Circuit pédrestre N°64 CC : Sentier de découverte des gorges du Thaurion

C’est en 1833 que le conseil municipal de Thauron décida la création d’un pont. Mais la première construction, en bois et en pierre, s’avéra trop fragile pour résister aux crues du Thaurion. En 1876, la commune décida de le reconstruire en pierre. Imaginez les paysans cheminant avec charrettes et bœufs, en direction de Bourganeuf, afin de se rendre à la foire aux bestiaux du mercredi. Le passage sur le pont marquait une pause avant d’entamer la terrible ascension de la route de la Chaize, surnommée « la Gaparde » pour sa faculté à « couper les jambes » du marcheur.

La fin de l’été 1944 fut marquée par le repli des troupes Allemandes et par l’exode de la milice de Limoges en direction de l’Allier. Afin d’entraver leur circulation, les maquisards multiplièrent les sabotages et les embuscades sur tout le réseau routier. Un matin du mois d’août, les habitants de Thauron furent réveillés par le grondement d’une explosion, retentissant en écho dans toute la vallée... Le pont avait été saboté, une seule arche subsista, le rendant infranchissable.

Le canal que vous longez est le fruit de l’ingéniosité de quelques habitants du Mas, village tout proche d’ici. Il s’agit d’un canal d’amenée qui alimentait une turbine hydroélectrique située en contrebas. Ce hameau fut ainsi le premier de la commune à accueillir la fée électricité dans ses maisons, au début du siècle dernier. Cette installation, a toutefois été rapidement abandonnée lorsque toute la commune fut équipée en électricité dans les années 1930. Avant cela, un moulin à usage collectif existait déjà.

Vous avez ici un exemple de lande à bruyères, milieu qui était, au XIXème siècle, prépondérant dans le paysage des gorges du Thaurion. Aujourd’hui, il s’agit d’une relique préservée et entretenue pour ses qualités en matière de biodiversité. Elle est essentiellement constituée de callune (une des espèces de bruyères) et d’ajonc.

Difficile d’imaginer, au milieu de ce couvert végétal, qu’au XIXème siècle encore la forêt n’existait pas. A cette époque, l’apogée démographique des campagnes conduit à l’exploitation du moindre lopin de terre. Ainsi, devant vous s’étendait à perte de vue les landes communales, où les villageois faisaient pâturer tour à tour leur cheptel. Après la seconde guerre mondiale, l’exode rural amorcé au début du XXème siècle s’accéléra. La déprise agricole qui s’en suivit, a entrainé l’abandon progressif des terrains les moins fertiles et leur boisement naturel.