
En 1760, la communauté des Prémontrés entame la reconstruction de l’église Saint-Corneille, sur base de plans dessinés par l’architecte Barthélemy Digneffe. Les grands pilastres et le fronton de la façade affirment le caractère néoclassique. La silhouette extérieure peut étonner, le chœur destiné aux religieux étant nettement plus profond que la nef. Par ailleurs, l’église n’est pas orientée dans la tradition : le chœur se trouve vers l’ouest. L’église ouvre ses portes en 1770, mais l’ameublement intérieur n’est pas encore terminé lors du déclenchement de la tempête révolutionnaire. Entre l’église et la Meuse, l’ancien couvent s’organise en quatre ailes autour d’un cloître. En journée, il est possible de demander l’accès à la cour intérieure pour pouvoir admirer les façades des différentes ailes. La plus remarquable est celle de l’aile sud (à gauche en entrant), datant du début du 18e siècle, où le jeu des décors en pierres sculptées, d’esprit presque baroque, est particulièrement travaillé. Notons que les deux étages supérieurs correspondent à des ajouts ultérieurs. Les vitraux évoquent les armoiries des différents évêques de Liège. Après le protocole d’entente signé entre Napoléon et le pape Pie VII en 1801 (‘appelé le Concordat’), l’ancien couvent est mis à disposition du nouveau séminaire. Le site renoue alors avec une tradition ancienne. L’architecture dépouillée des derniers niveaux témoigne d’une campagne d’agrandissement réalisée au cours du 20e siècle, pour pouvoir aménager les locaux de résidence des séminaristes. Cette fonction qui se perpétue encore de nos jours.