
Au pied de la rue Pierreuse se trouve un bâtiment organisé en L qui correspond à l’ancienne commanderie de l’ordre teutonique de Saint-André. Les façades en briques et pierres datent du début du 18e siècle. Une particularité est la forme « en tas de charge » des linteaux, désignant les rainures dont l’inclinaison s’accentue depuis le centre jusqu’aux extrémités. Le complexe de Commanderie de Liège intègre également les jardins en terrasse situés à l’arrière et la tour des Vieux Joncs, accessible par des escaliers à partir du circuit touristique passant par les terrasses des coteaux. Il s’agit d’une curieuse construction en grès houiller érigée au début du 15e siècle dans le prolongement d’une muraille située derrière la commanderie. L’appellation traduit une filiation : la Commanderie de Liège a été fondée au 13e siècle au départ de la Commanderie située dans la localité limbourgeoise d’Alden Biesen, soit la traction néerlandaise de Vieux Joncs. La communauté possède également l’église paroissiale de la place du Marché et le titre de Grand Pasteur de Saint-André désigne alors un haut dignitaire de l’ordre. Notons que l’ordre des chevaliers teutoniques avait été fondé au 12e siècle en terre sainte par des Croisés allemands. A l’origine, sa vocation est plutôt hospitalière. Il se réorganise ensuite en une communauté de moines-chevaliers et se répand en Europe. Dans les territoires de l’actuelle Pologne et des pays baltes, leur présence sera si forte qu’ils finiront par constituer un véritable état jusqu’au 16e siècle. Au même titre que les autres ordres religieux, la commanderie de Liège est supprimée au moment de la révolution : les biens immobiliers sont nationalisés et vendus. D’abord transformés en logements, les bâtiments ont été appropriés par des services du palais de justice au cours du 20e siècle.