De Fratin à Etalle par Ferjanwé

Rebâtie en 1843, elle se dresse sur la magnifique place herbeuse au centre de Fratin. Elle est de style néo-gothique, ainsi que son mobilier, mais sa voûte est romane. Elle a remplacé une ancienne chapelle, qui se dressait à côté de l'endroit de l'église actuelle et qui a été transformée en école, puis démolie en 1932. La nouvelle paroisse de Fratin devint autonome en 1877 et fut dédiée à Saint-Antoine de Padoue. A voir dans l'église, l'autel majeur, avec les agneaux de l'apocalypse et un retable avec calvaire entre deux anges, datant de 1900. Le mobilier néo-gothique est resté en place et est valorisé par la polychromie architecturale. Notons en passant que le nom "Fratin" viendrait probablement du latin "frater", qui veut dire frère, parce qu’au XIIIe siècle, les frères de l’abbaye d’Orval prirent possession du lieu et le mirent en valeur en y bâtissant une ferme.

La pompe est située sur la place de la Moisson, à Fratin, en bordure de la route (qui devient la rue du Vivier au-delà de la place), près d’un abri de bus. Elle date de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe. Elle est en fonte, avec une base à motifs végétaux, un corps carré aux angles brisés et un amortissement en forme de gland. On peut lire une inscription : "W.CARVENS/ANVERS". Elle est accompagnée d’un abreuvoir rectangulaire en calcaire gris, habituellement fleuri.

A l’angle de la rue des Alouettes et de la rue du Vivier, cette imposante ferme date de 1816, avec un millésime au portail à pilastres et ressauts. La façade est quadricellulaire. Le logis est à droite, de deux travées de deux fenêtres avec porte. La porte de grange médiane est en anse de panier avec clé trapézoïdale et impostes cubiques. Les étables sont symétriques, avec une baie plus récente et lucarne à poules. A l’arrière, deux travées de deux fenêtres, grangette avec archères et petite baie. Pour l’ensemble : baies de combles de différents modules, linteaux droits. Contrevents. Croupettes en toiture.

Au début du XXe siècle, beaucoup de maisons dans les villages étaient des débits de boisson. On y venait boire une "petite goutte" ou une bière, un verre de vin. On y venait surtout pour parler, glaner des informations et se réunir entre amis. Un café de ce type était jadis situé à Fratin, au 31, Place de la Moisson.

Située dans le tournant de la rue du Vivier, à droite en allant vers la rue de Virton, cette ferme tricellulaire a peut-être été édifiée dans la première moitié du XIXe siècle, puis le logis a été agrandi durant la deuxième moitié, par un volume bas et plus étroit adossé au mur-pignon droit. La partie primitive du logis ne comprenait qu’une seule travée avec porte et fenêtre. La partie agricole, à gauche, comprend une porte de grange en anse de panier avec impostes cubiques et clé trapézoïdale. Sous la bâtière à croupette, le volume supplémentaire possède une travée de deux fenêtres avec une porte. Au mur-pignon, dépasse le four à pain semi-circulaire sous appentis, à la gauche d’une travée de deux fenêtres avec linteaux droits. Ce bâtiment était la maison construite pour les frères convers par les moines d’Orval en 1634.

Accolée à la ferme du 12, rue du Vivier, dans le tournant de la route, cette ferme du milieu du XVIIIe siècle a été récemment remaniée avec des fenêtres de même style. La façade est tricellulaire. Sont encore d’origine, la travée du logis, dans la partie gauche, avec une fenêtre surmontée d’une baie étroite de combles ainsi que les trois portes. Au mur-pignon, également d’origine, un four à pain de plan rectiligne sous appentis, une fenêtre de logis au rez-de-chaussée, un jour de cave cintré, une petite baie rectiligne à l’étage ainsi que trois archères de combles récemment dénaturées. L’élévation arrière a été modifiée. Les linteaux sont bombés et délardés pour la partie logis et droits ailleurs. La porte de grange est en arc surbaissé. La toiture présente une croupette. Avec le bâtiment voisin, au 12 rue du Vivier, l’ensemble constitue la ferme et la maison construite par les moines d’Orval en 1634. Les terres furent cultivées jusqu’à la révolution française. Des moines d’Orval s’y seraient réfugiés lors de cette époque.

Située le long de la rue du Vivier à Fratin, à l’embranchement avec le chemin qui mène à Etalle, cette potale est entourée d’un jardinet ceint par une clôture en treillis auquel on accède par un portillon de bois peint. La statue blanche de la Vierge est placée dans une niche en pierre, posée sur une pierre de taille, elle-même posée sur un socle d’un mètre de haut. Sur la pierre de taille, on peut lire l’inscription suivante : "Mère au cœur d’or, convertissez les pêcheurs" Cette potale fut bénie le dernier dimanche de mai 1949 afin de remercier la Vierge pour une conversion.

Les viviers ou étangs étaient très répandus anciennement dans nos régions, notamment pour l’élevage du poisson. On en dénombre beaucoup dans la commune d’Etalle. La rue du Vivier à Fratin tient d’ailleurs son nom de sa destination, vers les étangs. Celui-ci est appelé « Au petit vivier » et faisait partie de l’ensemble initial des étangs de l’Ilé. Il est relié aux autres étendues d’eau encore existantes par un bras de ruisseau. Il est dans une propriété privée.

Au carrefour des routes menant d'Etalle à Virton et de Buzenol à Etalle (au bout de la portion actuellement sans issue qui aboutit à la voie de contournement d'Etalle), dans un massif de verdure bordé d'épicéas, une statue de la Vierge aux mains jointes est déposée sur un socle où l'on peut lire l'inscription : "Je vous salue Marie". A proximité, un banc de bois permet le recueillement et le repos. Plus loin, et faisant partie d’un très bel ensemble, un monument au Sacré-Cœur a été érigé en juin 1955. Une deuxième statue est au pied du sacré-cœur et représente une femme agenouillée. Ce très beau calvaire, probablement l'un des plus beaux du patrimoine d'Etalle, situé dans un bosquet accueillant, devait jadis constituer un lieu de recueillement et de repos. Il est actuellement perdu dans un massif forestier et troublé par le bruit de la circulation sur le contournement d'Etalle.

Cet ancien lavoir, de la première moitié du XIXe siècle, était le plus grand et le plus utilisé de la commune d'Etalle. Maintenant, il n'est plus accessible que par le bois entre la voie de contournement et la rue Croix Chinin et il n'en reste plus que quelques ruines, envahies par la végétation.

Le nom du lieu-dit est à mettre en en relation avec la présence d'une maison-forte située à cet endroit. Mais le toponyme "mouche" semble assez difficile à comprendre. Il pourrait éventuellement s’agir d’une variante de l'ancien français musse ou "cachette", d'où "lieu caché, retiré", due à l'attraction du mot français mouche. Comme la maison fut bâtie par Geoffroy d’Ethe en 1573, on pourrait peut-être penser qu’il s’agissait de l’endroit où il désirait se retirer, à l’écart d’Ethe.

Située à l’angle de la rue de Virton et de la rue du Bois à Etalle, cette pompe comporte plusieurs étages de section octogonale. La partie supérieure, galbée, est ornée de quadrillages gaufrés. L’abreuvoir n’est plus présent à cet endroit.

A l’angle de la rue de Virton et de la rue du Harret se trouve une ferme tricellulaire de la première moitié du XIXe siècle. Le logis à droite comprend deux travées sur deux niveaux et porte. Le bâtiment comporte quatre baies de combles et une porte de grange en anse de panier. La toiture présente deux croupettes.

Située à l'angle de la rue de Virton et de la rue Fernand Neuray, cette imposante ferme date de 1846, millésime à la taque de la cheminée. La façade est tricellulaire, avec le logis sur cave à gauche, de cinq travées sur deux niveaux, le perron (renouvelé) en calcaire gris de deux volées d'escalier convergentes. La partie agricole est à droite, avec des baies de combles au-dessus de la porte de grange en arc. L'étable se situe à l'arrière, sous un gerberesse. La corniche est moulurée. Une partie de ce bâtiment a été transformé en gîte.

Juste en face de l’extrémité de la rue de Gaumiémont, le long de la route de Virton, cette ferme tricellulaire date de 1765, avec un millésime au-dessus de l’ancienne porte de logis. En façade, un volume bas et étroit a été adjoint, accolé au mur-pignon gauche de l’ancienne partie et comprenant trois nouvelles travées de logis sur deux niveaux avec portail à attique décoré d’une clé. Les fenêtres de l’ancienne travée ont été renouvelées et la porte millésimée a été reportée à l’arrière du nouveau volume. La porte d’étable présente un linteau bombé du XVIIIe siècle. Au-dessus de la porte de grange en arc presque déprimé, se trouve une baie de comble. Les linteaux des fenêtres sont droits et la corniche en bois est profilée en doucine. Le mur-pignon a été remanié au XIXe et XXe siècles. D’origine, on peut encore voir la fenêtre du rez-de-chaussée et la baie de combles. La partie gauche de la bâtière est à croupette.

A l'angle de la rue de Virton et de la rue de Gaumiémont, se trouve une imposante maison de notable avec des dépendances agricoles, datant de la première moitié du XIXe siècle. Une girouette est millésimée "1781". Le corps de logis, à gauche, est à trois travées, sur deux niveaux, porte à baie d'imposte et décoration cimentée. La corniche en bois est profilée en doucine et il existe une seconde girouette en forme de dragon. L'aile agricole, à droite, est plus basse, avec l'arc de grange en anse de panier, deux étables et une gerberesse.

Sur la gauche de la rue de Virton, en direction de Virton, entre la rue des Ecoles et la rue de Gaumiémont, se trouve une imposante maison, probablement de la première moitié du XIXe siècle, actuellement remaniée. La façade présente cinq travées sur deux niveaux à linteaux droits. Le portail néo-classique est décentré et présente des pilastres et entablements à ressauts. L’emmarchement est d’origine. La porte et la fenêtre à gauche sont du XXe siècle. Au mur-pignon gauche, on peut encore voir une gerberesse avec un arc de briques sous ciment. La corniche en calcaire est en larmier avec ressauts aux angles et les baies de combles y sont liées. La cheminée est d’origine à corniche moulurée et la toiture présente des croupettes des deux côtés.

Cette ferme tricellulaire date de 1844, le millésime étant inscrit à la souche de la cheminée. Le logis est à droite, avec deux travées de deux fenêtres et une porte médiane décalée sur la gauche. La baie d’étable et la gerberesse (par où on rentre les bottes de foin) sont liées. Cette partie est probablement de la fin du XIXe siècle, comme la corniche de ciment à ressauts. L’arc de la grange est muni d’impostes cubiques et d’une clé trapézoïdale. Au-dessus de la grange se trouvent deux baies de combles. Les linteaux sont droits. La toiture présente une croupette à droite.

Cette croix d'environ 4,50 mètres de hauteur était érigée en 1920 devant l'ancien presbytère d’Etalle (au 35, rue du Moulin), près du carrefour entre la route Florenville-Arlon et la route Etalle-Virton. Elle a maintenant été déplacée à l'angle de ce carrefour, près de l'IMP. Cette croix monumentale fut construite en mémoire de l'abbé Pierret martyrisé par les Allemands le 22 août 1914.

Fernand Neuray est né à Etalle en 1874. Sa maison d’enfance, au 36 rue du Moulin existe encore. Fernand Neuray est l’un des plus grands noms du journalisme belge de la première moitié du XXe siècle. Après avoir travaillé à L’Avenir du Luxembourg, il prend des galons et gagne Bruxelles où il dirigera pendant 16 ans le journal le "XXe siècle" et le portera au premier rang de la presse belge. Vers 1918, c’est un véritable groupe de presse qu’il contrôle, avec "La Nation Belge" et "Het Vaderland", qu’il a lui-même fondés. Il a côtoyé des personnages illustres, comme Georges Clémenceau et ses relations allaient du Roi Albert au cardinal Mercier, en passant par plusieurs papes. Il mourut en Grèce, lors d’une croisière en 1934. Ses funérailles furent quasi nationales. Une plaque commémorative a été apposée sur la façade de l'ancienne mairie d'Étalle. Une rue à Étalle porte son nom ainsi qu’une rue d'Ixelles.

A l’angle de la rue du Moulin et de la rue Saint-Antoine existe depuis très longtemps un hôtel-restaurant qui a pris plusieurs noms "Hôtel de la Nouvelle Place" au début du XIXe siècle, "Hôtel Canon" vers 1930 et "La Chrysalide" actuellement.

C’est en 1868 qu’Edouard Genin vint s’installer à Etalle, au départ pour assurer une activité de recouvrement de toitures (ardoises, zinc et fer blanc). En 1918, il développa une activité de commerce en gros, d’abord à Etalle, puis plus tard à Luxembourg et à Liège. Sous l’appellation "Grande Quincaillerie Moderne", la famille Genin vendait du fer, de la quincaillerie, des outils, des cuisinières, des appareils de chauffage, … L’activité de commerce, au 18, rue du Moulin (actuelle salle communale et syndicat d’initiative d’Etalle), cessa à Etalle en 1947, et plus tard à Luxembourg et à Liège. Les entrepôts, eux, ont cessé leur activité en 1989 et le bâtiment fut revendu à l’Institut "La Providence".

Cette petite maison date de la première moitié du XIXe siècle. Elle comporte deux travées de deux fenêtres et une porte médiane, ainsi que deux baies de combes liées à la corniche calcaire en doucine (moulure en S). Les linteaux sont droits et il existe une élévation arrière remaniée. Cette maison est occupée par le commerce des pianos Pierson.

Maison qui, autrefois, ne formait qu'une seule propriété avec le n°27 (à droite). Le corps de logis est du XVIIIe siècle, avec trois travées sur deux niveaux et un joli petit escalier pour accéder à l'entrée. Il est millésimé "1754" sous la fenêtre d'imposte.

Arsène Genin (1883-1947) fut l’un des principaux artisans du succès des établissements Genin (quincaillerie). Pour son habitation, il fit construire une grande maison, au 15 rue du Moulin, qui a été rachetée dans les années 1980 par la commune d’Etalle, c’est l’actuelle maison communale (qui était initialement installée où est actuellement le CPAS). Arsène Genin fut lui-même bourgmestre d’Etalle pendant une vingtaine d’années.

"L’Hôtel des Postes", au 11 rue du Moulin était le bâtiment public de la poste (le mot "hôtel" est utilisé au même titre que dans "hôtel de ville"). Il constitue également le logement de fonction. Le bâtiment fut plus tard la banque Dexia, puis le bâtiment des titres services.

Inventé vers 1870, par Mr Bollée, le bélier hydraulique constitue un système de pompe à eau. Machine à la fois motrice et élévatrice dotée d’un mouvement alternatif, son impulsion lui est donnée par la force d’une chute. L’eau mise sous pression dans le bélier provoque le refoulement d’un certain volume d’eau vers une hauteur supérieure (château d’eau), avec un claquement sec caractéristique. Il faut une dizaine de litres d'eau pour en envoyer un au château. Le premier bélier Bollée, utilisé dans la commune d’Etalle, dès 1927, alimentait le village de Chantemelle, et avait été placé sur une chute du ruisseau de la Rouge-Eau. Il relevait 50 mètres cubes par jour dans une conduite de 42 mètres alimentant le château d’eau. Depuis l’installation en 1982, d’une pompe électrique pour la distribution publique, le bélier a été mis hors d’usage. C’est lui qui, actuellement, « éclabousse » la fontaine située sur la place des chasseurs ardennais, au centre d’Etalle.

Sur la place de l’église, rebaptisée "Place des Chasseurs Ardennais" en 1989, se trouve cette ancienne maison de notable de la moitié du XIXe siècle. Elle est davantage développée au mur-pignon qui est tourné vers la place, la façade côté rue est plus petite et possède une entrée de cave en plein cintre. L'entrée principale se trouve sur la place, le portail étant décentré, à pilastres, entablement et corniche. A droite, une remise avec une porte en arc en plein cintre. Cette maison a notamment servi de taverne-restaurant.

L'ancienne mairie occupée à présent par le CPAS date de 1829, lors de l'occupation hollandaise. Située au centre du village, sur la place où se trouve l'église, sa masse imposante ressemble à un énorme cube et elle donne l'impression d'avoir été construite pour défier les siècles. C'est un bâtiment néo-classique qui se caractérise par deux niveaux, séparés par un bandeau-lamier en quart-de-rond et des arcs en plein-cintre aux fenêtres du rez-de-chaussée. En 1936 est accrochée sur la façade sud de ce bâtiment, une plaque commémorative à l'effigie de Fernand NEURAY, journaliste et écrivain né à Etalle en mai 1874, mort en mars 1934 (en 1896, il entre à l'Avenir du Luxembourg puis dirige le XXe siècle à Bruxelles ; en mars 1918, il fonde à Paris "La Nation Belge").

Cette église a remplacé l'ancienne église romane qui datait de 1726. La nouvelle est de style néo-gothique et fut terminée en 1910. Elle se compose d'une grande nef et de deux petites. A voir particulièrement dans l'église, les deux autels latéraux, provenant de l'ancienne église et peints en 1949 de deux belles fresques modernes. L'église a pour saint titulaire Saint-Léger et pour patron secondaire Saint-Blaise. Leurs statues sont présentes de part et d'autre du chœur. On peut également noter le chemin de croix, datant de 1890, la cuve baptismale en pierre de France sculptée, le mobilier, datant en grande partie du XVIIIe siècle et de nombreuses statues en bois. Dans les fonts baptismaux sont conservées deux belles pierres tombales.