Micro-circuit n°1 "Bords de Meuse"

Curieusement, le n°156 est en contrebas. Cette habitation existait déjà sans doute avant 1815. Lorsque la chaussée a été créée pour faciliter le passage des troupes napoléoniennes, le niveau de la rue a été rehaussé. D’autres petites maisons sont aussi en contrebas de la chaussée. La façade de ces maisons était orientée vers le jardin et le jardin descendait en pente douce jusque la Meuse.

L’édifice date de la fin du 17e siècle et a subi de nombreux ajouts et transformations par la suite ; il est repris à l’Inventaire du Patrimoine de la Belgique (Patrimoine monumental, 16/1, p.62).

Profitez du point de vue sur l’Abbaye de Flône au niveau de l'embarcadère.Ce dernier dispose d'une aire de détente en face de la maison de l’éclusier.

Le n°12 du quai du Halage, en brique et calcaire, est en retrait et surélevé; une pierre calcaire au-dessus de sa porte d’entrée indique AMAY. Cette information était à destination des bateliers. C’est l’ancienne maison de l’éclusier. Elle rappelle qu’à cet emplacement, sur la Meuse, se trouvait un des 3 barrages à aiguilles construits en 1864-1865 à Huy, Ampsin et Flône. Ces barrages étaient très dangereux pour les éclusiers qui devaient emprunter une passerelle étroite et glissante pour aller relever tour à tour des madriers en bois. Ils ont été remplacés après les inondations de 1926 par le barrage électromécanique d’Ampsin-Neuville (à 2kms en amont), ce qui a permis de lutter contre les inondations et d’améliorer les conditions de travail des éclusiers et les conditions de navigation (voir Ponts d’hier et d’aujourd’hui, p.126-127et carte postale illustrée de l’inondation de 1926 au point 6).

Nous arrivons au château de Rorive, grande propriété clôturée entourée d’un parc aux arbres remarquables. Les bâtiments datent des 17e et 18e siècles (Patrimoine monumental, 16/1, p.39-40). Le petit pavillon de jardin à l’angle de la rue des Meuniers a peut-être servi autrefois à héberger des militaires, en temps de guerre…

A hauteur de cette petite rue des Meuniers, on pouvait, avant l’époque romaine, franchir la Meuse grâce à un passage à gué. Les Romains y ont construit un pont. Il permettait à la chaussée romaine Metz-Arlon-Tongres de traverser la Meuse. On peut en voir une maquette et des vestiges(pieux et sabots métalliques)au Musée communal. De chaque côté de ce pont s’était établi un vicus, petite agglomération composée d’un quartier résidentiel, rive droite et d’un quartier d’artisans et de commerçants, rive gauche.

Le pont actuel que vous apercevez un peu plus en amont, a été reconstruit après la guerre 14-18 puis 40-45 et mis en service en 1951. Lui aussi a une histoire, racontée dans Ponts d’hier et d’aujourd’hui (p.129-130). On l’emprunte sans lui accorder beaucoup d’attention et pourtant, c’est un bel ouvrage d’art. Sa structure ajourée, ses fins montants verticaux et son garde-corps au dessin linéaire lui confèrent légèreté et élégance.

A gauche de la rue des Meuniers, une belle habitation surplombe la Meuse, c'est celle de la famille Thirion. « Parti de rien », Arnold Thirion, né en 1815, est d'abord ouvrier brûleur, responsable de la cuisson des briques, puis maître briquetier en 1863.C'est sans doute lui qui achète en 1869 la partie la plus ancienne de la maison.Son fils Lambert reprendra et développera l’activité. Les Thirion resteront entrepreneurs de génération en génération.

A remarquer, sur la chaussée, le n°145, une belle habitation avec son pavillon de jardin et ses terrasses aux murs en pierre sèche.Elle a appartenu à la famille Delcomminette, famille de maîtres briquetiers bien connue à Amay.D’origine italienne, les Delcomminetti, d’après la tradition, se seraient installés à Amay dès le 16e siècle pour exploiter les terres à briques de la localité. Ils feront eux aussi, de génération en génération, prospérer cette industrie.

A remarquer également le n°140, jolie petite maison « dans son jus », en contrebas de la route.Nous nous retrouvons à notre point de départ.