Vous remarquerez, au fil de la vallée, les traces de passage des ragondins découpant les berges enherbées. Peut-être, avec un peu de discrétion, surprendrez-vous ce mammifère aquatique, inoffensif et exclusivement herbivore, mais mal aimé pour les galeries qu'il peut creuser dans les berges et pour les dégâts qu'il occasionne aux cultures. Importés du "Nouveau Monde", puis concentrés dans des élevages, les ragondins devenaient fourrure… Mais la crise de 1929 et le manque de débouchés pour ce marché à l'heure du synthétique ont fait péricliter l'activité. Les ragondins, relâchés ou échappés dans un écosystème qui n'était pas le leur, se sont retrouvés en dehors de la chaîne alimentaire, sans prédateurs, et ont pu proliférer en toute quiétude. Un couple pouvant avoir 90 descendants en deux ans, on comprend mieux que cette espèce soit très vite devenue "envahissante"… On notera que le ragondin est consommé dans plusieurs régions françaises sous l'appellation, sans doute plus noble, de "lièvre des marais".