Circuit à la découverte des campagnes de Fexhe, Streel et Freloux

Dressée au sommet d'une butte (derniers vestiges de la motte castrale) au milieu d'un cimetière fortifié, dominant les campagnes et le village, l'église paroissiale Saint-Martin, et sa tour occidentale en moellon de grès et calcaire de plan carré, probablement romane, remaniée à divers reprise. Le vaisseau mononef, en briques et calcaire, élevé en 1668, fut remanié et restauré en 1849, 1854 et enfin en 1896 sur les plans de l'architecte F. Lohest. Nichée au pied du cimetière, à l'ombre de la tour romane, la pierre commémorative de la Paix de Fexhe a été érigée en 1994 à l'endroit présumé de la signature du traité.

En contrebas de l'église, on aperçoit l'ancienne ferme Gromzelle, aujourd'hui Portier, exemple typique des fermes en quadrilatère hesbignonnes, du XVIIIe siècle, en moellon de grès, brique et calcaire.Les premières mentions d'une habitation dans  « la Vaux », petite vallée séparant le village du hameau de Streel, s'étalant au pied de l'église et du cimetière fortifié, remontent au XVIe siècle. En 1553, elle appartenait au châtelain d'Aigremont, Guillaume Deppe, puis passa à Mathias de Waghy son beau-fils. Saisie en 1593 par le Sr dela Vignette, échevin de Liège, elle passa ensuite dans le courant du XVIIe siècle aux mains de la famille Jamart, dont le premier représentant Lambert, était le gendre de Mathias de Waghy. En 1620, il s'y trouvait« courte, maison, assiese, feurny, brassine, jardinz condist delle Vaul ». Les bâtiments que l'ont peut y voir actuellement forment un imposant quadrilatère agencé autour d'une cour carrée pavée encore pourvue de sa fumière en moellons de grès, briques et calcaire. Le pignon N.-E. Présente encore des latrines à encorbellement. Elle fut longtemps connue sous le nom de Ferme Gromselle, perpétuant ainsi le souvenir de la famille qui la posséda au tournant des XVIIIe-XIXe siècle, dont Hubert-Ernest-Joseph-Ferdinand de Grumsel (1752-ca1806)qui la restaura et fit réaliser les stucs du corps de logis.

Située peu à l'écart, entre la chaussée verte et la rue de la Paix de Fexhe, face à une ancienne mare à chevaux, cette ferme semi-clôturée est construite en briques et calcaires. L'accès à la cour rectangulaire encore pourvue d'une fumière se fait par un portaildu XVIIe siècle, dont les piédroits chaînés sont pourvus de chasse-roue. De part et d'autre du portail, deux ailes d'étables sous fenil du XVIIIe siècle. On remarquera au sud-ouest un impressionnant volume de grange daté de 1873 portant sur le pignon sud-est une clé surmontée d'une pierre calcaire portant les blasons du baron Charles de Blanckart, qui racheta la ferme aux héritiers du baron de Rosen en 1872, et de son épouse la baronne Jeanne Van Hövel, sculptés en creux. En 1944, la ferme servit de refuge au groupe d'intervention de la résistance« Alexandre ». Lors de la retraite des allemands, les résistants interceptent des véhicules transportant un bureau SS. Par représaille, les allemands mènent une expédition punitive et incendièrent le corps de logis qui fut reconstruit après 1944. En approchant de la ferme, vous ne manquerez pas d'entendre et puis de voir les magnifiques paons qui déambulent dans la cour et tout autour du domaine.

Isolé au milieu des champs et des prés, surplombant le village, le château-ferme de Freloux est un imposant quadrilatère, probablement construit sur un noyau du XVIIe siècle, comprenant le logis castral, en moellons de grès, silex, tuffeau, briques et calcaire, entouré d'un parc à l'est, formant bloc avec la ferme du château. Achevé au XVIIIe siècle, il fut remanié au XIXe et XXe siècle. Les bâtiments encadrent une cour carrée, jadis pourvue d'une fumière. On y accède par une très belle tour-porche du XVIIIe siècle. À gauche du porche se trouvaient jadis les anciennes étables sous fenil, aujourd'hui reconverties en bureaux. Dans l'angle nord-est, le corps de logis à deux niveaux, de plan rectangulaire, date probablement de la seconde moitié du XVIIIe siècle, mais a été remanié au XXe siècle. Il est flanqué de deux tours carrées, au nord-est et au sud-est. Si la tour nord-est date du XVIIIe siècle, la très belle tour sud-est est plus ancienne. Construite au XVIIe siècle, elle présente une façade striée de bandeaux en tuffeau sur trois niveaux jadis éclairée par des baies à traverse, aujourd'hui partiellement murées. Sous l'Ancien Régime, la seigneurie de Freloux, fait partie de l'ancien Pays de Liège, quartier de Hesbaye. Au XIIe siècle, elle appartient à Libert Sureal de Donmartin, sire de Warfusée. Elle demeure aux mains de ses descendants, dont les derniers à la posséder furent les Corswarem, seigneurs de Momalle. En 1457, Jacques de Corswarem, seigneur de Momalle, la cède à la famille de Horion. En 1603, elle devient la propriété de Ferier Carondelet, héritier des de Horion, qui en fait transport à Guillaume Bex, receveur de son Altesse le Prince-évêque, qui deviendra plus tard bourgmestre de Liège. La seigneurie de Freloux demeure dans la famille de Bex jusqu'à la fin de l'ancien régime. Cependant, à partir de 1651, elle est l'enjeu d'une guerre intestine qui durera plus de cent ans. Ce conflit, provoqué par la cession de la seigneurie par Ida de Haling à son gendre le colonel et ancien bourgmestre de Liège, Renier de Jamar mit tour à tour des membres des deux clans à la tête de la seigneurie de Freloux. Le 20 novembre 1757, Jean-Pierre-Joseph de Bex reprit la vesture et opéra le purgement de la seigneurie, mettant un terme à cette affaire.Au début du XIXe siècle, le château appartenait à l'agronome M. Bellefroid-Van Hove, qui y créa un établissement horticole d'importance. En 1828, sous le régime hollandais, elle est l'une des plus considérable et renommée du royaume. L'auteur de Staat van den landbouw in Nederland en parle en ces termes : « ...elle a trois bonniers d'étendue et contient au-delà de 150000 pieds d'arbres tant forestiers, qu'arbres à fruit, et autres essences pour l'ornement des maisons de campagne. La collection d'arbustes qui y viennent en plein air, se distingue en particulier par sa grande diversité. » Vendu en 1833 au baron de Copis, il passa ensuite par héritage au comte A. d'Oultremont de Duras, puis au Comte de Baillet la Tour.

En face de la ferme, l'ancienne maison communale de Freloux, est construite en moellons de grès, brique et calcaire siècle au début du XXe siècle sur les plans de l'architecte H. DEWANDRE. Elle est actuellement réaffectée en logement social. Jadis, Freloux était l'une des communes les moins peuplées de Belgique, avec un maximum de 101 habitants en 1890. En 1958, le bourgmestre de Freloux pu se targuer d'être le seul à avoir emmené tous ses concitoyens visiter l'exposition universelle!

Au coin de la rue de la Station et de la rue Lahaut,les bâtiments de l'ancienne distillerie Hicter et cie, furent construits au XIXe siècle sur les fondations d'une ancienne brasserie déjà mentionnée en 1350.