de sa vie, sa mort et sa place dans la société. Les images réalisées ultérieurement au premier moulage montrent un autre aspect intéressant de sa popularité. L'original ayant été photographié, on en tire de nouvelles séries de moulages à partir des négatifs. Dessus apparaissent des détails qui, normalement, sont indiscernables sur les corps tirés des lacs et rivières, mais leur préservation semble renforcer l'authenticité du moulage.