De Vance à la ferme Belle-Vue par les mardelles

Situé au croisement de la rue d'Habay et de la rue Notre-Dame des Champs, au nord de Vance, il s'agit d'un petit monument érigé en 1950 par la section locale de la J.A.C. (Jeunesse Agricole Catholique). Il est composé de quelques pierres rectangulaires formant un socle à deux étages surmonté d'une niche en pierre où l'on découvre une vierge à l'enfant, la niche étant elle-même surmontée d'une croix de pierre à laquelle est fixée un Christ. L'ensemble mesure environ 1,20 mètres de hauteur. On peut lire l'inscription suivante sur le socle : "Notre-Dame des Champs P.P.N." Jadis, à cet endroit était situé un four à chaux ou chaufour, servant à la transformation du calcaire en chaux par calcination et qui était le liant principal des mortiers.

"Aclôs", du patois gaumais signifiant enclos et "Mar" pour maire. Il s’agit d’un terrain ayant appartenu à Nicolas Picard qui fut maire de Vance à diverses reprises et qu’on surnommait le gros mare.

Cette rue constituait jadis une voie importante de liaison entre Vance et Habay. C’est le chemin n°2 de l’Atlas des Chemins et Sentiers Vicinaux de 1843 pour la zone de Vance. Il part du chemin n°1 (rue de Habay), à la sortie nord de Vance et s'arrête à la limite entre Vance et Habay. Il a été baptisé rue Notre-Dame des Champs, en référence à la croix et à la niche comportant une vierge à l’enfant qui se trouve à son départ. La route va vers le nord-ouest traverse la Chaussée Romaine, reste macadamisé sur environ 400 mètres, puis devient un chemin rural empierré jusqu’au ruisseau du Pont Bideau, qu’il traverse avant de se perdre dans le bois. Jadis, il se prolongeait pour passer près du château de la Sagnette et rejoignait Habay-la-Neuve. Il existe toujours et se prolonge à travers le bois, mais à partir de son entrée en forêt, il est fort humide et impraticable, sauf pour des piétons.

La croix Georges est située au pré "Le Chapelier", au carrefour de la chaussée Brunehaut (chemin des romains) et de la rue Notre-Dame des Champs. Elle aurait été érigée en 1869 par Joseph Georges en signe de reconnaissance. La croix fut remplacée en 1949 par son fils Ernest et par l'abbé Jules Georges. En 1995, elle fut à nouveau complétement remplacée. Cette fois la croix est métallique. Le Christ fut replacé sur la nouvelle construction.

Les mardelles sont une particularité géologique que l'on peut observer en Gaume. Il s'agit de cuvettes plus ou moins profondes, souvent isolées au milieu des champs, des prés ou des bois de zones marécageuses que l’on rencontre sur les sols marneux de la Lorraine. Dans la commune d’Etalle, c’est surtout dans le nord que l’on peut les observer. Formées de façon naturelle par la dissolution du carbonate contenu dans les marnes, elles se sont remplies d'eau de pluie progressivement. Les mardelles sont alimentées uniquement par les eaux de pluie et par le ruissellement d'un bassin versant. Outre leur intérêt paysager, ces biotopes humides servent de refuge à une flore et une faune remarquablement riches. A 200 mètres de la rue Notre-Dame des Champs, sur un chemin perpendiculaire, il est possible de découvrir une première petite mardelle, maintenant envahie par la terre et la végétation et une deuxième et une deuxième, plus grande et encore sous eau dans un bosquet d'arbres sauvages.

Une hypothèse de l’origine du toponyme "broye" serait "briga", qui signifie forteresse, fortin, citadelle. Comme il semblerait qu'à cet endroit on ait découvert quelques vestiges d’un ancien castel, qui serait contemporain, voire antérieur au château-fort de Vance, bâti vers 1200 et dont les ruines furent encore visibles jusqu’en 1600, l’explication de "fortin" pourrait être la bonne pour expliquer le toponyme broye.

Il s’agit encore d’une mardelle de prairie d’une dizaine d’ares.

Le parcours depuis Vance jusqu’à cet endroit était déjà tracé et présent sur les cartes IGN. La portion côté Etalle existait également, mais il manquait une centaine de mètres entre les deux pour réaliser un chemin de liaison. Mise en évidence par le groupe "Mobilité Douce" d’Etalle, cette possibilité de liaison a été concrétisée en 2019 par un aménagement à l’initiative de la commune qui a empierré le parcours, le rendant tout à fait carrossable.

Cette haie libre d’aubépines (Crataegus sp.) figure dans l’inventaire des arbres et haies remarquables disponible sur le géoportail de Wallonie. Non loin de là, le lieu-dit s'appelle "Derrière les Haches", "Hache "venant de "Hage" = hêtre ou encore haie. Sans doute pour qualifier l’endroit situé derrière cette belle haie d’aubépines.

La ferme de Jean-Marie Lutgen accueille 6000 poules pondeuses bio. Cet élevage diversifie les productions de l’exploitation, à savoir lait et pommes de terre bio. Les poules, séparées en deux lots de 3000, normes bio obligent, s'ébattent sur 2 ha 40 de prairie attenante.

Le parcours passe sur un pont au-dessus du ruisseau du "Pont Bideau". Bideau serait une altération de Bida, qui était le nom d’un maître des forges de Bologne, qui fit construire un pont sur le ruisseau appelé depuis "ruisseau du Pont Bideau". Il l’avait établi pour permettre à ses voituriers, qui allaient à la mine à Vance et dans le bassin de Longwy, de traverser plus aisément l’obstacle que constituait le ruisseau. Celui-ci prend sa source dans l’ancienne commune de Hachy et forme sur une certaine distance la limite entre les deux communes. Il se jette dans le ruisseau de Lenclos à une centaine de mètres de là, vers l'ouest..

Tout au bout de la petite route se trouve cette belle ferme restaurée. Elle s’appelle aussi ferme des Cœuvins, du nom du lieu-dit dont le nom provient du latin cova, signifiant creux, fossé. La fin du chemin de campagne offre un magnifique paysage dans la verdure, avec des centaines de moutons. C’est en effet là qu’Alexandre et Véronique Dupont élèvent des moutons, depuis 1987, en succédant à la famille Masson, qui exploitait une ferme traditionnelle avec vaches laitières.