Balade dans le Vieux-Cannet

Démarrez votre visite devant l'Office de Tourisme "La Boutique" situé au 21, bd Sadi Carnot. Face à vous, vous contemplerez le musée Bonnard.  Véritable locomotive touristique de notre destination depuis le 25 Juin 2011 date de sa création et labélisé Musée de France, il est le seul musée au monde dédié entièrement au peintre Pierre Bonnard qui a posé ses pinceaux et son chevalet en 1927 au Cannet en y achetant Le Bosquet (sa maison nichée sur les hauteurs).Il y résida avec Marthe, son épouse, jusqu’à la fin de sa vie ; ils sont tous les deux inhumés au cimetière communal du Vieux-Cannet. Autre atout du Musée Bonnard, son architecture.  Il a été construit sur un site au cœur du quartier historique, l’hôtel St Vianney.  Typique des constructions du début du 20ième siècle, cette villa a été bâtie en 1908. L’idée était de préserver l’esprit du bâtiment et des constructions Belle Epoque en y insérant des éléments contemporains.

Dirigez-vous vers la rue de l'Église pour rejoindre l'Eglise Sainte-Philomène. Devenue église principale du Vieux-Cannet, elle a été construite au XIXème siècle au cœur du village à la demande des chefs de familles cannettanes qui désiraient une église plus grande, l’église Ste Catherine ne suffisant plus à accueillir une population grandissante. Sa particularité vient du fait qu’elle a été bâtie grâce à des dons privés car la municipalité a refusé de financer sa réalisation. L’église est achevée en 1884 mais ne sera consacrée église paroissiale qu’en 1907. 

En contournant l’église Sainte-Philomène afin de rejoindre la rue Saint-Sauveur autour de laquelle s’organise le Vieux-Cannet, on emprunte la rue des Prés et on découvre une fresque murale street-art réalisée en 2017 par l’artiste Big Ben pour célébrer les 150 ans de la naissance du peintre Pierre Bonnard.  Il y est représenté ici dans ses jeunes années.

Edifiée dans le hameau des Ardissons, elle a marqué l’histoire locale lorsqu’en 1707 le curé Ardisson y sonna le tocsin pour avertir la population d’une invasion des impériaux Autrichiens.   Sauvée d’une ruine probable, elle devient en 1989 le berceau de l’œuvre « la vie est une fête » réalisée par Tobiasse.   L’artiste raconte avec vivacité et poésie une histoire œcuménique, sa propre histoire.  Il traduit la vie, la fête, la nostalgie, l’espoir, la souffrance, la renaissance ; la vie quoiqu’il arrive.

Remontez la rue Saint-Sauveur en direction de la place Bellevue.  La rue Saint Sauveur, anciennement appelée rue Centrale, est aujourd’hui riche d’ateliers d’artisans d’art et d’artistes. Cette rue était autrefois le poumon du village et la vie s’organisait autour d’elle et de sa place centrale : la place Bellevue.   Pierre Bonnard, en s’installant sur le territoire du Cannet, a ouvert une porte sur l’art et la ville continue de l’emprunter. Pour preuve, les différentes œuvres murales telles que celles présentes à l'intérieur de la chapelle Saint-Sauveur, les fresques représentant Bonnard, ou encore le mur des Amoureux de Peynet.   Faites un arrêt devant cette magnifique oeuvre co-réalisée par Raymond Peynet et son fresquiste Guy Ceppa en 1990. Indémodable, cette fresque peinte sur une façade d’une maison ancienne de la rue est un passage quasi-obligé des jeunes mariés. Egayant la rue, elle est le symbole de la joie de vivre au Cannet.Le mur des Amoureux de Peynet est une métaphore de l’amour symbolisé par des jeunes mariés unis s’envolant au-dessus du jardin d’Eden.Peynet, citoyen d’honneur de la ville du Cannet, a peint cette œuvre en l’honneur de tous les jeunes mariés auxquels il a voulu offrir une étape poétique dans leur voyage de noces.C’est en 1942, devant le kiosque à musique de Valence qu’il imagina son petit couple. En hommage aux amoureux, son ami Georges Brassens écrira la célèbre chanson « les bancs publics ».

Remontez légèrement la rue Jard de l'Edem pour vous rendre sur l'entrée du parking Saint-Sauveur. Face à vous, vous pourrez contempler une seconde fresque de Big Ben représentant Pierre Bonnard. Elle a été réalisée en 2017 pour célébrer les 150 ans de la naissance du peintre Pierre Bonnard et représente Bonnard à un âge plus mûr. Il est ici allongé sur son transat, accompagné de son chat, Poucette et de son chien, Ubu.On retrouve également un effet trompe-l’œil avec la tête d’Ubu. En effet celui-ci est peint de façon à ce que sa tête bouge en fonction de l’endroit où l’on se trouve. Cette fresque a été inspirée d’une vraie photo du peintre dans son jardin.

En remontant la rue Saint Sauveur, on peut découvrir parmi les différentes bâtisses, ateliers et commerces, un élément qui nous rappelle que dans les temps anciens les impôts étaient calculés sur les ouvertures.  Les personnes peu fortunées, ne voulant pas avouer leur précarité, faisaient apparaitre sur leur façade de fausses fenêtres allant même jusqu’à coller de vraies ferrures. Vous pourrez en observer 3 conservées en l'état, à l'angle de la rue des Calvys.

En remontant la rue Saint-Sauveur, vous atteindrez la célèbre place du villlage : la place Bellevue. Sa création en 1777 suit de près celle de la commune. En effet, le Cannet devient territoire indépendant avec une première proclamation d’indépendance le 9 août 1774 mais il faut attendre 1777 pour que la séparation avec la communauté des moines de Lérins et Cannes soit officielle.   Sur la place on découvre l’Oranger du Patrimoine, œuvre rendant hommage aux 140 familles fondatrices du Cannet venues du Val d’Oneille pour repeupler le territoire du Cannet décimé par la peste.   Depuis la balustrade qui termine la place, on peut apercevoir la Tour des Calvys, véritable tour de garde avec ses nombreux mâchicoulis, qui a permis en 1707 aux femmes et aux enfants de se cacher pour échapper à l’invasion impériale autrichienne.  Il fallait défendre ce territoire agricole perché et niché dans les collines, c’est pourquoi elle a été bâtie au cœur du village au XVI siècle. On y retrouve également des terrasses de restaurants et une magnifique vue sur la mer Méditerranée.  D’ailleurs elle est nommée Place Bellevue 1870. En partant de la place Bellevue pour rejoindre le haut de la rue Saint Sauveur se dresse la statue de Victorien Sardou, célèbre dramaturge français du XIXème siècle, descendant d’une famille fondatrice du Cannet et qui a fait découvrir à travers ses écrits ce petit village inconnu à l’époque.

En empruntant la rue Saint sauveur pour se rendre vers le haut de la rue, se dresse sur la droite l’ancienne mairie, occupée jusqu’en 1933.  Son clocher et son campanile, toujours en activité, sonnaient autrefois pour rythmer le travail dans les champs et la répartition de l’eau entre les différentes familles du Cannet.

Toujours en direction du haut de la rue, avant d’arriver sur la place des Paramideaux, on rencontre des artisans, artistes et commerçants qui occupent les locaux et ateliers du bas des bastides et participent à la vie du quartier historique.   Place des Paramideaux : cette place est le modèle d’habitat voulu par les moines de Lérins pour éviter à nouveau une perte de population en cas d’invasions ou d’épidémies.  On peut y voir une petite placette entourée de « bastides », ces maisons remparts (en provençal) très hautes et resserrées, qui permettaient de se cacher, de se mettre en quarantaine ou de se défendre.  Cette place a su garder son authenticité et son charme provençal.  

Empruntez ensuite le rue Forville pour vous rendre dans la rue des Voutes, témoin de l’habitat très étroit avec ses maisons construites directement sur des gros blocs de pierre brute.  On peut apercevoir sur le linteau des portes la croix de Malte sculptée, symbole de l’ordre des Hospitaliers Blancs.  Le prieuré de cette rue est abandonné par les moines dès la construction de la chapelle Saint-Bernardin en 1552.

Direction la Traverse du Roy ! A l’angle de la rue du Pas de Gallou se trouve la plus petite rue du Cannet. Pour certains, elle servait à compter le bétail. Pour d’autres, en raison des querelles de voisinage, les maisons ont été espacées les unes des autres, créant ce passage.A vous de choisir ! Empruntez les ruelles à l’allure très provençale pour retrouver la rue Saint Sauveur et prendre la direction de la place Bellevue.

Juste avant d'arriver à la place Bellevue, rempruntez les escaliers pour descendre. Vous apercevrez sur votre gauche les anciens lavoirs. Les lavoirs ont été des équipements collectifs indispensables à la vie quotidienne et un lieu de communication par excellence.

Profitez-en pour faire une petite pause nature et vous balader dans le magnifique jardin méditerranéen sous la place Bellevue. Continuez votre visite en rejoignant l'Hôtel de ville. 

Située sur le boulevard principal (bd Sadi Carnot) proche du Musée Bonnard, cette bâtisse du début du XXème siècle office en tant que mairie depuis 1933 à la demande du Maire Maurice Jean-Pierre.  Elle a été construite en 1902 pour être un hôtel, l'Hôtel des Anges, et témoigne de par son architecture des caractéristiques des constructions de l’époque surnommée La Belle-Epoque. Dans la salle des mariages, dite salle Bellini,  sont exposées 5 œuvres de l’artiste représentant la joie de vivre au Cannet. Comme toutes les toiles de ce peintre, elles sont sincères, spontanées, gaies et colorées. Il dit lui-même que l’essentiel de son œuvre est issu de l’accumulation des impressions et des sensations enregistrées et ressenties, au temps où rien ne semblait le destiner à devenir peintre.