

Les ramifications des ordres religieux sont parfois complexes. Les Urbanistes forment ainsi une des branches des Sœurs Clarisses, c’est-à-dire des Franciscaines suivant la règle de Sainte-Claire. Au 13e siècle, une partie de ces Clarisses refuse d’appliquer une nouvelle règle interdisant de recevoir des donations. Une nouvelle règle plus souple est acceptée par le pape Urbain IV, entraînant la naissance d’une nouvelle communauté qui adopte son nom. Les Urbanistes peuvent donc bénéficier de biens en commun. C’est au milieu du 17e siècle qu’elles s’installent au cœur Liège, rue sur la Fontaine. La partie la plus ancienne des bâtiments visibles depuis la rue témoigne encore de cette période : grand soubassement en pierre calcaire, corniche à consoles, fenêtre anciennement à croisées… Sur la droite, nous découvrons une façade de style néoclassique, avec deux rangées de cinq fenêtres à linteau en demi-cercle. Elle témoigne des évolutions du site au cours du 19e siècle. Après la révolution, quelques sœurs parviennent à racheter leur ancienne propriété. Faute de nouvelles vocations, les survivantes finissent toutefois par vendre le site à la communauté des Frères de la vie Chrétienne, qui y installent un pensionnat privé. En 1838, la gestion du site passe aux mains des « Dames de l’Instruction chrétienne de Gand », dans le but de développer une école d’instruction secondaire pour jeunes filles. Pour faire face à l’expansion du nombre d’élèves, de nouveaux bâtiments seront encore érigées du côté de la rue frère Michel à la fin du 19e siècle. A gauche de l’entrée, un ajout du 20e siècle avec des vitraux abstraits témoigne du processus d’adaptation perpétuel du complexe aux nouveaux besoins.