Circuit urbain "au fil de l'eau à Mamers"

Dans le cimetière, se diriger vers l'obélisque pour atteindre ce qu'on appelle "Le carré des inondés" où 13 tombes dont les croix sont en fer forgé, témoignent de la terrible inondation de Juin 1904, qui a fait 17 victimes. Un orage d'une rare violence frappe la ville à partir de 14h. On estime les précipitations à au moins 60mm par heure. La Dive entre rapidement en crue et se transforme en un torrent du fait de ballots de foin qui obstruent son cours. L'eau s'accumule également derrière le mur de l'usine à gaz. Le niveau dépasse alors les 2m50 de hauteur. Le soir, une énorme vague d'eau et de boue déferle sur la ville basse détruisant les maisons situées sur le quai Barutel et la rue de Cinq Ans. Ce sont 17 corps et des dizaines de cadavres d'animaux qui seront découverts le lendemain.

La création d'une piscine extérieure, dans la propriété Jaillé, appartenant à la Caisse d’épargne de Mamers, date de 1934. C'est la première piscine du département. Elle se situait en lieu et place des salles Jean PAPIN et Jacques MORICEAU. L'initiative en revient à Ferdinand CHEVREUL, médecin, qui vantait les biens faits de l'eau pour soigner différents maux. Le bassin au 2/3 enterré, mesurait 25m de long sur 12,5m de large. Un plongeoir de 5m de haut avec un tremplin en bois à 3m est aménagé. Un toboggan descendant d'une hauteur de 5m complète l'équipement en 1936. Pour le confort des baigneurs, l'architecte, Gaston POUPIN, prévoit 20 cabines, 2 vestiaires et 2 cabines de douche. En 1973, elle bénéficie d'une amélioration notable, celle d'une chaufferie portant la température à 24 degrés. Voulant se désengager de son patrimoine, la Caisse d’Épargne vend en 1984 la propriété Jaillé et la piscine. La ville en fait l'acquisition et entreprend de nombreux travaux de rénovation et de mise en conformité de l'accueil, des vestiaires, des sanitaires et des douches. Cette piscine fera la fierté des Mamertins jusqu'aux années 1980. Elle fermera ses portes en 1994 pour des questions de sécurité et de coûts d'entretien. Elle est démolie et le bassin est comblé.

Au début des années 90 la municipalité conduite par Philippe CHEVREUL, fils de Ferdinand, fondateur du Club des Mouettes s'engage dans la construction d'une piscine couverte et chauffée, par l'architecte Daniel SAINTAGNAN. Elle remplace la piscine extérieure qui avait été créée par la Caisse d’Épargne en 1934.

La Dive prend sa source sur la commune de Marollette, a une altitude de 125m, près du lieu dit "La Dive", soit à 3km de Mamers. Elle parcourt ensuite 25km dont 2.5km en centre-ville de Mamers. Elle reçoit en rive droite le ruisseau du Rutin, celui de Commerveil, celui du Moire et celui de la Gravée. La Dive se jette dans l'Orne Saosnoise au niveau de l'ancienne abbaye de Tironneau sur la commune de Saint Aignan proche de Marolles-les-Braults. Comme toutes les petites rivières, elle a servit d'axe de transport pour les marchandises agricoles (grains, vins, cidres...) et industrielles (toiles, cordages, peaux...). Deux autres activités s'y rapportaient : la meunerie (minoterie) grâce aux nombreux moulins comme celui de Barutel et la tannerie, activité très polluante.

Au début des années 70, la ville souhaite se doter d'un complexe de loisirs autour de la Dive. Deux bassins sont creusés, alimentés par la Dive. L'un est consacré à la pratique de la pêche, le second offre une plage avec baignade (surveillée l'été). A proximité se trouvent le camping municipal, l'aire de camping-car, la piscine, mini-golf et des chemins de randonnées pédestres et VTT.

En 1921, la Caisse d’Épargne de Mamers achète à la famille GREMILLON le parc et ses bâtiments. Elle remanie le parc et créée 52 jardins ouvriers. C'est à cette époque que des espèces rares sont plantées comme le cèdre du Liban le pin Landais, l'érable sycomore, l'if ou encore l'épicéa. Une statue vient agrémenter les lieux, il s'agit de la copie d'une œuvre du sculpteur et céramiste Camille ALAPHILIPPE (1874-1934) réalisée pour le jardin des plantes de Nantes. Nommée le premier miroir, elle a été offerte en 1910 à Joseph CAILLAUX, futur Président du Conseil. Elle représente une femme tenant un jeune enfant dont le visage se reflète dans l'eau.

A l'origine, l'église Notre-Dame de Mamers était la chapelle d'un prieuré dépendant de l'abbaye Saint-Lomer de Blois. Une église romane lui succéda. Puis plus récemment une église de style gothique avec un plan traditionnel (une nef et deux collatéraux, cinq chapelles rayonnantes). Son élévation est aussi classique à savoir les grandes arcades, un triforium ajouré et les fenêtres. A noter la présence d'une sculpture en terre cuite "la dormition de la vierge" (1552). Lors des inondations de 1904 qui submergèrent une grande partie de la ville, l'église et son mobilier furent très endommagés à l'exception de la statue de Notre-Dame des Victoires. Elle fut retrouvée miraculeusement intacte sur l'autel central de l'église alors qu'à l'origine elle était placée dans l'une des chapelles. L'histoire dit que la statue portait son regard en direction du tabernacle. Une inscription à droite de la 4ème chapelle rappelle ce fait. Les vitraux qui entourent le chœur sont consacrés uniquement à des saintes féminines entourant la Vierge Marie en gloire : à gauche les femmes de l'ancien testament, à droite les femmes du nouveau testament. Les orgues proviennent de l'abbaye de Perseigne (restaurées en 1988). Un vitrail au-dessus de la petite porte raconte l'histoire de Saint Longis et Sainte Onoflète. A l'extérieur, remarquer l'originalité de son porche, très élevé et partiellement recouvert de peintures. Une plaque émaillée, située à droite de la petite porte d'entrée, précise le niveau d'eau atteint lors de l'inondation de 1904.

Au bout de la rue de la Cure, avant le passage piéton, remarquez derrière vous, bien cachée, une ancienne écluse sur la Dive. Rue du Fort, au niveau du feu tricolore, l'inscription "services d'incendie" est encore visible. La caserne des sapeurs pompiers a été construite en 1826, par arrêté municipal, au bord de la Dive.

Après avoir emprunté la rue des Bains où se trouvait l'ancienne blanchisserie Fortier qui utilisait l'eau de la rivière pour le nettoyage du linge, rejoindre la rue du Moulin à Tan en empruntant le pont sur la Dive où se trouvent les capteurs qui permettent de réguler le niveau de l'eau en cas de fortes précipitations. L'activité de tannage était importante jusqu'au début du XIXème s. Malheureusement, il n'en reste plus aucune trace si ce n'est le nom de la rue. Un moulin à tan est un bâtiment où l'on broie l'écorce de chêne ou de châtaigné pour le tannage des peaux. Quatre opérations sont nécessaire pour faire du cuir : - Le pelenage, macération d'un mois dans un bain de lait de chaux (dans de grandes cuves appelées pelains) pour empêcher le pourrissement, ouvrir les pores et faciliter l'arrachage des poils. L'emploi de la soude caustique, à partir de la 2ème moitié du XIXème s. a permis d'en réduire la durée. Elle a, hélas, accentué la pollution. - L'épilage ou débourrage des peaux tendues sur des chevalets. - Le gonflement des peaux dans de l'eau aigre pour qu'elles absorbent mieux le tanin. - Le tannage proprement dit : les peaux sont empilées dans de grandes cuves de bois ou de maçonnerie imperméable remplies d'eau avec du tan dont les couches ont quelques centimètres d'épaisseur. Chaque fosse peut contenir plusieurs centaines de peaux. Une couche épaisse de tan coiffée de planches et de pierres vient terminer le montage. Le tanin de l'écorce se dissout et est absorbé par les peaux qui se durcissent. Au bout de quelques mois, le tan est renouvelé et les peaux sont placées en sens inverse, celles de dessus au fond et réciproquement, pour un second temps de tannage équivalent. Le tannage n'est complet qu'au bout de 6 à 8 mois, selon l'épaisseur des peaux. Elles deviennent alors du cuir qu'il ne reste plus qu'à manufacturer.

L'espace Saugonna a été conçu en 2006 pour y installer le cinéma Rex un peu à l'étroit dans les locaux du théâtre, place Carnot. Inauguré le 27 Septembre 2008, il se compose de 2 salles de cinéma de 200 et 80 places et d'une grande salle de spectacle avec gradins escamotables pouvant accueillir 500 personnes et plus de 1400 en configuration debout. Le nom de Saugonna fait référence à la déesse celte des eaux dont on retrouve le nom dans celui du village de Saosnes, (latin Sagona) à l'origine de la seigneurie du Saosnois. L'espace Saugonna est situé sur les lieux de l'ancienne gare (ligne La Hutte - Mamers - Saint Calais), des machines à vapeur circulaient sur cette ligne de chemin de fer nécessitant l'utilisation de nombreux litres d'eau.

Face à l'espace Saugonna, emprunter la descente piétonne, pour voir une fontaine couverte datant de 1779. Tout comme celle de la rue Poudreuse, elle a été installée pour pallier au manque d'eau de la ville mais également pour améliorer l'état sanitaire de la population suite aux nombreuses épidémies de dysenterie (maladie qui touche les intestins grêle et qui peut être mortelle).