

A la fin du 18e siècle, la Ville de Liège compte plus d’une quarantaine de béguinages. Tous n’avaient cependant pas une grande taille : un béguinage se résumait souvent à quelques maisonnettes contiguës abritant chacune une habitante voire à une maison où vivaient en communauté quelques béguines. Le terme désigne alors des femmes célibataires – souvent veuves – qui souhaitent entrer dans une communauté pieuse mais en restant laïques. Ainsi, elles mènent une vie spirituelle dans une ambiance monastique, mais elles ne prononcent pas de vœux perpétuels et peuvent donc quitter la communauté si elles le désirent. Les Liégeois ne le savent pas toujours vu le peu de vestiges bâtis : c’est dans notre cité que le mouvement est né. Lambert le Bègue, prêtre de la paroisse Saint-Christophe à la fin du 12e siècle, est en effet à l’initiative du mouvement auquel il a donné son nom. Notons que les équivalents masculins des Béguines sont les Béguards, dont le souvenir est toujours évoqué à Liège par l’ancienne porte, la tour, les escaliers et le restaurant du même nom (rue Basse Sauvenière). Le béguinage de Saint-Esprit a été fondé au début du 17e siècle, grâce à un don financier du Bourgmestre de l’époque. Les bâtiments que nous pouvons encore découvrir se composent de plusieurs maisonnettes voisines, qui ont pu accueillir jusqu’à une dizaine d’occupantes. Leur architecture est un intéressant témoignage de l’art de bâtir à cette époque : colombages avec croix de Saint-André, soubassements en grès, fenêtres avec divisions en croisées, portes basses avec linteaux courbes…