

Au 13e siècle, l’ordre des Prémontrés quitte ses installations de Cornillon et se fixe sur le site de Beaurepart, au sud de l’Ile, en bordure de la Meuse, dans des bâtiments qui avaient auparavant abrité les Frères mineurs, puis les Chevaliers de l’Ordre teutonique. Dès cette époque, l’abbaye devient un lieu de séminaire, soit un centre de formation des curés et vicaires. L’abbaye a connu des campagnes de reconstruction à différentes époques : nouvelle église gothique à la fin du Moyen Âge, nouveaux bâtiments à la fin du 16e siècle, nouvelle aile le long de la Meuse au milieu du 18e siècle, puis enfin nouvelle aile nord-est juste avant la révolution. Le privilège de la crosse et de la mitre est accordé à l’abbé de Beaurepart en 1658 : cela explique la présence de ces symboles sur certaines pierres sculptées du monument. Nationalisé avec le reste du couvent au moment de la révolution, l’ancien palais abbatial (résidence de l’abbé) est reconverti à partir de 1809 pour accueillir la nouvelle résidence de l’évêque de Liège, dont les limites du diocèse son réorganisées pour se calquer sur celles des nouveaux départements de l’Ourthe et de la Meuse inférieure (actuelles provinces du Limbourg belge et néerlandais). L’ancien palais des Princes-Evêques de la Place Saint-Lambert avait en effet de son côté été dédié aux les seules administrations civiles. Les armoiries visibles au-dessus de la porte d’entrée, avec trois têtes de maures de part et d’autre d’une bande rouge horizontale, sont celles de l’évêque Théodore de Montpellier, titulaire au moment de cet aménagement