L’inconnue de la Seine est une jeune femme non identifiée dont le masque mortuaire putatif devient un ornement populaire sur les murs des maisons d'artistes après 1900. Son visage est source d'inspiration pour de nombreux travaux littéraires, tant en français que dans d'autres langues. Selon l'affichiste George Villa qui tenait cette information de son maître Jules Lefebvre, l'empreinte fut prise sur le visage d'une jeune modèle qui mourut de tuberculose vers 1875. La légende de son suicide prend corps en 1900. Selon celle-ci, le corps de l'Inconnue est repêché dans la Seine à Paris. Un employé de la morgue, saisi par la beauté de la jeune femme, fait un moulage en plâtre de son visage. Au cours des années suivantes, de nombreuses copies sont produites et celles-ci deviennent rapidement un ornement macabre à la mode dans le Paris bohème. Comme pour le sourire de La Joconde, de nombreuses spéculations sont formulées quant à ce que l'expression heureuse de son visage peut révéler de sa vie, sa mort et sa place dans la société. Les images réalisées ultérieurement au premier moulage montrent un autre aspect intéressant de sa popularité. L'original ayant été photographié, on en tire de nouvelles séries de moulages à partir des négatifs. Dessus apparaissent des détails qui, normalement, sont indiscernables sur les corps tirés des lacs et rivières, mais leur préservation semble renforcer l'authenticité du moulage.
3.9 km
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max. 37 m
min. 27 m
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Accessibilité | |||||||
Styles : BaladeEn villeInsolite Publics : Personnes âgéesAdolescentsCyclistes Thématiques : CulturelPatrimoineTourisme de mémoire |
Au Moyen Âge, les cadavres trouvés dans les rues de Paris ou repêchés dans la Seine étaient recueillis par la religieuses de l’hôpital de Sainte-Catherine, surnommées « les catherinettes » par les parisiens. L’hôpital était situé rue Saint-Denis à environ 300 mètres du cimetière des Innocents dans lequel les sœurs détenaient un droit permanent de faire ensevelir les corps. Suite à une contestation de ce droit survenue entre les marguilliers des Saints-Innocents, le chapitre de Saint-Germain-l'Auxerrois et la communauté de Sainte-Catherine, un arrêt du parlement de Paris en date du 29 septembre 1372, confirmant une sentence de Hugues Aubriot, Prévôt de Paris, du 23 décembre 1371 confirme que « c'est aux sœurs qu'il revient de pourvoir à l’ensevelissement des corps provenant de l'hostel-Dieu de Sainte-Catherine, soit qu'iceux corps soient apportées du Chastelet de Paris ou dudit hostel-Dieu ». C'est la première mention faisant état du Grand Châtelet comme lieu de dépôt de cadavres.
Démolie au début du XIXè siècle et remplacée par l'actuelle place du Châtelet. Elle abritait le siège de la police, des cachots et la première morgue de la capitale. Une sentence du prévôt, du 1er septembre 1734, associe la basse geôle du Châtelet à l'identification des cadavres. Ultérieurement lesdites cellules ayant été transférées dans une autre partie du Châtelet, la « morgue » fut affectée, au XVIIIè siècle et jusque vers 1807, à l'exposition des corps trouvés sur la voie publique ou noyés dans la Seine. Une ouverture pratiquée dans la porte permettait de les reconnaitre « en se pinçant le nez ». Une quinzaine de corps étaient retrouvés chaque nuit au XVIIè siècle. Les filles hospitalières de Sainte-Catherine étaient tenues de les laver et de les faire inhumer au cimetière des Innocents.
En 1804, le préfet de police Dubois fait déménager la morgue quai du Marché-Neuf (à l'emplacement de l'actuel square de l’Île-de-France). Cette morgue est agrandie et transférée à la pointe de l'île de la Cité en 1864, ce qui provoque la désapprobation du milieu intellectuel et artistique. Le Baron Haussmann y fera construire en 1868, un bâtiment ayant l'allure d'un petit temple grec. L'endroit constitua d'ailleurs l'une des sorties les plus en vogue de la capitale : les cadavres à identifier (notamment des victimes de noyades), étendus sur 12 tables inclinées de marbre noir, y étaient exposés pendant trois jours, dans une salle séparée du public par une vitre, un filet d'eau fraîche coulant sur la table pour les conserver.
Institut médico-légal de Paris voit le jour en 1923, quai de la Rapée. En 1868, Haussmann fait construire une morgue sur la pointe est de l'île de la Cité. Le bâtiment qui avait allure d'un petit temple grec, avait été lui-même construit à l'emplacement d'une ancienne promenade dénommée « le Terrain » (l'actuel square de l'Île-de-France). Celle-ci constitua, à l'époque, une des sorties les plus en vogue de la capitale : les cadavres à identifier (notamment des victimes de noyades), étendus sur 12 tables inclinées de marbre noir, y étaient exposés pendant trois jours, dans une salle séparée du public par une vitre. En 1914, la morgue devenue « Institut médico-légal » s'installe sur les bords de Seine dans un bâtiment en briques conçu par l'architecte Albert Tournaire (1862-1958), dont le nom sera également donné au square situé à proximité.