
L’ordre des Franciscains est fondé par Saint-François d’Assise à la fin du 12e siècle. La communauté se répand rapidement dans toute l’Europe : le couvent de Liège est fondé dès le 13e siècle. Les Franciscains se désignent également comme « frères mineurs » en signe d’humilité. Leur mode de vie repose sur trois piliers : la pauvreté, la chasteté et l’obéissance. Cela n’empêche pas la communauté de s’enrichir collectivement, notamment grâce à de nombreuses donations. Lorsque l’état de leurs finances le permet, les frères peuvent alors entreprendre des campagnes de modernisation de leur monastère. C’est ainsi que l’ensemble conventuel de Liège présente des éléments de différentes époques. Dans la galerie du cloître, nous pouvons encore admirer des niches de style roman, avec arcs en plein-cintre et colonnes jumelées à chapiteau sphéro-cubique. Le chevet plat de l’église (extérieur du chœur), avec ses fenêtres en lancettes, est quant à lui une belle illustration du style gothique dépouillé des Franciscains. Au 17e siècle, les ailes du couvent sont reconstruites dans le style traditionnel mosan, au-dessus d’une galerie à colonnes toscanes d’inspiration renaissance. La façade de l’église affiche quant à elle un riche décor baroque, restauré et complété au cours du 19e siècle. Après la suppression des ordres religieux « réguliers » (c’est-à-dire cloîtrés et contemplatifs) au moment de la révolution, le couvent est divisé en plusieurs lots, rachetés par des particuliers. Afin d’élargir la rue Hors-Château, la démolition de l’église est envisagée. Ce projet est abandonné après le concordat de Napoléon qui restitue des droits aux catholiques : en 1803 l’église devient le siège d’une nouvelle paroisse dédiée à Saint-Antoine. Pour faciliter la circulation, la rue Hors-Château sera finalement élargie de l’autre côté. Au 20e siècle, les bâtiments du couvent deviennent la propriété de la Ville, qui met les locaux à disposition du musée de la Vie wallonne, géré par la Province. Fortement endommagés par les bombes au cours de la seconde guerre mondiale, les bâtiments ont été reconstruits à l’identiques au cours des années 1960, dont la maison Chamart à la façade décorée de cartouches en pierre.