Le charbonnage du Hasard

Le charbonnage de Cheratte eut comme champ d’exploitation les anciennes concessions minières accordées en 1847 aux descendants de la famille de Saroléa et qui étaient exploitées depuis plusieurs siècles par des maîtres de fosses. Malgré la constitution d’une société unique en 1869, l’exploitation fut mise en liquidation en 1878 car elle ne disposait pas des moyens techniques et financiers adéquats. Ce n’est qu’en 1905 que la concession minière devint la société anonyme des charbonnages du Hasard. De nouveaux équipements sortirent ainsi de terre en adoptant une technique révolutionnaire pour l’époque : la construction au-dessus du puits d’extraction d’une tour en maçonnerie de plus de 30 m de hauteur et de 12 m de côté et l’installation de la machine d’extraction à son sommet. Érigée en briques, elle s’inspire du style néomédiéval anglais. Une seconde tour caractérisée par sa charpente métallique fut érigée dans les années qui suivirent et, enfin, une troisième en béton armé fut construite après la Seconde Guerre mondiale. Ces hautes tours, visibles de loin, caractérisent encore de nos jours le paysage industriel de Cheratte. À proximité, une cité-jardin a été établie afin de loger les mineurs et leurs familles. Chaque maison était équipée d’un raccordement à l’eau, à l’électricité et aux égouts, un véritable luxe dans les années 1920. Les logements y étaient groupés en « cottages » autour du « phalanstère », résidence réservée aux mineurs célibataires. Le site constitue aujourd’hui un des plus importants sites d’archéologie industrielle de Wallonie.

Classements comme monument et comme site le 2 juin 1982