Balade sur les Traces de Charles IX

Le couvent des Capucins a été édifié entre 1610 et 1617 sur un terrain à 35 mètres au-dessus de l’Isère, à l’emplacement d’une citadelle. Les Capucins sont des Franciscains revenus à la règle stricte  de pauvreté. Ils portent une robe de toile « roussâtre et grossière » surmontée d’une « capuce ». En 1702, ce couvent est remanié : en avant est aménagée une terrasse, soutenue par un haut mur au-dessus de la côte des Chapeliers. La Révolution française disperse les moines et le couvent est mis en vente en 1794 : des particuliers s’en portent acquéreurs. Au XIXe siècle, le bâtiment principal est morcelé et transformé en appartements agrémentés de jardinets.

Au XIVe siècle, un second rempart devient nécessaire pour protéger la ville de Romans, en expansion. Le projet est lancé en 1357 mais il faut plusieurs années pour le terminer. Il représentait un arc de cercle de 1840 mètres autour de la ville médiévale dont la corde était l’Isère. Ce rempart couronné de créneaux et percées de meurtrières, et précédé d’un fossé, constitue encore le mur du cimetière. Il était percé de sept portes fortifiées, dont la porte des Chapeliers, construites en pierre de taille, ouvertes du côté de la ville avec guérites et mâchicoulis, et coiffées d’un toit conique. La démolition du rempart commença en 1832.

Vous empruntez une branche de la Bella Via, majestueuse véloroute qui traverse les départements montagneux de la Haute-Savoie, de la Savoie, de l’Isère et de la Drôme. Elle relie Seyssel et Chanaz à Valence, en passant par des villes telles qu’Annecy, Aix les Bains, Chambéry, Grenoble et bien sûr Romans sur Isère, sur la rive droite de l’Isère et Bourg de Péage sur sa rive gauche. Cette route cyclable de 280 km est accessible à de nombreux cyclistes mais aussi piétons, car elle suit le cœur de larges vallées alpines, offrant de magnifiques vues sur le Mont Blanc, puis en se dirigeant vers le Sud, sur les massifs du Jura, des Bauges, de la Chartreuse, de Belledonne et du Vercors, fournissant des panoramas en constante évolution. Le parcours est jalonné de paysages variés et d’ambiances diversifiées. Deux branches principales composent la Belle Via : la V62, qui relie Annecy à Albertville sur une distance de 46 km, et la V63, qui relie Chanaz à Valence, en passant par des villes comme Aix les Bains, Chambéry, Grenoble et Romans, en suivant principalement la vallée de l’Isère, offrant des vues sur les massifs environnants et traversant des zones riches en patrimoine historique et naturel. Alors, bonne route et belle route !

Ce pont, qui surplombe l’Isère et permet aux trains de relier notamment Romans à Valence, a été l’objet d’une catastrophe ferroviaire qui marqua la population romanaise à l’aube de l’après-guerre. Ce pont avait été mutilé pendant la Seconde Guerre mondiale et une seule voie avait été rétablie sur une longueur d’un kilomètre. Le vendredi 21 septembre 1945, une collision s’est produite entre une micheline Grenoble-Valence et un train mixte sur ce viaduc, appelé aussi pont de Vernaison. Cette catastrophe fera 30 morts et 106 blessés.

Le déversoir de la Savasse est l’élément final d’un vaste réseau de canaux, bassins de rétention et digues conçus pour protéger Romans sur Isère des inondations. Face aux pluies d’automne et au lit insuffisant de la rivière en zone urbaine, cet ouvrage régule le débit et limite les crues. Il témoigne de l’ingéniosité des aménagements hydrauliques mis en place pour sécuriser la ville tout en préservant son équilibre écologique.

Le béal rochas est un ruisseau canalisé au Moyen Age qui parcourt la campagne romanaise à l’ouest de la ville. Le mot « béal » est utilisé en langues d’oc et franco-provençale pour désigner un fossé ou l’écoulement de l’eau est permanent. Le béal Rochas sort d’un marais au nord de Romans, à proximité du village de Peyrins, puis coule vers le sud selon la pente naturelle du terrain. Il s’oriente ensuite vers l’ouest et traverse la commune de Granges les Beaumont, avant de se jeter dans l’Isère. Le béal Rochas servait, dans les siècles anciens, à tous les usages ménagers mais surtout à abreuver le bétail et pour l’arrosage de prés et des nombreux jardins.

Le sentier de randonnée « Sur les Pas de Charles IX », également connu sous le nom de GR 422, est un itinéraire historique qui s’étend de Lyon à Valence. Ce parcours de 250 kilomètres, divisé en 16 étapes, retrace une partie du voyage entrepris par le roi Charles IX et sa mère, Catherine de Médicis, entre 1564 et 1566. Ce périple visait à pacifier le royaume après la première guerre de Religion et à  affirmer l’autorité royale. Le sentier pédestre que nous vous proposons le rejoint à cet endroit pour relier le centre de Romans. En suivant ce sentier, les randonneurs découvrent une variété de paysages et de sites patrimoniaux du Dauphiné. Pour les amateurs d’histoire et de randonnée, le GR 422 offre une occasion unique de marcher sur les traces de Charles IX et de Catherine de Médicis, tout en explorant le riche patrimoine culturel et naturel de la région.

Le réseau Natura 2000 rassemble des aires protégées créées par les Etats membres de l’Union européenne sur la base d’une liste d’habitats et d’espèces menacés, définies par les deux directives européennes Oiseaux et Habitats, Faune, Flore. La constitution du réseau Natura 2000 a pour objectif de maintenir la biodiversité, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales dans une logique de développement durable. Le site des sables de l’Herbasse et des Balmes de l’Isère que vous empruntez a été pressenti comme un site d’importance pour la valeur patrimoniale de ses ensembles de pelouses de développant sur les sols molassiques. Il est situé de part et d’autre de Romans et de la rivière Isère, sur le territoire de six communes et de 5 massifs : Champos, les Ussiaux au nord, Les Balmes où vous vous situez, Pont de l’Herbasse et Châteauneuf sur Isère au sud. Le cortège floristique se compose d’Alysson faux alysson, d’orpin acre et d’orpin à pétales jaunes. Promeneurs, vous êtes ce jour les ambassadeurs pour la préservation de ce site remarquable.

L’étang de Chaleyre est un lieu prisé tant pour sa beauté naturelle que pour les activités de plein air qu’il propose. Historiquement, cet étang a toujours été un point de convergence pour les habitants, notamment les pêcheurs, en raison de sa proximité avec la ville et de la diversité des espèces piscicoles qu’il abrite. AU fil des ans, l’étang a bénéficié de divers aménagements pour améliorer l’expérience des visiteurs. Bien que la baignade y soit interdite, l’étang demeure un site privilégié pour la pêche, avec des espèces telles que le gardon, la carpe, le brochet et la truite.

La tannerie Roux est un site qui abrite une activité artisanale depuis plus de 700 ans. L’histoire de ce site commence, en effet, au Moyen Age, avec la canalisation vers Romans des eaux vagabondes de la plaine de Peyrins. Au XIIIe siècle, l’hôpital Sainte-Foy de Romans, fait édifier, aux abords de canal, un moulin à blé qui fonctionne grâce au débit élevé de l’eau disponible. Ce moulin à blé fonctionne tout au long du XIV e siècle. L’hôpital Sainte-Foy en décide la vente en 1456. Un « martinet à faire du papier » est alors installé et donne son nom au ruisseau canalisé, la Martinette qui lui permet de fonctionner. En 1598, ce martinet à papier est remplacé par «  un martinet à battre acier et fer », utilisé également comme « battoir à chanvre ». Ce battoir fonctionne jusqu’en 1862, il est alors transformé en moulin à farine qui est démoli en 1896. Cette année -là, Emile Roux rachète la parcelle pur y construire les tanneries qui utilisent l’eau de la Martinette, tanneries que l’on peut encore voir aujourd’hui.

Ce parc est un lieu de mémoire pour les victimes de la guerre d’Algérie, la plus longue que la France ait menée contre une population dont la culture s’est entrelacée avec la nôtre : 7 ans, 8 mois et 4 jours. 30000 morts pour la France et autant chez les harkis, 6000 victimes civiles, 152000 soldats morts algériens et 400000 civils. 3 millions de civils algériens déplacés et 1 million d’habitants européens, nés en Algérie, contraints à émigrer en France. La Drôme compte 106 morts dont 14 à Romans et 7 à Bourg de Péage. Ce lieu de mémoire a bénéficié d’une réhabilitation en 2024 par la municipalité, tout comme le parc attenant qui peut accueillir les riverains pour des partie de pétanque ou de discussions à l’ombre des platanes, mais aussi les lycéens du lycée du Dauphiné ou du lycée Saint Maurice à proximité pour la pause déjeuner.

La Martinette est un ruisseau canalisé à partir du Ixe siècle, par les chanoines de St Barnard pour amener de l’eau à romans, notamment pour les tanneurs du quartier de la Presle, avant de rejoindre l’Isère. Il doit son nom à des « martinets », installés sur ses bords, gros marteaux actionnés par un mécanisme mû par l »eau pour la fabrication du papier. Aujourd’hui la Martinette traverse paisiblement la ville et demeure, malgré l’urbanisation, un havre pour la nature. Flore et faune font la richesse du parcours accessible aux promeneurs qui au printemps peuvent découvrir, iris des marais et consoudes, fleurs emblématiques de ce canal, ainsi que le  chant des tarins des aulnes ou encore de la bergeronnette des ruisseaux.

La famille Premier-Henry, célèbre pour sa production d'absinthe, a laissé deux remarquables bâtiments : le château Premier, aujourd'hui lycée Saint Maurice, et le château Henry, à l'entrée du chemin des BoeufsA la fin du XIXème siècle, grâce à leur fortune, Louis-Philippe Premier et Charles Henry font construire deux somptueux châteaux, témoignages de leur immense réussite industrielle et de leur statut social supérieur. L'absinthe rend fous ceux qui la boivent et riches ceux qui la vendent ! En 1915, la fabrication de l'absinthe fut interdite en France et les petits-fils de Louis Philippe Premier, Louis Premier et Marcel Henry se reconvertirent dans la fabrication de boissons anisées. Finalement, la maison Premier ferme définitivement à la fin des années 1950.

Toros, sculpteur d’origine arménienne né en 1934 à Alep, en Syrie, a marqué la ville de Romans sur Isère par son talent et son engagement artistique. Arrivé en France en 1967 pour poursuivre des études artistiques, il s’est installé à romans où il a passé le fin de sa vie. La ville abrite plusieurs de ses peuvres emblématiques, telles que « le Flûtiste », « la Fierté », « la Femme bleue » et la dernière qui est devant vous « les oiseaux », inaugurée en 2023. Ces œuvres témoignent de son style unique et de sa maitrise des matériaux comme le métal et la pierre.

Boulevard de la libération s’élève le Temple de l’ église protestante unie de Romans, inauguré en 1887. Il a été construit dans un quartier industriel en expansion, à la fin du XIXème siècle, avec le développement de l’industrie de la chaussure dans laquelle venaient travailler de nombreux ouvriers ardéchois protestants.

Cette fontaine en pierre de Crussol, fut la première construite en 1850, sur le plateau, les habitants ne disposant jusque-là que de puits dépassant quelques fois 20 mètres de profondeur. Elle était alimentée par les eaux canalisées de Mours et de Peyrins. Le modèle des quatre dauphins en fonte fut réalisé par un sculpteur incarcéré dans la prison, située alors place Ernest Gailly. Ces dauphins héraldiques rappellent l’appartenance de romans à la province du Dauphiné.

L’histoire des bâtiments qui hébergent aujourd’hui l’école et le Collège Notre-Dame des Champs remonte au XIe siècle, lorsque les chanoines de Saint-Barnard font construire en ce lieu, le premier hôpital de Romans, l’hôpital Sainte-Foy. Au début du XVIIIe siècle, les habitants sont reconstruits selon les canons de l’architecture de l’époque Louis XV tels que l’on peut encore les voir aujourd’hui. L’hôpital est fermé au début du XIXe siècle. Les bâtiments accueillent momentanément une brigade de gendarmerie puis, en 1841, les religieuses de Sainte-Marthe ouvrent une école religieuse qui deviendra Notre Dame des Champs.

La Tour haute de 37m, construite en molasse, édifiée au XIIème siècle, est placée au sommet d'une ancienne porte de la première enceinte de la ville. Elle abrita ensuite le cachot de la forteresse Montségur jusqu’en 1835.Elle doit son nom à l'automate, vêtu de l'uniforme des soldats de la Révolution, qui frappe les heures avec son marteau. Au XVème, les Consuls commandent une horloge monumentale à Pierre Cudrifin, horloger de Fribourg en Suisse. Surélevée en 1422, pour permettre l’installation d’une horloge monumentale., elle est dotée d'une grosse cloche en bronze qui date de 1545 et pèse 2 300 kilos. La cloche est accompagnée d'un carillon de 19 cloches plus petites qui permettent des concerts. L'automate frappe les heures depuis 1429. Cet automate en bois sculpté et en zinc est habillé de la "jaque" vêtement des paysans, d'où le sobriquet de Jacquemart. Ce personnage devient le porte-parole des idées républicaines. Il mesure 2,60m de hauteur. La tour a été resturée en 2021. (Le 10 du document "Parcours Romans sur Isère du Moyen Age au XIème siècle" correspond au 3 du plan découverte de Romans)

Au Moyen Age, et depuis le XIIe siècle, cette rue était le principal accès dans Romans lorsqu’on arrivait de Nord, après avoir franchi la porte Jacquemart qui lui a donné son nom. Sur ses abords, des immeubles sont alors élevés par les marchands romanais, avec des boutiques, en rez-de-chaussée, et des appartements au premier étage dont les façades, de style Renaissance, avec des fenêtres à meneaux, reflètent la prospérité de ces marchands au XVIe siècle.

Conçue spécialement pour cette place, cette statue dominant un bassin se remarque par sa position centrale dans le quartier historique. Accroupi, un joueur de flûte semble absorbé par son art. La douceur de ses formes invite à le suivre dans sa mélodie. Des gouttes d’eau jaillissent de sa flûte, symbolisant l’harmonie, la création. Il s’agit de la première œuvre de Toros installée dans la Drôme. Après elle, la carrière de l’artiste prend son envol, et s’ensuivent de nombreuses œuvres destinées à orner l’espace public. Choisir l’implantation de ses statues tenait à cœur à Toros, toujours vigilant à l’orientation de la lumière naturelle et à son jeu sur la matière. Le bassin a été réalisé en pierre par l’entreprise Ravit (Livronsur-Rhône, meilleur ouvrier de France). Lieu de passage, cette place joue un rôle important dans cette ville célèbre pour son industrie de la chaussure.

Rue Médiévale avec pavés en têtes de chat. Sur les murs à gauche, en venant de la Place aux Herbes, on peut voir les traces laissées par le moyeux de roues de charrettes qui ont creusé la mollasse.Au n°2 rue des Trois Carreaux, se trouve la tour des Poitiers, érigée aux Xe et XIe siècles. Au sommet, d’anciens créneaux ont été transformés en fenêtres. Cette rue médiévale débouche sur d'autres rues médiévales que sont la rue Merlin et la rue des Clercs. À l’Angle de la rue Merlin et de la rue des Clercs : Maison à Échauguette.

Une Place qui doit son nom au Petit Marché aux Herbes et autres Plantes Médicinales qui se tenait là. Le bâtiment fut un Atelier Monétaire et accueillit 2 rois...Au Xème siècle les Seigneurs de la Famille de Clérieu tentent d'imposer leur protection au Monastère de Saint-Barnard et construisent à proximité de l'église un Donjon : la Tour de Poitiers. De cette époque Romane subsistent une petite cour intérieure ainsi qu'un puits et des citernes. En 1342, le Dauphin Humbert II autorise la frappe de monnaie. Vers 1360, un Atelier Monétaire y est installé. Pour le protéger une porte fortifiée est construite vers 1450. A noter, la très belle tête de lion à gauche du mâchicoulis. Au XVème siècle, l'Atelier Monétaire de Romans devient l'un des principaux centres du Dauphiné. Les rois de France et le gouverneur du Dauphiné ordonnent de frapper des pièces d'or, d'argent et de billon (cuivre et argent). Au XVIème siècle, Henri II supprime l'Atelier. De fausses pièces continuent néanmoins à être fabriquées.... Dans la cour intérieure, un escalier à vis élégant témoin du Gothique Flamboyant, dessert les Etages et le Donjon. Cet hôtel digne des Rois accueille Louis XII en 1511 et Henri III en 1575.

Dès le Moyen-Age, un bourg se développe autour de la collégiale. Place centrale de la Ville Médiévale, par laquelle pendant des siècles passa la Route de Grenoble à Valence...Depuis le Xe siècle, la place accueille le marché du dimanche qui reste un évènement incontournable de la vie romanaise. N°11 : hôtel Sablière, façade marquée par la Renaissance (tourelle) et le XVIIIe siècle (fenêtres hautes). Impasse Saint-Jean (entre le n°11 et le n°13) : porte de la collégiale, style roman méridional avec arc à dents d’engrenage.

Ce monastère fondé en 838 par Barnard, archevêque de Vienne, est à l’origine de la ville de Romans. Mariage de style roman et gothique, elle abrite les neuf tentures brodées représentant la Passion du Christ (visible en saison et en visite guidée)Transformée en collégiale vers 935, l’église fut plusieurs fois détruite et reconstruite durant l’époque médiévale. Son classement au titre des Monuments Historiques dès 1840 témoigne de son importance sur les plans de l’histoire et de l’histoire de l’art. Façade occidentale L’entrée occidentale de l’église est ornée de sculptures romanes d’inspiration méridionale qui représentent des apôtres. A droite de l’entrée, on reconnaît ainsi saint Jean avec un livre à ses pieds. A gauche, on devine le mot « PETRUS » sur un phylactère : il s’agit de saint Pierre. Les autres sculptures pourraient représenter saint Paul et saint Jacques le majeur. Les quatre personnages sont entourés de lions, de colonnettes et de chapiteaux au riche décor végétal évoquant l’antiquité. Mutilé pendant la Révolution française, l’ensemble a par ailleurs été entièrement remanié à une époque non déterminée. Nef La nef est composée d’éléments issus de plusieurs époques. Datées du XIᵉ siècle, les parties basses sont les plus anciennes de l’édifice. La nef est surélevée au XIIIe siècle, agrémentée d’un triforium (galerie haute) et couverte d’une voûte en croisées d’ogives. Triforium et voûtes, détruits en 1567 pendant les guerres de Religion, sont reconstruits à l’identique à la fin du siècle suivant. On remarque, côté nord, des chapiteaux historiés d’époque romane représentant des scènes bibliques (Visitation, jugement dernier) et des animaux fantastiques. Des deux côtés de la nef, des chapelles ont été fondées et décorées entre le XVe et le XIXe siècles. La grande sacristie sert d'écrin à de superbes boiseries en noyer du XVIIIe siècle et à de nombreux objets d'art sacré. Sur la tribune de l’orgue construite en 1720, on trouve un orgue signé du facteur Chambry* et installé en 1843. Il s’agit sans doute du 4e ou 5e orgue présent successivement dans l’édifice. Au-dessus de l’orgue, des vitraux installés en 2000, conçus par l’artiste Georg Ettl et réalisés par les ateliers Thomas livrent une vision moderne de l’Apocalypse de Saint-Jean. *Un facteur d’orgue est un artisan spécialisé dans la fabrication d’orgues Chœur et transept Le chœur et le transept sont érigés à partir de 1238 dans un style gothique, sur décision de Jean de Bernin, archevêque de Vienne, connu pour son action de bâtisseur. Le décor exceptionnel qui se trouve aujourd’hui dans le chœur est daté des années 1330-1350. C’est en effet à cette date que le Dauphin Humbert II, également chanoine de Saint-Barnard, cède le Dauphiné à la couronne de France, lors d’une cérémonie tenue à Romans en 1349. Dans ce décor foisonnant, on reconnaît en effet des fleurs de lys et des figures couronnées mais aussi des anges sur un chemin de ronde crénelé et des motifs végétaux et géométriques. Dans les deux bras du transept, de nombreuses traces de peinture proviennent de décors réalisés successivement du XIIIe au XIXe siècle Des expositions temporaires et des concerts ont lieu plusieurs fois par an dans cet édifice. Possibilités de visites guidées pour groupes ou individuels. En été : ouverture exceptionnelle de la sacristie et de la Chapelle du Saint Sacrement (pour voir les tentures) du mardi au vendredi ainsi que les dimanches ! (Le 4 du document "Parcours Romans du Moyen Age au XXIème siècle" correspond au 6 du plan découverte de Romans)

Cette fontaine, installée au milieu du XIXème siècle, est associée à une légende romanaise : « Des jeunes romanais éméchés, au sortir d’une taverne quartier des terreaux, pour rentrer chez eux, rue  Pêcherie, auraient décider de chevaucher un cheval blanc, apparu par miracle, dont le dos s’allongeait. Arrivés près de l’Isère, ils comprennent que ce cheval est l’incarnation du Diable et invoquent Dieu. Le cheval frappe alors le sol et jette à terre ses victimes avant de plonger dans le gouffre infernal. Depuis, une source jaillit à cet endroit. » Aujourd’hui, la fontaine surmontée de chevaux diaboliques, marque l’emplacement de cette source.

A partir du Moyen-Age, cette rue a marqué l’entrée de la ville lorsque l’on arrivait de Tain l’Hermitage. Elle était alors habitée par les familles de notables romanais, dont les immeubles de style Renaissance et du XVIIIème siècle, rappellent la richesse. Profitant des sources qui fluaient dans les environs de la collégiale, les chanoines firent établir des viviers à poissons, sur l’emplacement de l’actuelle fontaine Puits-du-Cheval, pour alimenter leur table pendant les jours maigres et Carême. Les viviers et les sources furent comblés vers 1850, le nom « Rue Pêcherie » en est la mémoire.

Le Pont des Orphelines doit son nom à institution charitable pour l’éducation des pauvres filles orphelines, fondée en mars 1638 par Hélène Tardy et Renée du Peloux, sous le nom de Notre Dame de Pitié et usuellement dénommée Séminaire des Orphelines. Cette institution était hébergée dans l’immeuble en amont, édifié entre l’Isère et la côte des Chapeliers.

Si l’Isère longe la ville de Romans, la Savasse la traverse. Savasse signifie « sauvage » car le débit peut passer de 50 litres à 50 mètres cube par seconde. Longue de plus de 24 km, elle prend sa source au nord dans la forêt de Thivolet à St Antoine l’Abbaye puis traverse 8 communes, avant de se jeter dans l’Isère, à proximité du centre historique de Romans. Un temps outil de travail des tanneurs à la fin du XIXème siècle, elle fut recouverte au milieu du XXème siècle pour cacher le cloaque qu’elle tait devenue et ainsi permettre aux voitures, de plus en plus nombreuses, de trouver refuge sur le parking au-dessus d’elle. La fragilisation du béton a incité la ville à supprimer le parking après 70 ans de bons et loyaux services. Romans n’est pas la seule ville à faire ce choix de redonner vie aux rivières qui traversent nos cités : à 600 km au nord, Longwy ville frontalière avec le Luxembourg et la Belgique a fait le même choix en redonnant vie à la Chiers, un affluent de la Meuse. Pour la Savasse, il a fallu redessiner des berges, recréeer un lit en galet, mais aussi déplacer en amont des nichoirs pour la plus grande colonie de chauve-souris de la région qui avait investi depuis de decénnies le dessous du tablier de béton. Tout comme la place Jean Jaurès, la découverte de la Savasse illustre l’évolution de Romans, véritable lien entre riche passé historique, nécessités contemporaines impérieuses de renaturation et nouveaux liens urbanistiques pédestre entre les faubourgs de la ville et son cœur historique.