


Lors de la construction de la seconde enceinte de la Ville au 13e siècle, le site est bordé par les nouveaux remparts. C’est de cette époque que découle l’appellation de Balloir, qui désigne un fort ou un bastion entouré d’un fossé d’eau (le mot boulevard a la même étymologie). Sur la place Sainte-Barbe et le long du quai du même nom, nous pouvons découvrir un complexe composé de plusieurs bâtiments, dont les plus anciens correspondent à un hospice fondé en 1698 par l’abbé Ernest de Surlet. Ce personnage avait décidément une nature philanthrope, puisque nous avons vu qu’il était également à l’origine de l’hospice du Vertbois. Chaque institution a ses spécialités. Au départ, l’hospice Sainte-Barbe accueille ainsi les filles « insoumises », un vocable qui peut recouvrir de nombreux cas de figure. L’établissement de soin s’installe alors dans des bâtiments préexistants : le long du quai peuvent encore être observés de vieux murs de soutènement en pierre calcaire du 16e siècle, qui forment un encorbellement et témoignent des anciennes configurations des quais de Liège. D’autres traits de l’architecture du 16e siècle peuvent être repérés : linteaux en accolade, chaînages d’angle en pierre… D’autres parties témoignent par contre de transformations ou d’ajouts effectués au 17e siècle, comme la façade vers la petite place. Après la révolution, le site conserve une fonction d’orphelinat. Au cours des années 1980, le complexe est racheté par l’asbl La maison heureuse, dans le but d’y développer un projet d’accueil transgénérationnel : enfants en bas âge, enfants placés par décision judiciaire, foyer pour mères célibataires, maison de repos pour personnes âgées… Pour ce faire, une rénovation-extension des bâtiments prend place, pilotée par l’architecte Charles Vandenhove. Son style propre peut par exemple être reconnu dans les formes géométriques des nouvelles portes et fenêtres… Le réfectoire est installé dans l’ancienne chapelle, divisée verticalement en plusieurs niveaux. De nouveaux bâtiments viennent compléter l’ensemble, comme la tour d’angle qui rappelle l’ancien balloir et abrite une résidence service pour des personnes âgées. L’architecte a également conçu la fontaine en forme de labyrinthe posée au centre de la place.