Balade autour de Romans et son Patrimoine

Ce belvédère se trouve sur le site de l'ancienne église Saint-Romain, dont la mention la plus ancienne remonte à 995. Du Xème siècle au jusqu'en 1790, cette église dessert une paroisse. Elle est édifiée sur un promontoire dominant l'Isère et le vallon de la Savasse, avec son cimetière. Des maisons de paysans, vignes et arbres descendent jusqu'à la Savasse. C'est un bâtiment très simple en galets, pisé et tuf, sans voute, couvert d'une charpente. Pendant les guerres de religion cett église est vandalisée par les Huguenots. Elle ne sera jamais vraiment reconstruite. A l'époque de la Révolution française, elle est en ruine et sera entièrement démolie en 1811. D'abord intégrée au jardin de l'hôpital,  ce belvédère est aujourd"hui un parc urbain dominant l'Isère.

La cascade de l’Eperon est un site emblématique qui illustre le riche patrimoine industriel de la ville. Un dénivelé d’environ dix mètres sépare la place de l’Eperon de la côte des Masses, créant ainsi cette chute d’eau naturelle. Historiquement, la cascade de la Martinette, comme elle était autrefois nommée, alimentait une grande roue qui actionnait divers ateliers artisanaux, notamment des moulins et des tanneries, contribuant ainsi à l’essor économique de la région. Au fil du temps, avec l’évolution industrielle et les aménagements urbains, cette grande roue a disparue, mais la cascade demeure un témoignage vivant du passé industriel de la ville.

Boulevard de la libération s’élève le Temple de l’ église protestante unie de Romans, inauguré en 1887. Il a été construit dans un quartier industriel en expansion, à la fin du XIXème siècle, avec le développement de l’industrie de la chaussure dans laquelle venaient travailler de nombreux ouvriers ardéchois protestants.

Toros, sculpteur d’origine arménienne né en 1934 à Alep, en Syrie, a marqué la ville de Romans sur Isère par son talent et son engagement artistique. Arrivé en France en 1967 pour poursuivre des études artistiques, il s’est installé à romans où il a passé le fin de sa vie. La ville abrite plusieurs de ses peuvres emblématiques, telles que « le Flûtiste », « la Fierté », « la Femme bleue » et la dernière qui est devant vous « les oiseaux », inaugurée en 2023. Ces œuvres témoignent de son style unique et de sa maitrise des matériaux comme le métal et la pierre.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, toutes les communes de France se préoccupent de rendre un hommage solennel à leurs enfants tombés sur le champ de bataille. A Romans, l’meplacement retenu pour ce monument est la Place d’Armes, actuellement Champ de Mars. Après quelques vicissitudes, le Monument aux morts est inauguré le 10 Juin 1934. Sa réalisation a été confié à Gaston Dintrat, maitre-sculpteur originaire de Valence, ancien de l’Ecole des Arts de Toulouse et de Paris, et élève d’Auguste Rodin et d’Antoine Bourdelle.

Lieu emblématique de la ville, la place Jean Jaurès est riche en histoire et en transformations au fil des siècles. Au Moyen Age, cet emplacement faisait partie de la deuxième enceinte médiévale de la ville, érigée entre 1358 et 1389. Cette enceinte comprenait des remparts et un fossé, qui furent démolis et comblés au cours du XIXème siècle, ouvrant la voie à de nouveaux aménagements urbains. Le 18 septembre 1878 , la place fut le théâtre d’un évènement politique remarqué : Léon Gambetta y prononça un discours retentissant, déclarant notamment : « le cléricalisme, voilà l’ennemi ! ». Ce discours prononcé sous la présidence de Mac Mahon, visait à promouvoir l’instruction primaire laïque, gratuite et obligatoire. Une plaque commémorative est apposée sur la façade du cinéma Planète pour rappeler cet évènement historique. Au fil du temps, la place Jean Jaurès a connu plusieurs réaménagements et devint notamment, jusque récemment, un simple parking pour voitures. 2025 voit la création d’un espace paysager sur 3 hectares s’étendant au rond point de l’Europe. La place Jean Jaurès illustre à elle seule l’évolution de la ville, véritable lien entre riche passé historique et nécessités impérieuses actuelles de renaturation.

Consacrée en 1938 et achevée en 1940, elle est depuis 2024, protégée au titre des Monuments Historiques. et dessert le nouveau quartier de la gare. Le monument est labellisé « patrimoine du XXe siècle ».Alors que le quartier de la gare se développe, l’évêché de Valence entreprend l’édification d’un nouveau lieu de culte sur une parcelle qui borde la nouvelle place centrale de Romans. Le projet est confié à deux architectes : François Bérenger et Dom Bellot. Ceux-ci s’inspirent du style gothique moderne pour construire un bâtiment en béton armé, que l’on peut aussi rapprocher du courant architectural de l’Art déco. La façade est rythmée par des ouvertures et des pignons « gothiques ». Le clocher culmine à 45 m. La statue de la Vierge, de près de 7 m, ainsi que les autres statues, sont dues à Georges Serraz. Les trois travées intérieures se regroupent en une coupole unique. L'autel est du sculpteur Toros. Le chemin de croix est réalisé par Jac Martin-Ferrières. Ce peintre né en 1893, d’abord marqué par le courant pointilliste, développe ensuite son propre style. Peintre et chimiste, il choisit de revenir à une technique antique, celle de la peinture à l’encaustique. Délayer les pigments dans de la cire d’abeille lui permet d’obtenir des couleurs plus contrastées. Il développe le thème du chemin de croix comme une histoire qui se déroule sur l’ensemble des murs de l’édifice, sans oublier les coupoles. La réalisation des vitraux est confiée à deux maîtres-verriers : Louis-Ferdinand Balmet (Grenoble) pour la nef et le choeur, et Georges Thomas (Valence) pour l’entrée. De 1941 à 1949, maîtres-verriers, peintre et sculpteur travaillent de concert pour produire un ensemble homogène, où la lumière vient mettre en valeur les autres oeuvres présentes dans l’église. L’iconographie choisie demeure classique : chaque vitrail représente un saint et plusieurs d’entre eux sont consacrées à Notre-Dame. Le choix du bleu comme couleur prédominante peut aussi être vu comme un hommage à Marie, à qui cette couleur est traditionnellement associée. Le mobilier du choeur est issu d’une commande passée en 1984 au sculpteur Toros, sculpteur romanais d’origine arménienne. Réalisé en feuilles de laiton, le mobilier très sobre représente des enfants portant une lyre (pupitre) et tendant les bras vers le ciel (autel). Au centre de l’autel, une mère recroquevillée sur son enfant est également présente. (Le 3 du document " Parcours Romans du Moyen Age au XXIème siècle" correspond au O du plan découverte de Romans)

Le Musée de la Chaussure de Romans installé dans l'écrin prestigieux de l'ancien couvent de la Visitation vous invite au voyage, à la découverte de cet objet universel qu'est la chaussure.En 1632, sur le site d’un ancien château, est construit un couvent de la congrégation de la Visitation Sainte Marie, fondée par saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal, dans le contexte de la Réforme catholique. La chapelle est consacrée en 1667. Au XVIIIème siècle, le couvent est agrandi, des arcades italianisantes sont élevées. De nouvelles ailes sont construites au XIXème siècle, lorsque la communauté accueille un pensionnat de jeunes filles jusqu’en 1906. Par la suite, les bâtiments abritent une école publique et laïque pour jeunes filles. En 1970, l’ancien couvent échappe de peu à la destruction : il est choisi pour accueillir les collections du jeune musée de la chaussure. Les cellules, autrefois occupées par les religieuses visitandines sont aujourd'hui l'écrin d'une collection de chaussures des origines à nos jours : des paires insolites venues des 4 coins du monde jusqu'aux créateurs contemporains. Toutes les formes de chaussures sont exposées, des plus anciennes aux plus contemporaines, des plus classiques aux plus extravagantes, en passant par les plus exotiques, sans oublier les créations des bottiers célèbres d'hier et d'aujourd'hui. Bottes de mousquetaires, bottillons de femmes chinoises pour pieds mutilés, poulaines du Moyen âge… 16 500 pièces de collection de l'antiquité à nos jours, soit 4000 ans d'histoire, sont présentées par roulement dans les cellules autrefois occupées par les religieuses visitandines. A découvrir également des peintures (XVIIe, XVIIIe, XIXe siècles) et des expositions temporaires. Le tout présenté dans l'ancien couvent de la Visitation (XVIIe siècle) lové dans des jardins aménagés et classés à l'inventaire des monuments historiques. (Le 5 du document "Parcours Romans du Moyen Age au XXIème siècle" correspond au 8 du plan découverte de Romans)

Ce monastère est un des espaces les plus secrets de romans, protégé des regards par ses hauts murs. Il occupe depuis 1834 l’ancien Hôtel des allées, construit en 1667 dans le style classique de l’époque Louis XIV par Charles de Lionne, sacristain de Saint Barnard et gouverneur de Romans, qui reçoit en 1701, les petits fils de Louis XIV. L’ordre de Sainte-Claire est un ordre religieux catholique féminin, créé en 1212 par Claire d’Assise, à la demande de François d’Assise, dont la règle est celle d’une vie cloitrée et contemplative. Les Clarisses présentes à Romans depuis 1630.

La Tour haute de 37m, construite en molasse, édifiée au XIIème siècle, est placée au sommet d'une ancienne porte de la première enceinte de la ville. Elle abrita ensuite le cachot de la forteresse Montségur jusqu’en 1835.Elle doit son nom à l'automate, vêtu de l'uniforme des soldats de la Révolution, qui frappe les heures avec son marteau. Au XVème, les Consuls commandent une horloge monumentale à Pierre Cudrifin, horloger de Fribourg en Suisse. Surélevée en 1422, pour permettre l’installation d’une horloge monumentale., elle est dotée d'une grosse cloche en bronze qui date de 1545 et pèse 2 300 kilos. La cloche est accompagnée d'un carillon de 19 cloches plus petites qui permettent des concerts. L'automate frappe les heures depuis 1429. Cet automate en bois sculpté et en zinc est habillé de la "jaque" vêtement des paysans, d'où le sobriquet de Jacquemart. Ce personnage devient le porte-parole des idées républicaines. Il mesure 2,60m de hauteur. La tour a été resturée en 2021. (Le 10 du document "Parcours Romans sur Isère du Moyen Age au XIème siècle" correspond au 3 du plan découverte de Romans)

L’histoire des bâtiments qui hébergent aujourd’hui l’école et le Collège Notre-Dame des Champs remonte au XIe siècle, lorsque les chanoines de Saint-Barnard font construire en ce lieu, le premier hôpital de Romans, l’hôpital Sainte-Foy. Au début du XVIIIe siècle, les habitants sont reconstruits selon les canons de l’architecture de l’époque Louis XV tels que l’on peut encore les voir aujourd’hui. L’hôpital est fermé au début du XIXe siècle. Les bâtiments accueillent momentanément une brigade de gendarmerie puis, en 1841, les religieuses de Sainte-Marthe ouvrent une école religieuse qui deviendra Notre Dame des Champs.

Pendant des siècles, cette petite place dessinée dans un quartier médiéval de Romans, a reçu un marché aux bœufs alors que la villeétait enfermée dans ses remparts. A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, ce marché est transféré au nord de la ville, la place reçoit alors pendant quelques décennies, un marché aux cochons.

Cette maison a été élevée vers 1300  sur les bords de la rue du marché. Sa façade, en pierre de molasse tirée des carrières de Châteauneuf-sur-Isère, répond aux canons de l’architecture gothique civile. Le propriétaire, certainement un drapier, a fait sculpter une tête de mouton sur la façade. Au rez-de -chaussée, des magasins et une écurie. A l’étage, une grande pièce à vivre, éclairées par deux grandes baies géminées et une fenêtre quadrilobée. Au XVIe siècle, le propriétaire est Gaspard de Jomaron, consul de Romans et contrôleur général des finances du Dauphiné. AU XVIIIe siècle, de nombreux hôtels particuliers de notables romanais adoptent  les canons du style Louis XV, ce qui n’est pas le cas de la maison du Mouton qui est progressivement déclassée.

Rue de l’Armillerie se trouvait « la Maison commune » (autrement dit, la mairie, avant la Révolution française). L’immeuble avait été donné, en 1374, par un riche marchand, Perrot de Verdun, aux consuls de Romans (conseillers municipaux) afin qu’ils puissent se réunir pour débattre des affaires de cité face au collège des chanoines, seigneurs de la ville. Le portique reprend les canons de l’architecture classique de l’époque Louis XIV avec « son appareil à bossage ».

Sur cette place, aujourd’hui arborée, s’élevait jusqu’au Premier Empire l’église et le couvent des moines cordeliers. « Cordeliers » désignaient en France, les moines franciscains qui s’installent à Romans, en ce lieu, en 1252, et construisent un monastère et une église de style gothique. L’église et les bâtiments conventuels son en grande partie détruits pendant le Premier Empire et l’espace réaménagé en promenade publique, lieu de rendez-vous des romanais. Sur ses bords, au long du XIXe siècle, sont construits un kiosque à musique, un théâtre, un cercle militaire, la banque de France.

C'est sur la place Jules Nadi (promenade la plus ombragée et la plus fréquentée de Romans à la fin du XIXe) que le kiosque est édifié en 1888, les sociétés musicales ayant déjà l'habitude de donner des concerts sur cette place.La ville et ses habitants se sont enrichis grâce au développement et à la prospérité de l'industrie de la Chaussure : ce sont les voyageurs de commerce qui prennent l'initiative d'édifier un kiosque dans notre ville. Le financement est trouvé grâce à des souscriptions, une subvention municipale et une grande fête, le 2 octobre 1887. L'édification du kiosque correspond également à la commémoration du centenaire des Etats du Dauphiné et à l'arrivée en garnison du 75e régiment d'infanterie. Les travaux activement menés permettent l'inauguration le 3 juin 1888. Le 22 juillet, le Président de la République, Sadi Carnot, vient à Romans pour la pose de la première pierre du Monument des Etats du Dauphiné. Il est reçu à l'Hôtel de ville par le Maire et peut ainsi admirer le kiosque. A été restauré en 2018 et accueille de nouveau des concerts et manifestations culturelles (Le 6 du document "Parcours Romans du Moyen Age au XXIème siècle" correspond au J du plan découverte)

En 1889, le 75e régiment d’infanterie prend ses quartiers dans la caserne Bon. Afin d’offrir aux officiers une salle de réunion, est construit, en 1898, un « Cercle militaire ». La façade d’apparat est représentative de la Belle Epoque avec ses arcs moulurés, en plein cintre, et son balcon à garde-corps reprenant les motifs du kiosque. Un fronton triangulaire arbore les armoiries de Romans, complétées par des figures allégoriques sur la guerre et l’armée. A l’intérieur, les murs du salon sont revêtus de dorures et de toiles peintes, réalisées par Paul Audra, illustrant le patriotisme retrouvé après la défaite de 1870 et le « triomphe de Jules César ».

A la fin du XIXe siècle, l’industrie de la chaussure connait une certaine prospérité à Romans et favorise les échanges, à l’origine de la construction d’une succursale de la Banque de France. Le bâtiment est achevé en 1901. L’élégante et sobre façade, en calcaire, ne comporte alors que trois travées (portées à cinq en 1927) avec une ornementation légère, stylisée, comme les palmettes et des décors vermiculés. Les baies sont surmontées par des arcs en anse de panier. La toiture est soulignée par de belles lucarnes.

En 1349, le dauphin Humbert II fonde à Saint-Just-de-Claix, sur la route de Grenoble, une abbaye cistercienne à l’intention de sa mère, Béatrix de Hongrie. Au XVIe siècle, lors des guerres de religion, l’abbaye est incendiée par les Protestants et les religieuses décident de s’installer à Romans, dans le quartier Saint-Nicolas, emportant avec elles les cendre de Béatrix de Hongrie. Après la Révolution française et la dispersion des cisterciennes, une partie du couvent qui date du XVIIe siècle, devient une prison puis une gendarmerie. L’autre partie est remise en 1804 à la congrégation du Saint Sacrement qui y établit sa maison-mère et s’est donnée trois tâches : le service des hôpitaux, les secours à domicile et l’enseignement primaire pour les jeunes filles. Suite aux lois de laïcisation, les religieuses sont expulsées en 1906 et les bâtiments deviennent une école publique et laïque. La gendarmerie retrouve en 1942, ses locaux donnant sur la rue Bistour. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sa directrice Marie Madeleine Giraudier sauva de nombreux enfants juifs de la déportation. Dans le cadre du Nouveau Plan de Rénovation Urbaine, la ville de Romans a souhaité donner un nouveau souffle à ce quartier historique de la ville : le bâtiment sud de la gendarmerie a été détruit pour mieux laisser rayonner le bâtiment nord à travers un projet immobilier futur de rénovation. La végétalisation de l’îlot Musselon en lieu et place d’une friche a permis de créer un îlot de fraîcheur en plein cœur de ville et d’apaiser les sorties de l’école grâce à la création d’un espace piéton.

L’église Saint-Nicolas remonte au XIIe siècle avec la construction d’une chapelle dédiée à St Nicolas, patron des bateliers et des gens de rivières , nombreux sur l’Isère. Devenue église paroissiale, elle est détruite par les protestants lors des guerres de religion, puis reconstruite au XVIIe siècle. En 1988, elle est affectée au culte de l’église apostolique arménienne, dont les fidèles sont nombreux à Romans.

Fondé au XVIIe siècle, le couvent de l’Arnaud abritait des religieuses bernardines, une branche féminine de l’ordre de Citeaux. Situé en bordure de l’Isère, il jouait un rôle spirituel et éducatif dans la ville. Fermés à la Révolution, ses bâtiments ont connu divers usages avant d »être en partie détruits ou transformés. Aujourd’hui, il accueille une maison de retraite mais quelques vestiges témoignent encore de cette présence monastique.

Du Moyen Age à la fin du XIXe siècle, l’Isère était essentielle au transport de marchandises entre les Alpes, le Rhône et la Provence, les routes terrestres étant peu sûres. Les bateaux étaient des embarcations à fond plat pouvant mesurer jusqu’ à 23 mètres de log. L’Isère était navigable seulement une centaine de jours par an  et la descente, qui commençait en Savoie, était périlleuse. Parmi les marchandises transportées : le tuf de la Sône, sans oublier des radeaux de bois flottés du Vercors. Pour la remontée, les embarcations étaient chargées, en Provence, de sel, huile, vin, blé. Elles étaient tirées par des attelages de bœufs sur des chemins de halage, « le chemin de Bœufs » à Romans. La navigation sur l’Isère disparait après l’ouverture, en 1864, de la ligne de chemin de fer Valence-Grenoble.

Rue Médiévale avec pavés en têtes de chat. Sur les murs à gauche, en venant de la Place aux Herbes, on peut voir les traces laissées par le moyeux de roues de charrettes qui ont creusé la mollasse.Au n°2 rue des Trois Carreaux, se trouve la tour des Poitiers, érigée aux Xe et XIe siècles. Au sommet, d’anciens créneaux ont été transformés en fenêtres. Cette rue médiévale débouche sur d'autres rues médiévales que sont la rue Merlin et la rue des Clercs. À l’Angle de la rue Merlin et de la rue des Clercs : Maison à Échauguette.

Une Place qui doit son nom au Petit Marché aux Herbes et autres Plantes Médicinales qui se tenait là. Le bâtiment fut un Atelier Monétaire et accueillit 2 rois...Au Xème siècle les Seigneurs de la Famille de Clérieu tentent d'imposer leur protection au Monastère de Saint-Barnard et construisent à proximité de l'église un Donjon : la Tour de Poitiers. De cette époque Romane subsistent une petite cour intérieure ainsi qu'un puits et des citernes. En 1342, le Dauphin Humbert II autorise la frappe de monnaie. Vers 1360, un Atelier Monétaire y est installé. Pour le protéger une porte fortifiée est construite vers 1450. A noter, la très belle tête de lion à gauche du mâchicoulis. Au XVème siècle, l'Atelier Monétaire de Romans devient l'un des principaux centres du Dauphiné. Les rois de France et le gouverneur du Dauphiné ordonnent de frapper des pièces d'or, d'argent et de billon (cuivre et argent). Au XVIème siècle, Henri II supprime l'Atelier. De fausses pièces continuent néanmoins à être fabriquées.... Dans la cour intérieure, un escalier à vis élégant témoin du Gothique Flamboyant, dessert les Etages et le Donjon. Cet hôtel digne des Rois accueille Louis XII en 1511 et Henri III en 1575.

Cette place remonte aux origines de Romans, au Moyen Age, après la construction de la collégiale Saint-Barnard et le développement d’une ville accueillant des marchands du monde méditerranéen et du royaume de France. Cette place est alors à la fois le cimetière de la paroisse et l’espace où se tiennent les foires et les marchés, confirmés par une charte de 1157. Les immeubles qui la bordent, édifiés au XVe et XVIe siècles (la Renaissance) par les chanoines, ont été embellis avec des façades de style Louis XV. La tradition du marché se perpétue, en ce XXIe siècle, le dimanche matin, dans une ambiance toute méridionale.

Romans a conservé des « madones » petites statues de la Vierge placées dans des niches, sur des angles de maisons. Edifiées entre la fin du XVe et le milieu du XVIIIe siècle, elles permettaient de matérialiser les carrefours et de les éclairer la nuit avec de petits lumignons. Placées haut sur des façades, (ici sur la façade du Jakadi à l’angle) elles assuraient la protection de la maisonnée. En pierre de molasse, ces niches sont constituées d’un cul-de-lampe, de fines colonnettes surmontées d’un dais. Elle se trouve dans l'angle en hauteur sur le mur du restaurant "le Jakadi"

Ce monastère fondé en 838 par Barnard, archevêque de Vienne, est à l’origine de la ville de Romans. Mariage de style roman et gothique, elle abrite les neuf tentures brodées représentant la Passion du Christ (visible en saison et en visite guidée)Transformée en collégiale vers 935, l’église fut plusieurs fois détruite et reconstruite durant l’époque médiévale. Son classement au titre des Monuments Historiques dès 1840 témoigne de son importance sur les plans de l’histoire et de l’histoire de l’art. Façade occidentale L’entrée occidentale de l’église est ornée de sculptures romanes d’inspiration méridionale qui représentent des apôtres. A droite de l’entrée, on reconnaît ainsi saint Jean avec un livre à ses pieds. A gauche, on devine le mot « PETRUS » sur un phylactère : il s’agit de saint Pierre. Les autres sculptures pourraient représenter saint Paul et saint Jacques le majeur. Les quatre personnages sont entourés de lions, de colonnettes et de chapiteaux au riche décor végétal évoquant l’antiquité. Mutilé pendant la Révolution française, l’ensemble a par ailleurs été entièrement remanié à une époque non déterminée. Nef La nef est composée d’éléments issus de plusieurs époques. Datées du XIᵉ siècle, les parties basses sont les plus anciennes de l’édifice. La nef est surélevée au XIIIe siècle, agrémentée d’un triforium (galerie haute) et couverte d’une voûte en croisées d’ogives. Triforium et voûtes, détruits en 1567 pendant les guerres de Religion, sont reconstruits à l’identique à la fin du siècle suivant. On remarque, côté nord, des chapiteaux historiés d’époque romane représentant des scènes bibliques (Visitation, jugement dernier) et des animaux fantastiques. Des deux côtés de la nef, des chapelles ont été fondées et décorées entre le XVe et le XIXe siècles. La grande sacristie sert d'écrin à de superbes boiseries en noyer du XVIIIe siècle et à de nombreux objets d'art sacré. Sur la tribune de l’orgue construite en 1720, on trouve un orgue signé du facteur Chambry* et installé en 1843. Il s’agit sans doute du 4e ou 5e orgue présent successivement dans l’édifice. Au-dessus de l’orgue, des vitraux installés en 2000, conçus par l’artiste Georg Ettl et réalisés par les ateliers Thomas livrent une vision moderne de l’Apocalypse de Saint-Jean. *Un facteur d’orgue est un artisan spécialisé dans la fabrication d’orgues Chœur et transept Le chœur et le transept sont érigés à partir de 1238 dans un style gothique, sur décision de Jean de Bernin, archevêque de Vienne, connu pour son action de bâtisseur. Le décor exceptionnel qui se trouve aujourd’hui dans le chœur est daté des années 1330-1350. C’est en effet à cette date que le Dauphin Humbert II, également chanoine de Saint-Barnard, cède le Dauphiné à la couronne de France, lors d’une cérémonie tenue à Romans en 1349. Dans ce décor foisonnant, on reconnaît en effet des fleurs de lys et des figures couronnées mais aussi des anges sur un chemin de ronde crénelé et des motifs végétaux et géométriques. Dans les deux bras du transept, de nombreuses traces de peinture proviennent de décors réalisés successivement du XIIIe au XIXe siècle Des expositions temporaires et des concerts ont lieu plusieurs fois par an dans cet édifice. Possibilités de visites guidées pour groupes ou individuels. En été : ouverture exceptionnelle de la sacristie et de la Chapelle du Saint Sacrement (pour voir les tentures) du mardi au vendredi ainsi que les dimanches ! (Le 4 du document "Parcours Romans du Moyen Age au XXIème siècle" correspond au 6 du plan découverte de Romans)

Face à la collégiale, au bas de la rue Pêcherie, la place du Puits-du-Cheval. La source, qui alimente ce puits et la fontaine, trouve son origine dans une légende mêlant Dieu… et diable!Selon la légende, de jeunes Romanais ayant un peu abusé de boissons alcoolisées auraient provoqué le diable en ces termes : “Que le diable vienne, nous le monterons à la manière d’un cheval !”. Aussitôt, un petit cheval apparaît devant eux et les jeunes, nullement impressionnés, se décident à le chevaucher. Toujours de façon surnaturelle, le cheval s’allonge au fur et à mesure que nos jeunes intrépides montent dessus et soudain, il se dirige vers l’Isère. Les jeunes comprennent alors qu’il est l’incarnation du diable qu’ils venaient de provoquer et ils invoquent le secours de Dieu. Mais lorsque que le cheval arrive au bord de l’Isère, la terre s’ouvre sous ses sabots et, déséquilibré, il se cabre et éjecte nos infortunés repentants avant d’être englouti dans les profondeurs de la terre. Une source jaillit alors à cet endroit précis.

Au Moyen Âge, la rue Pêcherie, qui mène à la collégiale, était une des rues principales de Romans. Son nom est lié à la situation géographique de la rue, en accès direct à l’Isère avant l’aménagement des quais au XIXe siècle.Elle était alors habitée par les familles de notables romanais, dont les immeubles de style Renaissance et et du XVIIIème siècle, rappellent la richesse. Profitant des sources qui fusaient dans les environs de la Collégiale, les chanoines firent établir des viviers à poissons, sur l'emplacement actuel de la fontaine du Puits -du-Cheval, pour alimenter leur table pendant les jours maigres et Carême. Les viviers et les sources furent comblés vers 1850, le nom "Rue Pêcherie" en est la mémoire. À l’angle de la rue d’Ambézieux : hôtel particulier Renaissance avec fenêtres à meneaux. N°33 : belle maison du XVe siècle avec encorbellement au 1er étage, édifiée en pierres locales (molasse pour les parties basses et tuf pour l’étage). Les quais de l’Isère n'ont été construits que dans les années 1860. Aujourd'hui de nombreux artisans d'art sont installés rue Pêcherie (le 2 du document "Parcours Romans du Moyen Age au XXIème siècle" correspond au D du Plan découverte de romans)

L’escalier Josaphat tire son nom de la vallée située à l’est de Jérusalem, à proximité du Mont des Oliviers, et traversée par le Cédron, Cours d’eau représenté à Romans par le torrent de la Savasse aujourd’hui recouvert.En 1516, un riche marchand Romanais du nom de Romanet Boffin fonde un Chemin de Croix à Romans et érige plusieurs chapelles dans les rues de la ville. Le Chemin de Croix retrace la Passion du Christ, de la Cène à l''Ascension. Il est composé de 41 stations-oratoires et se termine au Calvaire des Récollets (Golgotha). Tout à fait naturellement, les Romanais dénomment alors plusieurs lieux en référence aux Stations du Chemin de Croix ou à la Ville de Jérusalem. C’est ainsi que l’escalier Josaphat tire son nom de la vallée située à l’est de Jérusalem, à proximité du mont des Oliviers, et traversée par le Cédron, cours d’eau représenté à Romans par le torrent de la Savasse aujourd’hui recouvert. Le mont des Oliviers a lui-même donné son nom à la côte Montolivet, au pied de la côte des Chapeliers. On y trouve les stations appelées “Le mont des Oliviers” et “La prière de Jésus au Jardin des Oliviers”. La procession du Grand Voyage est encore organisée chaque Vendredi Saint.

Si l’Isère longe la ville de Romans, la Savasse la traverse. Savasse signifie « sauvage » car le débit peut passer de 50 litres à 50 mètres cube par seconde. Longue de plus de 24 km, elle prend sa source au nord dans la forêt de Thivolet à St Antoine l’Abbaye puis traverse 8 communes, avant de se jeter dans l’Isère, à proximité du centre historique de Romans. Un temps outil de travail des tanneurs à la fin du XIXème siècle, elle fut recouverte au milieu du XXème siècle pour cacher le cloaque qu’elle tait devenue et ainsi permettre aux voitures, de plus en plus nombreuses, de trouver refuge sur le parking au-dessus d’elle. La fragilisation du béton a incité la ville à supprimer le parking après 70 ans de bons et loyaux services. Romans n’est pas la seule ville à faire ce choix de redonner vie aux rivières qui traversent nos cités : à 600 km au nord, Longwy ville frontalière avec le Luxembourg et la Belgique a fait le même choix en redonnant vie à la Chiers, un affluent de la Meuse. Pour la Savasse, il a fallu redessiner des berges, recréeer un lit en galet, mais aussi déplacer en amont des nichoirs pour la plus grande colonie de chauve-souris de la région qui avait investi depuis de decénnies le dessous du tablier de béton. Tout comme la place Jean Jaurès, la découverte de la Savasse illustre l’évolution de Romans, véritable lien entre riche passé historique, nécessités contemporaines impérieuses de renaturation et nouveaux liens urbanistiques pédestre entre les faubourgs de la ville et son cœur historique.

Au XIVème siècle, un second rempart devient nécessaire pour protéger la ville de Romans, en expansion. Le projet est lancé en 1357 mais il faut plusieurs années pour le terminer. Il représentait un arc de cercle de 1840 mètres autour de la ville médiévale dont la corde était l’Isère. Ce rempart était couronné de créneaux et percées de meurtrières. Il était percé de sept portes fortifiées, construites en pierre de taille, ouvertes du côté de la ville avec guérites et machicoulis, et coiffées d’un toit conique. Il était flanqué de 20 tours, dont une est encore visible dans le quartier de la Presle. Pour laisser passer la Savasse, une ouverture avait été percée dans le mur, appelée la Brèche. La démolition du rempart commença en 1832.