Dormir dans la rue

La rue de la Samaritaine a conservé ce caractère tranquille qui fut le sien pendant des siècles. Les escaliers qui y conduisent et la rue elle-même sont même protégés comme paysage urbain. L’endroit, autrefois miséreux, était bordé de petits cafés miteux aux noms évocateurs : Le Bon Samaritain, Chez Dikke Pierre, Chez Doop ou encore Chez Jeanne. On ne s’étonnera pas, dès lors, que les patrons de ces bars aient fait recette d’une grande partie des salaires de leurs habitués. Dans le courant des années 1960, un groupe de bénévoles engagés rénova quelques bâtiments du quartier mais cela ne suffit pas. En 1988, l’arrêté d’insalubrité qui venait d’être pris pour leurs habitations, scandalisa les riverains qui, massivement, descendirent leurs matelas dans la rue et y passèrent la nuit. Depuis, tous les immeubles ont été rénovés. On peut voir encore à hauteur des n° 44-48 un porche en pierre bleue, vestige d’une ancienne cour d’habitation. La rue abrite encore aujourd’hui un restaurant social.