Entre terre et marais

Des mottes féodales indiquent que ce territoire est occupé de longue date. Rétaud constituait une étape pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle qui venaient de Saintes et allaient embarquer à Talmont-sur-Gironde. Aujourd’hui, c’est un village dynamique où il fait bon vivre. A quelques pas de l’église, la Rétaudaise, qui fait à la fois épicerie et bar-tabac-presse est un bel endroit pour prendre un café ou acheter des produits locaux.

Placez-vous à son chevet et laissez-le vous raconter une belle page de sculpture ! Le profond chevet à sept pans constitue la partie la plus remarquable, tant par son architecture que son ornementation. Les motifs géométriques et végétaux, les animaux et les monstres envahissent arcades, chapiteaux et modillons et ses murs sont animés par un savant appareillage réticulé et en épis. La façade est rythmée par quatre colonnes et une corniche à modillons, dont l’espace entre chacun est finement décoré de métopes aux motifs de feuillages, de figures géométriques et d'entrelacs. La série de douze modillons de cette façade représente des oiseaux, monstre ailé, lion ainsi que de magnifiques têtes humaines sereines et paisibles. A l’intérieur, la nef unique s’ouvre sur un vaste chœur éclairé par cinq fenêtres inscrites dans des arcades en plein cintre. Chaque fenêtre est encadrée par des colonnettes à chapiteaux historiés de belle facture. Ouverte tous les jours, si fermée clé à la mairie

Situé au cœur du vignoble, le territoire de la commune de Thézac est une ligne de partage des eaux entre la Seudre et l’Arnoult. On repère une église à son clocher, la formule trouve ici tout son sens ! L’édifice possède un spectaculaire clocher du 12e siècle, l’un des mieux conservés et des plus élégants de la Saintonge. Il s’élève sur trois étages carrés supportés par une puissante souche, et chaque face est agrémentée d'une arcature élancée à cinq cintres portés par des colonnes à chapiteaux. L'étage supérieur est, quant à lui, percé sur chaque face de trois élégantes baies géminées en plein cintre. De l’église, confiée à l'abbaye de la Chaise-Dieu en 1084 par Robert de Pons, ne subsiste que la partie orientale, la nef ayant disparu au cours des guerres de Religion (16e siècle). A l'intérieur, il faut noter la coupole découpée en huit compartiments ainsi que de très beaux chapiteaux dans le sanctuaire primitif, ornés de feuilles d'acanthes et de palmettes. Une crypte ossuaire, de la fin 12e ou début 13e siècle, implantée sous la chapelle, prolonge le bras nord du transept. Ouverture sur demande à la mairie

Au 18e siècle, une vingtaine de moulins, dont 7 à eau et 11 à vent ont transformé l’agriculture à Meursac. Aujourd’hui la commune reste essentiellement rurale et sa vocation viticole se maintient. Meursac s’est aussi développé avec ses commerces et activités de loisirs dont une piscine municipale l’été. « La Table de Meursac » est également une belle adresse pour faire une pause-déjeuner dans votre parcours.

La singulière église de Meursac vous réserve une surprise souterraine… Avant de la découvrir, prenez le temps d’observer la façade romane particulièrement originale. Au-delà du rez-de-chaussée percé d’un grand portail entièrement refait, l’étage est rythmé par des colonnettes ouvragées, ornées de cannelures en chevrons ou petits caissons et de torsades. La baie centrale en plein cintre est encadrée d'arcades aveugles. Entrez ensuite dans l’église où la nef romane se découvre au fil de quatre travées couvertes en anse de panier. Si vous êtes devant le chœur, cela signifie que la surprise est proche. Empruntez alors l’escalier en pierre en colimaçon. Il vous amènera sous le chevet où une crypte a été creusée dans la roche. Surprenant, n’est-ce pas ? Agrandie au 5e siècle, elle a longtemps servi d'ossuaire. Plusieurs chapiteaux de belle facture y sont conservés : un homme tirant les langues de deux lions et un empilement de lions et d’oiseaux. Ouverte tous les jours

Les moines de l’Abbaye de Saint-Jean-d’Angély ont impulsé le développement de Corme-Ecluse à partir du 12e siècle. Cette église du 12e siècle a tout d’une grande et n’usurpe pas sa réputation. Elle possède une façade richement ornée parmi les plus équilibrées de Saintonge. Une suite d'oiseaux orne la voussure supérieure du portail central et les voussures inférieures, ainsi que celles des fausses portes latérales, sont sculptées de griffons et d'êtres humains mêlés à des branchages. Au-dessus, une série d’arcatures aveugles, scandée de neuf colonnettes, est surmontée d'une corniche à modillons ornée de dents d’engrenages. A la croisée, s’élève un élégant clocher dont la souche carrée est surmontée d’un étage aveugle aux angles arrondis par d’épaisses colonnes et aux faces garnies d’une arcature aveugle fine et élancée. A l’intérieur, sous les trompes de la coupole de la croisée du transept se dressent d’étranges figures en relief formant des culs de lampes, sortes de mufles léonins hissés sur des cous très allongés. Un motif unique en Saintonge. Ouverte tous les jours

La proximité de la Seudre, autrefois navigable, aura favorisé le développement de ce territoire. A Thaims, un gué pour la traversée permettait aux pèlerins venant de Saintes de rejoindre Talmont-sur-Gironde en direction de Saint-Jacques-de-Compostelle. L'église Saint-Pierre-ès-Liens : Du romain au roman, il n’y a ici qu’un pas et pas seulement dans le texte ! Cette église tient une place à part dans le paysage roman saintongeais car elle est édifiée sur les vestiges d’une villa gallo-romaine. La première travée du chœur, qui porte le clocher, réutilise une partie des murs de cette villa et l’on peut encore observer des fragments d’un hypocauste, composé d’une piscine de forme octogonale. L'église comporte les plus anciens des éléments encore visibles dans les édifices religieux de Saintonge avec une maçonnerie faite de petits moellons réguliers. Son plan classique présente une nef à deux travées et un transept voûté à berceau brisé. La travée du chœur est couverte d’une coupole dite «barlongue sur trompes ». L’abside est ornée d’une arcature qui possède de beaux chapiteaux sculptés : une scène des Saintes Femmes au Tombeau ; des vestiges de sculpture romane archaïque qui dévoilent des dompteurs de lions, une scène de chasse à l’arc et au faucon. L'avant-chœur est une partie très ancienne de l'édifice, datée du 10e ou du 11e siècle, où subsistent de magnifiques chapiteaux carolingiens ornés de fines arabesques. L'église comporte deux façades à l'Ouest et au Sud. Il faut remarquer la très curieuse série de modillons sur la façade occidentale, de facture cubique. Ouverte tous les jours, si fermée clé à la mairie

Ce village paisible était sur une des routes vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Son église offre l’un des plus beaux décors sculptés de l’art roman saintongeais.

Comme un air de déjà-vu ? Rioux est en effet la sœur, presque, jumelle de Rétaud. Là encore, le chevet à sept pans est une œuvre d'art à lui seul. Il est élevé sur trois niveaux, avec une série d'arcatures aveugles en partie haute. Tous les genres de taille de pierre se trouvent dans le soubassement : épis, arêtes, écailles de poissons, arcatures sculptées de végétaux. L'étage central est tout entier occupé par de grandes fenêtres romanes dont les arcs et les pieds droits sont recouverts d'une décoration de grande qualité (motifs géométriques, feuillages d'acanthes...). Les modillons du chevet, qui surmontent l’arcature très ouvragée, montrent des thèmes atypiques : un monstre ailé, un oiseau, un homme inverti, un centaure sagittaire et sa victime le cerf. La façade est également particulièrement intéressante dans sa composition et son programme sculpté. Un large portail en plein-cintre à quatre voussures occupe le rez-de-chaussée. Son ornementation est délicate et légère. Au-dessus, une très belle arcature comporte neuf voussures qui reposent sur des colonnettes ornés de motifs variés. L'arcade centrale est occupée par une sculpture en haut relief représentant la Vierge à l’Enfant dans une « mandorle », figure en forme d’amande. Quatorze modillons figurés ornent la corniche. Parmi eux, deux lions «invertis» dont leurs têtes ont subi une rotation de 180°, un paon, un homme nu à genou à côté d’un animal, une sirène oiseau, un bouc et un homme avec une barbe bifide. A l'intérieur, l’abside en cul de four est éclairée par cinq fenêtres en plein cintre. Les arcades, qui englobent les fenêtres, retombent sur de curieuses colonnes aux fûts en zigzags couronnées par des chapiteaux sculptés. Ouverte tous les jours, si fermée clé à la mairie

Quel beau clocher, n’est-ce pas ? En plus d’afficher fièrement sa silhouette singulière sur les coteaux dominant la route de Saintes à Pons, il possède encore deux faces en état original roman. Il est construit sur une souche carrée aveugle animée par des arcades en plein cintre. Un étage en retrait percé sur chaque face de deux baies en plein cintre est rythmé de colonnes contreforts, amorce d’une flèche pyramidale en pierre encore en place. L'église se distingue par ses étonnants effets de collages qui résultent de différents remaniements. Au 12e siècle, elle présentait un plan très simple en croix latine, pourvu d’une nef unique, d’un transept et d’un chœur profond terminé par une abside en hémicycle. Au 15e siècle, le bras sud du transept a disparu, tandis que l'ancienne croisée, renforcée par des arcs gothiques, fut rétrécie. Une vaste chapelle a été construite sous laquelle fut implantée une crypte ossuaire. Au 17e siècle, suite aux dégradations des guerres de Religion, la façade occidentale a été refaite dans son intégralité. Ouverture sur demande

Cette commune se découvre dans le cadre verdoyant de la vallée de la Seugne, qui a permis le développement de pêcheries et de moulins jusqu’au 19e siècle. La présence humaine remonte au Paléolithique et de nombreux sites gallo-romains sont connus. L'église Saint-Maclou : Dans la série des beaux clochers, en voici un autre. Déjà au loin, ce clocher-lanterne vous fait de l’œil ? L’église à nef unique édifiée au 12e siècle a subi de vastes transformations à travers les siècles. Sa façade a notamment été reprise au 15e siècle, ce qui explique la présence d’un portail gothique. Le clocher présente deux étapes de constructions distinctes. Une élévation sur une souche carrée rythmée de colonnes et un étage octogonal percé de quatre baies dont le décor de masques et des chapiteaux atteste d'une réalisation plus tardive. Une lanterne pyramidale recouverte d'ardoise achève le couvrement du clocher depuis le 19e siècle. A l’extérieur, seule l’élévation de l’abside semi circulaire bénéficie d’une certaine animation. Six aires égales délimitées par des colonnes reliées par des bandes lombardes et qui s'élèvent jusqu'à la corniche. A l’intérieur, les piliers qui portent la coupole sur trompes, sont couronnés de véritables frises sculptées intégrant les chapiteaux. Le chœur présente sans doute les œuvres les plus maîtrisées : homme agenouillé au milieu de rinceaux entre deux lions, homme à chapeau pointu attaqué par deux oiseaux, homme à la jambe de bois, sphinx ailé à tête barbue. Une main moins sûre est à l’origine de la seule scène à caractère religieux, une Pesée des Âmes avec l’archange et les démons. Ouverte tous les jours de mai à octobre