EYGALIÈRES - Petit et Gros Calans

La cigale est un insecte de couleur brune qui mesure 5 à 9 cm de longueur. Elle possède une trompe rigide appelée rostre, qu’elle plante dans les racines et les végétaux afin de se nourrir. Elle dispose de quatre longues ailes transparentes. Dès que la température est suffisamment élevée (environ 25°C), le mâle cymbalise « chante » pour attirer les femelles de la même espèce. Alors que les larves peuvent vivre plusieurs années sous terre, l’adulte ne vit que 2 mois l’été pour se reproduire.

Ancienne carrière devenue décharge, c'est en 2009 que celle-ci a été réhabilitée pour revaloriser ce site remarquable au cœur des Alpilles. Ce projet de revalorisation passe par la création d'un arboretum, soit un espace de flore méditerranéenne adaptée au climat. Dès 2010, les premiers arbres sont plantés par les élèves du lycée professionnel agricole de Saint-Rémy-de-Provence. Une soixantaine d'arbres et de nombreux arbustes représentent la diversité floristique de la garrigue.

Le Gros Calan est composé d'un calcaire formé dans une mer peu profonde il y a environ 160 millions d'années. La végétation y est caractéristique des sols calcaires et superficiels, mais aussi du climat sec et venté. Les éleveurs et les bergers ont su tirer parti de ces conditions : l'élevage extensif consiste à faire pâturer les troupeaux sur de grandes surfaces en les déplaçant régulièrement pour garantir aux bêtes rustiques une ressource alimentaire relativement pauvre mais en quantité.

Située à proximité immédiate du point culminant des Alpilles (les Opies), la crête des Civadières, haute de 446 m, offre un large panorama sur le massif des Alpilles, le Petit Luberon et le Mont Ventoux. Ces endroits font partie des plus anciennes formations géologiques des Alpilles, datant du Jurassique, et ont fortement subi la pression tectonique des plaques, qui leur donne une forme si particulière.

Le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus)  est un rapace de grande taille spécialisé dans la chasse aux reptiles, principalement les serpents. Excellent planeur, il se déplace habituellement sans battre des ailes, profitant au maximum de la brise et des ascendances thermiques, les ailes largement étendues. Il affectionne les milieux boisés, où il construit son nid, bordés de milieux ouverts qui lui servent de terrain de chasse : prairies pastorales, garrigues, pierriers et cultures sont abondantes en lézards et couleuvres. Oiseau migrateur, il passe l'hiver en Afrique, et revient dans les Alpilles de début mars à fin septembre pour se reproduire.

C'est en présence de chênes Kermès que s'observe la Fauvette pitchou, qui apprécie tout particulièrement ces arbres. Caractérisée par son oeil cerclé de rouge, cette espèce possède peu de facultés d’adaptation, ce qui la rend dépendante du milieu naturel méditerranéen et à la végétation de faible altitude et de forte densité. Insectivore, elle semble également se nourrir de matière végétale durant les saisons plus rudes. Elle n'apprécie pas être dérangée.

Le village d'Eygalières ainsi que les ruines du château à son sommet, sont les derniers vestiges du castrum de Aigueria, dont les premiers écrits remontent au XIIIe s. Le village s'est à l'origine construit sur une petite arête rocheuse, permettant ainsi à ses habitants de se protéger contre d'éventuelles attaques, avant de s'étendre sur les alentours. Le nom d’Eygalières est étroitement lié à l’eau, comme l’indique son nom latin  « aquilaria » ou, en provençal, « eigaliero ».

Le Petit Calan, comme le Gros Calan, date du Barrémien. Ses roches se sont formées avec le dépôt et la compression des restes d'organismes vivant dans une mer peu profonde il y a environ 160 millions d'années. Elles ont gagné de l'altitude en constituant un ensemble rocheux, subissant des fractures et des plissements de moindre amplitude. Cette élévation de la chaîne des Alpilles est directement liée au rapprochement entre les plaques tectoniques eurasiennes et africaines.

Un calan est un escarpement de calcaire dur qui s'est formé entre 160 et 90 millions d'années avant J.-C. Ces escarpements sont les vestiges d'une présence océanique. En effet, l'océan Thétys se trouvait ici lors de la période du Jurassique, cette même période qui a vu le niveau de l'eau diminuer. C'est alors que des massifs, comme les crêtes des Alpilles, ou comme les calans, se sont formés. Les plus connus sont le Calan de Rousset, le Petit Calan et le Gros Calan.

Bâtie en 1672 avec des pierres venant du château, la Tour de l'Horloge est le symbole de l'indépendance d'Eygalières. En 1660, les villageois ont payé la rançon de leur seigneur, le duc de Guise, pris en otage par les Espagnols. En récompense, ils ont gagné les droits seigneuriaux de leur village. A côté du donjon du XIIIe s., il ne subsiste plus que le rez-de-chaussée voûté. La statue de la Vierge fut placée sur le toit en 1893 pour commémorer un miracle, et semble toujours veiller sur le village.