MOLLANS-SUR-OUVEZE - Baume des Eyguiers

Cette chapelle correspond à un ancien lieu de dévotion. Une croix en bois, datée de la période médiévale, fut remplacée, en 1720, par un oratoire destiné à remercier la Vierge pour avoir protégé le village contre la peste, puis, en 1729, par une petite chapelle. L’édifice actuel, de forme semi-circulaire, date de 1851 et fut construit en encorbellement au-dessus de la rivière. Il a été restauré dans les années 1950 et en 1977, avant d’être inscrit au titre des monuments historiques en 1978.

Ce pont, qui a une seule arche de plus de 20 mètres d’ouverture, est daté de la première moitié du XVe s. comme celui de Nyons. La culée en rive gauche était protégée par une tour et un pont-levis qui ont disparu et qui contrôlaient la route du Comtat Venaissin. En 1851, il fut aplani et élargi. Son parapet fut remplacé par l’actuelle grille. En 1906, la culée en rive gauche est en partie supplantée par une passerelle en métal qui doit laisser l’accès au train qui relie Buis à Orange.

Cette tour, dont la partie ronde est médiévale et la tour supérieure carrée datée de 1720, commandait l’entrée du bourg avec une autre tour ronde, aujourd’hui disparue. A elles deux, elles encadraient la porte « de pont », fermée par des grilles et des vantaux en bois. Au nord, en rive droite de l’Ouvèze, se trouve un quartier qui était le cœur du village médiéval avec la cour de justice, l’église paroissiale, un lieu de marché et de nombreuses échoppes de marchands. 

Cette église, construite au centre du village entre 1787 et 1793, est monument historique depuis 1978. Elle a remplacé l’ancienne église Notre Dame de la Lauze, consacrée en 1636 alors trop petite. A l’intérieur, le chœur et les chapelles sont décorés de fresques en trompe-l'œil datant des années 1810-1840. Le maître-autel en marbre provient de la collégiale de Villeneuve-Lès-Avignon. Derrière celui-ci, se trouve une sculpture qui représente Saint-Michel combattant le Dragon.

Les premières fortifications de Mollans datent du début du XIe s. mais elles ont été largement remaniées depuis. Le château était divisé en deux ensembles : un fort inférieur dont il ne subsiste qu’une échauguette et un fort supérieur dont le donjon, restauré, est le témoin le plus visible. Situé sur un éperon de la falaise orientale du village, il protégeait le village et contrôlait la vallée. Le donjon datant du XIIIe s. mesure environ 15 m de côté et 20 m de haut.

La colline du Châtelard, aujourd’hui recouverte d’une forêt de chênes verts, a été occupée dès le Néolithique et jusqu’à la période gallo-romaine. Les traces d’occupation les plus importantes datent de l’Âge du fer (- 800 / - 121 avant J.-C.). Elles correspondent aux vestiges d’un oppidum gaulois. Ce site perché a en effet été fortifié grâce à plusieurs murs dont il reste des traces sur plus de 260 mètres de long. Ils encadrent le sommet du plateau, qui est protégé par la falaise à l’est.

Le terme de « baume » désigne une cavité d’origine naturelle formée par le détachement d’un bloc créant ainsi un abri, mais aussi une barre rocheuse. La Baume des Eyguiers est ainsi agrémentée de plusieurs cavités, aux dimensions impressionnantes d’où on découvre un beau panorama sur le Ventoux et la vallée de l’Ouvèze. Elles furent occupées dès le néolithique et à l’époque romaine. Des voies d’escalade, d'un niveau difficile, y ont été ouvertes il y a une dizaine d’années. 

Le territoire de Mollans-sur-Ouvèze couvre 20 km² dont 40 % sont couverts de forêts et plus de 44 % par des cultures qui lui confèrent l’allure d’un vaste jardin. On y retrouve les cultures propres aux communes du piémont des Baronnies : arboriculture (abricotiers, oliviers), viticulture, plantes aromatiques. La plaine de l’Ouvèze a été aménagée par un réseau dense de canaux qui a permis de développer un maraîchage florissant, marqué, entre autre, par le fameux « coco de Mollans ».

Le sommet, appelé "Roche d'Oie", est une mauvaise compréhension d’un nom de lieu plus ancien, « Rochedoÿ ». Ce nom est à rapprocher d’un autre, le « bois d’Aye » qui désigne une butte située entre Propiac et Mérindol. Ce sommet (623 m), terminé par une barre rocheuse à l’ouest offre des panoramas sur la montagne de Bluye et le Mont-Ventoux au sud, sur la vallée de l'Ouvèze à l'ouest, et les sommets de Baume Noire, Milmandre et Linseuil au nord. 

La chapelle, construite de 1895 à 1906 à l’initiative de l’abbé Jules Joseph Pascaly, impressionne les visiteurs. Elle occupe le sommet d’une dalle de calcaire Barrémien, portée à la verticale le long d’une faille coulissante. Le sommet était occupé au Moyen Age par un château. En haut de l’escalier monumental de 75 marches, une statue en bronze réalisée par la duchesse d’Uzès domine la terrasse et le village. Dans la chapelle, on peut découvrir un petit musée d’art sacré local. 

Cette falaise aux couleurs vives dominant le village est longtemps restée dans l'ombre du site d'escalade de Saint-léger-du-Ventoux. En effet, deux grands noms de l'escalade, Lynn Hill et Bruno Clément, y avaient équipé deux voies en 1995, mais cela n'a pas suscité d'intérêt avant 2011, où de nouvelles voies ont été créées. Comptant parmi des voies difficiles, ce site est aujourd'hui connu internationalement par les grimpeurs. Très ensoleillé, la pratique de l'escalade y est idéale en hiver.