Les Montèzes

Autrefois les vignes couvraient la campagne autour de Saint-Ambroix. Une année, au moyen-âge, la récolte fût très abondante et l'on ne sut que faire de tout ce vin. Pour éviter un immense gâchis, le consul fit crier dans tous les villages alentour qu'un bœuf volerait tel soir dans le ciel de Saint-Ambroix. Toute la journée fut festive, torride et arrosée par une seule boisson imposée: le vin piqué qu'il fallait écouler !(...) La population saoulée et joyeuse fut bien certaine d'avoir vu s'élancer le bœuf du haut de la falaise. Aujourd'hui, le bœuf s'envole toujours un soir d'été, après une journée de fête. Rassurons les cœurs sensibles, le bœuf ailé est une belle imitation mais qui vaut le détour !

Les oliviers nimbés d'argent sont omniprésents, soit autour des maisons, soit sur les terres étagées de la colline d'en face. Olivaie, oliveraie, olivette, ces noms désignent tous une plantation d'oliviers. Cet arbre symbolisant la paix est cultivé depuis 4000 ans, reconnaissable à son tronc noueux et à son feuillage vert argenté. C'est en novembre et décembre que les olives se récoltent dans un filet déployé au sol. Séparées des feuilles, elles sont transportées au moulin puis pressées à froid pour en extraire l'huile.

Elles étaient plus de 1500 femmes au XIXe siècle, à venir travailler dans les 21 filatures de la ville. Lors d'un congrès de fileuses en 1908, ce travail est qualifié de "bagne féminin" car les femmes, parfois encore enfants, travaillaient quatorze heures par jour pour un salaire de misère. Dans toute la région se sont succédées des grèves de fileuses, dont la toute première éclata à Saint-Ambroix en 1879. Travaux ingrats et des plus mal payés de l'industrie du textile, mais dont elles parlaient avec nostalgie quand elles quittaient cette vie ouvrière.

Ce sont d'étroites ruelles pavées, des passages voûtés, des ruelles escaliers, des ruelles sentiers. Ce quartier perché, inaccessible aux voitures, abrite en silence des vestiges de la nuit des temps.Préhistoire, Antiquité, Moyen-âge, crise religieuse de la Réforme au XVIe et chaque siècle suivant ont laissé leur empreinte sur cette colline. Un autel de sacrifices païens, une chapelle toute crénelée du XIXe, 3 portes du XIIe, un château et ses remparts rasés en 1629 sur ordre de Louis XIII...