La ferme-château de Crawhez

Le château de Crawhez est un petit manoir qui, comme le rappelle son millésime, a été construit en 1551 par Thiry Reul, fils des seigneurs locaux, Thomas et Jeanne de Crawhez. Cette maison seigneuriale du XVIe siècle, dont la succession des propriétaires est connue de 1551 à aujourd’hui, s’entoure tardivement, à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, d’une structure agricole qui lui confère depuis le nom de ferme-château. Le château servait de logis jusqu’à la récente transformation de l’ensemble en un centre hôtelier de luxe. Il s’agit d’un édifice qui frappe par la très bonne conservation de ses caractères gothiques et par la finesse de sa mise en œuvre. Le bien est élevé sur un haut soubassement calcaire biseauté, en pierres de taille pour la façade principale, marquant le niveau des caves. Ces dernières sont creusées par une porte à linteau déprimé, quelques simples jours à linteau en accolade et de l’une ou l’autre canonnière aménagée en petite baie. La façade principale est barrée par un cordon-larmier qui marque la division des deux niveaux éclairés par des fenêtres à encadrement calcaire irrégulier et linteau en accolade. Le rez-de-chaussée se singularise par une baie de même inspiration mais à six compartiments et par une porte à l’encadrement profilé. Cette dernière présente un lourd linteau déprimé frappé d’un texte en dialecte thiois et relevé d’une archivolte en accolade, ponctuée d’un fleuron, encadrant les écus des époux et amortie par deux figures humaines aux traits du couple bâtisseur. Les deux pignons sont asymétriques et rythmés par des rampants à gradins, ponctués par deux amortissements coiffés d’une sphère. L’intérieur n’est pas classé à l’exception de la cheminée du rez-de-chaussée. De taille imposante, elle est dotée d’un contre-cœur en arc brisé. Ses larges piédroits sont relevés de fines moulures et de larges impostes enrichies de deux visages humains, féminin et masculin. La large hotte est équipée d’un manteau en bois, raidi de ferrures et souligné d’une sobre corniche profilée.

Classement comme monument le 14 avril 1978