Le manoir de la Tour

Caché de la voirie, au sein d’un îlot arboré, le manoir de la Tour était autrefois entouré de douves. Le complexe est constitué d’un important donjon médiéval, sur lequel sont venus s’appuyer, au XVIe siècle, un logis de plan rectangulaire à gauche et, au xviie siècle, une tour d’escalier carrée à l’arrière. L’installation d’une brasserie sur le site en 1880 nécessita la construction d’un bâtiment industriel perpendiculaire. Au sud, s’étendait une ferme en U, partiellement détruite. On accède au site par une grille soutenue par deux beaux piliers moulurés surmontés de pots-à-feux. Il s’agit aujourd’hui d’un des rares exemples d’architecture civile gothico-Renaissance conservée dans le Condroz. La partie la plus imposante du site, qui lui doit son nom, est la grande tour. Mentionnée dès 1453, elle accueillait une seigneurie qui relevait de la cour féodale de Liège et de la cour censale de Villers. Elle était distincte de la commanderie du Temple et serait le donjon des anciens nobles de Villers qui étaient présents ici avant l’arrivée des chevaliers en 1260. De plan barlong, ce donjon a été élevé en moellons de calcaire. Il abritait un colombier, privilège de la noblesse, au dernier niveau. Il est surmonté d’une courte toiture d’ardoises à huit pans. À côté, le logis a conservé un cartouche aux armes des Withem-Jauche, famille à l’origine de son édification. Le rez-de-chaussée a été élevé en moellons de calcaire tandis que l’étage est bâti en briques. Entre les fenêtres, la maçonnerie comporte des motifs décoratifs en briques vitrifiées en forme de cœur et de croix de Saint-André. Le site, passé entre les mains de diverses familles au fil du temps, est une propriété privée qui ne se visite pas.

Classement comme monument le 29 novembre 1985