CHAMPTOCE SUR LOIRE - Au fil de la Loire

Dédiée à Saint Pierre, elle était enclavée dans le cimetière et enfouie de près de deux mètres. Elle fut fondée par les religieux de Saint Florent le Vieil, qui par la suite, établirent un prieuré au centre du bourg, près des fossés du château. On voit alors se construire peu à peu le domaine du prieuré fortifié. Vendue comme bien national avec le presbytère pendant la Révolution Nationale de 1789, elle fut rachetée par un groupe d’habitants puis rétrocédée à la commune en 1819. Au nord de l’édifice, une fenêtre à meneau du XVIème siècle est encore visible. Plusieurs restaurations eurent lieu, la première en 1680, puis en 1807 et en 1836. En 1846, le clocher brûla et fut reconstruit la même année et consolidé en 1927. Quant aux cloches, elles sont très anciennes puisqu’elles datent de 1540 et de 1659. La dernière restauration fut réalisée par les compagnons du devoir fin 1967, début 1968. Le porche fut alors supprimé.

Cette demeure du début du XVIIème siècle construite en moellons et tuffeau (calcaire crayeux utilisé en construction) a appartenu successivement à Juste Caillot, curé de la paroisse et aux comtes de Serrant. La demeure, qui possède une magnifique cave voûtée leur servit d’ailleurs de rendez-vous de chasse. Restaurée depuis quelques années par ses propriétaires, la bâtisse a conservé tout son cachet. Elle fait l’admiration des amateurs d’architecture ancienne.

Par sa situation stratégique, Champtocé sur Loire domine la vallée de la Loire. Ce château, aujourd’hui en ruine, ne peut pas être visité. Un premier château avait été construit au Xème siècle pour servir de centre à une vignerie. En 1080, il fut transformé en église et redevint un château par la suite. Au Moyen-âge, il fut la première place forte de la région sur la rive droite de la Loire. Ce château a appartenu à Gilles de Rais (1404-1440), seigneur très puissant qui possédait de nombreuses propriétés en Bretagne et en Anjou. Il fut compagnon d’armes de Jeanne d’Arc et obtint le titre de Maréchal de France en 1429. Il possédait alors une des plus grosses fortunes du Royaume de France. Il fut condamné à mort pour meurtres et sorcellerie, et exécuté à Nantes. Le château connut trois phases de construction : -le XIIIème siècle : l’enceinte s’adaptait alors au terrain rocheux, il ne subsiste de cette période que quelques vestiges d’archères. -le XVème siècle : il fut fortifié à l’initiative des ducs de Bretagne, les transformations eurent pour objectif d’adapter le château aux nouvelles armes. -le XVIème siècle : le château prend alors un caractère plus élégant avec ses bandeaux de tuffeau. Il fut détruit au XVIIIème siècle. Il ne subsiste aujourd’hui qu’une tour fendue et quelques escaliers intérieurs.

Autrefois navigable et donc empruntée par les gabares, la boire de Champtocé est alimentée par les ruisseaux de l’Auxence (qui prend sa source à Belligné) et de la Rôme (qui prend sa source à Bécon les Granits) et elle rejoint la Loire à Ingrandes. C’est un lieu privilégié pour la faune et la flore. En effet, 17 espèces d’oiseaux ont été comptabilisées sur la boire elle-même ou sur les prairies et les boisements environnants, comme le colvert, le héron cendré, le martin pêcheur, le balbuzard, l’aigle migratoire, la sterne ou encore la bergeronnette des ruisseaux. Les oiseaux ne sont pas les seuls animaux présents aux abords de la boire, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir des castors, des ragondins et même la cistude (petite tortue des bords de Loire). Les prairies humides sont également connues pour abriter la célèbre gogane (de son nom savant fritillaire pintade). Cette fleur, de la famille des liliacées est particulièrement protégée, vous la reconnaîtrez à ses clochettes à damier pourpre ou rose.,Il est bien sûr formellement interdit de la cueillir.

PROPRIETE PRIVEE Le château de la Touche Savary fut construit au XVIème siècle et la salle voûtée, portant trois écussons, date de cette première époque de construction. Le fronton triangulaire classique porte la date de 1776. Le château, les communs (ensemble des bâtiments, des lieux d’une grande propriété, d’un château, réservé au service comme par exemple les cuisines et les écuries…) et la fuie (petit colombier) se situent dans un parc avec des jardins à la française et à l’anglaise. Cette fuie est un bâtiment rond aux murs très épais qui est surmonté d’une voûte en tuffeau. A l’origine, la fuie était tapissée d’environ 500 boulins qui indiquaient que le propriétaire de l’époque possédait 500 arpents, environ 250 hectares. Un boulin est une pièce de bois horizontale d’un échafaudage fixée dans la maçonnerie ou le trou laissé par cette pièce après qu’on l’ait déposée. Ces trous étaient des cavités dans lesquelles nichaient les pigeons. Au milieu de XIXème siècle la propriétaire transforma la fuie en chapelle. La chapelle, les façades et les toitures sont inscrits aux Monuments Historiques depuis le 27 Décembre 1972.

Cette petite rue doit son nom à l’ancien commerce des oies de Saint Germain des Prés qui avait lieu ici même. En entrant dans cette rue étroite, nous vous demandons d’imaginer une rue pleine de commerçants venus vendre leurs oies, le bruit de leurs gloussements qui devaient se faire entendre de très loin. Il est alors possible de se rendre compte de la vie au début du XXème siècle, des changements établis et du calme qui y règne aujourd’hui.

Propriété privée. Ce café se nommait initialement « Hôtel du Cheval Blanc », puis « Hôtel Levron » et enfin le « Café des Prés ». Il fut rénové et permit la mise en valeur d’une cheminée en tuffeau et d’un potager recouvert de faïence. Un potager est un four à charbon de bois, créé au XVIIIème siècle, qui fonctionne à l’aide de deux foyers. Ce potager permettait de tenir la soupe au chaud, sur la braise, pour les clients de passage.

Cette église fut construite, selon les légendes, vers le IXème siècle. Puis elle fut reconstruite de 1846 à 1849 car elle avait subi de nombreux dommages durant les guerres de Vendée (1793-1796). Son architecture met en avant un caractère classique, en rejoignant les trois ordres (l’ordre dorique, le plus ancien et le plus dépouillé des trois ordres en architecture grecque. Puis, l’ordre ionique, plus lourd et moins gracieux, enfin l’ordre corinthien, caractérisé par une grande richesse d’éléments). Ce style néo-grec se remarque en différents endroits du monument comme sur le fronton en façade. La nef centrale voûtée en berceau est portée par un double rang de quatre colonnes et un pilier carré, au transept. La chaire est située à la fin de l’allée principale à gauche. Le chemin de croix de l’église fut peint par Ferdinand Dubois en 1850. Celui-ci fut formé à l’atelier de Delacroix. Dubois fut gravement atteint de tuberculose et n’a pu achever son travail. Il mourût en 1851 dans l’hôtel du bourg où se situe aujourd’hui le Café des Prés. Il est enterré dans le cimetière de la commune. Les différents tableaux qui font le tour de l’église en commençant par la partie gauche, furent de ce fait terminés par le peintre Magu.

PROPRIETE PRIVEE. Ce château date des XVIIIème et XIXème siècles, il est muni d’une large cour bordée de bâtiments et une douve sépare la terrasse du parc. Les deux façades du corps de bâtiment, terminé par deux pavillons, sont couronnées par un fronton triangulaire central. Un clocher domine le tout. Vers 1922, deux ailes basses furent ajoutées à chaque extrémité de l’habitation. La chapelle néo-gothique, inachevée, fut construite vers 1825. Le jardin de la Missonnière est un jardin ligérien qui représente des ensembles munis de 4 angles creusés ou surélevés par rapport au terrain d’origine. Il est possible de voir des carrés de pelouse et de fleurs qui mettent en avant le style des demeures du XVIIIème siècle.

Depuis le 30 novembre 2000, le Val de Loire est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, de Sully sur Loire dans le Loiret, jusqu'à Chalonnes sur Loire, soit 280 km. Que ce soit pour le transport de marchandises, la pêche, ou encore du fait des crues qui rythment la vie des ligériens, la Loire a toujours eu un lien très fort avec ses habitants.

Le pont de l’Alleud, le plus grand pont en pierre qui enjambe la Loire, était autrefois le lieu de rendez-vous de nombreux pêcheurs professionnels. Les travaux de construction commencèrent en 1863 et 30 mois plus tard, en septembre 1866, la ligne de chemin de fer Angers-Niort fut inaugurée officiellement. Le pont mesure plus de 600 m et la hauteur des arches est de plus de 10 m. Ces mesures avaient été imposées par l’administration pour permettre aux bateaux à vapeur de circuler sur la basse Loire, entre Nantes et Angers. Ce pont se compose donc de 17 grandes arches de 30 m d’ouverture. Il était établi pour deux voies de chemin de fer, mais en 1866 les premiers trains passaient sur une voie unique. Plus tard, on se servit de la deuxième voie pour y faire circuler « Le Petit Anjou » (petit train à vapeur départemental). Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le pont subit les eaux tumultueuses et les crues. Mais en juin 1940 l’armée française fit sauter quelques arches pour ralentir les troupes ennemies. En septembre de la même année la reconstruction commença pour se terminer en janvier 1942. En 1944 les alliées coupèrent les principales voies de communication pour gêner l’ennemi. Le pont de l’Alleud en fit les frais : sept bombardements en juin et juillet 1944 ! Les travaux de reconstruction durèrent 21 mois, et ceci pour aboutir au pont que nous connaissons actuellement.

Aux 17ème et 18ème siècles, l'économie locale dépendait surtout de la Loire qui assurait les principaux transports. Tous les bateaux étaient, et sont oujours, obligés de passer devant le port de la Possonnière. Mais au 19ème siècle, les travaux de construction du chemin de fer commencèrent et au début du 20ème siècle, La Possonnière devint une plaque tournante importante du réseau ferroviaire régional - les transports par la Loire diminuèrent donc. Aujourd'hui, le port de la Possonnière est aménagé avec deux cales de mise à l'eau et une aire de pique-nique. Vous pouvez y admirer des bateaux de Loire traditionnels : futreaux, toues, toues cabanées...

Propriété privée. Le prieuré était une grande propriété avec parc, jardins et prairie en plein centre de La Possonnière. L’agglomération s’est formée autour de cette propriété, la plus ancienne de la ville. Selon de nombreux textes, elle correspondrait aux vestiges d’un ensemble monastique remontant au XIIème siècle. Les moines bénédictins de l’abbaye Saint-Serge d’Angers établirent ici un prieuré, confirmé par un décret papal de 1159. A partir de 1328 un texte de jugement autorisa les moines à ouvrir une taverne. Le bâtiment date du XIIIème siècle. Les religieux qui y venaient ne payaient pas pour leur logement mais en échange ils devaient dire trois messes à l’intention des personnes qui les avaient servis. La Taverne du Prieuré a souvent changé de nom au fil du temps. Ainsi, elle s’appela « Auberge du croissant couronné », « Hostellerie de la Marine », « Hôtel de l’Ancre de la Marine ». La tourelle d’escalier était ronde à l’origine mais fut transformée en tour à pans octogonaux au XVème siècle.

René-Marie de Romain (1727-1812) fît construire au XIXème siècle, une église qu’il conçut lui-même. La base du clocher, qui fut ajoutée vers 1825, existe encore, mais le reste de l’église fut entièrement reconstruit sur les mêmes fondations entre 1860 et 1862. L’église fut cependant agrandie d’un transept et d’un choeur. Plusieurs travaux suivirent : le clocher fut surélevé et décoré en 1880, puis restauré après la Seconde Guerre mondiale ; l’extérieur de l’église fut, quant à lui, restauré par la commune en 1960. A l’intérieur, une Vierge à l’Enfant du XVème siècle orne l’église depuis sa construction.

Propriété privée. Cette grande maison bourgeoise en tuffeau date du XVIIIème siècle et sa tourelle à clocheton est située à la jonction de deux corps de bâtiment construits sur un plan en L. La façade est ornée de 3 médaillons en terre cuite moulée et les sols des pièces du rez-de-chaussée sont décorés de belles marqueteries de marbre.