La Mare Périlleuse

Au cœur du Domaine de la Salle à Féricy trône un érable sycomore (Acer pseudoplatanus) exceptionnel classé "arbre remarquable de Seine-et-Marne".Source CAUE77.

Le Domaine de la Salle, à Féricy, regroupe une Maison de maître, plusieurs bâtiments, un terrain de 9 hectares et de magnifiques arbres dans le parc ouvert au public.L'histoire du domaine de la Salle est intimement liée à celle du village de Féricy. L’histoire du Domaine débute vers 50 avant JC par l’occupation du Domaine par son premier propriétaire Fericius ou Fericiacus, qui aurait donné son nom au village. Vers 481, le Domaine devient l’apanage des Rois Francs et est confié à un vassal, prenant le nom de Domaine de la Salle. Pépin le Bref donne ensuite le Domaine à l’Abbaye de Saint-Denis, donation confirmée en 775 par son fils Charlemagne. En 1380, le Domaine est vendu à la Sainte-Chapelle par Pierre Despoix et Isabelle d’Auxy son épouse. En 1532, de par la volonté du Chanoine de la Chapelle, Jehan Parent, celle-ci devient église paroissiale. En 1791, Regnaud vend le Domaine à Louis Marie Pomponne Pinson de Ménerville, conseiller du roi. Ce dernier, émigré à Bruxelles sous la Terreur, revient en France en 1799 puis fait l’acquisition du presbytère qui jouxte l’église en 1835 et l’intègre à la cour des communs. C’est à lui, que l’on doit l’aspect actuel du Domaine de la Salle. En 1838 il fait construire l’actuelle maison de maître, de type « manoir néo-classique » à 4 niveaux. Délaissé, tombé dans l'abandon, le Domaine de la Salle aurait pu terminer en ruines, mais c'était sans compter sur la volonté de la municipalité, qui acquiert la propriété en 2006 après le décès sans successeur de la dernière propriétaire, et la volonté de nombreux bénévoles qui œuvrent à lui redonner vie. Malgré un incendie en 2012 ayant détruit une partie de la Maison de Maître, petit à petit, le lieu est restauré, il fait l'objet de multiples projets et accueille déjà diverses manifestations. Le Domaine de la Salle intègre de nombreux éléments patrimoniaux et paysagers : une maison de maître communément appelée "le château", des communs, un étang, un lavoir, la fameuse source Saint-Osmanne et un vaste parc arboré. Les promeneurs sont invités à découvrir la variété de la faune et de la flore au gré des saisons, en respectant les lieux. Parmi les arbres spectaculaires, on peut noter un cèdre et un cyprès qui ponctuent la grande prairie, un sophora du Japon, un peuplier grisard, un tulipier de Virginie, un séquoia géant, des chênes pédonculés, des charmes et un érable sycomore (classé "arbre remarquable de Seine-et-Marne"). Le long et au nord du canal, on peut identifier un hêtre pourpre, des cyprès chauves, un févier d'Amérique, des peupliers d'Italie.

L’église Saint-Osmanne à Féricy doit sa réputation acquise au fil du temps à la réception en 1405 des reliques de sainte Osmanne, princesse irlandaise du 7e siècle à qui on confère des pouvoirs de guérison et de recours dans l’enfantement.La présence d’une source aux vertus miraculeuses pour la fertilité ainsi que la proximité de la Cour de Fontainebleau suscitèrent de multiples pèlerinages et l’intervention de bienfaiteurs qui enrichirent l’édifice. Les reines Marie-Thérèse d’Autriche et Anne d’Autriche vinrent y prier au 17e siècle dans l’espoir d’enfanter ; d'ailleurs cette dernière offrit un tabernacle orné de bas reliefs en bois doré pour remercier la sainte. L’église Sainte-Osmanne, classée aux Monuments Historiques en 1930, fut bâtie au 12e siècle, probablement à la place d’une église plus ancienne ou d’un temple romain détruit aux alentours du 8e siècle. La nef conserve le style épuré caractéristique de l’usage des premières voûtes à croisée d’ogives du gothique dit "primitif", du 12e siècle. Les chapelles latérales formant l’unique bas-côté de l’église furent construites entre le 12e et le 16e siècles. Les extensions du 16e siècle donnent à l’église son plan en croix latine par la construction de son transept saillant, du chœur, et du porche d’entrée. L’église fut pillée par les Huguenots au 16e siècle mais subsiste néanmoins un mobilier ancien, en particulier un bénitier en pierre du 12e siècle remarquable avec ses sept figures humaines sculptées. L’église est aussi réputée pour ses vitraux daté de 1534. Un pan de vitrail a été exposé au musée de Louvres. L'église abrite de nombreux objets protégés au titre des Monuments Historiques : verrières, statues, autel, bénitier...

C’est en 1637 qu’Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII boit l’eau de la Source Sainte-Osmanne à Féricy, elle donnera naissance 9 mois plus tard au futur Louis XIV… Depuis on lui attribue des vertus de fertilité.Située dans la cour du Domaine de la Salle, cette source offrait autrefois un libre accès pour les pèlerins. Un droit de passage existait d’une part pour la cure et d’autre part pour le fief de la Salle. La source attestée à l'époque gallo-romaine, fut dédiée- au culte d'une divinité topique, c'est-à-dire emblématique du lieu. Au 16ème siècle, la source acquit une notoriété importante : consacrée à Sainte-Osmanne dont les reliques avaient été déposées à l'église de Féricy, la source fut réputée pour ses pouvoirs miraculeux de guérison et de recours dans l'enfantement... Les pèlerinages à la source se multiplièrent alors. La visite la plus célèbre fut celle d'un disciple d'Anne d'Autriche, Reine de France depuis 22 ans sans avoir donné de fils au roi Louis XIII : il vint chercher pour celle-ci une fiole d'eau de la source miraculeuse. Il est dit que la naissance de Louis XIV serait due aux vertus miraculeuses de la source Sainte-Osmanne...

De 1874 à sa mort, en 1898, Stéphane Mallarmé aima séjourner dans cette ancienne auberge devenue sa maison, qui fait face à la Seine et à la forêt de Fontainebleau. Mallarmé revit près de nous dans cet adorable musée-maison.Aujourd'hui, le musée qui lui est consacré restitue le charme de cette villégiature à travers les meubles et les objets familiers du poète, sa bibliothèque et les œuvres de ses amis peintres et sculpteurs. Le beau jardin où Mallarmé aimait "faire leur toilette aux fleurs avant la sienne" contribue à l'agrément de ce lieu de mémoire. Il a été restitué dans l’esprit de l’époque. Véritable petit paradis, il invite à la rêverie dans les pas du poète. Le musée, lieu de mémoire vivant, participe tout au long de l’année aux grands événements culturels. Il accueille régulièrement des expositions temporaires qui complètent l'évocation de cet écrivain exceptionnel qui joua un rôle de premier plan dans la vie intellectuelle et artistique de son temps. Le musée propose des animations et des visites récréatives et conviviales à tous les publics.