Visite historique de la ville de Lunel

La visite s'effectue depuis l'office de tourisme*** intercommunal du Pays de Lunel, 16 cours Gabriel Péri. Ce long bâtiment, ouvert par 4 grades arcades en plein cintre, est l'ancienne Halle aux Poissons. L'office de tourisme est ouvert tous les jours de la semaine. Des fiches randonnées, patrimoine et VTT y sont disponibles gratuitement. L'office propose également des rendez-vous conseil en séjour afin de vous aider à planifier au mieux votre séjour.

Le premier habitat de Lunel semble faire son apparition autour de l'an Mil. Les sources écrites mentionnent un seigneur Gaucelm en 1007 puis un castrum en 1035 A la fin du XIII° siècle, la ville compte plus de 5 000 habitants. A la mort de Rosselin Gaucelm, sans héritier mâle, Lunel, ville riche avec de nombreux greniers à sel, passe aux mains du roi de France. Au XIII° siècle, une importante communauté juive, installée semble-t-il depuis le XII° siècle, est présente à Lunel, originaire probablement d'Espagne. Aucun document écrit ne faisant mention de son établissement, une légende infondée a vu le jour au XIXème s., datant la création de la ville en 68 après J.-C., par une communauté juive venue de Jéricho. Même si les vestiges archéologiques attestant de ce passé sont peu nombreux, l'importance de Lunel, « petite Jérusalem médiévale », aux XIIème et XIIIème s., est incontestée grâce à l'installation d'un foyer actif d'intellectuels juifs, dont le rayonnement dépassait largement la région. Templiers, Carmes, Capucins, Franciscains marquèrent de leur empreinte l'histoire de la ville : ancienne chapelle des Soeurs de la Présentation, actuelle salle Feuillade"¦ Lunel ne fut pas exempt des troubles religieux qui opposèrent catholiques et protestants, puisque église et temple furent détruits au XVIIème s. Au carrefour de plusieurs voies terrestres ou fluviales reliant le Rhône au sud-ouest, la position centrale de Lunel en a fait une plaque tournante du commerce régional. Grâce à l'achèvement du canal et du port en 1728, le commerce lunellois connaîtra un siècle de prospérité : les nombreuses demeures et hôtels particuliers, que l'on découvre en se baladant dans le centre-ville, attestent de la richesse passée de la ville.

Construite probablement au XIIe s. ou au début du XIIIe s., la porte Notre-Dame est l'un des vestiges les plus imposants de la première enceinte médiévale, qui délimitait, sur une superficie de 9 ha, le castrum.

Accolée à la porte Notre-Dame, la Tour des prisons,dont la partie la plus ancienne de l'édifice (fin XIème s. ou XIIème s.) pourrait correspondre à la tour seigneuriale. Remanié à différentes époques, l'ensemble conserve encore des cellules aux murs recouverts de graffiti anciens (noms de détenus, prières, croix...). A l'emplacement de l'actuelle Maison de la Justice : un ancien hôtel particulier du XVIème s., de style Renaissance.

Appelée à tort « hôtel Philippe le Bel », cette grande maison gothique, dont le plan est typique des maisons médiévales, est caractéristique de l'architecture civile des XIIIe et XIVe s. Les fenêtres ogivales, qui ajouraient la façade dans toute sa largeur, présentent pour la plupart un décor sculpté, difficilement interprétable ; l'iconographie médiévale étant très riche et complexe. Le personnage figuré, tenant deux fleurs de lys avec ses mains, pourrait représenter une allégorie du pouvoir royal.

Le totem, implanté en face de ce qui fût une école de médecine au XIIIe s., rappelle le prestigieux passé juif de la cité Pescalune. L'hôtel particulier de Bernis, entre « cour et jardin », construit à la demande de Jean-Pierre de Pierre, gouverneur de Lunel en 1706, englobe des vestiges médiévaux, correspondant à l'ensemble synagoguial (au Moyen Âge, le lieu de culte, l'école et le tribunal). Une partie de l'édifice, située au 207 rue Ménard, qualifiée par tradition de synagogue, était un bâtiment public de la fin du XIIe s., début du XIIIe s., pouvant accueillir une centaine de personnes. Deux puits ont été retrouvés à proximité. En sous-sol, une boulangerie, avec son four, est encore en place. Si rien ne prouve que ce bâtiment fût le lieu de culte de la communauté juive de Lunel, rien n'indique qu'il ne l'était pas.

Ancien couvent de Carmes racheté après la Révolution Française par la Confrérie des Pénitents blancs de Lunel, l'ensemble dit des «Pénitents» accueille aujourd'hui la maison paroissiale. Dans la cour, une partie de la première enceinte est encore visible. La chapelle, maintes fois détruite et reconstruite, conserve des vestiges gothiques. Son imposante façade de style néo-gothique, dont un ravalement récent lui a rendu sa couleur primitive, a été réalisée au XIXe s.

L'ensemble architectural des Caladons est le vestige d'une place de marché, qui devait être bordée sur ses quatre faces d'un passage voûté analogue à celui qui existe encore. Les Templiers puis les Hospitaliers, qui récupèrent bon nombre de leurs possessions après la dissolution de l'ordre par Philippe le Bel, possédaient probablement une maison à cet endroit. Sur la place voisine, se dresse la sculpture du capitaine Ménard, du sculpteur Auguste Maillard (1864 - 1944). Représenté en pleine action de combat, l'officier, né à Lunel en 1861, meurt au combat au Soudan en 1892.

En face de l'église, un immeuble daté du début du XVIIIe s., abrite le Fonds Médard. Cette collection, composée de 5 000 ouvrages rares et précieux, a été léguée par Louis Médard (1768-1841) à ses concitoyens de Lunel. On y trouve des manuscrits du Moyen Âge, un exemplaire sur grand papier de l'Histoire naturelle des oiseaux de Buffon, les Fables de La Fontaine dans l'édition des Fermiers Généraux illustrées par Oudry, l'exemplaire de la Constitution de 1791 ayant appartenu à Louis XVI...

Rebâtie au XVIIe s. après les guerres de religion, l'église Notre-Dame du Lac a conservé, de l'époque médiévale, une tour-clocher à caractère défensif. Son imposante façade, de style Jésuite ou Baroque, a été restaurée en 1984. L'orgue, classé au titre du Mobilier Historique et en parfait état de marche, a été construit en 1856 par Aristide Cavaillé-Coll, célèbre facteur d'orgues.

Construites en 1908-1910 sur l'ancien presbytère, les halles couvertes de Lunel présentent toutes les caractéristiques des halles parisiennes de l'architecte Victor Baltard. Alliant esthétique et fonctionnalité, l'entrée est surmontée des armoiries de la ville. L'association de la brique et d'une armature métallique leur confère un style très éclectique.

Réalisée en 2006, la statue du Pescalune, œuvre du sculpteur Ben-K, évoque la légende du pêcheur de Lune, le « Pescalune » : « Voici les gens de Lunel Qui en font toujours quelqu'une Un jour comme des étourneaux Ils allèrent pêcher la lune La lune était couchée Ils croyaient qu'elle s'était noyée Et ils allèrent tous la pêcher Avec un panier troué ».

Erigée pour commémorer le centenaire de la Révolution Française, la Statue de la Liberté, réduction de l'œuvre d'Auguste Bartholdi, a été enlevée en 1943 et probablement fondue pour l'armement. Le bicentenaire de la Révolution Française a été l'occasion de rendre aux lunellois, grâce à une souscription publique, leur « Marianne ». Elle a été inaugurée le 25 février 1989.

Ancien couvent de Capucins édifié en 1640 et à présent remanié, il abrite aujourd'hui une partie des services de l'hôpital local. En longeant la R.N. 113, on peut encore y voir l'ancien cloître.

L'ancien port de Lunel, qui rejoignait l'étang de l'Or et le canal de la Radelle grâce à un canal toujours en partie praticable, était situé sous l'actuel parking du Canal. Jouant un rôle important dans les échanges commerciaux, il va vu transiter blé et fourrage, sel, charbon et bois"¦ Suite à son déclin, il fut comblé, ainsi qu'une partie du canal.

Le parc Jean Hugo a été baptisé ainsi en 1985, en hommage à Jean Hugo (1894-1984), arrière petit-fils de Victor Hugo, décorateur, peintre, graveur et écrivain, qui s"˜installa à Lunel en 1929. Il est agrémenté de plusieurs statues et monuments commémoratifs : le Monument aux Morts de Paul Dardé (1888-1963) ; Le Remords de Jean Amy (1839-1907) et le buste d'Henri de Bornier, poète et romancier dramaturge, membre de l'Académie Française, né à Lunel en 1825.